« Affaire du Coral » : différence entre les versions

De BoyWiki
Caprineus (discussion | contributions)
Typographie
Calame (discussion | contributions)
Catégorie:Affaire de mœurs en France
 
(2 versions intermédiaires par 2 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
L’'''affaire''' dite '''du Coral''' désigne une affaire politico-judiciaire de [[pédophilie]] très médiatisée qui éclata en [[1982]]. Le Coral était une petite exploitation agricole du [[Gard (département)|Gard]], située à [[Aimargues]]. C’était aussi un lieu de vie communautaire en autogestion (pas de salariat). C’était une microstructure : une dizaine de membres accueillant environ cinq personnes en difficulté (enfants, adolescents, adultes, autistes, psychotiques, cas sociaux, pré-délinquants). Le Coral a été fondé entre [[1975]] et [[1977]] puis dirigé par l’éducateur spécialisé Claude Sigala.  
L’'''affaire''' dite '''du Coral''' désigne une affaire politico-judiciaire de [[pédophilie]] très médiatisée qui éclata en [[1982]], impliquant plusieurs personnalités politiques ou intellectuelles.


Le scandale a débuté le [[10 mai]] [[1982]] avec les dénonciations affabulatoires effectuées au commissariat parisien de la Villette par un animateur de 21 ans qui avait séjourné quelques semaines au Coral entre [[Noël]] [[1981]] et [[février 1982]], Jean-Claude Krief. Ce dénonciateur accusa, à tort, de nombreuses personnalités politiques ou intellectuelles dont le ministre [[Jack Lang]], les écrivains [[Gabriel Matzneff]] et [[René Schérer]]. Les enquêtes de police montrèrent qu’elles étaient innocentes. Jean-Claude Krief rétracta toutes ses accusations en [[novembre 1982]]. Au procès correctionnel de [[janvier 1986]], aucune personnalité politique ou intellectuelle ne fut accusée. Le verdict du tribunal conclut que « des mineurs du Coral avaient été incités à la débauche sans violence, ni contrainte ». Les condamnations de quelques membres de la communauté, dont le directeur Claude Sigala, furent de trois ans de [[prison]] avec un ou deux ans de sursis.  
==Une microstructure innovante==
Le Coral était une petite exploitation agricole du Gard, située à Aimargues. Un lieu de vie communautaire en autogestion (pas de salariat) y avait été fondé entre [[1975]] et [[1977]], puis avait été dirigé par l’éducateur spécialisé [[Claude Sigala]]. L’organisation, une microstructure, était plus ou moins informelle, une dizaine de membres accueillant environ cinq personnes en difficulté (enfants, adolescents, adultes, autistes, psychotiques, cas sociaux, pré-délinquants).


En [[1987]], le procès en appel augmenta la durée des sursis pour que les accusés ne retournent pas en prison, car le temps passé en prison préventive était considéré comme suffisant (trois ou quatre mois). À la suite de ce scandale, le Coral a dû renoncer à une partie de son fonctionnement novateur, à la pointe de l’antipsychiatrie. Depuis [[1992]], il a accepté un fonctionnement plus conforme aux souhaits de l’administration publique.
==Accusations et procès==
L’affaire débuta le [[10 mai]] [[1982]] avec les dénonciations affabulatoires effectuées au commissariat parisien de La Villette par un animateur de vingt et un ans, qui avait séjourné quelques semaines au Coral entre Noël [[1981]] et février [[1982]], Jean-Claude Krief. Ce dénonciateur accusa à tort de nombreuses personnalités politiques ou intellectuelles, dont le ministre [[Jack Lang]] et les écrivains [[Gabriel Matzneff]] et [[René Schérer]].


==Commentaires==
Les enquêtes de police montrèrent que ces personnes étaient innocentes. Jean-Claude Krief rétracta toutes ses accusations en novembre [[1982]]. Au procès correctionnel de janvier [[1986]], aucune personnalité politique ou intellectuelle n’était plus accusée. Le verdict du tribunal conclut que « des mineurs du Coral avaient été incités à la débauche sans violence, ni contrainte ». Les condamnations de quelques membres de la communauté, dont le directeur Claude Sigala, furent de trois ans de [[prison]] avec un ou deux ans de sursis.
Cette affaire, à cause des personnes mises en cause et du climat politique de l’époque (première année de retour au pouvoir de la gauche), connut un retentissement médiatique très important. On peut la comparer aux précédentes affaires de [[ballets bleus]] qu’avait connu la République dans les années 50. Elle peut cependant être considérée comme une charnière dans la perception qu’a eu l’opinion publique des affaires de pédophilie, entre les scandales de mœurs à connotation bourgeoise des années passées et les affaires criminelles ultra-émotionnelles comme l’[[affaire Dutroux]] et les suivantes qui mirent en avant le ''monstre pédophile''.
 
En [[1987]], le procès en appel augmenta la durée des sursis, afin que les accusés soient pas incarcérés à nouveau, le temps passé en préventive (trois ou quatre mois) étant considéré comme suffisant.
 
À la suite de ce scandale, le Coral dut renoncer à une partie de son fonctionnement novateur à la pointe de l’antipsychiatrie. Depuis [[1992]], il a accepté un fonctionnement plus conforme aux souhaits de l’administration publique.
 
