« God in Vlaanderen (Astère-Michel Dhondt) » : différence entre les versions

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<i>God in Vlaanderen</i> (Dieu en Flandres), paru en 1965, est le premier roman d'Astère-Michel Dhondt. Le lieu de l'action est Gand (Belgique) et il date de sa période belge avant son installation à Amsterdam. Il lui valut état de grâce vis-à-vis de la critique.
'''''God in Vlaanderen''''' (« Dieu en Flandres »), paru en [[1965]], est le premier roman d’'''[[Astère-Michel Dhondt]]''', un écrivain [[Pays-Bas|néerlandais]] d’origine [[Belgique|belge]] (né à Machelen-aan-de-Leie le [[12 octobre]] [[1937]]). Il date de la période belge de l’auteur, avant son installation à Amsterdam.


Pour ce premier roman, Dhondt a reçu en 1966 le <i>Arkprijs van het Vrije Woord</i> un prix qui « cherche à empêcher le provincialisme idéologique de limiter la liberté d’expression et de pensée (…). Il encourage ceux qui s’impliquent activement pour la liberté de penser ».
Cette œuvre fut accueillie par des critiques très favorables, à la suite desquelles Dhondt reçut en [[1966]] le ''Arkprijs van het Vrije Woord'' (« Trophée de la Libre Parole ») — un prix qui « vise à empêcher le provincialisme idéologique de limiter la liberté d’expression et de pensée » et qui « encourage ceux qui s’impliquent activement pour la liberté de penser ».<ref>On remarque toutefois que, dans la [http://www.arkprijs.be/arkprijs-laureaten.html liste des lauréats] publiée par le site www.arkprijs.be, les années 1966 et 1975 ont été supprimées…</ref>
 
Un projet d'édition française<ref>Astère-Michel Dhondt, « Dieu en Flandre », Collection Le plat pays, dirigée par Jacques De Decker (selon Leszek Kowalowski, ''L’esprit révolutionaire – suivi de Marxisme : utopie et anti-utopie'', éd. Complexes, p. 302).</ref> (Dieu en Flandre) est semble-t-il resté sans suite.
 
==L'auteur==
 
[[Astère-Michel Dhondt]] (né à Machelen-aan-de-Leie le 12 octobre 1937) est un écrivain néerlandais d’origine belge. Pour en savoir plus, lire sa notice sur BoyWiki.


Un projet d’édition française (''Dieu en Flandre'') semble être resté sans suite.<ref>Astère-Michel Dhondt, ''Dieu en Flandre'', collection Le plat pays, dirigée par Jacques De Decker (selon Leszek Kowalowski, ''L’esprit révolutionnaire ; suivi de Marxisme : utopie et anti-utopie'', éd. Complexes, p. 302).</ref>


==Résumé==
==Résumé==


Les parents de Tim ne se parlent plus. Sa mère part en vacances en France, et l'envoie chez son père, qui est déja parti pour l'Italie. Laissé à lui-même pendant dix jours, il est recueilli par Madeleine (du café Hawaï à côté de chez son père) et passe ses journées avec de nouveaux amis, petits et grands qui entrent et sortent à volonté de la maison de monsieur Dantiene, un personnage qui accueille volontiers les garçons des environs, et vivra d'autres aventures.
L’action se passe à Gand, en Belgique. Les parents du jeune Tim ne se parlent plus. Sa mère veut aller en vacances en [[France]], et elle envoie donc le [[garçon]] chez son père. Mais celui-ci est déjà parti pour l’[[Italie]]. Laissé à lui-même pendant une dizaine de jours, Tim est recueilli par Madeleine (du café Hawaï, à côté de chez son père), et il passe ses journées avec de nouveaux amis, petits et grands, qui vont et viennent librement dans la maison de monsieur Dantiene, un homme qui accueille volontiers les garçons des environs. Et il vivra encore d’autres aventures…


==Extraits==
==Extraits==
Version corrigée de l'extrait qui se trouve sur le site La plume verte.
Traduction BoyWiki.


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Zo stond er op een middag in het begin van juli en jongetje alleen op een perron van het Gentse Sint-Pieterstation. Wie hij was? Volgens de burgerlijke stand : Tim van Male, zoon van Alexis en van Dominique Buyle, tien jaar oud, geboren en woonachtig te Oostende, Résidence du Parc, Marie-Joséplein. Volgens de werkvrouw in het appartement van zijn moeder : een engel, zachtzinnig als het kindje Jezus. Volgens de directeur van zijn school : een oaze van persoonlijkheid in een woestijn van loeders. Volgens een buurman, verzekeringsagent met humanioradiploma : een piepjonge Ganumedes. Volgens Rolle, zijn beste kameraad : de slimste jongen die je kan vinden. Volgens de moeder van Rolle : het schoonste ventje van Oostende. Volgens een mystisch dichter die verliefd werd op hem in plaats van op zijn mamma : God in Vlaanderen.<ref>P.5.</ref>
Zo stond er op een middag in het begin van juli en jongetje alleen op een perron van het Gentse Sint-Pieterstation. Wie hij was? Volgens de burgerlijke stand : Tim van Male, zoon van Alexis en van Dominique Buyle, tien jaar oud, geboren en woonachtig te Oostende, Résidence du Parc, Marie-Joséplein. Volgens de werkvrouw in het appartement van zijn moeder : een engel, zachtzinnig als het kindje Jezus. Volgens de directeur van zijn school : een oaze van persoonlijkheid in een woestijn van loeders. Volgens een buurman, verzekeringsagent met humanioradiploma : een piepjonge Ganumedes. Volgens Rolle, zijn beste kameraad : de slimste jongen die je kan vinden. Volgens de moeder van Rolle : het schoonste ventje van Oostende. Volgens een mystisch dichter die verliefd werd op hem in plaats van op zijn mamma : God in Vlaanderen.
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Un après-midi au début de juillet, un petit garçon se trouvait seul sur le quai de la gare Saint-Pierre à Gand. qui était-il ? Selon l'état-civil : Tim van Male, fils d'Alexis et de Dominique Buyle, dix ans, né et résident à Ostende, Résidence du Parc<ref>En français dans le texte.</ref>, place Marie-José. Selon la femme de ménage de l'appartement de sa mère : un ange, doux comme le petit Jésus. Selon le directeur de son école : un oasis de personnalité dans un désert de médiocrité. Selon un voisin, agent d'assurances avec un diplôme d'humanités : un tout jeune Ganymède. Selon Rolle, son camarade le meilleur : le garçon le plus intelligent qui se puisse trouver. Selon la maman de Rolle : le plus beau petit garçon d'Ostende. Selon un poète mystique qui était amoureux de lui plutôt que de sa mère : Dieu en Flandres.
Un après-midi du début de juillet, un petit garçon se trouvait seul sur le quai de la gare Saint-Pierre à Gand. Qui était-il ? Selon l’état-civil : Tim van Male, fils d’Alexis et de Dominique Buyle, dix ans, né et résidant à Ostende, ''Résidence du Parc'',<ref>En français dans le texte.</ref> place Marie-José. Selon la femme de ménage de l’appartement de sa mère : un ange, doux comme le petit Jésus. Selon le directeur de son école : une oasis de personnalité dans un désert de médiocrité. Selon un voisin, agent d’assurances avec un diplôme d’humanités : un tout jeune Ganymède. Selon Rolle, son meilleur camarade : le garçon le plus intelligent qui se puisse trouver. Selon la maman de Rolle : le plus beau petit garçon d’Ostende. Selon un poète mystique qui était amoureux de lui plutôt que de sa mère : Dieu en Flandres.
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Iefje was nog een kleuter, liep ook nog in een badbroekje en een niet al te vers lijfje. Hij gaf Tim direkt een hand, een smerig handje dat echter warm voelde. Raf was veel ouder, ouder nog dan Tim, twaalf jaar zoals wellicht Rudy. Er glinsterde iets in het een oog waarmee hij Tim bekeek, het andere oog bleef roerloos, het was van glas.<ref>P. 16.</ref>
Iefje was nog een kleuter, liep ook nog in een badbroekje en een niet al te vers lijfje. Hij gaf Tim direkt een hand, een smerig handje dat echter warm voelde. Raf was veel ouder, ouder nog dan Tim, twaalf jaar zoals wellicht Rudy. Er glinsterde iets in het een oog waarmee hij Tim bekeek, het andere oog bleef roerloos, het was van glas.
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Iefje était encore un bambin, il courait encore dans un petit maillot de bain et une chemisette pas très fraîche. Il tendit tout de suite la main à Tim, une main sale et chaude. Raf était beaucoup plus vieux, plus vieux encore que Tim, il avait douze ans comme peut-être Rudy. Quelque chose brillait dans l'oeil dont il observait Tim, l'autre restait immobile, il était en verre.
Iefje était encore un bambin, il courait encore dans un petit maillot de bain et une chemisette pas très fraîche. Il tendit tout de suite la main à Tim, une main sale mais bien chaude. Raf était beaucoup plus vieux, plus vieux encore que Tim, il avait douze ans comme peut-être Rudy. Quelque chose brillait dans l’œil dont il observait Tim, l’autre restait immobile, il était en verre.
(...)
 
