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*{{Petites capitales|Huet}}, Gérard. ''Héritage du sanskrit : dictionnaire sanskrit-français''. – 1994-2006.
*{{Petites capitales|Huet}}, Gérard. ''Héritage du sanskrit : dictionnaire sanskrit-français''. – 1994-2006.
*{{Petites capitales|Peyssonneaux}}, Émile. ''Dictionnaire grec-français : rédigé spécialement à l’usage des classes, d’après les travaux et les textes les plus récents''. – 25{{Exp|e}} éd. rev. et corr. – Paris : Librairie Classique Eugène Belin, 1938.
*{{Petites capitales|Peyssonneaux}}, Émile. ''Dictionnaire grec-français : rédigé spécialement à l’usage des classes, d’après les travaux et les textes les plus récents''. – 25{{Exp|e}} éd. rev. et corr. – Paris : Librairie Classique Eugène Belin, 1938.
Courouve, Claude. Vocabulaire de l'homosexualité masculine.-Paris: Payot, 1985
Feray, Jean Claude.- Grecques les moeurs du hanneton : histoire du mot pédérastie et ses dérivés en langue française.- Paris : Quintes-feuilles, 2004


===Articles et références externes===
===Articles et références externes===

Version du 12 février 2014 à 22:15

Plusieurs définitions du mot pédéraste sont possibles, afin de rendre compte des différentes significations de ce mot et de leurs nuances.

Définitions

Substantif masculin. Prononciation : [pe.de.ʁast]

Pédéraste, 1

Homme qui éprouve une attirance érotique pour les jeunes garçons, pubères ou impubères.
  • J’appelle pédéraste celui qui, comme le mot l’indique, s’éprend de jeunes garçons. — (André Gide, Corydon, 1911)
  • On distingue, chez les pédérastes, deux catégories bien tranchées : ceux qui sont attirés par les enfants encore impubères ou au seuil de la puberté, les “pédophiles” ; et ceux qui recherchent des garçons en cours de puberté ou des adolescents, les “éphébophiles” comme certains les nomment, disons les véritables pédérastes. — (Félix Buffière, Éros adolescent, 1980, p. 11)

Pédéraste, 2

Homme qui éprouve une attirance érotique pour les garçons adolescents ou préadolescents.
  • Faut-il rappeler qu’Auguste, Jules César, Horace, Virgile, Antoine, Brutus, Cicéron, Tibère, Hadrien, Sylla, Trajan, Pompée, Catulle, Tibulle, Martial, Properce, Apulée, Agrippa, Mécène, Galba, Sénèque, ont été accusés d’être aussi pédérastes ? Ce sont des grands hommes, et ils ont maîtresses, épouses et enfants. Ils sont aussi pédérastes, parce qu’ils ne conçoivent pas, et que personne ne conçoit autour d’eux, qu’il soit contraire à la raison de l’être. — (Henry de Montherlant, Carnets : années 1930 à 1944)

Pédéraste, 3

Homme engagé dans une relation éducative à forte composante érotique avec un garçon adolescent ou préadolescent.
Cette définition correspond au concept grec antique de paiderastês.
  • Les vrais pédérastes, eux, sont attirés par des adolescents dont la fourchette d'âge va de 12 à 18 ou 20 ans ; elle était la même dans la Grèce antique. — (Félix Buffière, Éros adolescent, 1980, p. 13)

Pédéraste, 4

(Par extension abusive, obsolète) Homosexuel masculin.
  • On cause pédérastie, et Huysmans dit que les pédérastes ne se reconnaissent pas tant à l’invite de l’œil, à la tendance aux attouchements caressants, qu’à un certain aigu chantant et féminisé dans la voix. — (Goncourt, Journal, 1889, p. 1090).
  • La répugnance apeurée d’un honnête homme en butte aux avances d’un pédéraste. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, p. 62).

Comparaison et usage des différentes significations

Les sens 2 et 3, qui sont historiques, sont les plus généralement adoptés aujourd’hui (à noter que la préadolescence est une période d’environ deux ans avant la puberté).
Le sens 1 englobe également les pédophiles homosexuels masculins (comme à l’époque où le terme pédophile était peu usité).
Le sens 4 est à éviter. Il a quasiment disparu, sauf dans l’abréviation populaire pédé et ses dérivés pédale, pédoque, pédoquerie.

