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Sculptée en 1788-89 pour le colonel John Campbell, futur premier baron Cawdor (1755-1821), qui fut aussi le commanditaire (jamais livré) du groupe Psyché et Cupidon, aujourd'hui au musée du Louvre. | Sculptée en 1788-89 pour le colonel John Campbell, futur premier baron Cawdor (1755-1821), qui fut aussi le commanditaire (jamais livré) du groupe Psyché et Cupidon, aujourd'hui au musée du Louvre. | ||
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Quatremère de Quincy a mentionné l'Amorino Campbell en 1834<ref>« L'amour dont il est ici question fut le portrait du jeune prince Henri Czartorinski, pour la princesse Lubomirski. La tête du jeune homme étoit digne de devenir celle du fils de Vénus. Canova en fit depuis lors une répétition pour lord Cawdor. », Quatremère de Quincy, Canova et ses ouvrages ou mémoires historiques sur la vie et les travaux de ce célèbre artiste, Adrien Le Clere et Cie, Paris, 1834, p.37.</ref> | Quatremère de Quincy a mentionné l'Amorino Campbell en 1834<ref>« L'amour dont il est ici question fut le portrait du jeune prince Henri Czartorinski, pour la princesse Lubomirski. La tête du jeune homme étoit digne de devenir celle du fils de Vénus. Canova en fit depuis lors une répétition pour lord Cawdor. », Quatremère de Quincy, Canova et ses ouvrages ou mémoires historiques sur la vie et les travaux de ce célèbre artiste, Adrien Le Clere et Cie, Paris, 1834, p.37.</ref> | ||
[[Image:CANOVA Antonio - Amorino Carlo Orsi 1181x1581.jpg|left|thumb|upright=1.5|''Amorino'' exposé par la galerie Carlo Orsi Antichità (Milan)]] | |||
Un exemplaire en plâtre de cet Amorino était en 2013 la propriété de l’antiquaire milanais Carlo Orsi Antichità, qui l’a exposé en 2010 au Palais de Venise, à Rome, à l’occasion de la 7{{e}} Biennale Internationale de l’Antiquariat.<ref>La galleria Orsi</ref><ref>Retravailler cette référence : C. Orsi, 2007 - 55 pages | |||
p. 25 et 49 | |||
In his letter to Canova of 5 July 1789 Zulian wrote: "Aveva inteso parlare dell'Amore fatto per un ritratto del figlio della principessa Lubomirski, ma non supeva della replica, che a voluto il colonel Campbell. Avrei desiderato, ma non avrei saputo pregarla del gesso, che cosi (...)".</ref> | |||
=====L'Amorino La Touche ===== | =====L'Amorino La Touche ===== |
Version du 23 octobre 2013 à 11:11
S.A. le prince Henryk Ludwik Lubomirski (Równe, 15 septembre 1777- Dresden, 20 octobre 1850[1]),
Il adapte lui-même la graphie de son prénom en fonction des ses correspondants. Elle varie aussi selon les pays et les commentateurs : Henryk, Henry, Henri, Heinrich, Enrico, etc.
Fils aîné du prince Józef Aleksander Lubomirski (1751–1817) et de Ludwika Sosnowska (1751-1836). Une lointaine parente de son père, la richissime princesse maréchale Lubomirska, soigna son éducation, l'emmena avec elle dans un grand tour d'Europe de plusieurs années, fit faire son portrait par des artistes de renom et plus tard le mit en position de créer le majorat de Przeworsk.
Il fonda le musée Lubomirski au sein de l'institut Ossolineum, dont il devint le conservateur héréditaire. Ce don permit à cet institut prestigieux de survivre jusqu'à nos jours, à travers une succession de périodes difficiles. Il épouse la princesse Teresa Czartoryska (Korzec - 13 juillet 1785 -Cracovie, 31 décembre 1868) le 24 mai 1807. L'épouse du roi des Belges, la reine Mathilde compte parmi leurs descendants.
Il fut de ceux qui virent en Napoléon un espoir de reconstituer la Pologne, et devint président de l'administration du cercle de Cracovie vers 1809, époque où une partie de la Galicie fut jointe au grand-duché Napoléonien de Varsovie créé deux ans plus tôt.
La princesse maréchale Lubomirska
Księżna Izabela Lubomirska, właściwie: Elżbieta Czartoryska
Izabela z Czartoryskich Lubomirska
La princesse Izabela z Czartoryskich Lubomirska (1736-1816). Descendante, fille, sœur et tante de prétendants notamment au trône de Pologne, cousine germaine et longtemps amie et confidente du roi Stanislas II Auguste Poniatowski[2], elle se contraint à un exil européen. Richissime, elle fit de cet 'exil en carosse' avec son pupille Henryk Lubomirski une longue succession de brillantes rencontres dans le monde de l'éducation, des arts, de la haute aristocratie et de la politique.
Son caractère
Dans ses mémoires, le roi de Pologne parle des aléas de cette amitié, et de l'évolution de la personnalité de sa cousine :
« | Celle que je regardais que comme une confidente, avait de son côté besoin d'un confident, pour se soulager des peines que lui causait la jalousie de son père et de sa mère, tous deux jaloux d'elle quoique par des causes très différentes. Son père était amoureux d'elle. Sa mère, vieille coquette, ne lui pardonnait pas d'être devenue la femme de celui qu'elle avait aimé. (...) Sa réputation, parfaitement intacte encore, sa situation comme sa beauté, sa raison, tout son mérite dégagé jusqu'alors de tout mélange de faiblesse et de faute quelconques à 22 ans, avec la figure la plus piquante, lui donnait une vogue, et l'on peut dire une vogue universelle sur tous les hommes et sur toutes les femmes, comme je n'en ai jamais vu une semblable à personne dans aucun pays. Son approbation était un titre de mérite, son avis était un oracle dont personne n'appelait. La différence d'âge, d'humeur, de parties, n'en mettait point dans le culte qu'on lui rendait. (...) Ma cousine n'était plus la même personne que j'avais connue jusqu'alors. Elle avait goûté pendant ses voyages d'une liberté, dont elle n'avait jamais joui. Cette douceur nouvelle, comparée à l'état presque de servitude dans lequel elle avait langui jusqu'alors, lui avait fait contracter une manière d'être qui me la rendit presque méconnaissable. L'état de défense où elle voulait être, la contrainte, dans laquelle elle craignait si fort de retomber, lui présentait des fantômes de gêne dans la moindre diversité d'opinion que le hasard amenait entre elle et qui que ce fût. Elle, qui jusqu'à son départ n'avait jamais eu d'autre avis que le mien, non seulement différait souvent d'opinion avec moi depuis son retour, mais le faisait avec humeur. Tous ses goûts commencèrent à changer; elle, qui n'avait aimé que les Anglais et les livres, et les occupations sérieuses, revint beaucoup plus française, plus engouée de modes et plus portée à recevoir, avec une sorte de reconnaissance, quiconque lui comptait fleurette. »
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Si la capacité d'engouement de sa cousine la porte parfois vers des escrocs, elle sait aussi s'entourer. D'abord de deux de ses brillants beaux-fils Jean Potocki et Stanislas-Kostka Potocki[4]. Le second est son acheteur attitré de sculptures antiques et aussi l'auteur d'une traduction polonaise de Johann-Joachim Winckelmann[5].
Quand la princesse maréchale est à Paris, il la fait espionner par Mme Marie-Thérèse Geoffrin (1699-1777), avec qui il entretint une longue correspondance.</ref>. Il
Elle se faisait appeler « la princesse maréchale[6] » en référence à la fonction de grand-maréchal de la couronne (depuis 1766)qu'exerça son mari, le prince Stanisław Lubomirski (1722–1783). De leur mariage le 14 juin 1753, survécurent quatre filles.
Les travaux d'agrandissement et d'embellissement de ses résidences firent d'elle une mécène. Elle entretint des compositeurs, des musiciens, fit travailler des architectes, des architectes de jardin, des urbanistes, des décorateurs, des peintres et sculpteurs.
Parmi ses activités politiques[7], outre son implication dans l'affaire de la Dogrumowa, cause de ses années d'exil, elle fit de son palais de Lancut un havre pour des émigrés français qui fuyaient la Terreur[8].
Elle mourut à Vienne dans les bras de Henryk Lubomirski[9].
Raisons du voyage et du grand tour
Le 9 mai 1783, veuve[10] et orpheline depuis peu[11], elle assista au mariage de sa quatrième fille, la princesse Julia. Elle n'eut pas de fils.
Richissime, la princesse-maréchale possédait 16 villes et environ 360 villages, des mines de sel, une ville d'eau etc., et ce 78 ans avant l'abolition du servage dans une partie de la Pologne. Elle avait des palais à Vienne, Varsovie, Cracovie et Łańcut, et de nombreux châteaux. Ses revenus annuels auraient atteint un million et demi de ducats d'or[12] Une règle de trois, le ducat d'or pesant 3,491 grammes, donne un revenu annuel de 5236,5 kg d'or. A titre indicatif, au cours de l'or en 2013,ça donne un revenu de 201,605,250 € par an.
Impliquée dans un complot, l'affaire Dogrumowa[13] (1785-1786), elle se contraint à un « exil en carrosse » qui dura jusqu'en 1791. Elle sut peupler ce carrosse de personnalités brillantes (dont son gendre Stanislas-Kostka Potocki, l'abbé Scipione Piattoli). Elle fréquenta et tint des salons où se mêlaient le monde, les artistes et les politiques. En chemin, elle commanda des tableaux, des sculptures, acheta des marbres romains par l'intermédiaire de son gendre Stanislas-Kostka Potocki. Elle fit faire des plans de rénovation et de construction pour ses domaines en Pologne.
La réputation européenne de beauté du prince Henryk
La réputation de beauté de ce petit garçon arriva tant aux oreilles de la reine Marie-Antoine de France qu'à celles du tsar de Russie. Les portraits parlent d'eux-mêmes, et de nombreux autres témoignages nous sont parvenus.