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‘Kunnen we niet in het huis?’ vroeg hij poppelend.


‘Potdicht’, antwoordde Iefje. ‘Maar wat geeft het : het is leeg en het ruikt er zeker muf. De schuur is veel inte-santer, er ligt stro in een hooi waar we ons kunnen in verstoppen, Kom.’


Hij tastte met zijn hand door een luikje in de deur van de schuur en maakte ze open langs de binnenkant.


‘Het is hier helledonker,’ zei Tim, maar Iefje sloot niettemin de deur en nam hem zachtjes bij de hand.


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‘Kunnen we niet in het huis?’ vroeg hij poppelend.<br>
‘Potdicht’, antwoordde Iefje. ‘Maar wat geeft het : het is leeg en het ruikt er zeker muf. De schuur is veel inte-santer, er ligt stro in een hooi waar we ons kunnen in verstoppen, Kom.’
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Hij tastte met zijn hand door een luikje in de deur van de schuur en maakte ze open langs de binnenkant.<br>
‘Het is hier helledonker,’ zei Tim, maar Iefje sloot niettemin de deur en nam hem zachtjes bij de hand.<br>
‘Bovenop de tas is het klaarder met de glazen dakpannen. We moeten op een ladder klimmen; hou me maar vast bij de heupen. Let op, de onderste sport is gebroken.’
‘Bovenop de tas is het klaarder met de glazen dakpannen. We moeten op een ladder klimmen; hou me maar vast bij de heupen. Let op, de onderste sport is gebroken.’
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Tim bewoog mee met Iefjes heupen tot hij iets veerkrachtigs onder de voeten voelde kriepen. Iefje was hem meteen ontglipt en hij vroeg in het donker : ‘Hé Iefje, waar ben je?’
Tim bewoog mee met Iefjes heupen tot hij iets veerkrachtigs onder de voeten voelde kriepen. Iefje was hem meteen ontglipt en hij vroeg in het donker : ‘Hé Iefje, waar ben je?’
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Hij hoorde een lachje, dichtbij hem; hij wuifde met zijn twee armen rond zich en raakte het hoofd van Iefje die snel wegdook. Tim dook naast hem en tastte om hem te grijpen, maar moest eerst aan het donker wennen voor hij het ventje heel stil en diep in het hooi naast zich gevlijd zag.
Hij hoorde een lachje, dichtbij hem; hij wuifde met zijn twee armen rond zich en raakte het hoofd van Iefje die snel wegdook. Tim dook naast hem en tastte om hem te grijpen, maar moest eerst aan het donker wennen voor hij het ventje heel stil en diep in het hooi naast zich gevlijd zag.
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Tim begreep niet waarom hij het zo warm had en waarom hij bloosde, of waarom er in hem iets tintelde van tegelijk angst en vreugde toen Iefje zijn armen naar hem ophief en zingend zei :‘Neem me eens dicht bij jou.’
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Heel de tijd nadien ongestoord verstreek ( het waren vele minuten, dacht hij, maar misschien duurden het in werkelijkheid wel een kwartier ), hield hij het mooie, vuile, warme volksknaapje op zijn schoot.
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De schuurdeur klapte wagenwijd open, in de brede streep licht die op de tas viel, dansten razende stofjes, van beneden klonk Rudy's heldere stem. Iefje lach en gaf Tim snel en vochtige kusje, Tim zette hem recht en liet hem met een toegevend handgebaartje voor zich de ladder afdalen.
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‘Ha, jullie zijn daar’, zei Rudy, en er klonk in zijn stem noch goedkeuring noch afkeuring. ‘We gaan samen bij mijnheer Dantiene.’<ref>P. 18-19.</ref>


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Tim begreep niet waarom hij het zo warm had en waarom hij bloosde, of waarom er in hem iets tintelde van tegelijk angst en vreugde toen Iefje zijn armen naar hem ophief en zingend zei : ‘Neem me eens dicht bij jou.’
 
Heel de tijd nadien ongestoord verstreek (het waren vele minuten, dacht hij, maar misschien duurden het in werkelijkheid wel een kwartier), hield hij het mooie, vuile, warme volksknaapje op zijn schoot.
 
De schuurdeur klapte wagenwijd open, in de brede streep licht die op de tas viel, dansten razende stofjes, van beneden klonk Rudy’s heldere stem. Iefje lach en gaf Tim snel en vochtige kusje, Tim zette hem recht en liet hem met een toegevend handgebaartje voor zich de ladder afdalen.
 
‘Ha, jullie zijn daar’, zei Rudy, en er klonk in zijn stem noch goedkeuring noch afkeuring. ‘We gaan samen bij mijnheer Dantiene.’
 
[…]<ref>P. 18-19.</ref>
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— On ne peut pas entrer dans la maison ? bégaya-t-il.<br>
— On ne peut pas entrer dans la maison ? bégaya-t-il.
C'est étanche, répondit Iefje. Mais ce n'est rien: elle est vide et sent sûrement le moisi. La grange est bien plus intéressante, il y a de la paille et du foin où on peut se cacher, viens.<br>
 
Il passa la main par une trappe, tâtonna et fit coulisser la porte de la grange par l'intérieur.<br>
C’est étanche, répondit Iefje. Mais ce n’est rien : elle est vide et sent sûrement le moisi. La grange est bien plus intéressante, il y a de la paille et du foin où on peut se cacher, viens.
— Il fait très sombre ici, dit Tim, mais Iefje ferma néanmoins la porte et le prit doucement par la main.<br>
 
— Au-dessus du tas il fera plus clair grâce aux verrières du toit. Nous devons grimper sur une échelle; tiens-moi fermement par les hanches. Attention, l'échelon du bas est cassé.<br>
Il passa la main par une trappe, tâtonna et fit coulisser la porte de la grange par l'intérieur.
— Tim suivit les hanches d'Iefje jusqu'à ce qu'il sente quelque chose de souple crisser (?) sous ses pieds. Iefje lui échappa illico et il demanda dans l'obscurité : Iefje, où es-tu ?


Il entendit un petit rire, tout près de lui ; il tâtonna autour de lui et toucha la tête d'Iefje qui plongea vivement hors d'atteinte. Tim plongea à côté de lui et tâtonna pour s'en saisir, mais dut d'abord s'accoutumer à l'obscurité avant de voir le petit bonhomme à côté de lui, niché profondément dans le foin.
Il fait très sombre ici, dit Tim, mais Iefje ferma néanmoins la porte et le prit doucement par la main.


Tim ne comprenait pas pourquoi il avait si chaud et pourquoi il rougissait, ou pourquoi il quelque chose en lui vibrait de peur ou de joie quand Iefje tendit un bras vers lui et dit, chantant : Prend-moi un peu tout contre toi.
— Au-dessus du tas il fera plus clair grâce aux verrières du toit. Nous devons grimper sur une échelle ; tiens-moi bien par les hanches. Attention, l’échelon du bas est cassé.


Tout le laps de temps qui suivit s'écoula sans un heurt (de longues minutes, pensa-t-il, mais en réalité cela dura un bon quart d'heure), il garda le petit gars du peuple beau, sale et chaud sur ses genoux.
Tim suivit les hanches d’Iefje jusqu’à ce qu’il sente quelque chose de souple couiner sous ses pieds. Iefje lui échappa aussitôt et il demanda dans l’obscurité : « Iefje, où es-tu ? »


La porte de la grange s'ouvrit avec fracas et la poussière dansa furieusement dans la large bande de lumière qui tomba sur le tas, d'en bas retentit la voix claire de Rudy. Iefje rit et donna vite à Tim un petit baiser mouillé, Tim le mit debout et  l'invita d'un petit geste complaisant à descendre l'échelle avant lui.
Il entendit un petit rire, tout près de lui ; il tâtonna autour de lui et toucha la tête d’Iefje qui plongea vivement hors d’atteinte. Tim plongea à côté de lui et tâtonna pour le saisir, mais il dut d’abord s’accoutumer à l’obscurité avant de voir le petit bonhomme à côté de lui, niché profondément dans le foin.


