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François Roch Ferré est un instituteur jugé en 1841 pour attouchements sexuels sur ses élèves, et que les aliénistes Alexandre Brierre de Boismont, Guillaume Ferrus et Achille-Louis Foville ont examiné dans le cadre d’une contre-expertise sur l’état mental de l’inculpé. Cette expertise a été commentée (notamment par Michel Foucault) à une époque où les éléments biographiques sur François Roch Ferré faisaient encore défaut. | '''François Roch Ferré''' est un [[instituteur]] jugé en [[1841]] pour [[attouchement sexuel|attouchements sexuels]] sur ses élèves, et que les aliénistes Alexandre Brierre de Boismont, Guillaume Ferrus et Achille-Louis Foville ont examiné dans le cadre d’une contre-expertise sur l’état mental de l’inculpé. Cette expertise a été commentée (notamment par [[Michel Foucault]]) à une époque où les éléments biographiques sur François Roch Ferré faisaient encore défaut. | ||
Biographie | ==Biographie== | ||
François Roch Ferré est né à Miermaigne (Eure-et-Loir) le 16 août 1809. Il était le fils d’un tourneur sur bois, Marie Nicolas Ferré, et de Louise Anne Catherine Bléreau. Le père (âgé de | François Roch Ferré est né à Miermaigne (Eure-et-Loir) le [[16 août]] [[1809]]. Il était le fils d’un tourneur sur bois, Marie Nicolas Ferré, et de Louise Anne Catherine Bléreau. Le père (âgé de quarante-quatre ans à la naissance de François Roch) comme la mère (alors âgée de trente-neuf ans), étaient tous deux veufs d’un premier mariage. Leur union avait été célébrée à Miermaigne le [[5 juin]] [[1807]]. | ||
Après la naissance de François Roch, le couple a eu un autre [[garçon]], né dans le même village de Miermaigne, le [[23 août]] [[1812]] : Barthélémy Timothée Ferré. | |||
La famille semble s’être déplacée plus au nord, dans le village de Thiron-Gardais, puisque c’est là que le lendemain de [[Noël]], le [[26 décembre]] [[1814]], le père décéda à l’âge de quarante-neuf ans. François Roch, alors âgé de cinq ans, et son frère Barthélémy Timothée, deux ans, se sont donc retrouvés [[orphelin]]s de père dès leur tendre enfance. | |||
==Expertises médicales== | |||
Un premier [[médecin]] de Châteaudun, qui s’était prononcé pour l’entière responsabilité de Ferré, s’était vu contredit par trois de ses collègues de la ville de Chartres, lesquels avaient conclu à la folie de l’[[inculpé]]. Cette contradiction dans les analyses de l’état mental de François Roch Ferré avait entraîné la requête des juges auprès des aliénistes parisiens pour un avis synthétique tranché et décisif. | |||
Les trois experts aliénistes appartenaient à la Société médico-psychologique, qui existe toujours aujourd’hui et leur rapport a paru dans le tout premier numéro de la revue de cette société, qui paraît encore sous le même nom. | |||
==Le problème des archives== | |||
Les archives départementales de l’Eure-et-Loir, et en particulier celles de la [[Institution judiciaire|justice]], ont souffert de destructions diverses, notamment à la suite des incendies liés aux bombardements de la ville de Chartres durant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Ces lacunes rendent impossibles certains développements sur l’affaire François Roch Ferré. | |||
==Voir aussi== | |||
===Référence=== | |||
*[[Attentat aux mœurs, condamnation, appel, expertise médicale et prononcé du jugement (texte intégral)|« Attentat aux mœurs, condamnation, appel, expertise médicale et prononcé du jugement »]] / [Alexandre Brierre de Boismont], in ''Annales médico-psychologiques : journal de l’anatomie, de la physiologie et de la pathologie du système nerveux, destiné particulièrement à recueillir tous les documents relatifs à la science des rapports du physique et du moral, à la pathologie mentale, à la médecine légale des aliénés, et à la clinique des névroses'', t. I{{Exp|er}}, p. 289-299. – Paris : Fortin, Masson et C{{Exp|ie}}, 1843 (Paris : Impr. de Bourgogne et Martinet). – XXVIII-520 p. | |||
Jean-Claude Féray | *Michel Foucault, [Cours au Collège de France 1974-1975] [http://ekladata.com/a5J-kPD0FAZwSKkLJzNbvbFa1Jw/Foucault-Michel-Les-Anormaux-1974-1975-.pdf ''Les anormaux'']. | ||
===Sources=== | |||
*Jean-Claude Féray, « Les grands procès qui ont marqué l’histoire de l’homosexualité au {{Petites capitales|xix}}{{e}} siècle. II, L’affaire François Roch Ferré (1842-1843) », [https://www.quintes-feuilles.com/wp-content/uploads/2014/08/Avril-2014.pdf ''Bulletin mensuel Quintes-Feuilles'', n° 16, avril 2014]. | |||
*Jean-Claude Féray, [https://www.quintes-feuilles.com/Du-nouveau-sur-Francois-Roch-Ferre/ « Du nouveau sur François Roch Ferré »]. |
Version du 3 octobre 2020 à 21:07
François Roch Ferré est un instituteur jugé en 1841 pour attouchements sexuels sur ses élèves, et que les aliénistes Alexandre Brierre de Boismont, Guillaume Ferrus et Achille-Louis Foville ont examiné dans le cadre d’une contre-expertise sur l’état mental de l’inculpé. Cette expertise a été commentée (notamment par Michel Foucault) à une époque où les éléments biographiques sur François Roch Ferré faisaient encore défaut.