- Johann Kaspar Lavater l'appelle « Henri l'ange » [14]
- Georges-Louis Le Sage, mathématicien et physicien (?) genevois, ayant fait sa connaissance en 1786 à Genève le trouva « fort bien élevé et doué de la plus heureuse physionomie », [15]
- « Il avait cinq ans, lorsque la princesse s'affola de l'extraordinaire beauté de cet enfant, et le prit chez elle, je ne sais plus sous quel prétexte. (...) Fière de l'admiration qu'il inspirait par sa rare beauté, elle voulut l'éterniser, et en confia le soin au pinceau des premiers peintres, et au ciseau des meilleurs statuaires » (Rosalie Rzewuska, Mémoires de la comtesse Rosalie Rzewuska, Rome, Typ. Cuggiani, 1939, I, pp. 27-28)
- « Tout enfant, il était d'une grâce époustouflante et sa tante, la princesse Lubomirska, femme du prince-maréchal, qui n'avait que des filles, s'enticha de lui au point de l'enlever ! Prise d'adoration pour l'enfant, elle voulut l'élever et en faire son héritier, soutenant que ma grand-mère paternelle avait d'autres fils, elle. » (...) « [La princesse maréchale] s'installa à Paris où la réputation de beauté du jeune Henri (il avait huit ou neuf ans à l'époque) devint telle que la reine Marie-Antoinette voulut le voir. La reine ! A Versailles ! Mon père m'a toujours raconté l'anecdote avec un sourire nostalgique. » (...) « Traité en attraction à Londres comme à Paris, mon père fut dessiné par le portraitiste à la mode, Richard Cosway, qui le représenta en négligé, séduisant en diable avec ses grands yeux et ses boucles abondantes. » Mémoires d'une des filles du prince Henryk, Hedwige Lubomirska, épouse du prince Eugène de Ligne)[16] Le même passage, lourdement édité en 1922 par sa belle sœur (princesse de Gontaut-Biron, née princesse de Ligne), donne ceci : « Quant à mon père, il était d'une beauté remarquable et d'une bonté incomparable. La Princesse Lubomirska, femme du Prince Maréchal, née Princesse Czartoryska, sa tante, s'était prise d'adoration pour ce bel enfant (...) Avant cette époque, la Princesse Maréchale avait mené mon père à Paris. La réputation de beauté de cet enfant était telle que la Reine Marie-Antoinette voulut le voir.
Lorsque, en 1847, je visitai Versailles avec mon père, il me montra l'endroit où la reine l'avait embrassé. »
- « j'ai commencé à modeler le portrait de son joli neveu de 12 ans, le prince Enrico Sartoriski.[17] » (1786). Canova a confondu Lubomirski et Czartoryski, nom de jeune fille de la princesse maréchale Lubomirska).
- « Tout son amour allait vers un jeune parent de son mari, Henri Lubomirski(15), enfant d'une rare beauté et fort intelligent, qu'elle avait adopté et qu'elle élevait avec soin comme son propre fils. » (Halina Juszczakowska, La fortune de "La nouvelle Héloïse" de Jean-Jacques Rousseau dans la Pologne du XVIIIe siècle, Ossolineum, 1982, p.47-49.)
- « La tête du jeune homme étoit digne de devenir celle du fils de Vénus. » (Quatremère de Quincy, 1834)[18].
- Pulchrior intus. Cette inscription au bas d'un portrait du petit prince en écolier studieux (voir plus bas), montre que cette réputation de beauté pouvait être une apparence encombrante, quoiqu'assumée.
- En 2007, l'Amorino Lubomirski voyagea, le temps de quelques expositions, notamment à Possagno et à Rome. Les commentaires de journalistes s'écartent parfois des sentiers battus que sont dossiers de presse de ces expositions. Par exemple, Laura Arcan écrit sur le site du journal LaRepublicca.it : 'L'artiste a fait un Tadzio avant la lettre, anticipant en art cette beauté éphébique que célèbrera Thomas Mann dans les pages de Mort à Venise.[19]'
Circonstances et raisons de l'enlèvement et de l'adoption
Le prince Henryk Lubomirski et le mari de la princesse-maréchale étaient des cousins lointains ; leur aïeul commun, quatre et cinq générations plus haut, est le prince Jerzy Sebastian Lubomirski (1616–1667).
Son nom apparaît dans les comptes de la princesse maréchale à partir du 18 octobre 1783[20].
Témoignages de la princesse de Ligne et de la comtesse Rzewuska.
La princesse Eugène de Ligne, née princesse Hedwige (Jadwiga) Lubomirska (?-?), était une des filles du prince Henryk Lubomirski.
- Quant à mon père, il était d'une beauté remarquable et d'une bonté incomparable. La Princesse Lubomirska, femme du Prince Maréchal, née Princesse Czartoryska, sa tante, s'était prise d'adoration pour ce bel enfant et, n'ayant pas de fils, elle voulait l'élever et en faire son héritier. Ma grand-mère refusa. Alors, un jour qu'elle était au bal, la Princesse Maréchale arriva à la maison, prit l'enfant, le mit dans son manchon et partit avec lui pour Vienne. Après bien des pourparlers, mon père fut laissé à sa tante et ne la quitta plus[21].
Madeleine Lassère affirme que la princesse Ch. de Ligne, belle-fille de la princesse Hedwige a réécrit des passages de ces souvenirs et en donne une version plus proche de l'original.
- Tout enfant, il était d'une grâce époustouflante et sa tante, la princesse Lubomirska, femme du prince-maréchal, qui n'avait que des filles, s'enticha de lui au point de l'enlever ! Prise d'adoration pour l'enfant, elle voulut l'élever et en faire son héritier, soutenant que ma grand-mère paternelle avait d'autres fils, elle. Ma grand-mère Lubomirska refusa, mais la princesse-maréchale n'abandonna pas son idée ; elle vint chez mes grands-parents en cachette, prit l'enfant, le glissa dans son manchon et partit avec lui à Vienne ( cette histoire de manchon m'a toujours fait frissonner... comme si mon père avait été un petit chien !). Pour éviter le scandale et après de pénibles tractations, l'enfant fut laissé à sa tante qui le traîna dans tout l'EuropeLassère, Madeleine, 'La princesse de Ligne, un destin européen entre Pologne et Belgique (1815-1895)', L'Harmattan, 2012, p.18-19..
La comtesse Rzewuska (1788-1865), née princesse Lubomirska, est une cousine germaine de Henryk Lubomirski. Dans ses mémoires, elle mentionne
Rosalie Rzewuska, Mémoires de la comtesse Rosalie Rzewuska, Rome, Typ. Cuggiani, 1939, I, pp. 27-30.
N'ayant point de fils, et désirant avantager la famille de son mari, elle avait adopté Henri Lubomirski. Il avait cinq ans, lorsque la princesse s'affola de l'extraordinaire beauté de cet enfant, et le prit chez elle, je ne sais plus sous quel prétexte. Elle ne voulut plus le rendre à sa mère, l'héroïne de Kosziuko[22] (sic), et l'emmena en pays étranger. Ma tante, l'héroïne, courut en vain après son fils, pour le reprendre. Elle le poursuivit inutilement pendant cinq postes, et faute d'argent elle renonça à son voyage, et eut toutes les raisons possibles de s'en consoler, la princesse maréchale n'ayant rien épargné pour l'éducation de Henri, et pour lui assurer un brillant avenir.
Infatuation de la princesse maréchale
La princesse maréchale avait reporté sur Henryk l'affection qu'elle n'avait pas éprouvé pour son mari ou pour ses quatre filles. Elle se donna du mal pour offrir à son pupille une éducation des plus soignées, des précepteurs et professeurs réputés. Un dessin genevois les montre occupés à jouer de la musique (Henryk joue de la harpe, Isabella est au claveçin). Elle s'entourait, au palais de Lancut et dans d'autres résidences, des nombreux portraits de Henryk. La statue de Henryk (d'après Vigée-Lebrun) figure bien en vue dans un portrait de la princesse maréchale par Carl Hummel ( ci-dessous), et Elisabeth Vigée-Lebrun la représente à côté d'un buste d'enfant qui pourrait être l'Henry Lubomirski en Bacchus par Anne Seymour Damer.
Commentaire sur les deux portraits (avec les portraits sculptés de Henryk Lubomirski).
Pulchrior Intus - L'éducation du prince Henryk
La princesse maréchale se donna du mal pour offrir à son pupille une éducation rousseauiste soignée, des professeurs et précepteurs réputés. Parmi eux, l'abbé Scipione Piattoli[23] (1739-1809) voyagea en Europe dans le sillage de la famille Lubomirski et rencontra quelques grands hommes des Lumières lors des trois ans que dura son séjour à la résidence parisienne. Recruté en Italie, le compositeur Bernardino da Capua apprit la musique au petit prince et fit office de maître de musique au palais de Lancut. En suisse, ils bénéficièrent des conseils du pasteur Johann Kaspar Lavater et des enseignements du physicien Georges-Louis Le Sage[24], le Charles Bonnet [25], le mathématicien Simon L'Huillier[26] et en Pologne le philologue classique Gottfried Ernst Groddeck[27] (1762-1825).
Pulchrior intus se traduit par : Sa beauté intérieure surpasse sa beauté extérieure.
Influence de Jean-Jacques Rousseau sur l'éducation du prince Henryk
« La princesse était d'ailleurs très rousseauiste. Dans ses lettres à Bonnet, qui sont classiques dans leur sentimentalité exagérée, elle déclare être pour lui "ce que la nouvelle Héloïse était pour Dieu. Je laisse à d'autres vous admirer dans vos grandes oeuvres. Pour moi, je m'attendris sur votre ineffable bonté et me trouve extrêmement heureuse d'être du nombre de vos élus". Elle appelait son Henri " mon Emile ". Bonnet continuait à veiller sur l'éducation de cet "Emile", qui était "dans la physique et les mathématiques par-dessus les yeux". (261) Peut-être sa seconde recommandation, celle de Mr. Plutz, a-t-elle mieux réussi auprès de la "nouvelle Héloïse", une des plus influentes; mais aussi l'une des plus capricieuses de ces grandes dames polonaises.[28] »
Les marques de l'intérêt de la princesse maréchale pour Rousseau furent nombreuses et constantes[29]. Elle fit élever un petit monument à Rousseau dans le parc du château de Mokotów (« Mon Coteau » polonisé), où il était son auteur de chevet, elle fit jouer un de ses pièces à Lancut, en possédait des souvenirs, etc. Les réponses qu'elle cherche auprès de Lavater, et les voyages en Suisse, dérivent de ses préoccupations rousseauistes.
Musique
Ses maîtres de musique, les pièces écrites pour lui ou qui lui furent dédiées.