— Ah, vous voilà, dit Rudy, et il n'y avait ni approbation ni désapprobation dans le ton de sa voix. Nous allons ensemble chez monsieur Dantiene.
Tim ne comprenait pas pourquoi il avait si chaud et pourquoi il rougissait, ou pourquoi quelque chose en lui vibrait de peur ou de joie quand Iefje tendit un bras vers lui et dit, chantant : « Prends-moi un peu tout contre toi. »
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Tout le laps de temps qui suivit s’écoula sans heurt (de longues minutes, pensa-t-il, mais en réalité cela dura un bon quart d’heure), il garda sur ses genoux le beau, sale et chaud petit gars du peuple.


La porte de la grange s’ouvrit avec fracas et la poussière dansa furieusement dans la large bande de lumière qui tomba sur le tas, d’en bas retentit la voix claire de Rudy. Iefje rit et donna rapidement à Tim un petit baiser mouillé, Tim le remit debout et l’invita d’un petit geste aimable à descendre l’échelle avant lui.


— Ah, vous voilà, dit Rudy, et il n’y avait ni approbation ni désapprobation dans le ton de sa voix. Nous allons ensemble chez monsieur Dantiene.
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<small>
Het was over vieren toen Tim wakker werd. Iefje, jonger en met meer wijn in het bloed, sliep nog vast. Om hem niet te wekken, gleed Tim behoedzaam van het bed en liep met gedempte stappen naar de deur. De sleutel klikte zachtjes in het slot, maar Iefje kon het niet gehoord hebben : zijn smoeltje bleef onbeweeglijk zalig en zijn ene mollige knuistje rustje nog steeds naast zich op het hoofdkussen. In de gang was het beangstigend stil. Geruisloos op zijjn sokken over de loper, daalde Tim de trap af, wachtte halfweg, geboeid door het bizarre tafereel in de open eetkamer. Mijnheer Dantiene sliep languit op het tapijt, met zijn hand in een stilgevallen streling op het hoofd van Raf die volmaakt ontspannen, wijdbeens, glimlachend, dwars tegen hem aanlag. Iedereen slaapt, dacht Tim aarzelend. Meteen herinnerde hij zich dat Rudy geen wijn had gedronken, misschien wel in bed lag, maar toch niet echt zou slapen. Hij liep terug de trap op en klopte aan de deur van Martines kamer. Omdat niemand antwoordde, zei hij smartelijk zoet : ‘Ik ben het, Rudy. Doe je niet open?’<br>
Het was over vieren toen Tim wakker werd. Iefje, jonger en met meer wijn in het bloed, sliep nog vast. Om hem niet te wekken, gleed Tim behoedzaam van het bed en liep met gedempte stappen naar de deur. De sleutel klikte zachtjes in het slot, maar Iefje kon het niet gehoord hebben : zijn smoeltje bleef onbeweeglijk zalig en zijn ene mollige knuistje rustje nog steeds naast zich op het hoofdkussen. In de gang was het beangstigend stil. Geruisloos op zijjn sokken over de loper, daalde Tim de trap af, wachtte halfweg, geboeid door het bizarre tafereel in de open eetkamer. Mijnheer Dantiene sliep languit op het tapijt, met zijn hand in een stilgevallen streling op het hoofd van Raf die volmaakt ontspannen, wijdbeens, glimlachend, dwars tegen hem aanlag. Iedereen slaapt, dacht Tim aarzelend. Meteen herinnerde hij zich dat Rudy geen wijn had gedronken, misschien wel in bed lag, maar toch niet echt zou slapen. Hij liep terug de trap op en klopte aan de deur van Martines kamer. Omdat niemand antwoordde, zei hij smartelijk zoet : ‘Ik ben het, Rudy. Doe je niet open?’
Rudy kwam openmaken<br>
 
‘Kom binnen en leg je bij ons op het bed?’<br>
Rudy kwam openmaken.
‘Hebben jullie geslapen?’<br>
 
‘Ja, zie je het niet?’<br>
‘Kom binnen en leg je bij ons op het bed?’
Tim zag dat Rudy zijn trui en kousen uit had en dat Martine in een geborduurd satijnen onderkleed lonkte van tussen de lakens.<br>
 
‘Ik heb niet veel lust om nog te slapen.’<br>
‘Hebben jullie geslapen?’
‘Nee?’ lachte Rudy. Hij pakte Tim plots geestdriftig op en droeg hem uit al zijn kracht naar het bed.<br>
 
‘Laat me los’, keef Tim, maar er was iets in zijn stem dat Rudy vertederde en waarom hij niet losliet, doch met hem in het bed stapte en naast Martine tuimelde.<br>
‘Ja, zie je het niet?’
‘Voulez-vous vous aimer?’ vroeg Martine. Bereidwillig schoof ze al uit het bed en begon zich te schminken voor de spiegel.<br>
 
‘Jullie hebben niet geslapen’, zei Tim, terwijl Rudy hem nog steeds vasthield.<br>
Tim zag dat Rudy zijn trui en kousen uit had en dat Martine in een geborduurd satijnen onderkleed lonkte van tussen de lakens.
‘Nee. Maar je hoeft me niet te berispen, ik ben al dertien jaar.’ Dan fluisterde hij snel in Tims oor : ‘Ik laat me een beetje strelen door Martine, maar ik zie jou veel liever’. Hij hield Tim nog wat inniger vast en wreef hem liefkozend in de rug.<br>
 
Tim zei nog zachtjes : ‘Nee,’ maar het klonkt niet verwerend.<br>
‘Ik heb niet veel lust om nog te slapen.’
‘Blijf je heel de dag bij ons?’ vroeg Rudy met verwachting.<br>
 
‘Nee?’ lachte Rudy. Hij pakte Tim plots geestdriftig op en droeg hem uit al zijn kracht naar het bed.
 
‘Laat me los’, keef Tim, maar er was iets in zijn stem dat Rudy vertederde en waarom hij niet losliet, doch met hem in het bed stapte en naast Martine tuimelde.
 
‘Voulez-vous vous aimer?’ vroeg Martine. Bereidwillig schoof ze al uit het bed en begon zich te schminken voor de spiegel.
 
‘Jullie hebben niet geslapen’, zei Tim, terwijl Rudy hem nog steeds vasthield.
 
‘Nee. Maar je hoeft me niet te berispen, ik ben al dertien jaar.’ Dan fluisterde hij snel in Tims oor : ‘Ik laat me een beetje strelen door Martine, maar ik zie jou veel liever’. Hij hield Tim nog wat inniger vast en wreef hem liefkozend in de rug.
 
Tim zei nog zachtjes : ‘Nee,’ maar het klonkt niet verwerend.
 
‘Blijf je heel de dag bij ons?’ vroeg Rudy met verwachting.
 
‘Ja.’
‘Ja.’
‘En morgen? Morgen is het zondag, zal je mogen komen?’<br>
 
‘Ik mag zeker komen, want mijn ouders zijn op reis en Madeleine moet naar haar werk.’<br>
‘En morgen? Morgen is het zondag, zal je mogen komen?’
‘Qui est Madeleine?’ onderbrak Martine. ‘Ce nom ne me plaît pas.’ Omdat Tim niet onmiddelijk antwoordde, hernam ze : ‘Wie ies Madeleine? Die naam bevalt me nieë. 't Ies zeker ene slekte vrou.’<br>
 
‘Niet waar,’ riep Tim verdedigend. Hij wou nog zeggen : ze heeft me bij zich opgenomen terwijl al de anderen me beloerden, en ze heeft eten voor me bereid en me in haar bed laten slapen; maar hij deed het niet omdat Martine het niet zou geloven en Madeleine belachelijk zou maken.<br>
‘Ik mag zeker komen, want mijn ouders zijn op reis en Madeleine moet naar haar werk.’
‘Zorgt ze voor je?’ vroeg Rudy.<br>
 
‘Ja’, antwoordde Tim overtuigd.<br>
‘Qui est Madeleine?’ onderbrak Martine. ‘Ce nom ne me plaît pas.’ Omdat Tim niet onmiddelijk antwoordde, hernam ze : ‘Wie ies Madeleine? Die naam bevalt me nieë. ’t Ies zeker ene slekte vrou.’
‘Als ze voor je zorgt dan is ze goed en daarmee uit.’<br>
 
Dat ‘daarmee uit’ was voor Martine bedoeld. Ze ving het op met een bittere lachje en zei : ‘Iek zorg toch ook voor jou, mon beau petit lion?’<br>
‘Niet waar,’ riep Tim verdedigend. Hij wou nog zeggen : ze heeft me bij zich opgenomen terwijl al de anderen me beloerden, en ze heeft eten voor me bereid en me in haar bed laten slapen; maar hij deed het niet omdat Martine het niet zou geloven en Madeleine belachelijk zou maken.
‘Ik ben niet petit,’ liet Rudy horen.<br>
 
‘Alors tu es grand. Un grand lion très sauvage.’<br>
‘Zorgt ze voor je?’ vroeg Rudy.
 
