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La Chine (中国 Zhōngguó) est un pays asiatique dont la civilisation s’est développée sur plus de cinq millénaires. Il couvre aujourd’hui un seizième environ de la superficie globale des terres émergées, et contient presque un cinquième de la population mondiale. La pédérastie, sous des formes diverses (amoureuse, éducative, religieuse, sensuelle, prostitutionnelle), y est attestée depuis au moins vingt-cinq siècles.
Histoire de la Chine
VIIe siècle AEC
Le prince Chonger (重耳), qu’on appelle aussi Jin Wen Gong (晋文公) ou duc Wen de l’État de Jin (697 – 628 av. J.-C.), avait deux jeunes favoris (匹 pī) qui l’accompagnaient durant ses déplacements.
VIe siècle AEC
Gong Wei et Wang Qi
Selon Confucius 孔夫子, Gongshu Wuren, surnommé Gong Wei, fils du duc Zhao qui gouverna le pays de Lu 鲁 entre -541 et -510, prit comme favori un garçon nommé Wang Qi. Monté sur un char de combat à côté de son jeune ami, Gong Wei affronta l’armée du pays de Qi 齊, et tous deux moururent dans la bataille. Leurs corps furent veillés ensemble, mais les gens de Lu se demandèrent s’il convenait de célébrer des obsèques pour le jeune Wang Qi. Ils demandèrent l’avis de Confucius, qui répondit : « Si quelqu’un est capable de brandir une lance pour protéger son pays, comment pourriez-vous ne pas lui donner de sépulture ? ».[1]
IIe siècle AEC
Gaozu de Han et Jiri
Gaozu régna de -206 à -195.
L’empereur Hui de Han et Hongru
Hui régna de -194 à -188.
VIe siècle
Yu Xin (513 – 581) et Wang Shao
VIIIe siècle
Li Bai
Un des plus grands poètes chinois, Li Bai (李白 Lǐ Bái) ou Li Taï Po (« Li Grand Éclat »),[2] qui vécut de 701 à 762, eut une longue carrière d’homosexuel et de pédéraste.
À Yangzhou, dans sa jeunesse, il dilapida une fortune pour de beaux adolescents qu’il tira de la misère. Ensuite, bien que traité avec les plus grands égards à la cour de l’empereur Xuanzong (唐玄宗 Táng Xuánzōng), il mena presque toujours une existence de vagabond. Devenu taoïste, il s’adonna à la poésie et à l’ivresse, et pratiqua aussi le code du yóuxiá 遊俠 [3] ou « errance chevaleresque », une coutume étrange, romantique et illégale, qui incluait le fait de réparer les torts faits aux plus faibles : le poète passa donc au fil de l’épée de nombreux oppresseurs de jeunes garçons.
Li Bai fut un temps accompagné par un petit page bien-aimé, nommé « Cinabre », qu’il entraînait parfois dans ses beuveries (le cinabre, minerais rouge de mercure, était utilisé comme drogue par les taoïstes, afin d’accéder à un état bienheureux ou à l’immortalité, ou du moins pour prolonger la jeunesse et la vie).[4]
XIVe siècle
L’empereur mongol Togoontömör,[5] appelé en chinois Huizong (惠宗 Huìzōng)[6] ou Shundi (順帝 Shùndì), de la dynastie Yuan, régna de 1333 à 1370. Il avait pour favori le jeune Ha-ma. Ce garçon lui présenta le moine tibétain Ka-lin-chen, un adepte du tantrisme qui l’initia à diverses cérémonies orgiastiques auxquelles participaient des filles et des garçons nus (pa-lang).[7]
XVIIe siècle
L’avènement des Qing, en 1644, avait été suivi par l’instauration d’un régime très autoritaire et par un retour à l’ordre moral confucéen. Le deuxième empereur de cette dynastie, Kangxi (康熙 Kāngxī), peut-être sous l’influence du missionnaire jésuite Antoine Thomas, se montra hostile à la pédérastie et à la prostitution des enfants, et déclara qu’il ne voulait pas être servi par des « jolis garçons ».