La harpe, offerte par la princesse maréchale, est passé de Przeworsk à Lvov, et a disparu depuis la guerre[30]
Trois portraits le montrent avec une harpe.
Johann Kaspar Lavater
L'engouement européen pour le pasteur suisse Johann Kaspar Lavater (15 novembre 1741 à Zurich - 2 janvier 1801 à Zurich) n'épargna pas la famille[31] de la princesse maréchale.
(...) Pourtant, le but principal pour lequel les Polonais se rendaient chez le ministre zurichois était de l'inviter à lire sur leurs physionomies leur caractère, leurs inclinations, leurs qualités et leurs défauts et de lui demander conseil. (...) La « princesse maréchale » Lubomirska, suivant le programme de Rousseau dans l'éducation de son neveu et pupille, Henri Lubomirski, trouva qu'il " faut jeter quelques germes de temps en temps" aussi pour ne pas dégrader sa nature, et dans l'espoir de les obtenir elle s'adressa à Lavater. Elle lui demanda de l'aider de ses conseils dans sa tâche d'éducatrice, de lui « envoyer quelques pensées de morale » et de s'attacher à Henri, comme « Socrate antique s'attacha à Alcibiade car il voyait que la nature ne l'avait pas fait pour rester un homme ordinaire ». Espérant un bel avenir pour Henri, en quoi Lavater l'a encore affermie, elle resta à Zürich plusieurs mois en demandant au pasteur de faire des observations sur le caractère et les aptitudes de son neveu et de le diriger sur le chemin qui lui était destiné. [32]
Micsyslawa Secrecka mentionne deux lettres adressées par la princesse maréchale à Lavater. La première, datée du 28 septembre 1790, fait suite à leur rencontre. La seconde (14 mai 1791) contient ces lignes : « Je ne peux vous envoyer Henri dans ce moment. Car il est allé se baigner. Il sera chez vous dès qu'il sera rentré. Je vous prie constamment mon cher Lavater de m'attendre chez vous. Si je trouve encore votre dame anglaise je m'en irai pour revenir. Je vous prie de ne me pas refuser. »[33]
Lavater eut l'intention[34][35] d'écrire quelques pages sur « le génie Henri » susceptibles de rendre jaloux son cousin Adam Czartoryski.
Ce manuscrit existe-t-il ?
Georges-Louis Le Sage, Charles Bonnet
Georges-Louis Le Sage (Genève 1724-1803), Charles Bonnet (Genève 1720-1793), Bermond, mr Plutz.
Rostworowski, Emmanuel, La Suisse et la Pologne au XVIIIe siècle, dans : Aleksandr Gieysztor et al., Echanges entre la Pologne et la Suisse: du XIVe au XIXe siècle. Choses-Hommes-Idées. Travaux d'histoire éthico-politique IV, Librairie Droz, Genève, 1964.
p.199-200
L'année suivante (1786), Le Sage fit la connaissance, dans des circonstances peu communes, de la "princesse maréchale" Lubomirska. Cette dame ayant rencontré dans la rue un pauvre idiot qui était "le jouet des polissons", s'intéressa à lui et offrit 15 louis pour le soigner. Ce malheureux se révéla être le frère de la servante du savant genevois. Le Sage "a volé chez cette inconnue bienfaisante pour lui témoigner son admiration". Il trouva la princesse "extrêmement honnête et sensible, fort instruite et spirituelle" et son neveu Henri , un enfant "fort bien élevé et doué de la plus heureuse physionomie". [36] Quelques années après, nous retrouvons de nouveau la "la princesse maréchale" à Genève, toujours avec Henri. L'éducation de cet "enfant chéri" fut l'objet de soins analogues à ceux que son frère Czartoryski avait mis pour éduquer le jeune Adam.
Bermond, un instituteur caressant
idem, p.199-200.
La princesse siégeait à Genève, en 1790 et 1791, avec tout un état-major de gouverneurs et de professeurs. Sur la recommandation de Charles Bonnet, elle engagea un certain Bermond comme instituteur de belles-lettres. Satisfaite, au début, de la "grande simplicité et beaucoup de bonhomie" de ce pédagogue, la princesse fut cependant choquée par son système d'éducation. " sa présomption, écrivait-elle à Bonnet, est sans bornes et il la manifeste avec toute la maladresse d'un homme sans tact ni usage. " Bermond, qui se considère comme "l'extract de toutes les lumières"; avait rejeté tous les livres et ne voulait expliquer les phénomènes du monde extérieur que sous forme orale. De plus, il comblait son élève de caresses excessives, qui avaient " dégoûté " le petit prince[37]. Evidemment, ce pédagogue genevois voulait appliquer avec trop d'empressement et d'une manière maladroite les préceptes de J.-J. Rousseau.
Les portraits
De quelque côté qu'on se tournât à Lançut (sic), on se cognait contre le buste ou la statue de Henri. Sa figure se retrouvait dessinée, gravée ou peinte, soit sur les murs, soit encadrée, tantôt en grandeur naturelle, tantôt en miniature. On avait même placé son image, peinte par Ch. Conway [ndBoyWiki : Il s'agit de Maria Cosway], dans le plafond de l'un des cabinets du château. C'était mortellement impatientant ; et une jeune personne, destinée à épouser cet Apollon du Belvédère, se consola de ses dédains, parce qu'elle l'avait pris en grippe, en voyant tant de ses portraits. Comtesse Rosalie Rzewuska (née princesse Lubomirska, cousine germaine de Henryk)[38].
A Lancut, on peut faire un cours d'histoire naturelle rien que par l'exemple de Henryk Lubomirski.[39]
Notes iconographiques
Influence de Jean-Jacques Rousseau sur l'iconographie du portrait d'enfant nu
Une discussion sur le portrait de la nièce de l'empereur Napoléon I, Napoléone-Elisa Baciocchi[40] (née en 1806) par Lorenzo Bartolini (1777-1850) fournit l'occasion d'établir un lien entre le rousseauisme et l'iconographie du portrait d'enfant nu.
Elisa Bonaparte n'était pas prude[41], et selon le sculpteur « durant une séance de pose, [il] aurait découvert une partie de la poitrine de la princesse afin de mieux étudier l'attache de son cou; effrayée par le geste, l'enfant cria et alerta ainsi sa mère qui accourut; celle-ci enleva alors totalement le vêtement de sa fille, demandant à Bartolini de la représenter entièrement nue et debout (Tinti, 1936, I, p.57). L'artiste, pour faire passer cette nudité extraordinaire pour un portrait, imagina un travestissement mythologique : la fillette représente Hébé, personnification de la jeunesse, portrant le nectar aux dieux de l'Olympe.»[42].
Carlo del Bravo, et d'autres auteurs après lui[43][44], mettent le geste d'Elisa en rapport avec ce passage de l'Émile (1762) de Jean-Jacques Rousseau.
« | Quoique la pudeur soit naturelle à l'espèce humaine, naturellement les enfants n'en ont point. La pudeur ne naît qu'avec la connoissance du mal, et comment les enfans qui n'ont ni ne doivent avoir cette connaissance auroient-ils le sentiment qui en est l'effet ? Leur donner des leçons de pudeur et d'honnêteté, c'est leur apprendre qu'il y a des choses honteuses et déshonnêtes; c'est leur donner un désir secret de connoitre ces choses-là. Tôt ou tard ils en viennent à bout, et la première étincelle qui touche à l'imagination accélère à coup sûr l'embrasement des sens. Quiconque rougit est déja coupable : la vraye innocence n'a honte de rien. »[45] | » |
Le portrait d'enfant en personnage de théâtre
Cette mode de représenter des enfants en personnages de théâtre[46] n'était pas nouvelle, mais Joshua Reynolds en donna une formulation néo-classique dans un discours de 1770[47], où il se préoccupe de la recherche d'un équilibre entre le dessin parfait et la simplicité de la nature, en donnant au modèle l'apparence de la vertu héroïque, de la sagesse philosophique ou de la grandeur intellectuelle. Ce parti-pris a animé des générations de portraitistes.
Friedrich Heinrich Füger
Friedrich Heinrich Füger (Heilbronn 1751 - Vienne 1818)
Ce portrait[48] en général romain serait une commande du père du modèle. La formulation hésitante entre baroque et classicisme, par un artiste influent et bien en cour à Vienne, est un choix convenu. Il contraste en cela avec les commandes de la princesse maréchale, qui suivent, qui sont des fantaisies à la pointe de la mode ou à l'avant-garde artistique néo-classique.
Quelques femmes
Leurs opulents commanditaires, leurs engagements politique ou philanthropique, et d'amusantes lubies auront créé du lien entre ces femmes. Le peintre et homme politique Jacques-Louis David (1748-1825) était en contact continu avec plusieurs d'entre elles.[49]. Il existe des portrait d'Anne Seymour Damer par Angelica Kauffmann[50] et par Richard Cosway. Elisabeth Vigée-Lebrun présenta Anna Cosway à la princesse maréchale[51].
Maria et Richard Cosway
Maria Cosway[52] (11 June 1760 – 5 January 1838). Ses affinités[53] avec la princesse maréchale incluent un engouement commun pour le magnétisme de Mesmer[54]. Elle tint une place difficile à définir dans la maison parisienne de la princesse maréchale, entre dame d'honneur et maîtresse de maison in absentia[55].
Le plafond peint par Maria Cosway, peint à Paris en 1787[56] disparu du palais de Łańcut depuis 1944, est connu par une ancienne photographie[57], par une aquarelle[58] de Willibald Richter (?-?) qui montre l'œuvre in situ en 1829, et par la description[59] qu'en fit le poète, médecin, et botaniste Erasmus Darwin (1731 – 1802, grand-père de Charles Darwin) dans The Botanic Garden A Poem in Two Parts. Part 1: The Economy of Vegetation (1791) :
« | (...) A ce moment, (dit Aristophane), la nuit aux ailes de sable produisit un œuf, d'où surgit comme un bourgeon Eros, le charmant, le désirable, avec ses ailes d'or brillant. (Avibus. Bryant's Mythology, Vol.II, p.350, second edition). C'est le passage de cette sublime allégorie que Mrs Cosway a choisi pour son très beau tableau. Elle a représenté Eros ou l'Amour divin avec de grandes ailes ayant la puissance d'ailes d'aigle, et la splendeur de celles d'un paon, avec ses cheveux flottant en forme de flamme, et avec un halo de vapeur légère autour de sa tête ; qui illumine le tableau ; alors qu'il est en train de sauter en avant, et avec ses mains séparant les éléments[60]. | » |
Richard Cosway
Son mari, Richard Cosway (1742-1821), fit de Henryk Lubomirski un portrait en miniature[61], connu par une estampe gravée par Bartolozzi[62].