‘Ja’, antwoordde Tim overtuigd.
 
‘Als ze voor je zorgt dan is ze goed en daarmee uit.’
 
Dat ‘daarmee uit’ was voor Martine bedoeld. Ze ving het op met een bittere lachje en zei : ‘Iek zorg toch ook voor jou, mon beau petit lion?’
 
‘Ik ben niet petit,’ liet Rudy horen.
 
‘Alors tu es grand. Un grand lion très sauvage.’
 
Rudy verstond het niet, luisterde zelfs niet meer. Hij glimlachte Tim vertrouwvol toe en fluisterde : ‘Als Martine weg is, zal ik je kussen.’
Rudy verstond het niet, luisterde zelfs niet meer. Hij glimlachte Tim vertrouwvol toe en fluisterde : ‘Als Martine weg is, zal ik je kussen.’
<br><br>
<br>
 
Martine vorderde met haar toilet en ging weldra met een boodschappentas de kamer uit. Tim werd meteen wonderlijk verlegen. Hij wendde zelfs de blik van Rudy af en tastte vaag hulpeloos onder zijn hemdsboord omdat hij het zo warm had. Rudy dwong hem niet, maar wachtte, wel een minuut lang. Dan keek Tim hem weer aan, glimlachte, helde met zijn hoofd lieftallig naar een schouder. Rudy kuste hem met kittelend tere, heel licht bewegende lippen die geen geluid maakten.
Martine vorderde met haar toilet en ging weldra met een boodschappentas de kamer uit. Tim werd meteen wonderlijk verlegen. Hij wendde zelfs de blik van Rudy af en tastte vaag hulpeloos onder zijn hemdsboord omdat hij het zo warm had. Rudy dwong hem niet, maar wachtte, wel een minuut lang. Dan keek Tim hem weer aan, glimlachte, helde met zijn hoofd lieftallig naar een schouder. Rudy kuste hem met kittelend tere, heel licht bewegende lippen die geen geluid maakten.
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Tim had zich nog nooit zo levendig gevoeld. Hij stoeide met Rudy op en rond het bed en kon hem telkens opnieuw vangen en even grijpen. Juist waren ze samen, als pauze, in Martines toiletkast aan het snuffelen, toen onvermoed en onaangekondigd mijnheer Dantiene binnentrad. Als eigenaar en volwassene had hij op zijn minst ‘zo’ moeten zeggen, doch hij zei iets geheel anders, iets dat niet eens naar de toon als en berisping kon geïnterpreteerd worden, hij zei namelijk : ‘Vechten jullie eens met elkaar.’ ( Was mijnheer Dantiene ziek of uitgeput of alleen maar vermoeid? Koesterde hij en lome doch ongetemde begeerte? )<br>
 
‘Waar?’ weerkaatste Rudy.<br>
Tim had zich nog nooit zo levendig gevoeld. Hij stoeide met Rudy op en rond het bed en kon hem telkens opnieuw vangen en even grijpen. Juist waren ze samen, als pauze, in Martines toiletkast aan het snuffelen, toen onvermoed en onaangekondigd mijnheer Dantiene binnentrad. Als eigenaar en volwassene had hij op zijn minst ‘zo’ moeten zeggen, doch hij zei iets geheel anders, iets dat niet eens naar de toon als en berisping kon geïnterpreteerd worden, hij zei namelijk : ‘Vechten jullie eens met elkaar.’ (Was mijnheer Dantiene ziek of uitgeput of alleen maar vermoeid? Koesterde hij en lome doch ongetemde begeerte?)
‘Op het grasveld.’<br>
 
‘Voor hoeveel?’<br>
‘Waar?’ weerkaatste Rudy.
‘Honderd frank voor de winnaar. Nee, tweehonderd frank.’<br>
 
‘Op het grasveld.’
 
‘Voor hoeveel?’
 
‘Honderd frank voor de winnaar. Nee, tweehonderd frank.’
 
‘Wanneer?’
‘Wanneer?’
‘Nu?’<br>
 
‘Nee, nu niet. Iedereen moet erbij zijn. We gaan eerst tee drinken.’<br>
‘Nu?’
‘Ik heb nog geen tee gezet. Maar ik roep jullie over een paar minuten.’<br>
 
‘Maar Rudy,’ riep Tim, nog juist voor de kasteelheer de deur uit was, ‘ik kan toch niet met jou vechten. Je bent drie jaar ouder.’<br>
‘Nee, nu niet. Iedereen moet erbij zijn. We gaan eerst tee drinken.’
‘Ja’ zei Rudy een beetje beschaamd. ‘Mijnheer Dantiene, zou ik niet beter met Raf vechten?’<br>
 
‘Dan geef ik maar vijftig frank, zoals gewoonte. Nee, jullie tweeën moeten vechten. dat wordt veel veel mooier.’ De geheimzinnig monkellach kronkelde weer over zijn gezicht en hij besloot: ‘ze zullen zich uit de hemel buigen om dat te zien.’ Dan trok hij de deur onhoorbaar achter zich dicht.<ref>P.24-6</ref>
‘Ik heb nog geen tee gezet. Maar ik roep jullie over een paar minuten.’
<nowiki>[...]</nowiki>
 
‘Maar Rudy,’ riep Tim, nog juist voor de kasteelheer de deur uit was, ‘ik kan toch niet met jou vechten. Je bent drie jaar ouder.’
 
‘Ja’ zei Rudy een beetje beschaamd. ‘Mijnheer Dantiene, zou ik niet beter met Raf vechten?’
 
‘Dan geef ik maar vijftig frank, zoals gewoonte. Nee, jullie tweeën moeten vechten. dat wordt veel veel mooier.’ De geheimzinnig monkellach kronkelde weer over zijn gezicht en hij besloot: ‘ze zullen zich uit de hemel buigen om dat te zien.’ Dan trok hij de deur onhoorbaar achter zich dicht.
 
[…]<ref>P. 24-26. Version corrigée de l’extrait qui se trouve sur le site [[La plume verte]].</ref>
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Il était quatre heures passées, quand Tim se réveilla. Iefje, plus jeune et avec plus de vin dans le sang, dormait encore profondément. Pour ne pas le réveiller, Tim se glissa délicatement hors du lit et marcha en sourdine vers la porte. La clef tinta doucement dans la serrure, mais Iefje ne pouvait pas l'avoir entendu : sa petit bouille restait immobile comme celle d'un bienheureux, sa petite main potelée reposait encore sur l'oreiller. Dans le couloir il faisait terriblement calme. Tim descendit l'escalier en silence, en chaussettes sur le tapis, attendit à mi-chemin, fasciné par la scène bizarre en cours dans la salle à manger ouverte. Monsieur Dantiene dormait étendu sur le tapis, la main en une caresse suspendue sur la tête de Raf qui, complètement détendu, les jambes écartées, souriant, était couché à califourchon sur lui. Tout le monde dort, pensa Tim hésitant. Il sa rappela tout de suite que Rudy n'avait pas bu de vin, était peut-être bien au lit, mais ne dormait quand même pas vraiment. Il remonta l'escalier et frappa à la porte de la chambre de Martine. Comme personne ne répondit, il dit d'une voix douce-amère : Rudy, c'est moi. Tu n'ouvres pas ?
Il était quatre heures passées, quand Tim se réveilla. Iefje, plus jeune et avec plus de vin dans le sang, dormait encore profondément. Pour ne pas le réveiller, Tim se glissa délicatement hors du lit et marcha en sourdine vers la porte. La clef tinta doucement dans la serrure, mais Iefje ne pouvait pas l’avoir entendu : sa petit bouille restait immobile comme celle d’un bienheureux, sa petite main potelée reposait encore sur l’oreiller. Dans le couloir il faisait terriblement calme. Tim descendit l’escalier en silence, en chaussettes sur le tapis, attendit à mi-chemin, fasciné par la scène bizarre en cours dans la salle à manger ouverte. Monsieur Dantiene dormait étendu sur le tapis, la main en une caresse suspendue sur la tête de Raf qui, complètement détendu, les jambes écartées, souriant, était couché à califourchon sur lui. Tout le monde dort, pensa Tim hésitant. Il se rappela tout de suite que Rudy n’avait pas bu de vin, était peut-être bien au lit, mais ne dormait quand même pas vraiment. Il remonta l’escalier et frappa à la porte de la chambre de Martine. Comme personne ne répondait, il dit d’une voix douce-amère : « Rudy, c’est moi. Tu n’ouvres pas ? »
 
Rudy vint ouvrir.
Rudy vint ouvrir.