Biographie
François Roch Ferré est né à Miermaigne (Eure-et-Loir) le 16 août 1809. Il était le fils d’un tourneur sur bois, Marie Nicolas Ferré, et de Louise Anne Catherine Bléreau. Le père (âgé de quarante-quatre ans à la naissance de François Roch) comme la mère (alors âgée de trente-neuf ans), étaient tous deux veufs d’un premier mariage. Leur union avait été célébrée à Miermaigne le 5 juin 1807.
Après la naissance de François Roch, le couple a eu un autre garçon, né dans le même village de Miermaigne, le 23 août 1812 : Barthélémy Timothée Ferré.
La famille semble s’être déplacée plus au nord, dans le village de Thiron-Gardais, puisque c’est là que le lendemain de Noël, le 26 décembre 1814, le père décéda à l’âge de quarante-neuf ans. François Roch, alors âgé de cinq ans, et son frère Barthélémy Timothée, deux ans, se sont donc retrouvés orphelins de père dès leur tendre enfance.
Expertises médicales
Un premier médecin de Châteaudun, qui s’était prononcé pour l’entière responsabilité de Ferré, s’était vu contredit par trois de ses collègues de la ville de Chartres, lesquels avaient conclu à la folie de l’inculpé. Cette contradiction dans les analyses de l’état mental de François Roch Ferré avait entraîné la requête des juges auprès des aliénistes parisiens pour un avis synthétique tranché et décisif.
Les trois experts aliénistes appartenaient à la Société médico-psychologique, qui existe toujours aujourd’hui et leur rapport a paru dans le tout premier numéro de la revue de cette société, qui paraît encore sous le même nom.
Le problème des archives
Les archives départementales de l’Eure-et-Loir, et en particulier celles de la justice, ont souffert de destructions diverses, notamment à la suite des incendies liés aux bombardements de la ville de Chartres durant la Seconde Guerre mondiale. Ces lacunes rendent impossibles certains développements sur l’affaire François Roch Ferré.
Voir aussi
Référence
- « Attentat aux mœurs, condamnation, appel, expertise médicale et prononcé du jugement » / [Alexandre Brierre de Boismont], in Annales médico-psychologiques : journal de l’anatomie, de la physiologie et de la pathologie du système nerveux, destiné particulièrement à recueillir tous les documents relatifs à la science des rapports du physique et du moral, à la pathologie mentale, à la médecine légale des aliénés, et à la clinique des névroses, t. Ier, p. 289-299. – Paris : Fortin, Masson et Cie, 1843 (Paris : Impr. de Bourgogne et Martinet). – XXVIII-520 p.
- Michel Foucault, [Cours au Collège de France 1974-1975] Les anormaux.
Sources
- Jean-Claude Féray, « Les grands procès qui ont marqué l’histoire de l’homosexualité au xixe siècle. II, L’affaire François Roch Ferré (1842-1843) », Bulletin mensuel Quintes-Feuilles, n° 16, avril 2014.
- Jean-Claude Féray, « Du nouveau sur François Roch Ferré ».