« Les amitiés particulières (Roger Peyrefitte) » : différence entre les versions
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*{{Petites capitales|Houssaye}}, Henry. « Comment sont nées “Les Amitiés particulières” », ''Carrefour'' | *{{Petites capitales|Houssaye}}, Henry. « Comment sont nées “Les Amitiés particulières” », in ''Carrefour'', 2{{e}} année, n° 46, 7 juillet 1945, p. 5. | ||
*M. M. de C. [{{Petites capitales|Meigniez de Cacqueray}}, Michel]. « ''Les amitiés particulières'' de Roger Peyrefitte », in ''[[Gaie France|Le Gay Pavois]]'', n° 3, Maisons-Alfort, juillet-août 1994, p. 44-50. | *M. M. de C. <nowiki>[</nowiki>[[Michel Meigniez de Cacqueray|{{Petites capitales|Meigniez de Cacqueray}}, Michel]]]. « ''Les amitiés particulières'' de Roger Peyrefitte », in ''[[Gaie France|Le Gay Pavois]]'', n° 3, Maisons-Alfort, juillet-août 1994, p. 44-50. | ||
*{{Petites capitales|Ricaumont}}, Jacques de. « Analyses. Deux romans de l’adolescence », in ''Psyché'', 6{{Exp|e}} année, n° 61, novembre 1951, p. 756-765. | *{{Petites capitales|Ricaumont}}, Jacques de. « Analyses. Deux romans de l’adolescence », in ''Psyché'', 6{{Exp|e}} année, n° 61, novembre 1951, p. 756-765. | ||
*{{Petites capitales|Vagne}}, Jean. « ''Les amitiés particulières'' de Roger Peyrefitte », in ''Renaissances'', n° 12, juillet 1945, p. 125-129. | *{{Petites capitales|Vagne}}, Jean. « ''Les amitiés particulières'' de Roger Peyrefitte », in ''Renaissances'', n° 12, juillet 1945, p. 125-129. |
Version du 26 août 2012 à 15:10
Les amitiés particulières est un roman écrit en 1943 par Roger Peyrefitte, paru chez Jean Vigneau en 1944, et probablement son œuvre la plus connue aujourd’hui, pour laquelle il remporta le prix Renaudot l’année suivante en raison de la guerre. Largement autobiographique, ce roman traite d’une relation homosexuelle mais platonique entre deux garçons dans un pensionnat catholique, et montre comment la volonté d’un prêtre de protéger le jeune garçon des « amitiés particulières » parvient à détruire à la fois la relation et le garçon.
Intrigue
L’intrigue tourne autour de Georges de Sarre, un garçon de quatorze ans envoyé dans un pensionnat catholique dans la France des années 1920. Faisant connaissance avec les autres garçons, il ressent tout de suite de l’intérêt pour Lucien Rouvère, contre lequel l’antipathique Marc de Blajan essaie de le monter en l’informant de façon énigmatique que certains des élèves « peuvent sembler être bons, mais en fait ne le sont pas ». Georges est consterné quand il apprend que Lucien aime André Ferron. Il devient l’ami de Lucien mais, rempli de jalousie, il essaie de détruire cette relation, et il réussit finalement à faire renvoyer André grâce à une ruse.
Malgré le départ de ce concurrent, ses avances envers Lucien restent infructueuses. Georges entame alors une « amitié particulière », c'est-à-dire exclusive et très sentimentale, avec un élève de douze ans, le ravissant Alexandre Motier. Les prêtres qui dirigent l’école désapprouvent ce genre de relation, même si elle ne va pas plus loin que quelques baisers et des poèmes d’amour. Cependant, en dépit de cette condamnation apparente de la pédérastie, même chaste, certains des prêtres dissimulent en eux les mêmes sentiments homosexuels envers les garçons.
L’un d’entre eux, le père de Trennes, aime inviter des garçons à le rejoindre dans sa chambre la nuit, pour bavarder, boire un verre d’alcool et fumer quelques cigarettes. Georges continue à agir par ruse : il fait renvoyer le Père de Trennes grâce une lettre anonyme, car le prêtre, sur le point de percer son intrigue avec Alexandre, présente un danger pour lui.