— Entre et couche-toi près de nous sur le lit ?<br>
— Entre et couche-toi près de nous sur le lit.
Avez-vous dormi ?<br>
 
— Oui, ne le vois-tu pas ?<br>
Vous avez dormi ?
Tim vit que Rudy avait enlevé son chandail et ses bas, et que Martine, en sous-vêtements bordés de satin, le lorgnait d'entre les draps.<br>
 
— Je n'ai plus très envie de dormir.<br>
— Oui, tu vois pas ?
— Non ? dit Rudy en riant. Il l'attrapa soudain fougueusement et le porta de toute sa force vers le lit.<br>
 
— Lâche-moi, répliqua un Tim chamailleur, mais quelque chose dans sa voix attendrit Rudy et fit qu'il ne le lâcha pas. mais entra quand même avec lui dans le lit et fit la culbute à côte de Martine.<br>
Tim vit que Rudy avait enlevé son chandail et ses bas, et que Martine, en sous-vêtements bordés de satin, le lorgnait d’entre les draps.
— Voulez-vous vous aimer ? demanda Martine<ref>En français dans le texte. Martine et un peu moins son père, monsieur Dantiene, parlent le néerlandais avec un accent un peu ridicule de francophones des Flandres, et ont l'arrogance de supposer que les gens comprennent les phrases françaises dont ils parsèment leurs répliques quand ils ne trouvent pas leurs mots en néerlandais.</ref>. Elle se glissa volontairement hors du lit et commença à se maquiller devant le miroir.<br>
 
— Vous n'avez pas dormi, dit Tim, alors que Rudy le maintenait encore.<br>
— Je n’ai plus très envie de dormir.
— Non, mais tu n'as pas besoin de me gronder, j'ai déja treize ans. Alors il murmura à l'oreille de Tim : Je me laisse un peu caresser par Martine, mais j'aimerais bien mieux que tu le fasses. Il maintint Tim plus ardemment et lui frotta affectueusement le dos.<br>
 
Tim dit encore plus doucement : 'Non' mais à son ton il n'était pas sur la défensive.<br>
— Non ? dit Rudy en riant. Il l’attrapa soudain fougueusement et le porta de toute sa force vers le lit.
— Resteras-tu avec nous toute la journée ? demanda Rudy avec espoir.<br>
 
— Oui.<br>
— Lâche-moi, répliqua Tim, chamailleur, mais quelque chose dans sa voix attendrit Rudy et fit qu’il ne le lâcha pas. Mais il entra quand même avec lui dans le lit et fit la culbute à côté de Martine.
— Et demain ? Demain c'est dimanche, auras-tu la permission de venir ?<br>
 
— Je pourrai sûrement venir, puisque mes parents sont en voyage et que Madeleine devra aller travailler.<br>
''Voulez-vous vous aimer ?'' demanda Martine.<ref>En français dans le texte. Martine, et un peu moins son père monsieur Dantiene, parlent le néerlandais avec un accent un peu ridicule de francophones des Flandres ; quand ils ne trouvent pas leurs mots en néerlandais, ils ont la prétention de croire que les gens comprennent les phrases françaises dont ils parsèment leur discours.</ref> Elle se glissa volontairement hors du lit et commença à se maquiller devant le miroir.
— Qui est Madeleine ? interrompit Martine. Ce nom ne me plaît pas<ref>En français dans le texte.</ref>. Tim n'ayant pas répondu tout de suit, elle répéta : Qui est Madeleine ? Ce nom ne me plaît pas. C'est sûrement une mauvaise femme.<br>
 
— Ce n'est pas vrai ! cria Tim sur la défensive. Il voulait dire : elle m'a recueilli chez elle quand tous les autres me regardaient et elle m'a préparer un dîner et elle m'a laissé dormir dans son lit ; mais il ne le fit pas, parce que Martine ne l'aurait pas cru et qu'il aurait rendu Madeleine ridicule.<br>
— Vous n’avez pas dormi, dit Tim, alors que Rudy le maintenait encore.
— Elle s'occupe de toi ? demanda Rudy.<br>
 
oui, répondit Tim décidément.<br>
— Non, mais il ne faut pas me disputer, j'ai déjà treize ans. Alors il murmura à l’oreille de Tim : « Je me laisse un peu caresser par Martine, mais j’aimerais bien mieux que tu le fasses. » Il maintint Tim plus ardemment et lui frotta affectueusement le dos.
si elle s'occupe de toi, alors c'est une bonne personne et c'est tout.<br>
 
Ce 'Et c'est tout' était destiné à Martine. Elle le prit avec un petit rire amer et dit : ' Je m'occuperai aussi de toi, mon beau petit lion.'<br>
Tim dit encore plus doucement : « Non », mais d’un ton montrant qu’il n’était pas sur la défensive.
— Je ne suis pas petit, fit entendre Rudy.<br>
 
— Alors tu es grand. Un grand lion très sauvage.<br>
— Resteras-tu avec nous toute la journée ? demanda Rudy avec espoir.
Rudy ne le comprit pas, n'écouta même plus. Il envoya un sourire complice à Tim et murmura : Quand Martine sera partie, je t'embrasserai.<br>
 
Martine exécuta sa toilette et sortit bientôt de la chambre avec un sac à provisions. A ce moment Tim devint merveilleusement timide. Il détourna même le regard de Rudy et joua vaguement désemparé avec l'ourlet de sa chemise, parce qu'il avait si chaud. Rudy ne le pressa pas, mais attendit, une bonne minute. Alors Tim le mesura à nouveau du regard, sourit, inclina joliment la tête sur une épaule. Rudy l'embrassa avec des lèvres à la délicatesse chatouillante, aux mouvements très légers et qui ne faisaient pas de bruit.
— Oui.
 
— Et demain ? Demain c’est dimanche, tu auras la permission de venir ?
 
— Je pourrai sûrement venir, puisque mes parents sont en voyage et que Madeleine devra aller travailler.
 
''Qui est Madeleine ? interrompit Martine. Ce nom ne me plaît pas.''<ref>En français dans le texte.</ref> Tim n’ayant pas répondu tout de suite, elle répéta : « Qui est Madeleine ? Ce nom ne me plaît pas. C’est sûrement une mauvaise femme. »
 
— Ce n’est pas vrai ! cria Tim sur la défensive. Il voulait dire : elle m’a recueilli chez elle quand tous les autres me regardaient et elle m’a préparer à dîner et elle m’a laissé dormir dans son lit ; mais il ne le fit pas, parce que Martine ne l’aurait pas cru et que ça aurait rendu Madeleine ridicule.
 
— Elle s’occupe de toi ? demanda Rudy.
 
Oui, répondit Tim d’un ton assuré.
 
Si elle s’occupe de toi, alors c’est une bonne personne et c’est tout.
 
Ce « Et c'est tout » était destiné à Martine. Elle le prit avec un petit rire amer et dit : « Je m’occuperai aussi de toi, ''mon beau petit lion''. »
 
— Je ne suis pas ''petit'', fit entendre Rudy.
 
''Alors tu es grand. Un grand lion très sauvage.''
 
Rudy ne comprit pas, il n’écoutait même plus. Il envoya un sourire complice à Tim et murmura : « Quand Martine sera partie, je t’embrasserai. »
 
Martine exécuta sa toilette et sortit bientôt de la chambre avec un sac à provisions. A ce moment Tim devint extraordinairement timide. Il détourna même le regard de Rudy et joua vaguement désemparé avec l’ourlet de sa chemise, parce qu’il avait si chaud. Rudy ne le pressa pas, mais il attendit, une bonne minute. Alors Tim le toisa à nouveau du regard, sourit, inclina joliment la tête sur une épaule. Rudy l’embrassa avec des lèvres à la délicatesse chatouillante, aux mouvements très légers et qui ne faisaient pas de bruit.
 
Tim ne s’était encore jamais senti si excité. Il s’ébattit avec Rudy sur le lit et autour et il put à chaque fois l’attraper et même l’empoigner. Juste quand en guise de pause ils furetaient ensemble dans l’armoire de toilette de Martine, monsieur Dantiene entra sans s’annoncer. En tant que propriétaire, en tant qu’adulte, il aurait au moins dû dire : « Eh bien ! », pourtant il dit tout autre chose, dont pas même le ton ne pouvait être interprété comme un reproche, il dit précisément : « Luttez un peu l’un contre l’autre. » (Monsieur Dantiene était-il malade, épuisé ou seulement las ? Nourrissait-il un désir langoureux et pourtant non apprivoisé ?)
 
— Où ? répliqua Rudy.
 
— Sur la pelouse.
 
— Pour combien ?
 
— Cent francs pour le vainqueur. Non, deux cent francs.
 
— Quand ?
 
— Maintenant ?
 
— Non, pas maintenant. Tout le monde doit être là. Nous allons d’abord prendre le thé.
 
