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Le mot et le concept ont été en particulier développés par le prêtre [[catholicisme|catholique]] et psychothérapeute [[Tony Anatrella]]<ref>{{Petites capitales|Anatrella}} | Ce mot récent (années 1990) est forgé par la contraction d’« adulte » et « adolescence ». | ||
Le mot et le concept ont été en particulier développés par le prêtre [[catholicisme|catholique]] et psychothérapeute [[Tony Anatrella]]<ref>{{Petites capitales|Anatrella}}, Tony. ''Interminables adolescences : les 12-30 ans''. – Cerf, Cujas, 1988. – 222 p.</ref> puis par Marie Giral dans un essai qu’elle a consacré à ce phénomène<ref>{{Petites capitales|Giral}}, Marie. ''Les adulescents : enquête sur les nouveaux comportements de la génération Casimir''. – Le Pré aux Clercs, 2002. – 278 p.</ref>. | |||
== Origine == | == Origine == | ||
Par la suite, les crises économiques successives ont renforcé cette difficulté | À la fin des années 1960, la jeunesse était numériquement importante mais son poids dans la société restait faible. Le rattrapage de ce décalage a donc pris la forme d’une juvénilisation de la société : progressivement, la période de la jeunesse, les valeurs et les comportements associés ont été valorisés. Parallèlement, la volonté politique de massification des diplômes a conduit à retarder l’entrée des jeunes dans la vie active et donc leur autonomie financière. | ||
Par la suite, les crises économiques successives ont renforcé cette difficulté d’entrée dans la vie active et ont généré un sentiment d’insécurité : trouver une place d’adulte dans la société est plus difficile et la situation économique des adultes d’aujourd’hui est souvent moins bonne que celle de leurs parents. De plus, les parents qui ont connu la libéralisation post-[[1968|68]] donnent souvent une [[éducation]] moins rigide que celle qu’ils ont reçue. Ils tendent donc à élever leurs enfants dans un cocon protecteur et à laisser davantage les adulescents libres d’adopter les comportements qui sont les leurs. | |||
Le croisement de ces phénomènes a favorisé l’émergence de personnes qui, bien qu’âgées de vingt à trente-cinq ans, adoptent des comportements autrefois propres à l’[[adolescence]], voire à l’[[enfance]] : temps important accordé aux jeux, vie sociale centrée autour de groupes plus qu’autour du couple, fort individualisme, dépendance matérielle forte envers les parents… La nostalgie est également un élément important de l’adulescence et certaines attitudes semblent souvent relever de la recherche d'un « paradis perdu » de l’enfance, souvent mythique : les adulescents ''éprouvent le désir de retrouver cette enfance sans souci qu’ils n’ont pas eue''.<ref>{{Petites capitales|Paillet}}, Anne, {{Petites capitales|Squalli}}, Oumnia. ''Étude de marché : les adulescents''. – Master Communication Wesford, 2004. – Page 21.</ref> | |||
== Relations avec la [[pédérastie]] == | |||
Certaines caractéristiques de l'adulescence peuvent renforcer ou développer des sentiments présents chez les [[pédéraste|amoureux des garçons]] (qui peuvent d’ailleurs être eux-mêmes des adulescents) : la nostalgie de l’enfance et du « paradis perdu », associée à l’importance accordée au plaisir et à la transgression, peut être à l’origine de la recherche de plaisir sexuel auprès d’enfants. De plus, la perception d’eux-mêmes par des [[pédophile]]s adulescents tend à gommer les différences induites par l’âge entre eux et leur [[garçon aimé]]. | |||
Cependant, tous les pédérastes ne sont pas des adulescents ; on trouve en effet des hommes aimant les garçons dans toutes les classes d’âge, et il n’y a pas concordance entre les deux groupes, loin s’en faut : les pédophiles ne sont pas tous des adulescents et les adulescents ne sont pas tous des pédophiles. Et même chez les pédophiles adulescents, les origines de leurs sentiments envers les jeunes [[garçon]]s peuvent être multiples, diverses et variées. | |||
Le phénomène de l’adulescence ne saurait donc expliquer les sentiments particuliers des pédophiles. Il constitue néanmoins un contexte favorable susceptible de renforcer ces sentiments chez certains. | |||
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Dernière version du 6 avril 2014 à 23:16
L’adulescence désigne un phénomène culturel occidental : la persistance, à l’âge adulte, de certains comportements et de certaines attitudes habituellement observés à l’adolescence.
