« Séraphin, c’est la fin ! (citations) » : différence entre les versions
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{{Extrait|id=6443684|Hier, lorsqu’on parlait de philopédie, on songeait à Straton de Sardes, à Théocrite, à Catulle ; aux anges de Véronèse ; au mariage du duc de Lauzun ; aux écolières de Casanova ; aux nymphettes d’Ingres ; au Svidrigailov de Dostoïevski dans ''Crime et Châtiment'' ; aux photographies du baron von Gloeden ; à ''Jeunes filles en uniforme'' de Léontine Sagan ; au ''Blé en herbe'' de Colette (et d’Autant-Lara) ; au ''Tour d’écrou'' d’Henry James (et de Benjamin Britten) ; à ''Mort à Venise'' de Thomas Mann (et de Luchino Visconti) ; à ''Lolita'' de Nabokov ; aux toiles de Balthus. Nous étions dans un monde civilisé. | {{Extrait|id=6443684|Hier, lorsqu’on parlait de philopédie, on songeait à Straton de Sardes, à Théocrite, à Catulle ; aux anges de Véronèse ; au mariage du duc de Lauzun ; aux écolières de Casanova ; aux nymphettes d’Ingres ; au Svidrigailov de Dostoïevski dans ''Crime et Châtiment'' ; aux photographies du baron von Gloeden ; à ''Jeunes filles en uniforme'' de Léontine Sagan ; au ''Blé en herbe'' de Colette (et d’Autant-Lara) ; au ''Tour d’écrou'' d’Henry James (et de Benjamin Britten) ; à ''Mort à Venise'' de Thomas Mann (et de Luchino Visconti) ; à ''Lolita'' de Nabokov ; aux toiles de Balthus. Nous étions dans un monde civilisé.<ref name="Mamma, li Turchi">Un passage très proche de celui-ci avait déjà paru dans le roman ''[[Mamma, li Turchi ! (Gabriel Matzneff)|Mamma, li Turchi !]]'', Paris, La Table Ronde, 2000, p. 116.</ref> | ||
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{{Extrait|id=8080853|À présent, le terme « pédophile » est devenu un synonyme de violeur d’enfant, un synonyme d’assassin. Et l’homme (ou la femme) qui vit un grand amour avec une fille (ou un garçon) de quatorze, quinze ans, est mis(e) par l’opinion publique dans le même sac d’abjection que la brute qui viole un enfant sans défense. | {{Extrait|id=8080853|À présent, le terme « pédophile » est devenu un synonyme de violeur d’enfant, un synonyme d’assassin. Et l’homme (ou la femme) qui vit un grand amour avec une fille (ou un garçon) de quatorze, quinze ans, est mis(e) par l’opinion publique dans le même sac d’abjection que la brute qui viole un enfant sans défense.<ref name="Mamma, li Turchi" /> | ||
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{{Extrait|id=9654489|Pour que vous soyez entendu, vous devez parler la même langue que ceux qui vous écoutent ou qui vous lisent. Or, quelle langue commune avez-vous avec une société qui, lorsque vous lui parlez des amours de Byron, vous rétorque les crimes de Dutroux ? À un tel degré de bêtise et de mauvaise foi, la seule attitude raisonnable est le silence. | {{Extrait|id=9654489|Pour que vous soyez entendu, vous devez parler la même langue que ceux qui vous écoutent ou qui vous lisent. Or, quelle langue commune avez-vous avec une société qui, lorsque vous lui parlez des amours de Byron, vous rétorque les crimes de Dutroux ? À un tel degré de bêtise et de mauvaise foi, la seule attitude raisonnable est le silence.<ref name="Mamma, li Turchi" /> | ||
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Version du 16 mai 2014 à 19:07
On trouvera ci-dessous des citations de Gabriel Matzneff tirées de son recueil Séraphin, c’est la fin !, paru en 2013.
Cet ouvrage se compose de soixante textes écrits entre 1964 et 2012.
Citations
Un message philocalique (1981)
L’amour et la beauté sont les noms humains de Dieu, notre unique réponse au désespoir et à la mort, notre décisive victoire sur l’enfer.