Traité en attraction à Londres comme à Paris, mon père fut dessiné par le portraitiste à la mode, Richard Cosway, qui le représenta en négligé, séduisant en diable avec ses grands yeux et ses boucles abondantes[63].
Princesse Eugène de Ligne, née Jadwiga Lubomirska (fille du prince Henryk).
Anne Seymour Damer
Anne Seymour Damer (1748 - 1828). Fille du feld-maréchal Henry Seymour Conway, belle-fille du premier comte de Dorchester, elle ne suivit une formation de sculpteur qu'après le suicide de son mari, John Damer en 1776. Son cousin Horace Walpole, commanditaire et concepteur de Strawberry Hill (où il reçut la princesse maréchale en 1787[64]), le lui légua en 1797. Des sources contemporaines lui prêtent des liaisons avec quelques femmes, et le port de vêtements masculins. En tant qu'artiste, elle eut un succès d'estime et en celà cette commande est atypique.
Le portrait de Henri Lubomirski en Bacchus.[65] fut diffusé par une estampe en 1790[66].
Un rapprochement formel avec un buste de mrs Freeman en prêtresse d'Isis est à signaler[67]. Il fut exposé à la Royal Academy en 1789.
Comparer avec le buste de Peniston Lamb en Mercure, également par Anne Seymour Damer, exposé à la Royal Academy en 1787[68]. Peniston Lamb (1770-1805) était le fils d'une proche amie d'Anne Seymour Damer[69].
Elizabeth Vigée-Lebrun (1755-1842)
Le petit prince Lubomirski en amour de la Gloire
Le petit prince Lubomirski en Amour de la gloire Berlin, Gemälde Galerie, Stiftung preussischer Kulturbesitz 1789 Huile sur panneau de chêne, 105,5 X 83 cm. Cat.n° 74.4.
Ce tableau coûta 12000 francs à la princesse maréchale. Il fut exposé aux "Salons" de 1789. Accroché au palais de Lancut jusqu'en 1944, il fut acquis par la Gemälde Galerie en 1974[70].
La pose est inspirée de celle d'une Aphrodite grecque du 3ème siècle A.C. connue par de nombreuses copies romaines (dont une au Vatican).
Jakub Pokora[71] discute des libertés prises par l'artiste avec l'iconographie de ce thème de l'amour de la Gloire (avec un a minuscule). Selon lui, le choix de ce thème est basé sur un rébus visuel, basé sur le nom Lubomirski. « Lub(o) » dérive de «luby» (aimé, désiré ) et « mir », au moins dans ce cas, peut signifier « reconnaissance, popularité, pouvoir, etc. ». Lubomirski signifierait alors «aimant la reconnaissance», ou « aimant la gloire ». De là, il suggère que l'auteur de ce jeu de mots polonais traduit pour des artistes allochtones, doit être la princesse maréchale.
En 1816, le peintre Carl Hummel a fait le portrait de la princesse maréchale côté de ce qui semble être une version en biscuit ou en marbre du Petit prince Lubomirski en amour de la Gloire. Soit il s'agit d'une fantaisie du peintre ou du modèle, soit des exemplaires de cette sculpture restent à découvrir.
Le tableau fut exposés dans des salons parisiens en 1789. Cette œuvre fut diffusée par la gravure[72]. Il en existe des copies, par exemple une miniature de Jakub Touron (Ossolineum, Lvov)
Le Génie de l'Empereur Alexandre I
Le Génie de l'Empereur Alexandre I Saint-Pétersbourg, musée de l'Hermitage. Offert par l'artiste au tsar en 1814.
Inscription sur le bouclier : « ALEXANDRE LE/MAGNANIME PARIS/31 MARS 1814 ».
L'inscription compare le tsar à Alexandre le grand; dans le contexte de son entrée victorieuse à Paris après la défaite des troupes de Napoléon, il fut appelé restitutor orbis, libérateur de l'Europe. En conséquence il ne s'agit pas d'un génie protecteur au sens grec (daemon), mais d'une allégorie de ses vertus.
Seul le visage est une reprise du Petit prince Lubomirski en amour de la Gloire ; l'affirmation selon laquelle il s'agirait d'une réplique doit venir d'une confusion avec un tableau à découvrir.
Portrait du prince Henryk Lubomirski en Amphion
Angelica Kauffman
(1741-1807)
Angelica Kauffman a plaqué le portrait de Henri Lubomirski sur un élément de composition utilisé à au moins deux reprises en 1782 et 1784; dans la première il est Achille parmi les filles de Lycomède, dans la seconde il est un Ganymède qui gagne les flèches de Cupidon en trichant aux dés.
La composition est une lointaine variante des ignudi de Michel-Ange, une formule qui a inspiré de nombreux Saint Jean Baptiste. Par exemple, l'un d' eux, attribué au sculpteur florentin Giovanni Francesco Susini (ca 1585-1653, Washington, National Gallery of Art) a porté de nombreuses attributions, de Michel-Ange lui-même à un émule de Thorwaldsen (!).
Antonio Canova (1757-1822)
La princesse maréchale dut insister pour que Canova (Possagno, 1757 - 1822, Venise) réalise un portrait, et l'Amorino Lubomirski fut son premier essai dans cette forme particulière de portrait idéalisé, en personnage mythique, une solution qu'il déclina par la suite dans des portraits de femmes[73].
Selon une source contemporaine, à cause de la timidité du jeune prince, le portrait s'est limité au visage, et le corps serait inspiré d'exemples antiques (les citer). Faut-il y voir un défaut dans son éducation rousseauiste ou au contraire l'expression de sa nature ? Un esprit critique, Alexis von Krüdener (1744-1802), a regretté cette entorse à la synthèse néo-classique Le portrait, bien qu'extrêment harmonieux, ne produit pas un bel effet parce qu'il est uni à un corps d'un beauté exemplaire. L'on peut dire qu'y coexistent deux languages différent, deux vérités différentes l'une de l'autre[74], et ce devait être l'avis de Canova qui, libéré de la contrainte du portrait, a cherché à résoudre ce problème pour ses trois commanditaires ultérieurs anglais, irlandais et russe. Chacune de ces trois autres version est basée sur le plâtre original, acéphale depuis le bombardement de la gipsothèque de Possagno au cours de la première guerre mondiale.
Amorino Lubomirski
Une animation en 3D se trouve le site du palais de Lancut.
La commande date du printemps 1786[75]. « L'insistance importune de la princesse polonaise[76] » a eu raison des réticences de Canova à sculpter un portrait.
Il a commencé par modeler le visage en terre le 5 juin, a continué le travail pendant dix-neuf jours. Le 2 juin, le plâtre était prêt. Le 4 juin, Canova acheta à Carlo Albacini pour la somme de 20 scudis une statue antique pour l'exécution de l'Amorino, et le marbre fut expédié à Lancut en 1790.
En juin 1786, Canova, occupé aux statues du monument au pape Clément XIV pour l'église des Saints-Apôtres, fit une pause pour réaliser le modèle de l'Amorino Lubomirski, une commande de la princesse maréchale.
Le prince Henryk a refusé de poser nu; seule la tête est un portrait. Le corps est basé sur
A fronte d'ogni sua repugnanza per non aver mai fatto alcun ritratto, dovendo cedere finalmente all'importuna insistenza della principessa polacca Lobromiski, si mise a formare in creta il ritratto d'un leggiadro di lei nipotino di 12 anni, il signor principe Enrico Sartoriski ma per la timidezza sua naturale non pote compierlo se non che da se solo in assenza del giovinetto. Lo modello poscia in aprile sotto la figure intiera d'Amore' (Biblioteca Civica, Bassano del Grappa, manoscritti Canoviani, nr 6022: Abbozzo di biografia 1804-1805, k.12 vol. (1787), Edizione nazionale 1994, p.304 ; Honour, 1994, p.131.)
'Adesso (sto?) lavorando o, per meglio dire terminando due Amorini, di grandezza all'età di (dice?) anni uno con la testa ritratto di un Sig.no nepote della Principessa Lubomirski di Varsavia (...)' (Biblioteca Civica, Bassano del Grappa, Manoscritti Canoviani, nr. H-8/6091: Note di Antonio Canova sulle proprie opere, 1787, k. 1v-2, publié dans Edizione nazionale 1994, p.219; tez: Costamagna, di Macco 1973, p.223).
Cette esquisse peinte à l'huile est attribuée à Canova, et il est tentant à la fois de l'insérer dans le processus de création de l'Amorino Lubomirski, et de la faire correspondre à une entrée dans la liste des œuvres de Canova (Mezza figura di fanciullo in atto di guardare un uccello). Elle était inédite en 2009[77].
La princesse maréchale, en plus du marbre, a demandé deux moulages en plâtre avec feuilles de vigne[78]. L'un d'eux, documenté à Lancut à partir de 1802, fit partie de la donation de Henryk Lubomirski à l'Ossolineum, et est retourné à Lancut après la seconde guerre mondiale.
Trois autres œuvres dérivées sont connues en Pologne. Un buste, qui appartint à la princesse maréchale, une statue entière[79], et une tête entrée vers 1789 dans la collection du roi Stanislas Auguste II Poniatowski[80].
Au palais de Łańcut, la statue fut placée dans le cabinet aux colonnes, dans un décor spécialement remanié pour elle par l'architecte néo-classique Szymon Bogumił Zug (1733-1807). Un portrait peint du prince Henryk y ornait un trumeau, et fut remplacé par un miroir et un faux-relief en grisaille. Un dessin annoté témoigne de l'interaction entre l'architecte et une princesse très directive[81].
Commentaire d'Isabella Teotochi Albrizzi
Les autres amorini
Amorino Campbell
Sculptée en 1788-89 pour le colonel John Campbell, futur premier baron Cawdor (1755-1821), qui fut aussi le commanditaire (jamais livré) du groupe Psyché et Cupidon, aujourd'hui au musée du Louvre.
