« Een jongen met vier benen (Kees Verheul) » : différence entre les versions
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Quatre parties se suivent par ordre chronologique, chacune est centrée sur une amitié. Dans les deuxième et troisième parties il s'agit d'amitiés particulières. La quatrième est la plus longue. Le petit narrateur y fait la connaissance de monsieur Prinsen, le père d'une fille de sa classe. C'est le début d'une amitié, qui durera quatre ans (jusqu'à ses quatorze ans). Amitié faite de sexe, d'affection, de secret, etc. | Quatre parties se suivent par ordre chronologique, chacune est centrée sur une amitié. Dans les deuxième et troisième parties il s'agit d'amitiés particulières. La quatrième est la plus longue. Le petit narrateur y fait la connaissance de monsieur Prinsen, le père d'une fille de sa classe. C'est le début d'une amitié, qui durera quatre ans (jusqu'à ses quatorze ans). Amitié faite de sexe, d'affection, de secret, etc. | ||
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Kees Verheul expose son opinion dans un essai inséré dans l'édition de 2010 : il ne s'agit ni de glorifier les relations pédophiliques ou d'en prôner l'impunité, ni de susciter la compassion pour une victime d'abus. L'éditeur juge qu'une nouvelle impression est appropriée, admire le courage de l'auteur et le soutient<ref>Ces trois phrases sont le petit résumé qu'en fait Marthijn Uittenbogaard, op.cit. qui les aura empruntées à une recension de Frits Abrahams dans Vrij Nederland: : In het aan deze druk toegevoegde essay geeft Kees Verheul zijn persoonlijke visie. Het gaat hem niet om het ophemelen of straffeloos stellen van pedorelaties, noch om het opwekken van medelijden met het misbruikslachtoffer. De uitgever acht een herdruk op zijn plaats, bewondert de moed van de auteur en sluit zich bij hem aan.</ref>. | Kees Verheul expose son opinion dans un essai inséré dans l'édition de 2010<ref>Kees Verheul, Een jongen met vier benen, Uitgeverij G.A. Van Oorschot B.V., 2010, ISBN10 : 9028241302, ISBN13 : 9789028241305.</ref> : il ne s'agit ni de glorifier les relations pédophiliques ou d'en prôner l'impunité, ni de susciter la compassion pour une victime d'abus. L'éditeur juge qu'une nouvelle impression est appropriée, admire le courage de l'auteur et le soutient<ref>Ces trois phrases sont le petit résumé qu'en fait Marthijn Uittenbogaard, op.cit. qui les aura empruntées à une recension de Frits Abrahams dans Vrij Nederland: : In het aan deze druk toegevoegde essay geeft Kees Verheul zijn persoonlijke visie. Het gaat hem niet om het ophemelen of straffeloos stellen van pedorelaties, noch om het opwekken van medelijden met het misbruikslachtoffer. De uitgever acht een herdruk op zijn plaats, bewondert de moed van de auteur en sluit zich bij hem aan.</ref>. | ||
Version du 24 août 2013 à 20:10
Een jongen met vier benen (« Un garçon à quatre pattes ») est le premier roman de Kees Verheul et parle de la jeunesse de l'écrivain. La première[1]édition date de 1982, mais l'extrait qui suit recoupe en partie les quatre fragments publiés dans la revue littéraire De Revisor dès 1977, titrés 'Bij meneer Prinsen' (Chez monsieur Prinsen)[2] . La variante la plus notable est le personnage d'Olivier, qui apparait sans être nommé dans la version de 1977 et avec qui le narrateur du roman aura une amitié particulière. Une recension se trouve sur le site pedofilie.nl[3] une autre se trouvait sur le site de l'association Martijn[4].
Ce roman fut bien accueilli en 1982, même si les préoccupations des critiques littéraires ont évolué au fil des rééditions[5].
Quatre parties se suivent par ordre chronologique, chacune est centrée sur une amitié. Dans les deuxième et troisième parties il s'agit d'amitiés particulières. La quatrième est la plus longue. Le petit narrateur y fait la connaissance de monsieur Prinsen, le père d'une fille de sa classe. C'est le début d'une amitié, qui durera quatre ans (jusqu'à ses quatorze ans). Amitié faite de sexe, d'affection, de secret, etc.