En 1679 une législation pénale complète fut rédigée, qui sera confirmée par le Grand Code Qing de 1740. Elle punissait de mort l’enlèvement et le viol de garçons de moins de douze ans. La sodomisation entre personnes consentantes était punie de cent coups de bambou et du port de la cangue (sorte de carcan de bois) pendant un mois. Il fallait néanmoins pour cela que les coupables soient pris en flagrant délit — l’application de la loi ne semble pas avoir été très rigoureuse.
XVIIIe siècle
Selon le Britannique John Barrow, secrétaire de la mission Macartney en 1793 :
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La commission de cet acte détestable et contre nature est considérée comme si peu honteuse, et n’offensant pas la délicatesse, que nombre de hauts fonctionnaires ne semblaient avoir aucune hésitation à l’avouer publiquement. Chacun de ces fonctionnaires est assisté de son porte-pipe, généralement un beau garçon entre quatorze et dix-huit ans, toujours bien habillé.
- Bret Hinsch, Passions of the cut sleeve : the male homosexual tradition in China, University of California Press, 1990, p. 141 (trad. BoyWiki)
XIXe siècle
Selon un visiteur européen, il y avait dans la ville portuaire de Tianjin (天津 Tiānjīn)[8] trente-cinq bordels accueillant environ huit cents jeunes garçons entraînés à la prostitution.
Religion
Le dieu Tu Er Shen (兔兒神 ou 兔神) présidait aux amours des couples homosexuels, et donc aussi pédérastiques. Son nom signifie Dieu[神]-Lapin[兔], et se rapporte à une légende où un homme amoureux d’un autre fut transformé en cet animal. (Vers la fin de l’époque impériale, l’argot chinois utilisait le mot tuzi, « lapin », pour désigner les homosexuels.)
Di Xin (帝辛 Dì Xīn), le dernier roi de la dynastie Shang au XIe siècle AEC, devint après sa mort le dieu de la sodomie sous le nom de Zhou Wang (紂王 Zhòu Wáng),[9] qui signifie « Roi de la Croupière ». On l’appelle aussi Zhou Xin (紂辛 Zhòu Xīn). Il était vénéré par les prostitués mâles.[10] Son seul temple est situé à Weihui (卫辉 Wèihūi), dans la province du Henan.
Coutumes chinoises
Mariages pédérastiques dans le Fujian
Le mariage d’un homme et d’un jeune adolescent, dans la province du Fujian 福建,[11] comportait le paiement d’une somme aux parents du garçon, comme pour une épouse. Normalement, cette union prenait fin lorsque le garçon devenait adulte (mais il pouvait y avoir des exceptions).[12]
Les œufs de garçonnet de Dongyang
Une pratique culinaire ancestrale est encore en usage dans la région de Dongyang (province du Zhejiang) : les œufs de garçonnet, en mandarin tóng zǐ dàn 童子蛋. Il s’agit d’œufs de poule longuement bouillis dans de l’urine de petit garçon. Cuisinée au printemps, cette friandise est particulièrement appréciée pour son goût fraîchement parfumé et salé. On lui prête en outre des vertus médicinales, et elle a été classée en 2008 « patrimoine culturel immatériel local ».
Littérature
- Chen Sen [13] 陳森 : Pin hua bao jian [14] 品花寶鑑 Le miroir précieux des fleurs identiques.
- Attribué à Xu Wei (徐渭, Xú Wèi) : Jin Ping Mei [15] (金瓶梅 Jīn Píng Méi) Fleur en fiole d’or, ou Le lotus d’or (vers 1610).
- Li Yu [16] (李漁 Lǐ Yú) : Cuiya lou (萃雅樓 Cuìyǎ lóu) Le pavillon des raffinements assemblés.
- Yuan Mei (袁枚 Yuán Méi), 1716 – 1797 : poèmes.
Beaux-arts
Cinéma
- Cai Chusheng : Mitu de gaoyang 迷途的羔羊 (Les chevreaux égarés), 1936.
- Dai Sijie : Chine, ma douleur = Niu Peng, 1989.
- Chen Kaige : Bawang bie ji 霸王別姬 (Adieu ma concubine), 1993.
