« Pédérastie active – 1, Chapitre I » : différence entre les versions
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Dernière version du 13 août 2011 à 17:03
Première partie — Chapitre premier
Vrai comme je l’écris ! Je suis encore à en revenir, et je me demande comment cela a bien pu se faire ! Certes, ce n’est point par l’opération du Saint-Esprit, mais plutôt grâce à la Providence des pédérastes qui, de temps à autre, daigne ménager d’ineffables douceurs à ses dévoués clients. Ne devrais-je pas cependant avoir honte de la chose et ne conter l’aventure que pour ma confusion ? Eh ! oui, c’est honteux, je l’avoue, mais c’est si bon !…
L’hiver dernier, certain soir de dimanche, j’étais donc, tandis qu’au dehors la neige tombait drue et serrée, confortablement installé au coin d’un feu qui flambait à merveille ; je relisais dans un volume à trois cinquante, les passages croustillants, plus à mon goût, précédemment marqués d’un coup de crayon : Charlot s’amuse…[1] Et pourtant la perspective de passer dans la solitude cette longue soirée de décembre, avec les seules réminiscences des amusements polissons dudit Charlot, ne laissait pas que de m’effrayer un peu.
Oh ! divine providence !… que je reconnais bien ta main dans ce coup de sonnette qui m’annonce un visiteur inattendu ! Ce n’était pas Charlot, mais tout comme, c’était Albert. Par une sorte de pressentiment de ce qui devait se passer, Albert aussitôt entré, je ferme à clef la porte extérieure, je l’introduis dans ma chambre, encore un tour de clef et nous voilà maintenant en tête-à-tête, à l’abri des indiscrets et des importuns assez mal avisés pour venir nous déranger. En deux mots, Albert a déjà expédié l’insignifiante commission qui me vaut le plaisir de sa visite. C’est pour moi le moment de brûler mes vaisseaux, et ma foi, tant pis, je les brûle, avec d’autant plus d’ardeur que le feu de l’amour me dévore les veines.
Depuis deux ou trois ans, entre tous les gosses du village, j’avais distingué celui-ci à la figure plus éveillée, au minois plus joli, à l’air plus cochon ; blond, les yeux bleus, ravissante petite bouche, oreilles suavement découpées, nez légèrement retroussé, tout laissait deviner en lui des trésors cachés inappréciables. Aussi souvent, mon imagination vagabonde, dans ses rêves lascifs, s’était-elle plue à le déshabiller complètement ce gamin, à s’extasier devant son adorable nudité, à sucer ses deux petits nénés roses, à manipuler délicatement ses gentilles couilles, à téter sa bibite, à enfoncer aussi creux que possible ma langue dans son cul. À maintes reprises, le jour, et surtout la nuit, j’avais agrémenté la jouissance d’une solitaire masturbation, en me figurant – douce illusion ! – que c’était Albert, mon Bébère chéri, qui, de sa main aussi experte que vicieuse, agitait en cadence ma longue tige. Et quand enfin le spasme final me secouait convulsivement, c’était Albert encore que j’étreignais en le criblant de baisers fougueux et passionnés, c’était sur lui que je retombais anéanti. Et voilà que ce soir il était là seul avec moi dans ma chambre bien chaude et bien close, il était là dans toute la grâce et la joliesse de ses quinze ans !… Qu’auriez-vous donc fait à ma place ?… car je vous suppose bâti comme moi ! Vous eussiez, n’est-ce pas, tout simplement profité de l’occasion ! C’est aussi ce que je fis, et sans le moindre scrupule, je vous assure.
— Dis donc, Bébère, (en le fixant) pourquoi est-ce que tu fais si souvent des saletés ?
Et lui, rougissant, baissant la tête :
— Monsieur, je ne le fais pas encore trop souvent.
— Cinq ou six fois par jour ?
— Oh ! non.
— Combien alors ?
— Une ou deux, quelquefois trois, seulement il y a des jours où je ne le fais pas.
— Mais comment t’y prends-tu pour faire cela ?…
Son assurance habituelle reparaissait ; il était assez intelligent, le gosse, pour comprendre que mon inquisition n’avait rien que de très amoureux ; il n’hésita donc point trop avant de répondre presque tout bas :
— Je me branle.
— Parbleu, je le sais bien que tu te branles, mais précisément comment t’y prends-tu pour te branler ?
— Comme cela…
Et Albert, avec tout l’art consommé d’un professionnel, de se mettre à manœuvrer de sa menotte droite, qui l’englobe, l’index de sa main gauche.
— Combien de temps, dis, mon Bébère, cela dure-t-il ?
— Une dizaine de minutes.
— Et tu t’arrêtes ?…
— Quand je jouis.
— Oui, mais ce n’est pas avec ton doigt que tu fais cela ? Avec quoi, alors ?…
Sa timidité l’a repris, il lui faut encore lâcher un gros mot, celui que j’attends.
— Allons, n’aie pas peur, tu vois bien que moi aussi je connais ça ; voyons, avec quoi te branles-tu ?…
— Avec ma… bite.
