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C’est en [[1897]] que le jeune Jacques d’Adelsward-Fersen, encore lycéen, rencontre au sommet du Vésuve le poète Robert de Tournel. Leur goût des [[garçon]]s les fait sympathiser : Tournel restera tout au long de l’ouvrage un aîné bienveillant mais critique, qui tente de mettre un frein aux excès et aux illusions de Fersen. | |||
Tous deux visitent [[Capri]], où ils croisent brièvement [[Oscar Wilde]] et [[Alfred Douglas]]. Ils y reviennent en [[1902]], après être passés l’année précédente à [[Venise]]. En même temps qu’il publie à [[Paris]] ses premiers ouvrages, Fersen fait la cour à Blanche de Maupeou, qu’il souhaite [[mariage|épouser]], et engage une liaison passionnée avec [[Louis Locré|Loulou]], un lycéen de quatorze ans. C’est alors qu’éclate à Capri et en [[Allemagne]] l’[[affaire Krupp]]. | |||
== | Fréquentant de plus en plus les milieux homosexuels de la capitale, il fait la connaissance d’[[Hamelin de Warren]] et de son petit frère Bruno, ainsi que de l’abbé Labeyrie — tous trois très actifs en matière pédérastique. Ayant loué une garçonnière, il y reçoit non seulement Loulou, mais de nombreux autres garçons, avec des invités adultes des deux sexes. Des spectacles vivants sont organisés, plus ou moins dénudés. | ||
Cependant les fiançailles avec Blanche de Maupeou approchent, et Fersen commence à se ranger en mettant progressivement un terme à cette double vie. Mais suite à une [[dénonciation]], conséquence d’une tentative de [[chantage]], il est arrêté et incarcéré le [[9 juillet]] [[1903]]. La presse s’empare du scandale, évoquant des « [[messe noire|messes noires]] ». Fin novembre, au terme d’un procès relativement bienveillant, Fersen et Hamelin de Warren sont condamnés à six mois de [[prison]], peine couverte par la [[détention préventive]]. | |||
Il essaie alors de s’engager dans l’armée coloniale, mais sa demande n’est acceptée qu’à la condition qu’il parte comme simple soldat dans un bataillon disciplinaire. Ne pouvant s’y résoudre, il veut rejoindre Blanche de Maupeou afin d’obtenir son pardon ; mais, repoussé sans ménagement, il tente de se [[suicide]]r d’une balle dans la tête. Finalement, n’ayant plus aucune issue en France, il décide de refaire sa vie à Capri. | |||
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Dernière version du 2 juin 2014 à 22:15
L’exilé de Capri est une biographie romancée du poète français Jacques d’Adelswärd-Fersen (1880 – 1923), publiée par Roger Peyrefitte en 1959. Ce fil conducteur permet également de présenter les milieux homosexuel et pédérastique en Europe pendant le premier quart du XXe siècle.
Récit
Avant-propos
Dans ses premières éditions, l’ouvrage était précédé d’un avant-propos de Jean Cocteau, intitulé « Éros aptère ». Peyrefitte le supprima à partir de 1974, trouvant cette introduction injustement sévère pour son personnage.
Première partie : 1897-1903
C’est en 1897 que le jeune Jacques d’Adelsward-Fersen, encore lycéen, rencontre au sommet du Vésuve le poète Robert de Tournel. Leur goût des garçons les fait sympathiser : Tournel restera tout au long de l’ouvrage un aîné bienveillant mais critique, qui tente de mettre un frein aux excès et aux illusions de Fersen.
Tous deux visitent Capri, où ils croisent brièvement Oscar Wilde et Alfred Douglas. Ils y reviennent en 1902, après être passés l’année précédente à Venise. En même temps qu’il publie à Paris ses premiers ouvrages, Fersen fait la cour à Blanche de Maupeou, qu’il souhaite épouser, et engage une liaison passionnée avec Loulou, un lycéen de quatorze ans. C’est alors qu’éclate à Capri et en Allemagne l’affaire Krupp.