L’orthographe paidéraste (ainsi que paidérastie et paidérastique) a été proposée par Jean-Claude Féray pour les sens 1, 2 et 3, afin de rejeter les acceptions erronées ou vieillies.[1]

On notera qu’en français, pédéraste est généralement substantif. Il est donc préférable d’éviter de parler, par exemple, d’une relation pédéraste (la forme plus correcte étant relation pédérastique).

Dérivés

Le substantif pédéraste a pour dérivés pédérastie et pédérastique.
On trouve également les dérivés populaires pédé, pédale, pédoque.

Pédé

Substantif masculin.

(Vulgaire) Homosexuel, pédéraste.
  • Les pédés de Saint-Germain-des-Prés, comme les maquereaux de Montmartre. — (Roger Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 39).
  • Ils ont le mors aux dents ces pédés, ce soir ! — (Jeanne Cordelier, La dérobade, 1976, p. 32)

Pédale

Substantif féminin.

(Vulgaire) Homosexuel, pédéraste.

Pédoque

Substantif masculin.

(Vulgaire) Homosexuel, pédéraste.
  • Et où on les trouve habituellement, ces pédoques ? — (Albert Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 151).

Étymologie

Pédéraste est la transcription du substantif grec ancien παιδεραστής paiderastēs « amant de garçons », composé :

  • du substantif παῖς pais « enfant, garçon », dont le génitif παιδός paidos signifie « d’enfant », et par extension « de garçon » ; cette forme a donné en français le préfixe péd— (voir des mots comme pédagogue, pédiatre, pédophile)
  • et du substantif ἐραστής erastēs « amant », dérivé du verbe ἔραμαι eramai « j’aime, je suis épris de » (de la famille du verbe ἐράω eraō « je chéris, j’aime ardemment », dont est dérivé par ailleurs le substantif ἔρως erōs « désir », qui a donné son nom à Ἔρως Erōs « Éros, l’Amour »).

Précisions sur l’origine indo-européenne

Le substantif grec ancien παῖς pais « enfant », provient d’une forme primitive non attestée *pawis (génitif *pawid-), elle-même dérivée du radical indo-européen *pau- « peu, petit », d’où « enfant, petit d’un animal ». On retrouve ce radical originel dans le sanskrit पुत्र putra « fils, enfant, petit d’animal »,[2] et dans le latin puer « enfant », pusus, putus « garçon » et pullus « petit d’un animal ». Il est également à l’origine de l’anglais foal « poulain », du français poulain et poulet, ainsi que du breton paotr « garçon ».[3]

Histoire du mot

La première apparition en français du mot pédéraste a lieu en 1584 (quatre ans après le mot pédérastie) dans Les bigarrures du Seigneur des Accords, de l’érudit Étienne Tabourot des Accords.

Voir aussi

Bibliographie

  • The American heritage dictionary of the English language. – 4th ed. – Boston : Houghton Mifflin, 2000.
  • Grandsaignes d’Hauterive, R. Dictionnaire des racines des langues européennes (grec, latin, ancien français, français, espagnol, italien, anglais, allemand). – Paris : Librairie Larousse, 1949.
  • Huet, Gérard. Héritage du sanskrit : dictionnaire sanskrit-français. – 1994-2006.
  • Peyssonneaux, Émile. Dictionnaire grec-français : rédigé spécialement à l’usage des classes, d’après les travaux et les textes les plus récents. – 25e éd. rev. et corr. – Paris : Librairie Classique Eugène Belin, 1938.

Courouve, Claude. Vocabulaire de l'homosexualité masculine.-Paris: Payot, 1985 Feray, Jean Claude.- Grecques les moeurs du hanneton : histoire du mot pédérastie et ses dérivés en langue française.- Paris : Quintes-feuilles, 2004

Articles et références externes

Cet article utilise en partie les données des pages suivantes :

Articles connexes

Notions dérivées et connexes

Autres articles connexes

Références et notes

  1. Jean-Claude Féray, Grecques, les mœurs du hanneton ?, Paris, Quintes-Feuilles, 2004, p. 59-60.
  2. Gérard Huet, Héritage du sanskrit : dictionnaire sanskrit-français, 1994-2006.
  3. R. Grandsaignes d’Hauterive, Dictionnaire des racines des langues européennes (grec, latin, ancien français, français, espagnol, italien, anglais, allemand), Paris, Librairie Larousse, 1949.