« Andrérastie » : différence entre les versions
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Version du 9 octobre 2019 à 15:45
L’andrérastie est l’attirance érotique qu’éprouvent des garçons à l’égard d’hommes adultes.
Un garçon attiré par les hommes est un andréraste. Cela n’implique pas du tout qu’il soit homosexuel.
Définition
Symétriquement à la pédérastie, qui est l’attirance érotique qu’éprouvent les hommes pour les garçons, l’andrérastie est l’attirance érotique qu’éprouvent les garçons pour les hommes.
Un couple homme-garçon comprend donc habituellement un pédéraste et un andréraste.
Pour plus de précisions sur l’étymologie, l’histoire et la signification de ces deux termes, on peut se reporter à l’article détaillé sur la définition de l’andrérastie.
Un processus psychologique lié à l’adolescence
L’andrérastie est très répandue chez les garçons préadolescents et adolescents, alors même qu’ils ressentent aussi une attirance certaine pour les filles de leur âge ou pour les femmes adultes — voire même pour des garçons plus jeunes ou du même âge. L’adolescence est en effet l’époque de la découverte de l’amour et de la sexualité, en partie grâce aux expériences multiples que beaucoup s’autorisent.
L’intérêt particulier que les garçons portent aux hommes adultes est conforté par leur désir d’être guidés dans différents domaines. Ils choisissent pour cela une personne qui à la fois leur ressemble — étant du même sexe — et qui présente pourtant des différences notables — d’âge, d’expérience, de physique. L’homme est ainsi pour le garçon un modèle librement choisi, contrairement aux membres de sa famille et aux professeurs, qui lui sont imposés.
La plupart des garçons andrérastes deviendront définitivement hétérosexuels à l’âge adulte, même s’ils ont vécu des liaisons longues ou nombreuses avec des hommes. Penser que l’homosexualité risque de « s’attraper » par de telles pratiques est une croyance erronée d’un autre siècle.
L’andrérastie dans l’histoire
L’Antiquité
June Bonnemain, dans une courte étude intitulée « Des ancêtres de l’andréraste »,[1] analyse huit épigrammes de l’Anthologie grecque — 14, 105, 109, 161, 177, 200, 205 et 246 — dans lesquelles sont évoqués des garçons désirant manifestement s’unir à des hommes, parfois dès avant l’âge de douze ans.
Négation puritaine moderne
La notion même de désir sexuel exprimé par un garçon à l’égard d’un homme est aujourd’hui refusée par de nombreuses personnes. Alors que tout éducateur, tout prêtre, en connaît par expérience la réalité.
En 2015, Don Gino Flaim, prêtre de la ville italienne de Trente, affirmait dans une émission télévisée :
« | Je suis beaucoup allé dans les écoles, les enfants je les connais, et malheureusement, il y a des enfants qui cherchent de l’affection parce qu’ils n'en reçoivent pas chez eux. Ils peuvent parfois tomber sur un prêtre qui cède, et ça je peux le comprendre. | » |
Ces propos réalistes, qui ont provoqué un tollé médiatique, lui ont valu d’être rapidement suspendu.
La négation la plus radicale de l’andrérastie est venue des pays anglo-saxons, qui ont inventé à la fin du XXe siècle la notion de « viol statutaire » : toute pénétration sexuelle entre un adulte et un mineur — même consentant, même demandeur, même pénétrant l’adulte — est alors considérée juridiquement comme un viol, et punie comme tel.
Citations
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Si les tabous et les pressions judiciaires diminuaient, le débat ouvert et la connaissance remplaceraient l’ignorance, et les garçons eux-mêmes seraient mieux capables de décider s’ils recherchent tel ou tel homme — ou s’ils acceptent son intérêt pour eux. (Car de tels désirs ne viennent pas toujours du même côté ; la psychiatrie moderne a prouvé que les garçons eux-mêmes prennent souvent l’initiative.)
- J. Z. Eglinton, Greek love, New York, Oliver Layton Press, 1964, p. 12 (trad. BoyWiki) (voir la fiche de référence)
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Depuis de nombreuses années les psychiatres savent — et avant eux des générations de directeurs d’internats — que c’est très souvent le plus jeune qui fait le premier geste tendre, ou même le premier geste ouvertement sexuel, à l’égard d’un garçon plus âgé ou d’un homme.
- J. Z. Eglinton, Greek love, New York, Oliver Layton Press, 1964, p. 18 (trad. BoyWiki) (voir la fiche de référence)
- Gabriel Matzneff, Les moins de seize ans, Paris, Julliard (Collection Idée fixe), 1974, p. 42 (voir la fiche de référence)
- Gabriel Matzneff, Les moins de seize ans, Paris, Julliard (Collection Idée fixe), 1974, p. 42 (voir la fiche de référence)
- Gabriel Matzneff, Les moins de seize ans, Paris, Julliard (Collection Idée fixe), 1974, p. 44 (voir la fiche de référence)
- Gabriel Matzneff, Les moins de seize ans, Paris, Julliard (Collection Idée fixe), 1974, p. 49 (voir la fiche de référence)
- Gabriel Matzneff, Les moins de seize ans, Paris, Julliard (Collection Idée fixe), 1974, p. 59 (voir la fiche de référence)
… Que deviendraient les familles,
Si les cœurs des jeunes garçons
Étaient faits comme ceux des filles ?
Le chevalier de Boufflers, qui était pédéraste, fait semblant de poser là une question qu’il avait résolue : les cœurs des garçons sont aussi ardents que ceux des filles et leurs corps plus précoces et plus exigeants.
- Roger Peyrefitte, Notre amour, Paris, Flammarion, 1967, 1e partie, chap. III, p. 22-23 (voir la fiche de référence)
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Bulletin trimestriel Quintes-feuilles, n° 16, Paris, Quintes-feuilles, 2019, p. 7-10 (rubrique « Libre expression »).