L'auteur
Kees Verheul (Hengelo, 9 février 1940) est un slaviste néerlandais, un essayiste, romancier et traducteur. Il enseigné la littérature russe à la Rijksuniversiteit de Groningen jusqu'à son accès à l'éméritat en 2005. 'Een jongen met vier benen' fut son premier roman.
Une opinion
Kees Verheul expose son opinion dans un essai inséré dans l'édition de 2010[6] : il ne s'agit ni de glorifier les relations pédophiliques ou d'en prôner l'impunité, ni de susciter la compassion pour une victime d'abus. L'éditeur juge qu'une nouvelle impression est appropriée, admire le courage de l'auteur et le soutient[7].
Malgré toutes les rééditions dans les années 80, il semble que 'Een jongen met vier benen', à l'exception d'une recension sur le site pedofilie.nl, n'ait pas eu d'influence notable sur l'attitude des Néerlandais vis-à-vis de la pédophilie et de la pédosexualité. Cette attitude, relativement ouverte et tolérante dans les années 70 et 80, s'est, il me semble, transformée de façon inquiétante en un rejet affectif. Il n'y a presque plus d'espace pour des discussions nuancées. Partout la même atmosphère de peur irrationnelle et de vengeance dont on ne ne peut se distancier qu'individuellement, généralement en silence. Je suis choqué par le spectacle stéréotypé d'un nouveau pédophile démasqué, confronté à une meute avide de la perte de son travail et de son habitation, avide de son exclusion sociale, de poursuites judiciaires et de préférence de la prison à vie. Après tout selon mon expérience, chaque 'auteur de fornication avec des mineurs' n'est pas forcément un pédophile, tout comme chaque petite victime n'est pas en soi une inadaptée sociale dont le but serait d'obtenir une indemnisation maximale et qui serait prédestinée elle-même à une carrière de pédophile. (...) Heureusement il y aura ici et là des objections contre la tension énorme, proche de l'hystérie, qui règne en ce moment autour de la pédophilie et de la pédosexualité. Il n'y a rien de plus funeste dans l'approche de ce sujet que l'émotion du moment et l'aveuglement à toute nuance.[8] |
Ondanks alle herdrukken in de jaren '80 blijkt Een jongen met vier benen, afgezien van een aanbeveling op de site pedofilie.nl geen merkbare invloed te hebben gehad op de houding bij Nederlanders tegenover pedofilie en pedoseksualiteit. Die houding, relatief open, tolerant in de jaren zeventig en tachtig, lijkt mij zelfs verontrustend omgeslagen in emotionele afwijzing. Nauwelijks meer ruimte voor genuanceerde discussies. Overal dezelfde sfeer van onberedeneerde angst en wraaklust waarvan maar een enkeling zich weet te distantiëren, doorgaans in stilte. Bij het stereotiepe schouwspel van weer een ontmaskerde pedo, geconfronteerd met een meute, belust op zijn verlies van werk en woonplek, zijn maatschappelijke uitstoting, vervolging door justitie en liefst levenslange gevangenschap, schrok ik. Immers niet iedere 'pleger van ontucht met minderjarigen' hoeft naar mijn ervaring een Dutroux te zijn, zoals ook niet ieder slachtoffertje per se een maatschappelijke misfit wordt, uit op maximale schadevergoeding en voorbestemd tot een eigen pedocarrière? (...)