==Contexte==
Cette affaire, en raison des personnes mises en cause et du climat politique de l’époque (première année de retour au pouvoir de la gauche), connut un retentissement médiatique très important. On peut la comparer aux précédentes affaires de [[ballets bleus]] qu’avait connu la République dans les années 50. Elle peut cependant être considérée comme une charnière dans la perception qu’a eu l’opinion publique des affaires de pédophilie, entre les scandales de mœurs à connotation bourgeoise des années passées et les affaires criminelles ultra-émotionnelles comme l’[[affaire Dutroux]] et autres, qui mirent en avant un imaginaire monstre pédophile.


==Bibliographie==
==Bibliographie==
* [[Guy Hocquenghem]] utilisa la trame de cette affaire pour son roman ''Les petits garçons'', Paris, Éditions Albin Michel, 1983, ISBN 2226018042
* [[Guy Hocquenghem]] utilisa la trame de cette affaire pour son roman ''[[Les petits garçons]]'', Paris, Éditions Albin Michel, 1983, ISBN 2226018042
* Claude Sigala, ''Vivre avec'', 1987.
* Claude Sigala, ''Vivre avec'', 1987.


==Source==
==Source==
*La première version de cet article a été récupérée de Wikipédia [http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Affaire_du_Coral&oldid=37230354 Affaire du Coral], (crédits : [http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Affaire_du_Coral&action=history voir historique]).
*La première version de cet article a été récupérée de Wikipédia [http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Affaire_du_Coral&oldid=37230354 Affaire du Coral] (crédits : [http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Affaire_du_Coral&action=history voir historique]).


==Notes et références==
==Notes et références==
Ligne 22 : Ligne 30 :
*[http://www.bafweb.com/Lib19821020.html Article du journal ''Libération'']
*[http://www.bafweb.com/Lib19821020.html Article du journal ''Libération'']
*[http://www.matzneff.com/interviews/interviews8.htm Interview de Gabriel Matzneff sur son site]
*[http://www.matzneff.com/interviews/interviews8.htm Interview de Gabriel Matzneff sur son site]
*[http://droitfondamental.eu/07-zandvoort-coral-fr.html Article ''polémique'' de ''Droit Fondamental'']
*[http://droitfondamental.eu/07-zandvoort-coral-fr.html Article (polémique) de ''Droit Fondamental'']




[[Catégorie:Affaire de pédophilie en France|Coral]]
[[Catégorie:Affaire de mœurs en France|Coral]]

Dernière version du 12 mai 2019 à 22:53

L’affaire dite du Coral désigne une affaire politico-judiciaire de pédophilie très médiatisée qui éclata en 1982, impliquant plusieurs personnalités politiques ou intellectuelles.

Une microstructure innovante

Le Coral était une petite exploitation agricole du Gard, située à Aimargues. Un lieu de vie communautaire en autogestion (pas de salariat) y avait été fondé entre 1975 et 1977, puis avait été dirigé par l’éducateur spécialisé Claude Sigala. L’organisation, une microstructure, était plus ou moins informelle, une dizaine de membres accueillant environ cinq personnes en difficulté (enfants, adolescents, adultes, autistes, psychotiques, cas sociaux, pré-délinquants).

Accusations et procès

L’affaire débuta le 10 mai 1982 avec les dénonciations affabulatoires effectuées au commissariat parisien de La Villette par un animateur de vingt et un ans, qui avait séjourné quelques semaines au Coral entre Noël 1981 et février 1982, Jean-Claude Krief. Ce dénonciateur accusa à tort de nombreuses personnalités politiques ou intellectuelles, dont le ministre Jack Lang et les écrivains Gabriel Matzneff et René Schérer.

Les enquêtes de police montrèrent que ces personnes étaient innocentes. Jean-Claude Krief rétracta toutes ses accusations en novembre 1982. Au procès correctionnel de janvier 1986, aucune personnalité politique ou intellectuelle n’était plus accusée. Le verdict du tribunal conclut que « des mineurs du Coral avaient été incités à la débauche sans violence, ni contrainte ». Les condamnations de quelques membres de la communauté, dont le directeur Claude Sigala, furent de trois ans de prison avec un ou deux ans de sursis.

En 1987, le procès en appel augmenta la durée des sursis, afin que les accusés soient pas incarcérés à nouveau, le temps passé en préventive (trois ou quatre mois) étant considéré comme suffisant.

À la suite de ce scandale, le Coral dut renoncer à une partie de son fonctionnement novateur à la pointe de l’antipsychiatrie. Depuis 1992, il a accepté un fonctionnement plus conforme aux souhaits de l’administration publique.

Contexte

Cette affaire, en raison des personnes mises en cause et du climat politique de l’époque (première année de retour au pouvoir de la gauche), connut un retentissement médiatique très important. On peut la comparer aux précédentes affaires de ballets bleus qu’avait connu la République dans les années 50. Elle peut cependant être considérée comme une charnière dans la perception qu’a eu l’opinion publique des affaires de pédophilie, entre les scandales de mœurs à connotation bourgeoise des années passées et les affaires criminelles ultra-émotionnelles comme l’affaire Dutroux et autres, qui mirent en avant un imaginaire monstre pédophile.

Bibliographie

  • Guy Hocquenghem utilisa la trame de cette affaire pour son roman Les petits garçons, Paris, Éditions Albin Michel, 1983, ISBN 2226018042
  • Claude Sigala, Vivre avec, 1987.

Source

Notes et références


Liens externes