Malheureusement, à la fin de l’année, le père Lauzon, ami de la famille d’Alexandre et protecteur du garçon, apprend la relation de Georges avec Alexandre, et il exige qu’elle prenne fin immédiatement. Il demande à Georges de renvoyer à Alexandre les lettres d’amour qu'il avait reçues de lui, ce qui, à l’époque du roman, voulait dire que tout était fini entre eux. Le garçon s’exécute, pensant pouvoir rattraper cela plus tard. Mais Alexandre ne se rend pas compte que Georges a été forcé d’agir ainsi, et qu’en réalité ses sentiments pour lui n’ont pas changé – et il se suicide.
On a loué cette œuvre pour son style élégant et pour la discrétion avec laquelle le sujet a été traité. Un exemple en est la question qu’Alexandre pose à Georges lors d’une de leurs rencontres secrètes dans la serre : « Georges, sais-tu les choses qu'il ne faut pas savoir ? » C’est, de tout le roman, une des seules allusions à la sexualité dans la bouche du plus jeune.
Nourris de nombreuses références à l’antiquité gréco-romaine, les sentiments qui se développent entre Georges et Alexandre restent pourtant chastes. Les deux garçons scellent leur amitié en procèdant à l’échange des sangs, et seuls quelques poignées de main et de rares baisers les rapprochent physiquement. Mais si Georges est toujours prêt à ruser, voire à composer pour sauvegarder l’essentiel, Alexandre est plus entier, plus radical dans la défense de leur amitié sensuelle contre le monde des adultes. C’est pourquoi, refusant finalement tout compromis, il choisira la mort plutôt que la séparation.
Adaptation au cinéma
Le roman a été porté à l’écran en 1964 dans un film du même titre, dirigé par Jean Delannoy.
Aspect autobiographique
Le récit est largement autobiographique, George de Sarre étant l’alter ego de Roger Peyrefitte. En effet, Peyrefitte a également connu une relation avec un élève plus jeune, au sein d’un pensionnat catholique, et comme dans le livre, l’objet de son amour s’est finalement suicidé.
On peut suivre la vie ultérieure de George de Sarre comme diplomate en Grèce dans Les ambassades, puis en France dans La fin des ambassades. Dans ces deux romans, il retrouve le père de Trennes. Là encore le parallèle est évident avec la vie de Peyrefitte comme diplomate au cours des années 1930-1940.
Œuvres analogues
Peyrefitte était un ami très proche d’Henry de Montherlant. Celui-ci, dans ses dernières années, a écrit un roman, Les garçons (1969), où il décrivait une relation analogue, ainsi qu’une pièce sur le même sujet, La ville dont le prince est un enfant. Les deux auteurs ont d’ailleurs échangé une correspondance abondante où l’un des sujets est la pédérastie.
Bibliographie détaillée
Éditions des Amitiés particulières
En complément des indications ci-dessous, on trouvera les rubriques bibliographiques complètes dans la bibliographie garçonnière, page P, sous PEYREFITTE (par ordre chronologique), ainsi qu’à la page de référence Les amitiés particulières (par langue).
Éditions en français
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Marseille, Jean Vigneau, 1943.
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Paris, Jean Vigneau, 1946.
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, [Paris], Jean Vigneau, 1946 (avec 2 illustrations de Valentine Hugo).
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Paris, Flammarion, 1951.
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, [Paris], Flammarion, 1953 (avec 24 lithographies de Gaston Goor).
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Paris, Club des Éditeurs (Club des éditeurs), 1956 (illustrations d’Englebert).
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Paris, Éditions J’ai lu (J’ai lu), 1958.
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, [Levallois-Perret], Cercle du Bibliophile (Le club des grands prix littéraires), [1968].
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Paris, Librairie Générale Française (Le livre de poche), 1973.
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Genève, Édito-Service (Le club des grands prix littéraires), [Évreux], [diffusion Le Cercle du Bibliophile], [1973].
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Neuilly-sur-Seine, Éd. de Saint-Clair (Collection des grands romans contemporains), [Paris], diffusion François Beauval, 1975 (avec 6 photos du film).
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, [Montrouge], [Le Livre de Paris] (Club pour vous Hachette), Paris, Flammarion, 1975.