- Tian Zhuangzhuang : Lan fengzheng 蓝风筝 (Le cerf-volant bleu)
Personnalités et œuvres étrangères liées à la Chine
- Karl Kliest, né à Pékin le 13 février 1931, mort en Nouvelle-Galles du Sud le 13 février 1976.[17]
Citations
- Xun Xi (荀唏), « Intrigues des Royaumes combattants », in Bret Hinsch, Passions of the Cut Sleeve, University of California Press, 1990, p. 31 (trad. BoyWiki)
—
Les Chinois, pour autant que nous les connaissions dans les grandes cités, sont omnivores et omnifouteurs : ils sont le peuple élu de la débauche, et leur bestialité systématique avec des canards, des chèvres et d’autres animaux n’a d’égale que leur pédérastie.
- Richard F. Burton, A plain and literal translation of the Arabian nights’ entertainments, now entituled The book of the thousand nights and a night : with introduction explanatory notes on the manners and customs of Moslem men and a terminal essay upon the history of the Nights, The Burton Club, 1886, vol. X, p. à préciser (trad. BoyWiki)
Voir aussi
Bibliographie
- Dennis Drew et Jonathan Drake, Boys for sale : a sociological study of boy prostitution, New York, Brown Book Co, 1969.« China », p. 98-107.
- Dr J.-J. Matignon, La Chine hermétique : superstitions, crime et misère (souvenirs de biologie sociale), Paris, Librairie Orientaliste Paul Geuthner, 1936.« Les eunuques du Palais Impérial de Pékin », p. 201-222 ; « Deux mots sur la pédérastie », p. 263-281 ; « Un “Sian-Kôn” », pl. 28.
- Roger Peyrefitte, L’exilé de Capri, Paris, Le Livre de Poche (Le livre de poche), 1974.Le chapitre XIV de la deuxième partie (p. 175-181) présente un dialogue imaginaire dans lequel Paul Claudel, consul de France à Tien-Tsin, fait à Jacques d’Adelswärd-Fersen un résumé des coutumes pédérastiques chinoises.
- Anthony Reid, The eternal flame, Vol. Two, Britain, Europe, exotica, America, S.l., Asphodel, 2002.« China », p. 437-443.
Articles connexes
Il existe dans Media-BoyWiki
des fichiers multimédias sur
les arts en Chine
Notes et références
- ↑ Les Entretiens de Confucius, chapitre 10:1.
- ↑ Transcrit aussi Li Po.
- ↑ Prononciation approximative : /yow-chya/.
- ↑ Anthony Reid, The eternal flame, Vol. Two, Britain, Europe, exotica, America, S.l., Asphodel, 2002, p. 442.
- ↑ En mongol Тогоонтөмөр, transcrit également Toghan Temour, Toghan Tèmur, Toghan Timour ou Toghon Temür.
- ↑ Ne pas le confondre avec Huizong (惠宗 Huìzōng) des Xia occidentaux, qui régna de 1060 à 1086, ou avec Huizong (徽宗 Huīzōng) des Song, qui régna de 1100 à 1125.
- ↑ Anthony Reid, The eternal flame, Vol. Two, Britain, Europe, exotica, America, S.l., Asphodel, 2002, p. 440.
- ↑ Ancienne transcription : Tientsin.
- ↑ Autres transcriptions : Chou-Wang, Jou-Wang, Tcheou Wang.
- ↑ David F. Greenberg, The construction of homosexuality, p. 161-162.
- ↑ Parfois transcrit Fújiàn, Fou-kien, Fu-chien ou Hok-kian.
- ↑ Bret Hinsch, Passions of the Cut Sleeve : the male homosexual tradition in China, p. 132. Cité sur ColorQ World, dans « Same sex marriage in the non-European world. Same-sex marriage in pre-modern China ».
- ↑ Autre transcription : Shihanshi.
- ↑ Autre transcription : Ping-Houa-pao-tien.
- ↑ Autres transcriptions : Tsin-pi-meï, Tsin-Pi-Mei.
- ↑ On l’appelle aussi Li Liweng.
- ↑ Nigel Downsbrough, Paedomorphs I : the story of a young boy in pre-war Japan, Taipei, Kiryudo Publishing Co., 1978, p. 7, 12-13.