Canova n'était pas pleinement satisfait de la tête de ce second Amorino (une version inversée, et légèrement expressive, de la tête de l'Amour de Centocelle), et a proposé à John Campbell de lui en sculpter un autre, s'il parvenait à s'en débarrasser en le vendant au jeune John David La Touche. Des commentaires favorables étaient parvenus à Campbell ; il maintint sa commande et à l'arrivée de son Amorino à Londres en janvier 1791, se déclara ravi et paya à Canova la somme de 100 zecchini en plus des 500 convenus.
La commmande comprenait un piédestal en forme d'autel romain avec une plateforme tournante et un décor sculpté en relief avec des aigles qui suspendent des festons de fleurs dans des bordures de feuillage[82]. The circular pedestal, which was ‘sculptured in relief with eagles suspending festoons of flowers within foliage borders, 33in. high’ (Christie’s 1937 sale catalogue description), and can be seen in a photograph taken of the sculpture when it was in the hall of Torry Hill, was still under the statue when this was sold by D. Leigh Pemberton at Christie’s on 22 July 1937 (lot 20), where it was bought by Mr. and the Hon. Mrs Basil Ionides, but was no longer so when Messrs. Crowther, who had bought the statue from Buxted Place after the death of Mrs Ionides, advertised it in Country Life, 3 December 1964, supplement p.46 (quaere whether destroyed in the fire that ravaged the house in 1940?). Source http://www.nationaltrustcollections.org.uk/object/516599</ref>.
Quatremère de Quincy a mentionné l'Amorino Campbell en 1834[83]
Un exemplaire en plâtre de cet Amorino était en 2013 la propriété de l’antiquaire milanais Carlo Orsi Antichità, qui l’a exposé en 2010 au Palais de Venise, à Rome, à l’occasion de la 7e Biennale Internationale de l’Antiquariat.[84][85]
L'Amorino La Touche
N° d'inventaire :
Heritage Gift, Bank of Ireland, 1998
NGI.8358
Cet Amorino[86] fut redécouvert[87] en mauvais état dans un jardin en 1996, et acquis par la Galerie nationale d'Irlande à Dublin avec l'aide de la banque d'Irlande. De passage à Rome en 1789, le jeune John David La Touche (1775 – 1820), fils du fondateur de la banque d'Irlande, en passa commande à Canova[88]. L'Amorino arriva à Dublin en août 1792[89].
Le peintre irlandais Hugh Douglas Hamilton (?-?), ami de Canova, servit d'intermédiaire entre Canova et La Touche[90][91].
Dans ce portrait d'Antonio Canova dans son atelier, l'Amorino La Touche tient une flèche, qui n'apparaît dans aucune des quatre variantes connues. Il cache en partie, à l'arrière-plan, le Génie de la mort du modèle du tombeau de Clément XIII pour la basilique Saint-Pierre de Rome[92].
Henry Moses (1782-1870 )a donné une version gravée de l'Amorino La Touche pour illustrer le commentaire (1823) d'Isabella Albrizzi Teotochi[93][94].
Amorino Yusupov
Selon Sergej Androsov[95], la commande dût être initiée en 1792 ou en 1793.
Canova écrit le 13 novembre 1794 à Yusupov ("... questa statua, che ha nuove ed eleganti forme, è la migliore di tutte quelle che io abbia mai fatto in questo genere' (traduzione del francese) )
Lettre de Yusupov à Canova, 15 décembre 1794 : l'Amorino, évalué à 700 Zecchini devait être terminé pour le printemps 1795, mais l'envoi fut retardé, le paymement fut postposé, avant que les opérations militaires rendent les routes incertaines. L'Amorino arriva en juin ou en juillet 1802 à Saint Pétersbourg en même temps que L'amour et Psyché. D'abord placé dans palais Yusupov sur la Fontanka, il fut transféré en 1810 à la résidence du prince Yusupov à Arkangelsk. A la mort du prince en 1837, il fut placé dans un autre palais pétersbourgeois de la famille Yusupov, et de là passa au musée de l'Hermitage en 1926.
Notes
- ↑ . Son corps fut enterré à la basilique de Przeworsk et son cœur fut déposé dans la chapelle Lubomirski à l'église des dominicains de Cracovie
- ↑ Une amitié alimentée par leurs goûts communs pour l'architecture, l'art, le théâtre et la littérature.
- ↑ (Mémoires du roi Stanislas Auguste Poniatowski, S.M. Goriainov, t.1, Pétersbourg, 1914, p.350-351, 361-362, cités par Majewska-Maszkowska, 1976, p.20, 22, 24. Ces extraits devraient dater des années 1759-1760.)
- ↑ Stanisław Kostka Potocki (novembre 1755 à Lublin – 14 septembre 1821 à Wilanów) était un noble, politicien, écrivain, publicitaire, collectionneur et mécène polonais. Il est l'une des figures les plus emblématiques des Lumières polonaises. Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Stanis%C5%82aw_Kostka_Potocki
- ↑ - Stanislas Kostka Potocki : 'De l'art chez les anciens, ou le Winckelman polonais', Varsovie, 1815, 3 vol. (Titre original : O sztuce u dawnych, czyli Winckelman Polski)
Il s'agit d'une traduction remaniée et augmentée. Lire à ce sujet :
- Bernhard, Maria Ludwika : "O sztuce u dawnych, czyli Winckelman Polski" Stanislawa Kostki Potockiego, dans Rocznik historii sztuki, Tom I, Polska Akademia Nauk, Komitet historii i teorii sztuki, Wroclaw, 1956, Zaklad imienia Ossolinskich Wydawnistwo polskiej akademii nauk, p.514-525 (avec des résumés en langues française et russe). Ce tome contient plusieurs autres articles sur Stanislas Kostka Potocki, sur ses activités d'historien et théoricien de l'art, d'écrivain et critique d'art, dans le domaine de l'architecture, de l'archéologie, et la présentation d'une exposition qui lui fut consacrée en 1953. - ↑ ndBoyWiki : nous utiliserons ce titre, notamment pour éviter la confusion avec sa belle-sœur.
- ↑ La princesse maréchale avait fréquenté les cours d'Europe du temps où son père briguait le trône de Pologne (pendant l'interrègne de 1763-64), cherchant avec son mari des appuis pour la cause de la Famille. D'abord installée chaussée d'Antin à Paris, elle acheta ensuite 'une aile du Palais-Royal'.
- ↑ http://www.histoireaisne.fr/memoires_numerises/chapitres/tome_34/Tome_034_page_095.pdf88 Bruno Maes, "Un prélat de l'Ancien Régime face à la Révolution : Monseigneur de Sabran, dernier évêque de Laon", p.111 sqq., Chapitre III : La fin de sa vie chez la princesse Lubomirska.
- ↑ L'Impératrice (Louise d'Este), qui l'aimait beaucoup, vint un matin chez elle à l'improviste, et la trouva au bain. Sa visite se prolongea au delà d'une heure et demie. Quelque charmante que fut cette politesse impériale, elle fut nuisible à la santé d'une femme qui n'était jeune que d'esprit et de cœur. La princesse tomba malade, et mourut dans les bras de son fils adoptif, Henri.(Rosalie Rzewuska, Mémoires de la comtesse Rosalie Rzewuska, Rome, Typ. Cuggiani, 1939, I, p.30.)
- ↑ Son mari, le prince Stanisław Lubomirski, est mort le 12 août 1783.
- ↑ Son père, le prince Auguste Czartoryski, est mort le 4 avril 1872.
- ↑ Majewska-Maszkowska, p.602.
- ↑ Madame Dogrumowa, femme d'un major proche du roi, fut faussement accusée d'une tentative d'empoisonnement du prince Adam-Kazimierz Czartoryski, frère de la princesse-maréchale, en vue de nuire à la cause du roi et de favoriser celle de la « Famille », un parti réformiste.
Danilczyk A., The Dogrumowa Affair and the Consolidation of the Anti-Royal Opposition in 1785-1786, Kwartalnik Historyczny (The Historical Quarterly), 2004, Vol.111, 4, pp.47-81. - ↑ Lettre de J.K. Lavater à I. Czartoryska, Zürich, 29 septembre 1790, dans Secrecka, Mieczyslawa : Correspondance inédite d'Isabelle Czartoryska avec J.C. Lavater, Acta Universitatis Wratislaviensis, n°117, Romanica Wratislaviensia, V, Wroclaw, 1970, lettre 28, p.126-127.
- ↑ Cité d'après E. Rostworowski, op.cit., p.199., Secrecka, Mieczyslawa : Correspondance inédite d'Isabelle Czartoryska avec J.C. Lavater, Acta Universitatis Wratislaviensis, n°117, Romanica Wratislaviensia, V, Wroclaw, 1970, p.126-127, note 81, et cité aussi par Majewska-Maszkowska, 1976, p.52 et par
- ↑ Lassère, Madeleine, 'La princesse de Ligne, un destin européen entre Pologne et Belgique (1815-1895)', L'Harmattan, 2012, p.18-19. )
- ↑ il ritratto d'un leggiadro di lei nipotino di 12 anni, il signor principe Enrico Sartoriski. Livre de comptes d'Antonio Canova, cité par Mario Guderzo dans Canova e la Venere Vincitrice, Anna Coliva and Fernando Mazzocca Milano : Electa, 2007, ISBN 978-88-370-5589-9. p.170-171.
- ↑ Quatremère de Quincy, Canova et ses ouvrages ou mémoires historiques sur la vie et les travaux de ce célèbre artiste, Adrien Le Clere et Cie, Paris, 1834, p.37.
- ↑ http://www.repubblica.it/2007/07/sezioni/arte/recensioni/eros-mania/eros-mania/eros-mania.html L'artista ne fece un Tadzio ante litteram, anticipando in arte quella bellezza efebica che Thomas Mann celebrerà nelle pagine di "Morte a Venezia".
- ↑ Majewska-Maszkowska, 1976, p.48.
- ↑ 1815-1850. Souvenirs de la Princesse de Ligne, née princesse Lubomirska / Princesse Hedwige De Ligne ; Pages détachées de ses cahiers et publiées par la Princesse Ch. de Ligne, Bruxelles ; Paris : G. Van Oest & Cie : Impr. Vve Monnom, 1922, p.14-15.