— Je n’ai pas encore préparé le thé. Mais je vous appellerai dans quelques minutes.
 
— Mais Rudy, s’écria Tim, juste avant que le châtelain franchisse la porte, je ne peux tout même pas me battre avec toi. Tu as trois ans de plus.
 
— Oui, dit Rudy un peu gêné. Monsieur Dantiene, ne vaudrait-il pas mieux me battre avec Raf ?


Tim ne s'était encore jamais senti si vif. Il s'ébattit avec Rudy sur et autour du lit et put à chaque fois l'attraper et même l'empoigner. Juste quand en guise de pause ils furetaient ensemble dans l'armoire de toilette de Martine, monsieur Dantiene entra sans s'annoncer. En tant que propriétaire en tant qu'adulte, il aurait au moins dû dire : 'Eh bien !' , pourtant il dit tout autre chose, dont pas même le ton ne pouvait être interprété comme un reproche, il dit précisément : 'Luttez un peu l'un contre l'autre.' (monsieur Dantiene était-il malade, épuisé ou seulement las ? Nourrissait-il un désir langoureux et pourtant non apprivoisé ?)<br>
— Alors je ne donnerai que cinquante francs, comme d’habitude. Non, vous deux vous devez vous battre, ce sera plus joli.
— Où ? répliqua Rudy.<br>
 
— Sur la pelouse.<br>
Le mystérieux sourire en coin serpentait à nouveau sur son visage et il conclut : « Depuis le ciel ils se pencheront pour y assister. » Puis il ferma silencieusement la porte derrière lui.
— Pour combien ?<br>
 
— Cent francs pour le vainqueur. Non, deux cent francs.<br>
[…]<ref>Traduction BoyWiki.</ref>
— Quand ?<br>
— Maintenant ?<br>
— Non, pas maintenant. Tout le monde doit être là. Nous prendrons d'abord le thé.<br>
— Je n'ai pas encore préparé de thé. Mais je vous appellerai dans quelques minutes.<br>
— Mais Rudy, s'écria Tim, juste avant que le châtelain ait franchi la porte, je ne peux tout même pas me battre avec toi. Tu as trois ans de plus.<br>
— Oui, dit Rudy un peu gêné. Monsieur Dantiene, ne vaudrait-il pas mieux me battre avec Raf ?<br>
— Alors je ne donnerai que cinquante francs, comme d'habitude. Non, vous deux devez vous battre, ce sera plus joli. Le mystérieux sourire en coin serpentait à nouveau sur son visage et il conclut : "Depuis le ciel ils se pencheront pour y assister. Puis il ferma silencieusement la porte derrière lui."
(...)
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}}}}
}}}}


==Voir aussi==
===Bibliographie===


==Bibliographie==
*''God in Vlaanderen'' / Astère-Michel Dhondt. – Amsterdam : Uitg. De Bezige Bij, 1965.
 
*Plusieurs rééditions.
* Dhondt, Astère-Michel : " <i>God in Vlaanderen</i>", Uitgeverij De bezige bij, Amsterdam, 1965.
* Plusieurs rééditions.


===Articles connexes===


*[[Astère-Michel Dhondt]]
*[[Belgique]]


==Notes==
==Notes==


<references />
<references />
{{DEFAULTSORT:God in vlaanderen (Dhondt, Astere michel)}}
[[Catégorie:Roman belge]]
[[Catégorie:Roman en néerlandais]]

Dernière version du 12 septembre 2013 à 09:03

God in Vlaanderen (« Dieu en Flandres »), paru en 1965, est le premier roman d’Astère-Michel Dhondt, un écrivain néerlandais d’origine belge (né à Machelen-aan-de-Leie le 12 octobre 1937). Il date de la période belge de l’auteur, avant son installation à Amsterdam.

Cette œuvre fut accueillie par des critiques très favorables, à la suite desquelles Dhondt reçut en 1966 le Arkprijs van het Vrije Woord (« Trophée de la Libre Parole ») — un prix qui « vise à empêcher le provincialisme idéologique de limiter la liberté d’expression et de pensée » et qui « encourage ceux qui s’impliquent activement pour la liberté de penser ».[1]

Un projet d’édition française (Dieu en Flandre) semble être resté sans suite.[2]

Résumé

L’action se passe à Gand, en Belgique. Les parents du jeune Tim ne se parlent plus. Sa mère veut aller en vacances en France, et elle envoie donc le garçon chez son père. Mais celui-ci est déjà parti pour l’Italie. Laissé à lui-même pendant une dizaine de jours, Tim est recueilli par Madeleine (du café Hawaï, à côté de chez son père), et il passe ses journées avec de nouveaux amis, petits et grands, qui vont et viennent librement dans la maison de monsieur Dantiene, un homme qui accueille volontiers les garçons des environs. Et il vivra encore d’autres aventures…

Extraits


Zo stond er op een middag in het begin van juli en jongetje alleen op een perron van het Gentse Sint-Pieterstation. Wie hij was? Volgens de burgerlijke stand : Tim van Male, zoon van Alexis en van Dominique Buyle, tien jaar oud, geboren en woonachtig te Oostende, Résidence du Parc, Marie-Joséplein. Volgens de werkvrouw in het appartement van zijn moeder : een engel, zachtzinnig als het kindje Jezus. Volgens de directeur van zijn school : een oaze van persoonlijkheid in een woestijn van loeders. Volgens een buurman, verzekeringsagent met humanioradiploma : een piepjonge Ganumedes. Volgens Rolle, zijn beste kameraad : de slimste jongen die je kan vinden. Volgens de moeder van Rolle : het schoonste ventje van Oostende. Volgens een mystisch dichter die verliefd werd op hem in plaats van op zijn mamma : God in Vlaanderen.

[…][3]

Un après-midi du début de juillet, un petit garçon se trouvait seul sur le quai de la gare Saint-Pierre à Gand. Qui était-il ? Selon l’état-civil : Tim van Male, fils d’Alexis et de Dominique Buyle, dix ans, né et résidant à Ostende, Résidence du Parc,[4] place Marie-José. Selon la femme de ménage de l’appartement de sa mère : un ange, doux comme le petit Jésus. Selon le directeur de son école : une oasis de personnalité dans un désert de médiocrité. Selon un voisin, agent d’assurances avec un diplôme d’humanités : un tout jeune Ganymède. Selon Rolle, son meilleur camarade : le garçon le plus intelligent qui se puisse trouver. Selon la maman de Rolle : le plus beau petit garçon d’Ostende. Selon un poète mystique qui était amoureux de lui plutôt que de sa mère : Dieu en Flandres.

[…]




Iefje was nog een kleuter, liep ook nog in een badbroekje en een niet al te vers lijfje. Hij gaf Tim direkt een hand, een smerig handje dat echter warm voelde. Raf was veel ouder, ouder nog dan Tim, twaalf jaar zoals wellicht Rudy. Er glinsterde iets in het een oog waarmee hij Tim bekeek, het andere oog bleef roerloos, het was van glas.

[…][5]

Iefje était encore un bambin, il courait encore dans un petit maillot de bain et une chemisette pas très fraîche. Il tendit tout de suite la main à Tim, une main sale mais bien chaude. Raf était beaucoup plus vieux, plus vieux encore que Tim, il avait douze ans comme peut-être Rudy. Quelque chose brillait dans l’œil dont il observait Tim, l’autre restait immobile, il était en verre.

[…]




‘Kunnen we niet in het huis?’ vroeg hij poppelend.

‘Potdicht’, antwoordde Iefje. ‘Maar wat geeft het : het is leeg en het ruikt er zeker muf. De schuur is veel inte-santer, er ligt stro in een hooi waar we ons kunnen in verstoppen, Kom.’

Hij tastte met zijn hand door een luikje in de deur van de schuur en maakte ze open langs de binnenkant.

‘Het is hier helledonker,’ zei Tim, maar Iefje sloot niettemin de deur en nam hem zachtjes bij de hand.

‘Bovenop de tas is het klaarder met de glazen dakpannen. We moeten op een ladder klimmen; hou me maar vast bij de heupen. Let op, de onderste sport is gebroken.’

Tim bewoog mee met Iefjes heupen tot hij iets veerkrachtigs onder de voeten voelde kriepen. Iefje was hem meteen ontglipt en hij vroeg in het donker : ‘Hé Iefje, waar ben je?’

Hij hoorde een lachje, dichtbij hem; hij wuifde met zijn twee armen rond zich en raakte het hoofd van Iefje die snel wegdook. Tim dook naast hem en tastte om hem te grijpen, maar moest eerst aan het donker wennen voor hij het ventje heel stil en diep in het hooi naast zich gevlijd zag.