Étymologie
Ce mot récent (années 1990) est forgé par la contraction d’« adulte » et « adolescence ». Le mot et le concept ont été en particulier développés par le prêtre catholique et psychothérapeute Tony Anatrella[1] puis par Marie Giral dans un essai qu’elle a consacré à ce phénomène[2].
Origine
À la fin des années 1960, la jeunesse était numériquement importante mais son poids dans la société restait faible. Le rattrapage de ce décalage a donc pris la forme d’une juvénilisation de la société : progressivement, la période de la jeunesse, les valeurs et les comportements associés ont été valorisés. Parallèlement, la volonté politique de massification des diplômes a conduit à retarder l’entrée des jeunes dans la vie active et donc leur autonomie financière.
Par la suite, les crises économiques successives ont renforcé cette difficulté d’entrée dans la vie active et ont généré un sentiment d’insécurité : trouver une place d’adulte dans la société est plus difficile et la situation économique des adultes d’aujourd’hui est souvent moins bonne que celle de leurs parents. De plus, les parents qui ont connu la libéralisation post-68 donnent souvent une éducation moins rigide que celle qu’ils ont reçue. Ils tendent donc à élever leurs enfants dans un cocon protecteur et à laisser davantage les adulescents libres d’adopter les comportements qui sont les leurs.
Le croisement de ces phénomènes a favorisé l’émergence de personnes qui, bien qu’âgées de vingt à trente-cinq ans, adoptent des comportements autrefois propres à l’adolescence, voire à l’enfance : temps important accordé aux jeux, vie sociale centrée autour de groupes plus qu’autour du couple, fort individualisme, dépendance matérielle forte envers les parents… La nostalgie est également un élément important de l’adulescence et certaines attitudes semblent souvent relever de la recherche d'un « paradis perdu » de l’enfance, souvent mythique : les adulescents éprouvent le désir de retrouver cette enfance sans souci qu’ils n’ont pas eue.[3]
Relations avec la pédérastie
Certaines caractéristiques de l'adulescence peuvent renforcer ou développer des sentiments présents chez les amoureux des garçons (qui peuvent d’ailleurs être eux-mêmes des adulescents) : la nostalgie de l’enfance et du « paradis perdu », associée à l’importance accordée au plaisir et à la transgression, peut être à l’origine de la recherche de plaisir sexuel auprès d’enfants. De plus, la perception d’eux-mêmes par des pédophiles adulescents tend à gommer les différences induites par l’âge entre eux et leur garçon aimé.
Cependant, tous les pédérastes ne sont pas des adulescents ; on trouve en effet des hommes aimant les garçons dans toutes les classes d’âge, et il n’y a pas concordance entre les deux groupes, loin s’en faut : les pédophiles ne sont pas tous des adulescents et les adulescents ne sont pas tous des pédophiles. Et même chez les pédophiles adulescents, les origines de leurs sentiments envers les jeunes garçons peuvent être multiples, diverses et variées.
Le phénomène de l’adulescence ne saurait donc expliquer les sentiments particuliers des pédophiles. Il constitue néanmoins un contexte favorable susceptible de renforcer ces sentiments chez certains.
Notes et références
- ↑ Anatrella, Tony. Interminables adolescences : les 12-30 ans. – Cerf, Cujas, 1988. – 222 p.
- ↑ Giral, Marie. Les adulescents : enquête sur les nouveaux comportements de la génération Casimir. – Le Pré aux Clercs, 2002. – 278 p.
- ↑ Paillet, Anne, Squalli, Oumnia. Étude de marché : les adulescents. – Master Communication Wesford, 2004. – Page 21.