- ↑ Tadeusz Kościuszko(1746 – 1817), futur héros aux Etats-Unis d'Amérique et en Pologne, fut son précepteur, l'enleva et tenta de l'épouser. Le père de Ludwika fit échouer cette tentative, la fille d'un magnat de Pologne et un fils de la petite noblesse n'étant pas du même monde. Bartłomiej Szyndler, Tadeusz Kościuszko 1746 – 1817. Warszawa, Bellona 1991. ISBN 83-11-07728-2.
- ↑ https://en.wikipedia.org/wiki/Scipione_Piattoli
- ↑ [1]
- ↑ [2]
- ↑ [3]
- ↑ http://de.wikipedia.org/wiki/Gottfried_Ernst_Groddeck
- ↑ Rostworowski, Emmanuel, La Suisse et la Pologne au XVIIIe siècle, dans : Aleksandr Gieysztor et al., Echanges entre la Pologne et la Suisse: du XIVe au XIXe siècle. Choses-Hommes-Idées. Travaux d'histoire éthico-politique IV, Librairie Droz, Genève, 1964, p.199-200.
- ↑ Halina Juszczawska, La fortune de "La nouvelle Héloïse" de Jean-Jacques Rousseau dans la Pologne du XVIIIe siècle, Ossolineum, 1982, p.47-49.
- ↑ JURIJ SMIRNOW, Rencontre avec Wit Wojtowicz, directeur du musée-Château de łańcut, Kurier Galicyjski, 14-27 lutego 2012, nr 3 (151), p.4. (sur scribd.com)
- ↑ La princesse Czartoryska, belle-sœur de la princesse maréchale, fut une fidèle correspondante et bienfaitrice de Lavater (Il l'appelle « chérissime »). De même, la princesse Lubomirska, mère du prince Henryk, fit preuve d'esprit critique dans sa correspondance avec l'apôtre de la physiognomonie. Lire : Secrecka, Mieczyslawa : Correspondance inédite d'Isabelle Czartoryska avec J.C. Lavater, Acta Universitatis Wratislaviensis, n°117, Romanica Wratislaviensia, V, Wroclaw, 1970, p.73-147.
- ↑ Secrecka, Mieczyslawa, 1970 : op.cit. p.80-81.
- ↑ Secrecka, Mieczyslawa : Correspondance inédite d'Isabelle Czartoryska avec J.C. Lavater, Acta Universitatis Wratislaviensis, n°117, Romanica Wratislaviensia, V, Wroclaw, 1970, p.73-147, note 80.
- ↑ « Sur le génie Henri, qui me semble être fait pour être le premier ministre du roi Adam, vous lirez une fois quelques pages et le premier des hommes n'en sera pas jaloux. (...). » Dans Secrecka, Mieczyslawa, 1970, op.cit. lettre 28, p.126-127.
- ↑ p.202
« Bientôt la "princesse maréchale" Lubomirska se présente aussi à Zurich avec son neveu "Henry l'Ange". L'analyse du visage de ce garçon d'une beauté exceptionnelle ainsi que celle de son cousin Adam Czartoryski, ne pouvait pas manquer dans les "Handbibliotheken" de Lavater. "Sur le génie Henry, écrivait-il à la princesse Czartoryska, qui me semble être fait pour être le premier ministre du roi Adam, vous lirez une fois quelques pages et le premier des hommes n'en sera pas jaloux" (271) Quant à Adam Czartoryski, considéré par les monarchistes polonais, après les partages, comme "rex de facto", la prophétie de Lavater n'était pas loin d'être vraie.» - ↑ Note 259 : Le Sage à L'Huillier, Genève, janvier 1787, BG (Bibliothèque Publique et Universitaire de Genève), Ms. S.H. 289.
- ↑ Note 260 : I. Lubomirska à Ch. Bonnet, Genève, le 6-XI et 9-XII-1790. BG, Ms. Bonnet 41, pp. 90-93.
- ↑ Rosalie Rzewuska, Mémoires de la comtesse Rosalie Rzewuska, Rome, Typ. Cuggiani, 1939, I, p.27-28.
- ↑ In Lancut one can make a course of natural history only on the example of Henry Lubomirski. Sarcasme relevé par Urszula Szulakowska, Peter Martyn, Power and persuasion: sculpture in its rhetorical context - Page 122 Instytut Sztuki (Polska Akademia Nauk) - 2004
- ↑ Napoléone-Elisa Baciocchi (Lucques, 3 juin 1806 - Colpo, 3 février 1869), fille de grande duchesse de Toscane, Elisa Baciocchi (sœur aînée de l'empereur Napoléon). Titrée princesse de Piombino en 1808, sa mère vit en elle l'héritière de l'Empire jusqu'à la naissance du roi de Rome le 20 mars 1811.
- ↑ En témoigne l'anecdote d'Alzire (pièce de Voltaire) racontée par Louis-Antoine Fauvelet de Bourrienne :
http://www.archive.org/stream/mmoiresdemdebo03bour/mmoiresdemdebo03bour_djvu.txt
Lucien possédait une belle habitation près de Neuilly. Quelques jours avant la scène déplorable que je viens de raconter, il avait invité Bonaparte et tous les habitants de la Malmaison à un spectacle. On donna Alzire; Elisa représenta Alzire, et Lucien, Zamore.La chaleur des déclarations, l'énergique expression des gestes, la vérité trop nue des costumes, révoltèrent la plupart des assistans, et Napoléon plus qu'aucun autre. En sortant, il était indigné. " C'est une infamie, me dit-il avec beaucoup d'humeur ; je ne dois pas souffrir de pareilles indécences, je vais signifier à Lucien que je n'en veux plus. " Puis, entrant dans le salon, dès que son frère se fut déshabillé, il l'apostropha vertement, et lui signifia qu'il eût à s'abstenir, à l'avenir, de semblables représentations. Le soir, de retour à La Malmaison, il en parla encore avec le plus vif mécontentement : " Quoi ! disait-il, quand mon premier devoir est de rétablir les bonnes moeurs, il faut que mon frère, que ma soeur aillent se montrer presque nus sur des tréteaux ! C'est une indignité. " - ↑ Guilhem Scherf, dans Portraits publics, portraits privés, 1770-1830, Galeries nationales du Grand Palais, Paris, 4 octobre 2006-9 janvier 2007, the Royal academy of arts, Londres, 3 février-20 avril 2007, the Solomon R. Guggenheim museum, New York, 18 mai-10 septembre 2007 / [textes de Sébastien Allard, Amar Arrada, Malcolm Baker, et al.]. - Paris : Réunion des musées nationaux, DL 2006, ISBN 2-7118-5031-5.
- ↑ Carlo del Bravo, "Bartolini interpretato con Jean-Jacques", Artibus et historiae, An Art Anthology, n°27, (XIV), 1993, p.142. Cette hypothèse est reprise par Guilhem Scherf (2006) et par Alisa Luxenberg (1997)
- ↑
- Bravo, Carlo del, "Bartolini interpretato con Jean-Jacques", Artibus et historiae, An Art Anthology, n°27, (XIV), 1993, p.141-152.
- Luxenberg, Alisa, "Befitting the Bonapartes: Bartolini's portrait of Napoléone Baciocchi as a 'Naturalized 'mythical allusion", Cleveland Studies in the History of Art, The Cleveland Museum of Art, vol.2, 1997, p.16-31
- Mario Tinti, Lorenzo Bartolini, 2 vols (Rome, 1936), vol.I, p.57, cité par Alisa Luxenberg (1997), p.27, note 8, et par Guilhem Scherf (2007), p.147-149. - ↑ Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l'éducation, livre IV, Pléiade, p.497-498.
- ↑ le théâtre, amateur ou non, était une distraction à la mode ; la princesse maréchale fit construire des salles de théâtre dans plusieurs de ses palais, et posa la première pierre du théâtre national de Varsovie.
- ↑ http://www.authorama.com/seven-discourses-on-art-5.html
Delivered to the Students of the Royal Academy on the Distribution of the Prizes, December, 14, 1770, by the President
(...)
Having gone thus far in our investigation of the great style in painting; if we now should suppose that the artist has formed the true idea of beauty, which enables him to give his works a correct and perfect design; if we should suppose also that he has acquired a knowledge of the unadulterated habits of nature, which gives him simplicity; the rest of his talk is, perhaps, less than is generally imagined. Beauty and simplicity have so great a share in the composition of a great style, that he who has acquired them has little else to learn. It must not, indeed, be forgot that there is a nobleness of conception, which goes beyond anything in the mere exhibition, even of perfect form; there is an art of animating and dignifying the figures with intellectual grandeur, of impressing the appearance of philosophic wisdom or heroic virtue. This can only be acquired by him that enlarges the sphere of his understanding by a variety of knowledge, and warms his imagination with the best productions of ancient and modern poetry. - ↑ Majewska-Maszkowska, 1976, ill. 26, reprise de W. Dachowski, W.; Treter, M., Wystawa miniatur i sylwetek we Lwowie 1912, Lwow, 1912, tabl.I. Photo W. Wolny
- ↑ Mary Vidal: David among the Moderns : Art, science and the Lavoisiers, Journal of the History of Ideas, Vol. 56, No. 4, Oct., 1995. p.619 This philosophy would be consistent as well with David's own activities and his continous contact with politically engaged women ( Madame Chénier, Madame Lavoisier, Madame de Genlis, Madame Vigée-Lebrun, Maria Cosway, Madame de Bréhan, Madame Pastoret, la maréchale Lubomirska, the Bellegarde sisters, Madame Récamier, etc. )
- ↑ Collection privée. Il en existe une étude, datée de 1766 à la Courtauld Institute of Art Gallery, London, D.1952.RW.4351, reproduite dans :
Angela Rosenthal, Recollecting Kauffman, Rafael Valls Ltd, 2007, p.20, ill.11. - ↑ Bulletin international de l'académie des sciences de Cracovie. Classe de philologie. Classe d'histoire et de philosophie, 1907, imprimerie de l'université, 1908, p.112. En ligne : http://www.archive.org/stream/bulletininternat1907akad/bulletininternat1907akad_djvu.txt M. le comte Gr. Mycielski continue la lecture de son travail sur: „Les rapporta du la Pologne avec quelques peintres anglais, à la fin <lu XVIII-e er au commencement du XlX-e siècle". Il est ques- tion dans cette seconde partie du mémoire de M. le comte Mv- cielskj des relations qu'entretint la princesse Isabelle Lubomirska l'artiste célèbre Anne Cosway, femme de Richard. C'est par l'intermédiaire de Mme Vigée Lebrun que la grande dame polonaise connut Anne Cosway. Celle-ei fait en 1.782 — 83 le portrait à l'huile du prince Henry Lubomirski (ce tableau décore aujourd'hui un des plafonds du château de Lancut).