Fréquentant de plus en plus les milieux homosexuels de la capitale, il fait la connaissance d’Hamelin de Warren et de son petit frère Bruno, ainsi que de l’abbé Labeyrie — tous trois très actifs en matière pédérastique. Ayant loué une garçonnière, il y reçoit non seulement Loulou, mais de nombreux autres garçons, avec des invités adultes des deux sexes. Des spectacles vivants sont organisés, plus ou moins dénudés.
Cependant les fiançailles avec Blanche de Maupeou approchent, et Fersen commence à se ranger en mettant progressivement un terme à cette double vie. Mais suite à une dénonciation, conséquence d’une tentative de chantage, il est arrêté et incarcéré le 9 juillet 1903. La presse s’empare du scandale, évoquant des « messes noires ». Fin novembre, au terme d’un procès relativement bienveillant, Fersen et Hamelin de Warren sont condamnés à six mois de prison, peine couverte par la détention préventive.
Il essaie alors de s’engager dans l’armée coloniale, mais sa demande n’est acceptée qu’à la condition qu’il parte comme simple soldat dans un bataillon disciplinaire. Ne pouvant s’y résoudre, il veut rejoindre Blanche de Maupeou afin d’obtenir son pardon ; mais, repoussé sans ménagement, il tente de se suicider d’une balle dans la tête. Finalement, n’ayant plus aucune issue en France, il décide de refaire sa vie à Capri.
Deuxième partie : 1904-1909
[À développer : Départ pour Capri. Rencontre avec Nino. La villa Lysis. Le milieu homosexuel de la Belle Époque. La revue Akadémos.]
Troisième partie : 1910-1923
[Visite à Vincenzo Gemito. Liaison avec Manfred. Suicide.]
Épilogue : 1927-1958
Bibliographie détaillée
Éditions de L’exilé de Capri
En complément des indications ci-dessous, on trouvera les rubriques bibliographiques complètes dans la bibliographie garçonnière, page P, sous PEYREFITTE (par ordre chronologique), ainsi qu’à la page de référence L’exilé de Capri (par langue).
Éditions en français
- Roger Peyrefitte, L’exilé de Capri, Paris, Flammarion, 1959.
- Roger Peyrefitte, L’exilé de Capri, Paris, Club des Éditeurs, 1959.
- Roger Peyrefitte, L’exilé de Capri, Paris, Le Livre de Poche (Le livre de poche), 1974.Édition définitive, comportant de nombreuses corrections du texte, ainsi qu’un chapitre supplémentaire (chapitre VI de la deuxième partie, p. 145-146).[1] La couverture est illustrée par un pastel de Gaston Goor, représentant l’Amour couronné de roses devant un paysage de mer et de rochers.
Éditions en allemand
- Roger Peyrefitte, Exil in Capri, Karlsruhe, Stahlberg Verl., 1960.
- Roger Peyrefitte, Exil in Capri, Berlin, Bruno Gmünder, 2004.
Éditions en anglais
- Roger Peyrefitte, The exile of Capri, London, Secker & Warburg, 1961.
- Roger Peyrefitte, The exile of Capri, New York, Fleet Publishing Corporation, 1965.
- Roger Peyrefitte, The exile of Capri, Panther, 1969.
Éditions en espagnol
- Roger Peyrefitte, El exilado de Capri, Buenos Aires, Ed. Sudamericana (Col. Horizonte), 1960.
- Roger Peyrefitte, El exiliado de Capri, [Barcelona], Ed. Egales (Otras voces), 2006.
Éditions en italien
- Roger Peyrefitte, L’esule di Capri, Milano, Longanesi (La gaja scienza), 1959.
- Roger Peyrefitte, L’esule di Capri, Milano, Longanesi (Il cammeo), 1988.
- Roger Peyrefitte, L’esule di Capri, Capri, Ed. La Conchiglia (Atyidae), 2003.
Études sur L’exilé de Capri
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Dans l’édition originale de 1959, Peyrefitte avait supprimé ce chapitre, ainsi qu’un autre, à la demande de d’Uckermann, directeur littéraire chez Flammarion (Propos secrets, 1977, p. 230-231).