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Extraits
(...) De la suite - le transfert de ma pisse dans l'éprouvette, l'ajout d'acide chlorhydrique, le mélange et l'examen et enfin le nettoyage du contenu dans l'évier - je m'en souviens peu. Je revois très clairement en revanche le moment où ce fut le tour d'Olivier. Il hésita et se mit à rire : " Tu ne penses quand même pas que je vais te faire voir ma bite ? " Plus tard, après avoir un peu insisté lui avoir dit d'un ton lésé : " Ne fais pas l'enfant", il m'a pris le récipient et porté la main à sa braguette. Tout en pissant il s'est tourné face à moi, malgré sa première réticence et toujours rougissant il regardait vers le bas comme s'il était honteux, avec dans les yeux et sur le visage une expression de plaisir. Si nous avons fait une seconde expérience du pipi, je ne m'en souviens plus, mais peu après j'ai inventé un petit jeu qui y ressemblait et qui, bien que nous n'en parlions jamais ni l'un ni l'autre, revint presque chaque jour pendant deux semaines. C'est arrivé alors que nous étions assis l'un à côté de l'autre à la petit table d'Olivier, sur un chaise basse avec sur la tablette nos devoirs ou un livre d'aventures que nous lisions en silence. Pendant qu'Olivier continuait à lire ou à écrire, mon regard errait jusqu'à ma cuisse sous le rebord de la table. D'un main je roulai une jambe de ma culotte courte vers le haut et je tâtonnai sous le tissu jusqu'à ce que ça pique et qu'un petit bout de mon zizi arrivât à l'extérieur. Celà se passa sans que je le veuille consciemment. A la fin de ces froissements je sentis le sang battre dans ma tête et je regardai Olivier. Il y avait rien de spécial à observer chez mon ami. Ses yeux portaient toujours sur la tablette et j'essayai, malgré l'étrange protubérance à la jambe de ma culotte, de mon concentrer comme lui sur nos devoirs ou sur le livre. Mais très vite j'ai vu qu'Olivier tournait parfois la tête dans ma direction. Un sourire apparut au coin de sa bouche, pour en disparaître aussitôt. Après avoir réagi ainsi à distance pendant environ deux minutes, il se retournait droit vers moi. Sa main fusait sur ma cuisse et il serra fermement la chair qui dépassait de la jambe de ma culotte. Ou bien il prenait sa plume, la baptisait dans l'encrier et traçait sur la protubérance trois ou quatre longues lignes parallèles. A cause de la sensation coupante, chatouillante des mouvements de la plume sur ma peau, je me mettais à rire. J'écartais la main d'Olivier, je poussais la partie avec les lignes d'encre sous la jambe de ma culotte et je la déroulais à nouveau. Nous parlions parfois pendant ce petit jeu. Mais les bribes de phrases qui émergeaient par intermittence étaient toujours à propos d'autre chose - les devoirs que nous étions en train de faire, ou les péripéties du livre. En dissimulant nos activités - le fait que je tâtonne dans mon pantalon, qu'Olivier regarde, pince et chatouille - il n'y paraissait rien de plus que deux garçons assis l'un à côté de l'autre, plongés dans un livre ou un cahier posé devant eux sur la table. L'illusion que notre jeu n'existait pas vraiment était si forte qu'une fois seul à la maison, je n'y pensais plus jamais. J'en venais encore moins à l'idée de demander à Olivier pourquoi jamais il n'a, tout comme moi, sorti son zizi pour me laisser lui faire quelque chose. A quel point il est dommage que notre petit jeu ne se soit passé que d'une manière, je ne l'ai réalisé qu'après, en écrivant ces souvenirs. Cet été-là, sans que j'aie besoin d'inventer pour celà un petit jeu, une situation s'est installée d'elle-même, dans laquelle Olivier et moi, en présence l'un de l'autre, nous nous déshabillions complètement. Par beau temps les après-midi libres ou après l'école, soit à deux soit avec un groupe d'autres garçons de la classe, nous allions à vélo à la piscine de plein-air à environ deux kilomètres du village. Le plus souvent il y avait foule et aussi bien à l'arrivée qu'au départ, il fallait attendre qu'une cabine fut libre. Il était fréquent que deux garçons disparaissent ensemble derrière ces portes de bois numérotées. C'est ce qui s'est passé la première fois, pour Olivier et moi. Nous attendions dans une file compacte devant panneau HOMMES, tenant chacun un ceintre de fer à la main, et quand enfin à notre tour nous nous sommes trouvés devant une cabine ouverte, nous nous sommes précipités. Dès ce moment, l'habillage et le déshabillage communs devinrent une habitude établie. Même les après-midi calmes, où la majorité des cabines étaient vides, je faisais signe à Olivier et il entrait derrière moi dans cet espace étroit. De ces déshabillages une impression surtout m'est restée clairement : Olivier et moi sommes debout l'un en face de l'autre, tous deux un peu penchés pour faire glisser nos caleçons et en sortir. Quand nous avions suspendu le caleçon avec les autres vêtements, nous attention un instant avant de prendre nos maillots de bain sur le banc. Pendant que nous restions debout immobiles dans la pénombre, je fixai du regard, avec gaieté, choc et stupeur le petit serpent blanc et mat entre les jambes d'Olivier. Si je regardais son visage, je voyais sa bouche ouverte et son regard froncé dirigé sur le même point de mon corps. Ce dont je me rappelle aussi nettement de ces instants, c'est cette impulsion à me rapprocher encore d'Olivier et à entourer ses épaules de mes bras. Mais soudain cette atmosphère chargée était rompue par la voix d'Olivier. Il hochait la tête et disait d'un ton exubérant et moqueur : 'On a vu la petite poupée ; elle peut retourner dans sa boîte !' Nous nous retournions tout de suite en riant et nous sautions dans nos maillots de bain.