Tim begreep niet waarom hij het zo warm had en waarom hij bloosde, of waarom er in hem iets tintelde van tegelijk angst en vreugde toen Iefje zijn armen naar hem ophief en zingend zei : ‘Neem me eens dicht bij jou.’

Heel de tijd nadien ongestoord verstreek (het waren vele minuten, dacht hij, maar misschien duurden het in werkelijkheid wel een kwartier), hield hij het mooie, vuile, warme volksknaapje op zijn schoot.

De schuurdeur klapte wagenwijd open, in de brede streep licht die op de tas viel, dansten razende stofjes, van beneden klonk Rudy’s heldere stem. Iefje lach en gaf Tim snel en vochtige kusje, Tim zette hem recht en liet hem met een toegevend handgebaartje voor zich de ladder afdalen.

‘Ha, jullie zijn daar’, zei Rudy, en er klonk in zijn stem noch goedkeuring noch afkeuring. ‘We gaan samen bij mijnheer Dantiene.’

[…][6]

— On ne peut pas entrer dans la maison ? bégaya-t-il.

— C’est étanche, répondit Iefje. Mais ce n’est rien : elle est vide et sent sûrement le moisi. La grange est bien plus intéressante, il y a de la paille et du foin où on peut se cacher, viens.

Il passa la main par une trappe, tâtonna et fit coulisser la porte de la grange par l'intérieur.

— Il fait très sombre ici, dit Tim, mais Iefje ferma néanmoins la porte et le prit doucement par la main.

— Au-dessus du tas il fera plus clair grâce aux verrières du toit. Nous devons grimper sur une échelle ; tiens-moi bien par les hanches. Attention, l’échelon du bas est cassé.

Tim suivit les hanches d’Iefje jusqu’à ce qu’il sente quelque chose de souple couiner sous ses pieds. Iefje lui échappa aussitôt et il demanda dans l’obscurité : « Iefje, où es-tu ? »

Il entendit un petit rire, tout près de lui ; il tâtonna autour de lui et toucha la tête d’Iefje qui plongea vivement hors d’atteinte. Tim plongea à côté de lui et tâtonna pour le saisir, mais il dut d’abord s’accoutumer à l’obscurité avant de voir le petit bonhomme à côté de lui, niché profondément dans le foin.

Tim ne comprenait pas pourquoi il avait si chaud et pourquoi il rougissait, ou pourquoi quelque chose en lui vibrait de peur ou de joie quand Iefje tendit un bras vers lui et dit, chantant : « Prends-moi un peu tout contre toi. »

Tout le laps de temps qui suivit s’écoula sans heurt (de longues minutes, pensa-t-il, mais en réalité cela dura un bon quart d’heure), il garda sur ses genoux le beau, sale et chaud petit gars du peuple.

La porte de la grange s’ouvrit avec fracas et la poussière dansa furieusement dans la large bande de lumière qui tomba sur le tas, d’en bas retentit la voix claire de Rudy. Iefje rit et donna rapidement à Tim un petit baiser mouillé, Tim le remit debout et l’invita d’un petit geste aimable à descendre l’échelle avant lui.

— Ah, vous voilà, dit Rudy, et il n’y avait ni approbation ni désapprobation dans le ton de sa voix. Nous allons ensemble chez monsieur Dantiene.

[…]




Het was over vieren toen Tim wakker werd. Iefje, jonger en met meer wijn in het bloed, sliep nog vast. Om hem niet te wekken, gleed Tim behoedzaam van het bed en liep met gedempte stappen naar de deur. De sleutel klikte zachtjes in het slot, maar Iefje kon het niet gehoord hebben : zijn smoeltje bleef onbeweeglijk zalig en zijn ene mollige knuistje rustje nog steeds naast zich op het hoofdkussen. In de gang was het beangstigend stil. Geruisloos op zijjn sokken over de loper, daalde Tim de trap af, wachtte halfweg, geboeid door het bizarre tafereel in de open eetkamer. Mijnheer Dantiene sliep languit op het tapijt, met zijn hand in een stilgevallen streling op het hoofd van Raf die volmaakt ontspannen, wijdbeens, glimlachend, dwars tegen hem aanlag. Iedereen slaapt, dacht Tim aarzelend. Meteen herinnerde hij zich dat Rudy geen wijn had gedronken, misschien wel in bed lag, maar toch niet echt zou slapen. Hij liep terug de trap op en klopte aan de deur van Martines kamer. Omdat niemand antwoordde, zei hij smartelijk zoet : ‘Ik ben het, Rudy. Doe je niet open?’

Rudy kwam openmaken.

‘Kom binnen en leg je bij ons op het bed?’

‘Hebben jullie geslapen?’

‘Ja, zie je het niet?’

Tim zag dat Rudy zijn trui en kousen uit had en dat Martine in een geborduurd satijnen onderkleed lonkte van tussen de lakens.

‘Ik heb niet veel lust om nog te slapen.’

‘Nee?’ lachte Rudy. Hij pakte Tim plots geestdriftig op en droeg hem uit al zijn kracht naar het bed.

‘Laat me los’, keef Tim, maar er was iets in zijn stem dat Rudy vertederde en waarom hij niet losliet, doch met hem in het bed stapte en naast Martine tuimelde.

‘Voulez-vous vous aimer?’ vroeg Martine. Bereidwillig schoof ze al uit het bed en begon zich te schminken voor de spiegel.

‘Jullie hebben niet geslapen’, zei Tim, terwijl Rudy hem nog steeds vasthield.

‘Nee. Maar je hoeft me niet te berispen, ik ben al dertien jaar.’ Dan fluisterde hij snel in Tims oor : ‘Ik laat me een beetje strelen door Martine, maar ik zie jou veel liever’. Hij hield Tim nog wat inniger vast en wreef hem liefkozend in de rug.

Tim zei nog zachtjes : ‘Nee,’ maar het klonkt niet verwerend.

‘Blijf je heel de dag bij ons?’ vroeg Rudy met verwachting.

‘Ja.’

‘En morgen? Morgen is het zondag, zal je mogen komen?’

‘Ik mag zeker komen, want mijn ouders zijn op reis en Madeleine moet naar haar werk.’

‘Qui est Madeleine?’ onderbrak Martine. ‘Ce nom ne me plaît pas.’ Omdat Tim niet onmiddelijk antwoordde, hernam ze : ‘Wie ies Madeleine? Die naam bevalt me nieë. ’t Ies zeker ene slekte vrou.’

‘Niet waar,’ riep Tim verdedigend. Hij wou nog zeggen : ze heeft me bij zich opgenomen terwijl al de anderen me beloerden, en ze heeft eten voor me bereid en me in haar bed laten slapen; maar hij deed het niet omdat Martine het niet zou geloven en Madeleine belachelijk zou maken.

‘Zorgt ze voor je?’ vroeg Rudy.

‘Ja’, antwoordde Tim overtuigd.

‘Als ze voor je zorgt dan is ze goed en daarmee uit.’

Dat ‘daarmee uit’ was voor Martine bedoeld. Ze ving het op met een bittere lachje en zei : ‘Iek zorg toch ook voor jou, mon beau petit lion?’

‘Ik ben niet petit,’ liet Rudy horen.

‘Alors tu es grand. Un grand lion très sauvage.’

Rudy verstond het niet, luisterde zelfs niet meer. Hij glimlachte Tim vertrouwvol toe en fluisterde : ‘Als Martine weg is, zal ik je kussen.’

Martine vorderde met haar toilet en ging weldra met een boodschappentas de kamer uit. Tim werd meteen wonderlijk verlegen. Hij wendde zelfs de blik van Rudy af en tastte vaag hulpeloos onder zijn hemdsboord omdat hij het zo warm had. Rudy dwong hem niet, maar wachtte, wel een minuut lang. Dan keek Tim hem weer aan, glimlachte, helde met zijn hoofd lieftallig naar een schouder. Rudy kuste hem met kittelend tere, heel licht bewegende lippen die geen geluid maakten.

Tim had zich nog nooit zo levendig gevoeld. Hij stoeide met Rudy op en rond het bed en kon hem telkens opnieuw vangen en even grijpen. Juist waren ze samen, als pauze, in Martines toiletkast aan het snuffelen, toen onvermoed en onaangekondigd mijnheer Dantiene binnentrad. Als eigenaar en volwassene had hij op zijn minst ‘zo’ moeten zeggen, doch hij zei iets geheel anders, iets dat niet eens naar de toon als en berisping kon geïnterpreteerd worden, hij zei namelijk : ‘Vechten jullie eens met elkaar.’ (Was mijnheer Dantiene ziek of uitgeput of alleen maar vermoeid? Koesterde hij en lome doch ongetemde begeerte?)

‘Waar?’ weerkaatste Rudy.

