« Giovanni Maria Lanfranco » : différence entre les versions
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Dernière version du 20 juillet 2014 à 15:30
Giovanni Maria Lanfranco (Terenzio, vers 1490 – Parme, fin novembre 1545) est un théoricien de la musique.
Il étudia avec l’organiste Lodovico da Milano et peut-être avec Nicolaus Burtius. Il a probablement pris les ordres mineurs avant 1528, lorsqu’il devint maestro di capella de la cathédrale de Brescia. C’est là qu’il publia ses Scintille di musica et Rimario. Un autre traité, Musica terentiana, n’a pas survécu. Il devint maître de chapelle à Vérone vers 1536, et le resta jusqu’en 1538, année où il entra dans un monastère d’Augustins près de Bergame, sans doute suite à une affaire avec un petit chanteur. En 1540, il devint maître de chapelle à Santa Maria della Steccata, à Parme, où il mourut et fut enterré.[1]
Lettre de Pietro Aaron
Pietro Aaron, né à Florence vers 1480, mort probablement à Bergame vers 1550, fut compositeur et théoricien de la musique. Il insère l’anecdote suivante dans une lettre à Gregorio Corbelli, et lui demande d’en parler à des tiers, ce qui aura contribué à la propagation de la rumeur.
Le texte original d’Aaron parle de putto, que les éditeurs britanniques traduisent par boy.[2] D’autres commentateurs, sans préciser s’ils utilisent une source autre qu’Aaron, en font un choirboy, traduction incorrecte mais possible.[3] En italien, le sens général de putto est « enfant » (tout comme bambino, et à la différence de ragazzo qui veut dire « garçon »).
À certaines époques, en outre, ce mot a été employé plus spécifiquement pour désigner un jeune castrat[4] : c’était un raccourci pour putto castrato, ou encore putto soprano. Est-ce que cela pourrait être le cas ici ? Les premières mentions connues de soprano maschio[5] (« soprano masculin ») et de cantoretti[6] — termes qui désignaient probablement des castrats — datent de 1553-1555 ; et l’on sait qu’il y en avait déjà dans le chœur de la chapelle Sixtine en 1558. La lettre de Pietro Aaron date d’une quinzaine d’années plus tôt : l’hypothèse que ce putto soit un jeune castrat est donc plausible, mais non assurée.
D’autre part guasto, traduit ici par le verbe to violate, signifie plutôt « gâter, pourrir ». Cette traduction pourrait être une preuve supplémentaire de l’inconfort des traducteurs et commentateurs dès qu’il s’agit de pratiques pédérastiques.
105 (J52). Fo. 172r-v Pietro Aaron to Gregorio Corbelli, 26 December 1538 (autograph)
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Notes et références
- ↑ Librement adapté d’une partie de la notice de The New Grove Dictionary of Music and Musicians, edited by Stanley Sadie, London, MacMillan Publishers Ltd, 1980, T. 10, p. 441. L’auteur de cette notice ne mentionne pas la source de cette hypothétique histoire d’enfant de chœur.
- ↑ Bonnie J. Blackburn, Edward E. Lowinsky, Clement A. Miller, A correspondance of Renaissance musicians, Oxford, Clarendon Press, 1991, ISBN 0193151537, p. 956.
- ↑ Par exemple, le Grove Dictionary cité précédemment donne pour cause de la fuite de Lanfranco « an indiscretion with a choirboy ».
- ↑ Voir par exemple Jean-Luc Hennig, Dassoucy & les garçons, Paris, Fayard, 2011, p. 395 :
« […] un de ces jeunes castrats (qu’on appelait des putti) venus chanter dans les opéras de Mazarin »
Bien sûr, on est là un siècle plus tard ; mais le mot était manifestement employé dans ce sens depuis assez longtemps. - ↑ Luigi Dentice, Due dialoghi della musica, Rome, 1553.
- ↑ Lettre du cardinal Ippolito II d’Este à Guglielmo Gonzaga, duc de Mantoue, le 9 novembre 1555.
- ↑ Blackburn et al., 1991, p. 955.
- ↑ Blackburn et al., 1991, p. 996.