Après que nous ayions passé tout une soirée assis à parler et à faire les fous, parfois quand l'ambiance était excellente il sautait soudain, vers une armoire dans un coin de la pièce. De là il tirait des profondeurs d'un tiroir un livre titré 'Fotostudies' Le moment avait quelque chose de solennel. Pendant que monsieur Prinsen revenait vers son siège le livre à la main, il me regardait avec un sourire incertain. Je comprenais qu'il allait me montrer quelque chose qui lui était cher - qu'il préservait en secret pour lui-même. Pendant que je regardais par dessus son épaule les pages qu'il tournait lentement, je jouissais de sa confiance et du regard interrogateur qu'il me lançait à chaque nouvelle photo. Après quelques paysages et portraient, il y avait des nus : des femmes couchées et de temps en temps un homme en caleçon, au milieu duquel était projetée une ombre. Je plaisantais parfois : " Quelle grosse femme ! " et demandais à M. Prinsen pourquoi les hommes n'enlevaient pas tout. Mais le plus souvent je me taisais sous la forte impression produite par ces figures de grandes personnes auxquelles l'éclairage artistique donnait un air rigide et irréel, comme des poupées. Ce qui me rendait plus tranquille encore était la gravité inhabituelle avec laquelle M. Prinsen, avec son index flottant au dessus de la page, commençait à m'expliquer en quoi les hommes et les femmes diffèrent les uns des autres : 'Regarde, ici les poils forment un arc, ici un triangle. Et ces hanches étroites, c'est quand même beaucoup plus beau !' Sa voix avait un ton paternel, et lorsqu'après avoir regardé ces photos je lui ai dit que chaque jour à la maison je prenais en secret dans l'armoire un livre avec des photos de statues grecques - rien que des hommes nus ! - il m'a souri comme s'il était fier de moi. (...) Je me souviens d'un incident qui, par une pensée involontaire à monsieur Prinsen, m'a embarrassé vis-à-vis de mon meilleur ami. J'ai à nouveau fréquenté régulièrement Olivier au cours des deux dernières années d'école primaire. Au milieu de la quatrième, quand mes parents et la maîtresse d'école m'avaient dit qu'à cause de ma 'mauvaise influence' il valait mieux que je ne joue plus avec lui, nous n'avons pas échangé un mot pendant des mois. Quand nous nous croisions dans notre village il me saluait de la main et passait tout de suite son chemin. Mais peu à peu nous avons commencé à chercher la compagnie l'un de l'autre - d'abord dans la cour de récréation, ensuite aussi en dehors de l'école. Sans que personne cette fois ne fasse de remarque sur notre entente, Olivier, tout comme autrefois, m'accompagnait pendant la pause de midi entre l'école et la porte de ma maison. Après l'école nous allions nager ou rouler à vélo dans les environs du village et nous faisions nos devoirs ensemble. Pourtant quelque chose avait changé dans l'intervalle. Souvent, j'avais soudain peur pour Olivier, comme si je lui imposais ma compagnie et que de mon comportement dépendait la durée de notre amitié. Et en classe nous n'étions jamais assis l'un à côté de l'autre. Une fois, en début de sixième, nous avons tenté d'obtenir des places à proximité l'un de l'autre. Mais l'instituteur a dit qu'il ne voulait pas de 'petit couple gloussant' et nous a placé chacun dans un coin différent du local. La seule exception était les classes hebdomadaires de chant matinal et de connaissance de la nature, ainsi que nos classes parallèles. Il semble que le