‘Op het grasveld.’

‘Voor hoeveel?’

‘Honderd frank voor de winnaar. Nee, tweehonderd frank.’

‘Wanneer?’

‘Nu?’

‘Nee, nu niet. Iedereen moet erbij zijn. We gaan eerst tee drinken.’

‘Ik heb nog geen tee gezet. Maar ik roep jullie over een paar minuten.’

‘Maar Rudy,’ riep Tim, nog juist voor de kasteelheer de deur uit was, ‘ik kan toch niet met jou vechten. Je bent drie jaar ouder.’

‘Ja’ zei Rudy een beetje beschaamd. ‘Mijnheer Dantiene, zou ik niet beter met Raf vechten?’

‘Dan geef ik maar vijftig frank, zoals gewoonte. Nee, jullie tweeën moeten vechten. dat wordt veel veel mooier.’ De geheimzinnig monkellach kronkelde weer over zijn gezicht en hij besloot: ‘ze zullen zich uit de hemel buigen om dat te zien.’ Dan trok hij de deur onhoorbaar achter zich dicht.

[…][7]

Il était quatre heures passées, quand Tim se réveilla. Iefje, plus jeune et avec plus de vin dans le sang, dormait encore profondément. Pour ne pas le réveiller, Tim se glissa délicatement hors du lit et marcha en sourdine vers la porte. La clef tinta doucement dans la serrure, mais Iefje ne pouvait pas l’avoir entendu : sa petit bouille restait immobile comme celle d’un bienheureux, sa petite main potelée reposait encore sur l’oreiller. Dans le couloir il faisait terriblement calme. Tim descendit l’escalier en silence, en chaussettes sur le tapis, attendit à mi-chemin, fasciné par la scène bizarre en cours dans la salle à manger ouverte. Monsieur Dantiene dormait étendu sur le tapis, la main en une caresse suspendue sur la tête de Raf qui, complètement détendu, les jambes écartées, souriant, était couché à califourchon sur lui. Tout le monde dort, pensa Tim hésitant. Il se rappela tout de suite que Rudy n’avait pas bu de vin, était peut-être bien au lit, mais ne dormait quand même pas vraiment. Il remonta l’escalier et frappa à la porte de la chambre de Martine. Comme personne ne répondait, il dit d’une voix douce-amère : « Rudy, c’est moi. Tu n’ouvres pas ? »

Rudy vint ouvrir.

— Entre et couche-toi près de nous sur le lit.

— Vous avez dormi ?

— Oui, tu vois pas ?

Tim vit que Rudy avait enlevé son chandail et ses bas, et que Martine, en sous-vêtements bordés de satin, le lorgnait d’entre les draps.

— Je n’ai plus très envie de dormir.

— Non ? dit Rudy en riant. Il l’attrapa soudain fougueusement et le porta de toute sa force vers le lit.

— Lâche-moi, répliqua Tim, chamailleur, mais quelque chose dans sa voix attendrit Rudy et fit qu’il ne le lâcha pas. Mais il entra quand même avec lui dans le lit et fit la culbute à côté de Martine.

Voulez-vous vous aimer ? demanda Martine.[8] Elle se glissa volontairement hors du lit et commença à se maquiller devant le miroir.

— Vous n’avez pas dormi, dit Tim, alors que Rudy le maintenait encore.

— Non, mais il ne faut pas me disputer, j'ai déjà treize ans. Alors il murmura à l’oreille de Tim : « Je me laisse un peu caresser par Martine, mais j’aimerais bien mieux que tu le fasses. » Il maintint Tim plus ardemment et lui frotta affectueusement le dos.

Tim dit encore plus doucement : « Non », mais d’un ton montrant qu’il n’était pas sur la défensive.

— Resteras-tu avec nous toute la journée ? demanda Rudy avec espoir.

— Oui.

— Et demain ? Demain c’est dimanche, tu auras la permission de venir ?

— Je pourrai sûrement venir, puisque mes parents sont en voyage et que Madeleine devra aller travailler.

Qui est Madeleine ? interrompit Martine. Ce nom ne me plaît pas.[9] Tim n’ayant pas répondu tout de suite, elle répéta : « Qui est Madeleine ? Ce nom ne me plaît pas. C’est sûrement une mauvaise femme. »

— Ce n’est pas vrai ! cria Tim sur la défensive. Il voulait dire : elle m’a recueilli chez elle quand tous les autres me regardaient et elle m’a préparer à dîner et elle m’a laissé dormir dans son lit ; mais il ne le fit pas, parce que Martine ne l’aurait pas cru et que ça aurait rendu Madeleine ridicule.

— Elle s’occupe de toi ? demanda Rudy.

— Oui, répondit Tim d’un ton assuré.

— Si elle s’occupe de toi, alors c’est une bonne personne et c’est tout.

Ce « Et c'est tout » était destiné à Martine. Elle le prit avec un petit rire amer et dit : « Je m’occuperai aussi de toi, mon beau petit lion. »

— Je ne suis pas petit, fit entendre Rudy.

Alors tu es grand. Un grand lion très sauvage.

Rudy ne comprit pas, il n’écoutait même plus. Il envoya un sourire complice à Tim et murmura : « Quand Martine sera partie, je t’embrasserai. »

Martine exécuta sa toilette et sortit bientôt de la chambre avec un sac à provisions. A ce moment Tim devint extraordinairement timide. Il détourna même le regard de Rudy et joua vaguement désemparé avec l’ourlet de sa chemise, parce qu’il avait si chaud. Rudy ne le pressa pas, mais il attendit, une bonne minute. Alors Tim le toisa à nouveau du regard, sourit, inclina joliment la tête sur une épaule. Rudy l’embrassa avec des lèvres à la délicatesse chatouillante, aux mouvements très légers et qui ne faisaient pas de bruit.

Tim ne s’était encore jamais senti si excité. Il s’ébattit avec Rudy sur le lit et autour et il put à chaque fois l’attraper et même l’empoigner. Juste quand en guise de pause ils furetaient ensemble dans l’armoire de toilette de Martine, monsieur Dantiene entra sans s’annoncer. En tant que propriétaire, en tant qu’adulte, il aurait au moins dû dire : « Eh bien ! », pourtant il dit tout autre chose, dont pas même le ton ne pouvait être interprété comme un reproche, il dit précisément : « Luttez un peu l’un contre l’autre. » (Monsieur Dantiene était-il malade, épuisé ou seulement las ? Nourrissait-il un désir langoureux et pourtant non apprivoisé ?)

— Où ? répliqua Rudy.

— Sur la pelouse.

— Pour combien ?

— Cent francs pour le vainqueur. Non, deux cent francs.

— Quand ?

— Maintenant ?

— Non, pas maintenant. Tout le monde doit être là. Nous allons d’abord prendre le thé.

— Je n’ai pas encore préparé le thé. Mais je vous appellerai dans quelques minutes.

— Mais Rudy, s’écria Tim, juste avant que le châtelain franchisse la porte, je ne peux tout même pas me battre avec toi. Tu as trois ans de plus.

— Oui, dit Rudy un peu gêné. Monsieur Dantiene, ne vaudrait-il pas mieux me battre avec Raf ?

— Alors je ne donnerai que cinquante francs, comme d’habitude. Non, vous deux vous devez vous battre, ce sera plus joli.

Le mystérieux sourire en coin serpentait à nouveau sur son visage et il conclut : « Depuis le ciel ils se pencheront pour y assister. » Puis il ferma silencieusement la porte derrière lui.

[…][10]



Voir aussi

Bibliographie

  • God in Vlaanderen / Astère-Michel Dhondt. – Amsterdam : Uitg. De Bezige Bij, 1965.
  • Plusieurs rééditions.

Articles connexes

Notes

  1. On remarque toutefois que, dans la liste des lauréats publiée par le site www.arkprijs.be, les années 1966 et 1975 ont été supprimées…
  2. Astère-Michel Dhondt, Dieu en Flandre, collection Le plat pays, dirigée par Jacques De Decker (selon Leszek Kowalowski, L’esprit révolutionnaire ; suivi de Marxisme : utopie et anti-utopie, éd. Complexes, p. 302).
  3. P. 5.
  4. En français dans le texte.
  5. P. 16.
  6. P. 18-19.
  7. P. 24-26. Version corrigée de l’extrait qui se trouve sur le site La plume verte.
  8. En français dans le texte. Martine, et un peu moins son père monsieur Dantiene, parlent le néerlandais avec un accent un peu ridicule de francophones des Flandres ; quand ils ne trouvent pas leurs mots en néerlandais, ils ont la prétention de croire que les gens comprennent les phrases françaises dont ils parsèment leur discours.
  9. En français dans le texte.
  10. Traduction BoyWiki.