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « Un message philocalique » (3 janvier 1981), p. 62 (voir la fiche de référence)
À propos du viol (2007)
Le mot de pédophilie, qui se veut infamant, est piégé, infecté par ceux qui l’utilisent sans savoir ce dont ils parlent, puisque dans leur bouche il recouvre une tranche d’âge qui va du berceau au baccalauréat.
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « À propos du viol » (13 décembre 2007), p. 92 (voir la fiche de référence)
Hier, lorsqu’on parlait de philopédie, on songeait à Straton de Sardes, à Théocrite, à Catulle ; aux anges de Véronèse ; au mariage du duc de Lauzun ; aux écolières de Casanova ; aux nymphettes d’Ingres ; au Svidrigailov de Dostoïevski dans Crime et Châtiment ; aux photographies du baron von Gloeden ; à Jeunes filles en uniforme de Léontine Sagan ; au Blé en herbe de Colette (et d’Autant-Lara) ; au Tour d’écrou d’Henry James (et de Benjamin Britten) ; à Mort à Venise de Thomas Mann (et de Luchino Visconti) ; à Lolita de Nabokov ; aux toiles de Balthus. Nous étions dans un monde civilisé.[1]
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « À propos du viol » (13 décembre 2007), p. 93 (voir la fiche de référence)
À présent, le terme « pédophile » est devenu un synonyme de violeur d’enfant, un synonyme d’assassin. Et l’homme (ou la femme) qui vit un grand amour avec une fille (ou un garçon) de quatorze, quinze ans, est mis(e) par l’opinion publique dans le même sac d’abjection que la brute qui viole un enfant sans défense.[1]
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « À propos du viol » (13 décembre 2007), p. 93 (voir la fiche de référence)
Pour que vous soyez entendu, vous devez parler la même langue que ceux qui vous écoutent ou qui vous lisent. Or, quelle langue commune avez-vous avec une société qui, lorsque vous lui parlez des amours de Byron, vous rétorque les crimes de Dutroux ? À un tel degré de bêtise et de mauvaise foi, la seule attitude raisonnable est le silence.[1]
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « À propos du viol » (13 décembre 2007), p. 93-94 (voir la fiche de référence)
Quatorze ans, c’est l’âge que j’avais moi-même, lorsque je fus dragué, séduit, initié aux plaisirs de l’amour, dévirginisé, « violé » dirait le code pénal, par la sœur aînée d’un de mes camarades. Elle était beaucoup plus âgée que moi, très jolie, très sensuelle, très douce. Je garde de cette première expérience un souvenir tendre, enchanteur.
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « À propos du viol » (13 décembre 2007), p. 94 (voir la fiche de référence)
Georges Lapassade (2009)
Tu es un homme original, une âme sensible, un tempérament singulier. Les êtres comme toi sont toujours en porte-à-faux dans la société. Moi, je m’y sens en porte-à-faux depuis l’âge de huit ans. Cela ne m’empêche pas de vivre, et d’être heureux. Qu’as-tu besoin de l’approbation des autres ?
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « Georges Lapassade » (2009), p. 134 (voir la fiche de référence)
Casanova ou la victoire sur la mort (2010)
Ce n’est qu’avec la prise du pouvoir par la bourgeoisie d’argent, au dix-neuvième siècle, qu’on va commencer, du moins en Occident, à élever un mur de protection moralisatrice, puritaine, autour des adolescents de l’un et l’autre sexe, pour aboutir de nos jours au nouvel ordre mondial des psychiatres de gauche et des quakeresses de droite, au « sexuellement correct », qui, importé d’Outre-Atlantique, s’est dorénavant impatronisé sur la planète.
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « Casanova ou la victoire sur la mort » (10 juillet 2010), p. 167 (voir la fiche de référence)
On entend, on lit de telles sottises sur la philopédie (je préfère, mes lecteurs le savent, « philopédie » à « pédophilie », qui a un je-ne-sais-quoi de pharmaceutique qui me rebute), et le récent scandale des prêtres catholiques tripoteurs d’enfants de chœur a été le prétexte à tant de vertueuses indignations, que, par crainte de se faire insulter, les gens d’esprit hésitent désormais à s’exprimer sur ce thème.