professeur se fichait de ce qu'Olivier et moi, fraternels, assis au même banc, ne participaient pas à la leçon et au lieu de celà au dos de nos mains nous faisions des dessins ou des excuses (?) que nous nous montrions en ricanant. Qui de nous a eu le premier l'idée de la poupée, décorée d'une collection de lignes lourdement repassées sur le ventre, je ne le sais plus. Je faisais toujours mes gribouillages de la même façon : d'abord le contour du petit homme et ensuite au milieu deux rayures verticales, couronnées par une large sphère fendue au-dessus. Dès que j'avais fait signe à Olivier et lui avait montré mon dessin, j'en modifiais rapidement la partie centrale en une tulipe que la poupée tenait entre ses doigts. Au début il en avait ri et une fois il a même essayé de faire un dessin comme le mien. Mais un matin, quand je lui glissai ma feuille, dédaigneux il haussa les épaules. - Ne sois pas si bête, ça ne ressemble pas du tout à ça. J'ai été choqué en regardant à nouveau le papier. Mon image était maladroite et exagérée, un représentation de monsieur Prinsen. Avec un sentiment de gêne j'ai détourné le regard, par la fenêtre. C'était comme si le seul fait de penser à M. Prinsen pouvait me trahir et alors Olivier ne voudrait plus jamais me fréquenter. Pour détourner son attention, pendant que j'escamotais et chiffonnais le dessin, je lui ai donné un petit coup de pied et j'ai hoché la tête avec une grimace moqueuse en direction de l'instituteur. Peu après dans la chambre à coucher de monsieur Prinsen j'ai par hasard repensé à Olivier et j'ai eu vis-à-vis de lui, mais bien plus fort cette fois, un sentiment de honte. Monsieur Prinsen était couché sur moi, presque immobile, les yeux fermés. J'entourai ses épaules de mes bras et fixai du regard la pénombre de la chambre sur son visage. Lorsqu'un sentiment de fatigue me fit fermer les paupières, j'ai soudain vu Olivier devant moi. Il était vêtu comme pour le cours de gymnastique, d'une petite chemise et d'une culotte courte, et il m'observait. En même temps vint le désir qu'il fut ici, à la place de monsieur Prinsen. Ce fut si stupéfiant que j'en perdis le souffle. Un instant après, pour dissiper cette image, j'ai empoigné des deux mains le dos de monsieur Prinsen et j'ai pincé la chair entre mes doigts de toutes mes forces. Lorsque monsieur Prinsen s'exclama, ouvrit les yeux puis, étonné, cria 'Tu me fais mal', mon désir d'Olivier disparut. |
(...)[9] Van het vervolg - het overgieten van mijn plas in ons reageerbuisje, het toevoegen van het zoutzuur, het schudden en kijken, en ten slotte het wegspoelen van de hele inhoud in de wastafel - kan ik me weinig herinneren. Wel zie ik heel duidelijk het moment voor me toen Olivier aan de beurt was. Jei aarzeelde en begon te grinniken :'Je denkt toch niet dat ik mijn lul ga laten zien?' Later, nadat ik hem een paar maal had aangestoten en op een verongelijkte toon had gezegd : 'Doe niet zo kinderachtig,' nam hij de kan van mij aan en bracht een hand naar zijn gulp. Tijdens het plassen draaide hij zich, ondanks zijn onwil van zoëven, recht naar mij toe en had hij, terwijl hij onafgebroken blozend naar beneden keek alsof hij zich schaamde, een uitdrukking van pret in zijn ogen en op zijn gezicht. Of we de plasproef vaker dan die ene keer deden weet ik niet meer. Maar kort daarna ontdekte ik een spelletje dat erop leek en dat, hoewel we er geen van beide ooit over spraken, een paar weken bijna dagelijks terugkwam.