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Paris, Flammarion, 1986.
- Référence:Les amitiés particulières/Flammarion, 1992.
- Référence:Les amitiés particulières/Flammarion, 2004.
- Roger Peyrefitte, Les amitiés particulières, Paris, Éd. TG.
Éditions en allemand
- Roger Peyrefitte, Heimliche Freundschaften, Karlsruhe, Stahlberg Verl., 1960.
- Roger Peyrefitte, Heimliche Freundschaften, Frankfurt am Main, Fischer Verl., 1971.
- Roger Peyrefitte, Heimliche Freundschaften, Hamburg, Albrecht Knaus, 1983.
- Roger Peyrefitte, Heimliche Freundschaften, Berlin, Bruno Gmünder Verl., 1991.
- Roger Peyrefitte, Heimliche Freundschaften, Berlin, Bruno Gmünder Verl. (Bruno-Gmünder-Taschenbuch), 2004.
Éditions en anglais
- Roger Peyrefitte, Special friendships, New York, Vanguard Press, 1950.
- Roger Peyrefitte, Special friendships, London, Secker & Warburg, 1958.
- Roger Peyrefitte, Special friendships, London, Panther, 1964.
- Roger Peyrefitte, Secret friendships, Clarence (New York), West-Art Publishers, 2000.
Éditions en espagnol
- Roger Peyrefitte, Las amistades particulares, Ed. Tirso, 1956.
- Roger Peyrefitte, Las amistades particulares, Buenos Aires, Ed. Sudamericana, 1971.
- Roger Peyrefitte, Las amistades particulares, Barcelona, Ed. Edhasa (Colección Pocket-Edhasa), 1978.
- Roger Peyrefitte, Las amistades particulares, [Barcelona], Ed. Egales, Otras Voces, 2000.
Éditions en hongrois
- Roger Peyrefitte, Különleges barátságok, Budapest, Magvető Könyvkiadó, 1969.
Éditions en italien
- Roger Peyrefitte, Le amicizie particolari, [Torino], Einaudi (I coralli), 1949.
- Roger Peyrefitte, Le amicizie particolari, Torino, Einaudi, 1957.
- Roger Peyrefitte, Le amicizie particolari, Milano, Oscar Mondadori (I libri del pavone), 1963.
- Roger Peyrefitte, Le amicizie particolari, Milano, Oscar Mondadori (Gli oscar), 1967.
- Roger Peyrefitte, Le amicizie particolari, Torino, Einaudi (Nuovi coralli), 1979.
Éditions en néerlandais
- Roger Peyrefitte, Verholen vriendschap, Utrecht, A. W. Bruna & Zoon (Zwarte beertjes), 1966.
Éditions en portugais
- Roger Peyrefitte, As amizades particulares, Lisboa, Ulisseia (Série Literária), [1965].
Études sur Les amitiés particulières
- Agel, Henri. « Les amitiés particulières ou La double imposture », in Études, tome 321, novembre 1964, p. 556-565. [Attaque virulente contre le roman et le film]
- Houssaye, Henry. « Comment sont nées “Les Amitiés particulières” », in Carrefour, 2e année, n° 46, 7 juillet 1945, p. 5.
- M. M. de C. [Meigniez de Cacqueray, Michel]. « Les amitiés particulières de Roger Peyrefitte », in Le Gay Pavois, n° 3, Maisons-Alfort, juillet-août 1994, p. 44-50.
- Ricaumont, Jacques de. « Analyses. Deux romans de l’adolescence », in Psyché, 6e année, n° 61, novembre 1951, p. 756-765.
- Vagne, Jean. « Les amitiés particulières de Roger Peyrefitte », in Renaissances, n° 12, juillet 1945, p. 125-129.
Sources
- La première version de cet article a été récupérée de Wikipédia Les Amitiés particulières, le 15-1-2009 (crédits : voir historique).
- Cette version de Wikipédia francophone était elle-même en partie issue d’une traduction de la version Wikipedia anglophone.
Voir aussi
- Les amitiés particulières (film)
Liens externes
- ARTE: Les amitiés particulières (diffusion de 22 février 2007)