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « Casanova ou la victoire sur la mort » (10 juillet 2010), p. 168 (voir la fiche de référence)
René Schérer, éveilleur (2011)
Un jour le vent tournera, les gens seront las de se voir dicter par l’État, la Justice et la police ce qu’ils doivent penser, écrire, fumer, manger, aimer (et surtout ce qu’ils ne doivent pas penser, écrire, fumer, manger, aimer), ils se dresseront contre ce fascisme de la santé et de la vertu qui nous surplombe, prétend régenter nos vies […].
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « René Schérer, éveilleur » (2011), p. 197 (voir la fiche de référence)
Voilà déjà longtemps que La Charte des enfants publiée en 1977 par notre ami Bertrand Boulin a été détournée de son sens et « récupérée » (comme on dit) par les pires ennemis du droit des enfants et des adolescents. Sous prétexte de les protéger, la société adulte trace autour d’eux un véritable cordon sanitaire, un nouveau mur de Berlin. « Non seulement les enfants ont des droits, écrit Schérer, mais ils étouffent sous eux. » Aujourd’hui, nos adolescents sont mis en cage par une législation à prétentions pédagogiques dont le plus clair effet est de les empêcher de disposer d’eux-mêmes, de leur cœur, de leur corps, de leurs caresses et de leurs baisers, leur interdit de circuler librement, de se lier d’amitié ou d’amour avec des adultes autres que ceux désignés par l’institution.
Jadis, on expliquait à l’enfant, à l’Émile de Rousseau, que la masturbation rendait fou ; à présent, on lui apprend à se méfier des vilains messieurs, et à les dénoncer à la police.
Jadis, on expliquait à l’enfant, à l’Émile de Rousseau, que la masturbation rendait fou ; à présent, on lui apprend à se méfier des vilains messieurs, et à les dénoncer à la police.
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « René Schérer, éveilleur » (2011), p. 198 (voir la fiche de référence)
Mon automne 2010 (2010)
Vive la vie, vive l’amour, et merde au puritanisme petit-bourgeois, merde à ceux que le grand Frédéric Lemaître, incarné par Pierre Brasseur, appelle, dans Les Enfants du Paradis, « un brouillard d’hommes » !
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « Mon automne 2010 » (16 novembre 2010), p. 203 (voir la fiche de référence)
De la censure (2012)
Quand on voit aujourd’hui l’ordre moral prôné par les ligues chrétiennes d’Outre-Atlantique d’un côté, les fanatiques barbus mahométans de l’autre, étendre son ombre sur l’entière planète, on a l’impression, si l’on s’est battu pour la liberté, d’avoir labouré la mer, écrit et agi en vain. Ce n’est, Dieu merci, pas entièrement vrai.
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « De la censure » (9 janvier 2012), p. 222 (voir la fiche de référence)
On assiste chez nous, et dans le monde entier, au triomphe de l’hystérie puritaine. Celle-ci, je vous l’ai dit, nous vient tout droit des ligues pharisaïques, des cercles néoconservateurs d’Outre-Atlantique, mais en France la droite n’est pas la seule à entonner ce refrain ; la gauche fait chorus et c’est la société dans son ensemble qui le chante à gorge déployée. Dans la surenchère moralisatrice les tartufes culs-bénits et les tartufes bouffeurs de curés rivalisent d’un zèle flicard.
- Gabriel Matzneff, Séraphin, c’est la fin !, Paris, Éd. de La Table Ronde, 2013, « De la censure » (9 janvier 2012), p. 222-223 (voir la fiche de référence)
Voir aussi
Bibliographie
Édition utilisée
- Séraphin, c’est la fin ! / Gabriel Matzneff. – Paris : Éd. de La Table Ronde, 2013 (Clamecy : Nouv. Impr. Laballery, février 2013). – 272 p. ; 21 × 14 cm. (fr)Recueil de textes écrits de 1964 à 2012. – ISBN 978-2-7103-7006-2 (broché)
Articles connexes
- ↑ 1,0 1,1 et 1,2 Un passage très proche de celui-ci avait déjà paru dans le roman Mamma, li Turchi !, Paris, La Table Ronde, 2000, p. 116.