Maar al gauw zag ik dat Olivier zijn hoofd nu en dan een eindje in mijn richting draaide. Er verscheen een glimlach om zijn mond die direct daarop weer verdween. Na een paar minuten zo op een afstand te hebben gereageerd keerde hij zich volledig naar mij om. Zijn hand schoot uit over mijn been en hij gaf een stevige kneep in het vlees dat uit mijn broekspijp stak. Of hij pakte zijn pen, doopte hem in de inktpot en tekende op het uitsteeksel drie of vier lange, evenwijdige strepen. Door het snijdende, jeukerige gevoel van de bewegingen van de penmunt over mijn huid begon ik te grinniken. Ik stootte Oliviers hand weg, schoof het deel met de inktstrepen terug onder mijn broekpijp en rolde die weer uit. Soms spraken wij ook bij het spelletje. Maar de flarden van zinnen die we met tussenpozen uitbrachten gingen altijd over iets anders - het huiswerk waar we mee bezig waren of de gebeurtenissen in het boek. Door het verzwijgen van wat we deden - mijn graaien in mijn broek, Oliviers toekijken, beknijpen en bekrassen - leek het of er niets anders gebeurde dan dat twee jongens naast elkaar zaten, verdiept in het boek of het schrift dat voor hen op tafel lag. De illusie dat ons spelletje niet echt bestond was zo sterk dat ik er thuis in mijn eentje nooit aan terugdacht. Evenmin kwam ik op het idee om Olivier te vragen waarom hij nooit eens, net als ik, zijn 'lul' te voorschijn haalde om er mij iets mee te laten doen. Hoe jammer ik het vond dat ons spelletje maar op één manier verliep realiseer ik me pas achteraf, bij het opschrijven van deze herinnering. Die zomer ontstond er zo maar vanzelf, zonder dat ik er een spelletje voor hoefde te verzinnen, een situtatie waarin Olivier en ik on in elkaars bijzijn helemaal uitkleedden. Bij mooi weer fietsten we op vrije middagen of na schooltijd met zijn tweeën of met nog een groepje ander jongens uit onze klas naar het strandbad een paar kilometers buiten ons dorp. Meestal was het er druk en moest je zowel bij het aankomen als bij het weggaan wachten tot er een kleedhokje vrij kwam. Het gebeurde dan wel vaker dat er twee jongens samen achter een van de genummerde houten deuren verdwenen. Zo ging het de eerste keer ook met Olivier en mij. We stonden tussen en dicht opeengepakte drom bij het bord HEREN, elk met een ijzeren haak voor zijn kleren in de hand, en schoten toen we eindelijk aan de beurt waren tegelijk het openstaande hokje in. Het samen uit- en aankleden werd vanaf dat moment een vaste gewoonte. Ook op stille middagen, wanner het meerendeel van de hokjes leegstond, wenkte ik Olivier en stapte hij achter mij aan de nauwe ruimte binnen. Van het verkleden is vooral één indruk mij duidelijk bijgebleven: Olivier en ik staan tegenover elkaar, allebei iets voorovergebukt om onze onderbroek tot onze voeten te laten zakken en eruit te stappen. Wanneer we de onderbroek tussen de andere kleren hebben gehangen wachten we een ogenblik voordat we onze zwembroek van de zitbank pakken. Terwijl we in het schemerdonker roerloos blijven staan staar ik met een gevoel van vrolijkheid, schrik en verbazing naar het mat-witte vlezige slangetje tussen Oliviers benen. Als ik even naar zijn gezicht kijk zie ik dat zijn mond openstaat en hij zijn blik fronsend gericht houdt op hetzelfde punt bij mij. Wat ik me van zulke ogenblikken ook scherp herinner is de behoefte die ik voelde om nog dichter naar Olivier toe te stappen en mijn armen om zijn schouders te slaan. Maar opeens werd de geladen sfeer door Oliviers stem verbroken. Hij knikte en zei op een spottende, gemaakt uitbundige toon: ' Poppetje gezien, kastje dicht!' Meteen daarop keerden we ons allebei lachend van elkaar af en doken in onze zwembroek. (...)