- ↑ Née Maria Luisa Caterina Cecilia Hadfield, elle avait épousé en 1781 le peintre miniaturiste anglais Richard Cosway
- ↑ La princesse maréchale est mentionnée à plusieurs reprises dans la correspondance entre Maria Cosway et Thomas Jefferson (1743-1826, président des États-Unis d'Amérique de 1801 à 1809.).
- ↑
La princesse maréchale connaissait Mesmer et était férue de magnétisme :
- J'ai pour mon compte un magnétiseur charmant, c'est madame Cosway, grand personnage en magnétisme comme en peinture. (Lettre de Stanislas Kostka Potocki à sa femme, 6 novembre 1787, p.60.)
- Jones, Roger; What's Who? A Dictionnary of Things Named after People and the People They Are Names After, p.161-162.
Quoted and translated from Polish by François Rosset and Dominique Triare, 'Jean Potocki', 2004, p.124. See also R. Darnton, La fin des Lumières: le mesmérisme et la Révolution, Paris, Matador, Troubadour Publishings 1984.- Mesmer recommanda pour cela à la princesse maréchale un certain mr La Motte, âgé d'environ 40 ans, bel homme, qui, ayant été chassé de plusieurs maisons pour coquin de premier ordre, porte plusieurs noms et les change selon les circonstances. Ce fripon, pour en imposer à la princesse, lui a fait croire qu'il a presque 70 ans. Avant qu'elle connut cet homme, on la taxoit d'une espèce d'incertitude ou plutôt de volubilité dans ses actions journalières, d'extrême prodigalité dans certaines occasions et d'une économie dans d'autres peu convenables à une dame de son rang et de sa fortune. Cependant, ses autres qualités auroient pu être de contre-poids, si le magnétisme n'était malheureusement survenu.
- On ne peut pas écrire le contraire : la princesse-maréchale était riche, très riche, elle savait s'entourer d'une assemblée brillante et elle sut donner à père une éducation solide et des habitudes de grand de ce monde, même s'il fallait parfois supporter ses foucades et une autorité inflexible. Au compte de ces bizarreries il y avait son attrait pour le magnétisme de Mesmer (10). Père raconte volontiers que, dans la voiture où il voyageait avec sa tante, il lui fallait souvent faire la chaîne magnétique en prenant la main de ses voisins. La princesse voulait faire repousser les cheveux par ce procédé !
- ↑ « Ta mère la loge et l'héberge, elle fait les honneurs de la maison et tout le monde l'en accomode car elle s'accomode de tout le monde » (lettre datée du 17 septembre 1787, du comte Stanisław Kostka Potocki, à sa femme Alexandra, fille de la princesse maréchale, citée par Majewska-Maszkowska, p.65, note 160.).
- ↑ Selon l'inventaire du palais de Lancut de 1802, cité par Majewska-Maszkowska, 1976, annexe 6, p.384.
- ↑ Majewska-Maszkowska, 1976, ill.29.
- ↑ Bibliothèque Jagellon, Cracovie, I.R. 2146, reproduite dans Majewska-Maszkowska, 1976, ill.177, commentaire p.270.
- ↑ Le général Paoli a signalé à Maria Cosway la description de Darwin dans une lettre datée du 7 octobre 1793. Cf. Williamson, George C. Richard Cosway, R.A. London, George Bell and sons, 1905, p.96. Il en existe une version en ligne :
http://www.archive.org/stream/richardcoswayra00willuoft/richardcoswayra00willuoft_djvu.txt
General Paoli to Mrs. Cosway.
" HONOURED SIGNORA GOSSIP,
" A Lady, clever as she is beautiful, who is here just now, has lent me the poems of Dr. Darwing. In them I have found a note upon your picture of little Lubomirski. My leisure permits me to copy it, and to send it to you with as many good wishes as you deserve. If you have not already got them (the poems), this poet-physician, of no mean talent, is worthy to be in your possession for the justice which he does you in a poem which is now read by almost everyone, for it more particularly treats of a subject with such figures, allegories, and also expression, as are capable of giving life even to the driest bones, and it will therefore always be read in spite of the scathing literary criticism of Dr. Mathius. (...) October 7, 1793. - ↑ Erasmus Darwin, The Botanic Garden A Poem in Two Parts. Part 1: The Economy of Vegetation, en ligne : http://www.gutenberg.org/ebooks/9612
Thus when the egg of Night. l. 413. There were two Cupids belonging to the ancient mythology, one much elder than the other. The elder cupid, or Eros, or divine Love, was the first that came out of the great egg of night, which floated in Chaos, and was broken by the horns of the celestial bull, that is, was hatched by the warmth of the spring. He was winged and armed, and by his arrows and torch pierced and vivified all things, producing life and joy. Bacon, Vol. V. p. 197. Quarto edit. Lond. 1778. "At this time, (says Aristophanes,) sable-winged night produced an egg, from whence sprung up like a blossom Eros, the lovely, the desirable, with his glossy golden wings." Avibus. Bryant's Mythology, Vol. II. p. 350. second edition. This interesting moment of this sublime allegory Mrs. Cosway has chosen for her very beautiful painting. She has represented Eros or divine Love with large wings having the strength of the eagle's wings, and the splendor of the peacocks, with his hair floating in the form of flame, and with a halo of light vapour round his head; which illuminates the painting; while he is in the act of springing forwards, and with his hands separating the elements.
Plus loin :
CONTENTS OF THE NOTES.
CANTO I.
Cupid rises from the egg of night. Mrs. Cosway's painting of this subject 413 - ↑ En 1912, le prince Charles de Ligne prêta cette miniature à l'
- Exposition de la miniature, Bruxelles, mars-juin 1912. Catalogue général. G. Van Oest & Cie, éditeurs, 16, place du musée, Bruxelles, 1912, p.111, n°665.
- ↑ Un exemplaire au British Museum de Londres, un exemplaire avant la lettre dans la collection Paul Mellon au musée de l'université de Yale.
- ↑ Lassère, Madeleine, 'La princesse de Ligne, un destin européen entre Pologne et Belgique (1815-1895)', L'Harmattan, 2012, p.18-19
- ↑ Percy Noble: Anne Seymour Damer. A Woman of Art and Fashion. 1748-1828, London, Kegan Paul, etc., 1908, p. En ligne : http://www02.us.archive.org/stream/anneseymourdamer00noblrich/anneseymourdamer00noblrich_djvu.txt
- ↑ Nicholas Penny, Catalogue of European Sculpture in the Ashmolean Museum 1540 to the Present Day, Oxford, 1992, III, p.32-33.
- ↑ Gravé par John Jones d'après un dessin de James Roberts, peintre du duc de Clarence et portant ce texte : from the original Bust of Henry Prince Lubomerski Chev. de Malte, executed in Marble by the Honble. Anne Damer", and "James Roberts del. Portrait Painter to his Royal Highness the Duke of Clarence / John Jones sculp. / Publish'd as the Act directs June 26, 1790, by James Roberts, Hogarth's Passage Oxford; and J. Jones, No,. 75, Great Portland Street, London
- ↑ * Nicholas Penny, op.cit.,
* Diane Bilbey with Marjorie Trusted, British Sculpture 1470 to 2000. A Concise Catalogue of the Collection at the Victoria and Albert Museum, V&A Publications, 2002, p.70-71. - ↑ Sotheby's -Dec 10, 2002 - London Lot number: 144
- ↑ La mère de Peniston Lamb (1770-1805), future vicomtesse Melbourne, était une amie proche d'Anne Seymour Damer.
- ↑ Pokora J. : A PORTRAIT CONCEIVED IN ACCORDANCE WITH THE PRINCIPLES OF REBUS? HENRYK LUBOMIRSKI AS THE GENIUS OF FAME, BY ELISABETH VIGÉE LEBRUN (1789), Biuletyn Historii Sztuki (Bulletin of Art History), Institute of Art, Polish Academy of Sciences in conjunction with the Art Historian's Society, ISSN 0006-3967, 2007, vol.69, 1-2, pp.37-56.
- ↑ Jakub Pokora, op.cit. 2007, résumé traduit par Peter Martyn, p. 54-55.
- ↑ Par exemple par Andreas Geiger en 1817 (un exemplaire au British Museum, Londres).
- ↑ Guilhem Scherf dans Portraits publics, portraits privés, 1770-1830, p. 38-39 et note 69.
- ↑ il rittrato, benchè estremamente armoniosio, non produce un bell'effetto perché è unito a un corpo di bellezza esemplare. Si puo dire che qui coesistano due linguaggie diversi e due verità l'una dall'altra differanziantesi (Francis Ley, Voyage en Italie du baron de Krüdener en 1786, Paris, Fischbacher, 1983, p.129, cité dans Canova e la Venere Vincitrice, Anna Coliva and Fernando Mazzocca Milano : Electa, 2007, ISBN 978-88-370-5589-9. p.177.)
- ↑ Lire Mario Guderzo dans Canova e la Venere Vincitrice, Anna Coliva and Fernando Mazzocca Milano : Electa, 2007, ISBN 978-88-370-5589-9. p.171.
- ↑ « dovendo cedere finalmente all'importuna insistenza della principessa polacca Lobromiski (...)». Livre de comptes d'Antonio Canova, cité par Mario Guderzo dans Canova e la Venere Vincitrice, Anna Coliva and Fernando Mazzocca Milano : Electa, 2007, ISBN 978-88-370-5589-9. p.171.
- ↑ CANOVA l'ideale classico tra scultura e pittura Forlì, Musei San Domenico piazza Guido da Montefeltro 25 gennaio 21 giugno 2009. Comitato scientifico presieduto da Antonio Paolucci Mostra a cura di Fernando Mazzocca, Sergej Androsov
- ↑ Italian American Magazine. Culture and current affairs. Rivista di attualita et cultura. Antonio Canova, la bellezza nel marmo. Article en ligne : http://www.nycit.it/antonio-canova-la-bellezza-nel-marmo
- ↑ Manikowska, 2002, n.XV.25, citée par Mario Guderzo dans Canova e la Venere Vincitrice, Anna Coliva and Fernando Mazzocca Milano : Electa, 2007, ISBN 978-88-370-5589-9. p.171/
- ↑ Correspondance entre Canova et le peintre Marcello Bacciarelli, (Mikocka Rachubowa 2003, pp.24-25, citée par Mario Guderzo dans Canova e la Venere Vincitrice, Anna Coliva and Fernando Mazzocca Milano : Electa, 2007, ISBN 978-88-370-5589-9. p.171.)