Le gros mot était lâché, et Albert me regardait si langoureusement, attendant l’effet sur moi produit par sa déclaration, qu’incapable de résister plus longtemps, je l’attire sur mes genoux, et lui enserrai la taille de mes deux bras, en même temps que sur sa bouche, je déposais longuement le plus savoureux baiser. « Dis, mon Bébère, montre-moi-la ta bite… »
« Ha !… » Très léger mouvement de surprise de sa part en exhalant ce « ha ! ». — « Dis, mon chéri, montre-moi-la, car tu sais, je t’aime bien… » Et ma langue fourrage éperdument sa bouche. « Dis, mon Bébère, mon amour ! »
Albert, cependant, s’est un peu dégagé de mon étreinte passionnée, et je l’entrevois qui, docile à mon envie (le satané gosse, il n’attendait que cela !), se met à déboutonner lentement, l’un après l’autre, les quatre boutons qui, de son nombril à son entrejambes, cadenassent dans sa prison le joli bijou que tout à l’heure il appelait sa bite. Aussi modestement que le comporte pareille situation, il lève le dernier voile, sa braguette, une pauvre petite braguette de coton, et Jésus s’offre à mes adorations. Jésus m’apparaissait sous la forme d’une délicieuse asperge printanière, de moyenne grosseur. Je suis fou de cette sorte de légume, surtout quand il est accommodé à la sauce blanche ; aussi sans tarder, avec le plus vif empressement, je me mis à dévorer cette délicieuse asperge. Comme elle était toutefois assez résistante, il me fallut bien cinq ou six minutes avant d’en avoir raison, mais Dieu que c’était bon !… Tendre victime, Albert essayant en vain de fixer le ciel de ses yeux convulsés, ne protestait contre ma voracité que langoureusement par des « ah ! » et des « oh ! » significatifs, quand tout à coup un « ah ! » plus accentué et plus prolongé le fit s’abîmer sur moi, en même temps que je me sentais enivré de sa génitale liqueur.
L’avez-vous jamais goûté ? C’est incomparablement délicieux le foutre de puceau. J’en fis une fois de plus, ce soir-là, la savoureuse expérience ; mais dans quel état sexuel cela met celui qui vient de l’expérimenter ! Vous seuls pourrez le dire, fortunés mortels qui l’avez goûté ! C’était mon cas. Permettez-moi en conséquence de continuer à vous faire bander.
Après un quart d’heure environ d’anéantissement, Albert rouvre les yeux, ses jolis yeux azurés fendus en amande et si délicatement ombragés de sourcils et cils blonds. Le pauvre chérubin s’était cru, depuis une demi-heure, transporté au milieu des célestes phalanges de ses confrères éthérés, et le voilà qui se réveille, hélas ! sur terre. Oui, mon, chéri, mais désormais, avec moi, tu feras renaître à ton gré la divine extase qui transformera ta terrestre existence en un Paradis de délices !
Par l’excès de sa jouissance, il était en vérité tout anéanti, ce pauvre Albert. Deux coupes de champagne et quelques Fleurs des Neiges eurent vite fait de le ranimer. « Bébère, branle-moi… » Encore une hésitation, d’ailleurs très compréhensible. « Oh ! dis, Bébère, fais-moi jouir aussi ! » Et ce disant, je dirige vers mon centre de volupté personnel sa main qui se laisse docilement guider. Le petit cochon, il a vite fait de me déculotter par-devant, de poursuivre mon braquemart jusque dans ses derniers retranchements, de l’empoigner… Et dame, il se met à l’ébranler avec toute la fougue de sa juvénile inexpérience. « Doucement, mon chéri, et raconte-moi depuis quand, avec qui, où tu as déjà fait cela… »
Et son récit commence, que je vous raconterai aux premiers loisirs que me créera le Dieu de la Pédérastie, récit entrecoupé de mes voluptueuses interjections ; son initiation par son grand frère Thomas, dont il partageait le lit ; depuis l’éducation par lui de Philippe, son cadet, pendant les heures nocturnes où ils reposent côte à côte dans les mêmes draps, sous la même couverture ; ses aventures avec Gérard, le gros Morizet, le grand commis à Bouchard, et combien d’autres !…
Dans son moelleux fourreau cependant, ma bite, en dépit de la délicatesse de la manœuvre, se gonflait de fureur, si bien que pressentant le suprême cataclysme, je n’eus que le temps de m’écrier en suffoquant : « Bé… bè… re… mon chéri !… su… ce… -moi… -la… ! » C’était déjà fait, et déjà aussi, de mon dard englouti jusqu’au plus profond de sa bouche, avait jailli la plus copieuse décharge qui m’eût jamais soulagé. À mon tour j’étais pâmé, tandis que Bébère, lui, continuait à humer jusqu’à la dernière goutte mon vital chalumeau.
* *
Sept heures ! Sapristi, il était temps que le gosse rentrât chez lui pour ne point éveiller de soupçons ! En un clin d’œil, nous voilà tous les deux reculottés ; une dernière embrassade à langues pénétrantes, une coupe de champagne au secret de notre entrevue, à la pérennité de nos amours, et Albert, au pas de gymnastique, court rendre compte de sa mission officielle, tandis que vanné je m’affale sur mon fauteuil, en songeant à la suite.
Préface | 1ère partie, Chapitre I | 1ère partie, Chapitre II |
1ère partie, Chapitre III | 1ère partie, Chapitre III bis | 1ère partie, Chapitre IV |
2ème partie, Chapitre I | 2ème partie, Chapitre II | 2ème partie, Chapitre III |
2ème partie, Chapitre IV | 2ème partie, Chapitre V | 2ème partie, Chapitre VI |
Notes
- ↑ Paul Bonnetain, Charlot s’amuse, Bruxelles, 1883. Rééd. Genève : Slatkine, 1979. Ce livre fut l’objet d’un procès retentissant. Le personnage essaie par tous les moyens de se débarrasser de son obsession principale, la masturbation. Le seul moyen définitif qu’il trouvera sera de se jeter à l’eau avec son enfant (car il se sera marié, sans effet sur sa passion) et ainsi de se refroidir pour l’éternité… [Note de Patrice Cardon pour l’édition de 1993, p. 17]