[10] Nadat we een hele avond hadden zitten praten en gek doen liep hij soms plotseling, op het hoogtepunt van de gezelligheid, naar een kast in een hoek van de kamer. Daar haalde hij diep uit een la een boek te voorschijn waar Fotostudies op stond. Het moment had iets plechtigs. Terwijl meneer Prinsen met het boek in zijn hand terugliep naar zijn stoel keek hij mij aan met een onzekere glimlach. Ik begreep dat hij me iets dierbaars ging laten zien - iets dat hij in het geheim voor zichzelf bewaarde. Terwijl ik naast zijn stoel over zijn schouder tuurde naar de bladzijden die hij langzaam omsloeg, genoot ik van zijn vertrouwen en van de onderzoekende blik waarmee hij bij iedere nieuwe foto naar mij opzag. Na een paar landschappen en portretten kwamen de naaktfiguren : liggende vrouwen en af en toe en man in een broekje waar in het midden een schaduw over viel. Ik grapte soms : 'Wat een dikke mevrouw!' en vroeg meneer Prinsen waarom de mannen niet alles uit hadden. Maar meestal zweeg ik, diep onder de indruk van de grotenmensengestalten die er door de artistieke belichting star en onwezenlijk uitzagen, als poppen. Wat me extra stil maakte was de ongewone ernst waarmee meneer Prinsen, met zijn wijsvinger zwevend boven het papier, mij begon uit te leggen hoe mannen en vrouwen van elkaar verschilden: 'Kijk, hier loopt het haar in een boog, daar in een driehoek. En zulke smalle heupen, dat is toch zeker veel mooier!' Zijn stem klonk vaderlijk en toen ik hem na het plaatjes kijken vertelde dat ik thuis iedere dag stiekem een boek uit de kast pakte met foto's van Griekse beelden - allemaal naakte mannen! - lachte hij me toe alsof hij trots op me was. (...)[11] Ik herinner me één voorval waarbij ik me, alleen maar door een onwillekeurige gedachte aan meneer Prinsen, plotseling tegenover mijn beste vriend schaamde. Met Olivier trok ik de laatste twee jaar van de lagere school weer regelmatig op. Halverwege de vierde, toen ik van mijn ouders en de juffrouw had gehoord dat ik vanwege mijn 'verkeerde invloed' beter niet meer met hem kon spelen, hadden we maanden geen woord tegen elkaar gezegd. Als ik hem ergens in ons dorp tegenkwam zwaaide hij alleen en liep meteen verder. Maar geleidelijk begonnen we elkaars gezelschap te zoeken - eerst op de speelplaats, later ook buiten de school. Zonder dat iemand deze keer aanmerking maakte op onze 'geklit' liep Olivier, net als vroeger, in de middagpauze het stuk tussen de school en mijn voordeur altijd met mij mee. Na de les gingen we zwemmen of fietsen in de omgeving van het dorp en maakten we samen huiswerk. Toch was er in de tussentijd iets veranderd. Ik was vaak plotseling bang voor Olivier, net of ik me bij hem opdrong en het van mijn gedrag afhing hoe lang ik zijn vriendje zou blijven. En in de klas zaten we nooit meer bij elkaar. Een keer, aan het begin van de zesde, probeerde we nog plaatsen in elkaars buurt te krijgen. Maar de onderwijzer zei kortaf dat hij geen 'ginnegappende stelletjes' wilde en zette ons elk in een verschillende hoek van het lokaal. De enige uitzondering was de wekelijkse ochtendzang en kennis der natuur samen met onze parallelklas. Het scheen de meneer van deze klas niet te kunnen schelen dat Olivier en ik, broederlijk in een bank, niet meededen met de les en in plaats daarvan achter onze handen