- ↑ Reproduit dans Majewska-Maszkowska, 1976, qui justifie : Gab. Ryc. BUW Inw. GR 232 — Zbiór Witke--Jeżewskiego 25. Fot. E. Kozłowska-Tomczyk. Un commentaire en anglais se trouve dans le résumé, p.608.
- ↑ 33 pouces de haut. Ce socle a disparu entre 1937 et 1964
- ↑ « L'amour dont il est ici question fut le portrait du jeune prince Henri Czartorinski, pour la princesse Lubomirski. La tête du jeune homme étoit digne de devenir celle du fils de Vénus. Canova en fit depuis lors une répétition pour lord Cawdor. », Quatremère de Quincy, Canova et ses ouvrages ou mémoires historiques sur la vie et les travaux de ce célèbre artiste, Adrien Le Clere et Cie, Paris, 1834, p.37.
- ↑ La galleria Orsi
- ↑ Retravailler cette référence : C. Orsi, 2007 - 55 pages p. 25 et 49 In his letter to Canova of 5 July 1789 Zulian wrote: "Aveva inteso parlare dell'Amore fatto per un ritratto del figlio della principessa Lubomirski, ma non supeva della replica, che a voluto il colonel Campbell. Avrei desiderato, ma non avrei saputo pregarla del gesso, che cosi (...)".
- ↑ * Sergio Benedetti: The La Touche Amorino: Canova and His Fashionable Irish Patrons, National Gallery of Ireland, nov. 1998, ISBN-10: 0903162067, ISBN-13: 978-0903162067
- Hugh Honour, Canova's Amorini for John Campbell and John David La Touche, in : La scultura, studi in onore di Andrew S. Ciechanowiecki, Torino, 1994 (Antologia di belle arti, N.S.; 48-51), 129, 139.
- ↑ Alan Murdoch in Dublin, Lost Canova's return to glory, Monday 09 November 1998. En ligne : http://www.independent.co.uk/news/lost-canovas-return-to-glory-1183761.html
- ↑ S. Benedetti, The La Touche Amorino, Dublin, 1998, pp.18-25, no. 1.
- ↑ Hugh Douglas Hamilton assista au déballage de l'Amorino à la résidence des La Touche à Dublin, Harcourt Street, le 14 août 1792. Lire F. Cullen, ‘The Oil Paintings of Hugh Douglas Hamilton’, Walpole Society, vol. L, 1984, p. 169-170
- ↑ Il fit plusieurs portraits de membres de la famille La Touche. Lire S. Benedetti, The La Touche Amorino, Dublin, 1998, p.8 and W. G. Strickland, A Dictionary of Irish Artists, Dublin and London, 1913, vol. I, p. 441
- ↑ The extent of Hamilton’s involvement with the La Touche family is evident by the large number of portraits he painted of family members (see S. Benedetti, The La Touche Amorino, Dublin, 1998, p.8 and W. G. Strickland, A Dictionary of Irish Artists, Dublin and London, 1913, vol. I, p. 441). In fact, Hamilton had been well known to the La Touches since the mid-1760s: he is known to have painted three portraits of John David in oil (a full length portrait is in the collection of the Bank of Ireland); three pastel portraits (one of which is in the National Gallery of Ireland). From 1787 to 1793 La Touche returned to Italy and it was whilst he was in Rome that he sat to Hamilton. In 1789 he commissioned from Canova the Amorino (see S. Benedetti, The La Touche Amorino, Dublin, 1998, pp.18-25, no. 1.) which was finished in 1793. There can be little doubt that it was Hamilton who introduced La Touche to Canova. The relationship between the two men continued after their respective return to Ireland. Hamilton stayed for several days in August and September 1792 at La Touche’s house, Bellevue, in County Wicklow (see F. Cullen, ‘The Oil Paintings of Hugh Douglas Hamilton’, Walpole Society, vol. L, 1984, p. 170). On 14 August 1792 he was present at the unpacking of Canova’s Amorino at the La Touche home in Harcourt Street, Dublin (Ibid. pp. 169-70). A delay in payment to Canova provoked Hamilton in 1794 to describe John David La Touche as the most indecisive and distracted man of this world (Ibid. p. 170). Nevertheless, two years later they were still enjoying each other’s company as attested to by John David’s record in his diary on 21 May 1796, ‘I dined at Mr. Hamilton’s saw his pictures most exquisite… Miss H aimable (sic)’. Three days later he went again to see Hamilton’s paintings (see N. Figgis and B. Rooney, Irish Paintings in the National Gallery of Ireland, vol. 1, National Gallery of Ireland 2001, p. 186, n.106; information supplied by Anne Crookshank and the Knight of Glin; Dublin, NLI, Pos 6016, Diary of John David La Touche 15 July 1794-29 August 1796).
- ↑ Lire la notice de Hugh Honour pour la galerie Lane Fine art (lu en 2013): http://www.lanefineart.com/index.php/component/virtuemart/shop.product_details/8/flypage.tpl/178.html
- ↑ Opere di scultura e di plastica di Antonio Canova descritte da Isabella Albrizzi nata Teotochi, Pisa, presso Niccolo Capurro,co caratteri di F. Didot, 1823, T.III, pl.92, n° XCII, pp.50-53. Il en existe une traduction anglaise de 1828 : The Works of Antonio Canova in Sculpture and Modelling , Engraved in Outline by Henry Moses; With Descriptions from the Italian of the Countess Albrizzi, and a Biographical Memoir by Count Cigognara, vol.III, London, Printed for Septimus Prowett, 1828, dont suivent les textes italien et anglais. Le traducteur a 'moralisé' cette description au vocabulaire passionnel :
E qual v'ebbe mai pittore, o scultore, o poeta, che fosse d'animo alquanto soave e gentile, il quale non dipingesse, o scolpisse, o cantasse Amore; quel pargoletto Nume, di cui con gran senno fu detto, che ciascheduno, se non gli ha già tribulato, o non gli trubuta, sarà per tribulargli omaggio ? In questa figurina, che si bene arieggia il vezzoso figlio di Venere, non sai, se tu debba più ammirare il disegno, le forme, e la purità dell'attitudine, o la grazia, e quella squisita mollezza di tocco, ch'è pregio si grande, e si mirabile della Scultura. Sembra particolaramente che nelle labbra alquanto tumidette, e con amabile soavità dilatate verso le estemità, colpo non desse il gentile Scultore, che non partisse dirittamente dall'animo appassionato. Nel mirarti, ed admirarti, o vezzoso fanciullo, che con si bella leggiadria te ne stai, bellissimo di volto, e di membra, io sento correre con rapido movimento spinta dal cuore la mano a careggiare quel tuo vago, e dilicatissimo visetto, modellato dalle Grazie. E quanta venustà non danno al tuo volto medesimo, e quanta non ne ricevono i capelli, che da un semplice strofio sostenuti, e in una grande quantità di piccole regolari masse distinti, lievemente ondeggianti, contornano la giovinetta tua fronte, cadono sopra il tuo collo, e si stendono fino alla punta degli omeri ! Questo amabilissimo compagno delle Grazie ha l'ali al tergo, e leggermente s'appoggia con la sinistra mano sopra un grande arco. La faretra si vede appesa a quel tronco medesimo, che serve di appoggio all sinistra coscia, e fa sostegno a tutta l'agile personcina. Il piede diritto posa tutto in terra : del sinistro, non già per indizio di moto, mar per semplice vezzo di mossa, la punta sola. La sua picciola testa è volta un cotal poco a sinistra, e il destro braccio cade disteso sopra l'anca, mentre le dita della mano stanno con grazia infantile ripiega sopra sè stesso. Bellissimo è il corpicciuolo, e un'acerba fanciulezza traspare dalle ben composte sua membra. L'appogiarsi, ch'ei fa con una mano sopra il grand'arco, il braccio, che tiene abbandonato sull'anca, la faretra, che pende dal tronco vicino, quasi inutile arnese, quel piede, che posa fermo in terra, e sopra tutto la lieta, e serena aria del volto, in cui ( meraviglia a dirsi d'Amore ! ) ombra di desiderio non ispunta; tutto sembra avvertirci del sentimento, che l'Autore ha voluto esprimere. Egli ha voluto rappresentarci Amore in quel breve, ma fortunato istante di compiacenza, e di soddisfazione, in cui pago, e contento dell'ultimo dardo, che ha scoccato, non pensa più nè a saettar, nè a volare. Ah ! l'espresse forse quale il bramava con caldo secreto voto l'appassiono Scultore.
Poet, sculptor, or painter, has rarely been found insensible to the fascinations of this young deity, or neglectful in doing homage to him by his peculiar art. In this image of the charming son of Venus, the beauty and purity of design, and that exquisite delicacy of touch which is the highest effort of sculpture, and produces its most enchanting effect, are equally to be admired; his gentle form and limbs possess that early and unformed beauty which is proper to his age; his luxuriant locks are divided into short curls, and fall down behind to the point of his shoulders, giving a soft lustre to his beautiful countenance; and in forming the lips, which are somewhat full and dilated at the extremities, with an expression of great sweetness, the sculptor's hand seems to have been guided by the most empassioned feelings; he is standing in an easy and graceful attitude beside the trunk of a tree, on which he has hung his quiver; in his left hand he holds his irresistible bow, and the other, falling down on his side, rests on his hip, with a charming expression of youthful grace; his calm and reposing posture, his bow unstrung, and quiver laid aside, and above all, the gentle and serene expression of his features, in which no threatened mischief lies, all indicate that the sculptor would here express that tranquil and delightful state when love, viewing with complacency the effect of his last shaft, permits to his votary a delightful interval of constancy and repose. - ↑ Son portrait (1792) par Elisabeth Vigée-Lebrun est conservé au Toledo Museum of Art, Ohio.
- ↑ Sergej Androsov, dans Canova e la Venere Vincitrice, Anna Coliva and Fernando Mazzocca Milano : Electa, 2007, ISBN 978-88-370-5589-9. p.177.