smoesden of tekeningen maakten die we elkaar gniffelend lieten zien. Wie van ons het eerst op het idee kwam van het poppetje, versierd met een verzameling zwaar aangezette lijnen bij zijn buik, weet ik niet meer. Mijn krabbels maakte ik altijd op dezelfde manier : eerst de omtrek van het mannetje en daarna in het midden twee rechtopstaande strepen, gekroond door een brede, aan de bovenkant gespleten bol. Zodra ik Olivier had aangestoten en hem mijn tekening had laten zien, veranderde ik het middenstuk snel in een tulp die door het poppetje tussen zijn vingers werd opgehouden. In het begin had hij erom gelachen en een keer had hij zelfs geprobeerd zijn eigen tekening net zo te maken. Maar op een ochtend haalde hij, toen ik hem mijn blaadje toeschoof, smalend zijn schouders op : ' Doe niet zo dom, zo ziet het er helemaal niet uit.' Terwijl ik het papier nog eens bekeek, schrok ik. Mijn plaatje was, heel stuntelig en overdreven, een afbeelding van meneer Prinsen. Met een betrapt gevoel keek ik opzij, het raam uit. Het was of alleen al de gedachte aan meneer Prinsen mij zou kunnen verraden en Olivier dan nooit meer met mij om zou willen gaan. Om zijn aandacht af te leiden schopte ik hem, terwijl ik de tekening snel wegtrok en verfrommelde, tegen zijn voet en knikte ik met en spottende grimas in de richting van de onderwijzer. Kort daarna dacht ik in de slaapkamer van meneer Prinsen onverwachts aan Olivier en kreeg ik opnieuw, maar nu veel sterker, een gevoel van schaamte tegenover hem. Meneer Prinsen lag over mij heen, bijna zonder te bewegen, en hield zijn ogen gesloten. Ik had mijn armen om zijn schouders geslagen en staarde langs zijn gezicht de halfdonkere kamer in. Toen ik met een slaperig gevoel mijn oogleden even dicht laten vallen zag ik plotseling Olivier voor me. Hij zag eruit als bij de gymnastiekles, alleen in een hemdje en een korte broek, en keek me aan. Tegelijk kwam er een verlangen dat hij hier zou zijn, in plaats van meneer Prinsen. Het was zo overrompelend dat ik mijn adem inhield. Een ogenblik later greep ik, om het beeld te verdrijven, met mijn beide handen in de rug van meneer Prinsen en kneep ik het vlees tussen mijn vingers uit alle macht ineen. Toen meneer Prinsen met een kreet zijn ogen opsloeg en verbaasd riep :'Je doet me pijn,' was mijn verlangen naar Olivier weg. |
Notes
- ↑ Il y a au moins six rééditions de ce roman.
- ↑ De Revisor. Jaargang 4. Athenaeum-Polak & Van Gennep, Amsterdam 1977. Ces fragments sont en ligne sur le site de la Digitale bibliotheek voor de Nederlandse letteren (DBNL):
- ↑ www.pedofilie.nl/node/20
- ↑ www.martijn.org/info/OK58_1.html
- ↑ http://www.bol.com/nl/p/een-jongen-met-vier-benen/1001004007494462/#product_description
- ↑ Kees Verheul, Een jongen met vier benen, Uitgeverij G.A. Van Oorschot B.V., 2010, ISBN10 : 9028241302, ISBN13 : 9789028241305.
- ↑ Ces trois phrases sont le petit résumé qu'en fait Marthijn Uittenbogaard, op.cit. qui les aura empruntées à une recension de Frits Abrahams dans Vrij Nederland: : In het aan deze druk toegevoegde essay geeft Kees Verheul zijn persoonlijke visie. Het gaat hem niet om het ophemelen of straffeloos stellen van pedorelaties, noch om het opwekken van medelijden met het misbruikslachtoffer. De uitgever acht een herdruk op zijn plaats, bewondert de moed van de auteur en sluit zich bij hem aan.
- ↑ Cité par Marthijn Uittenbogaard dans un commentaire à la recension du livre sur le site pedofilie.nl, op.cit.
- ↑ P.106-109.
- ↑ P.145.
- ↑ P.154- 156.