« L’instituteur philosophe (Sade) » : différence entre les versions
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::De toutes les sciences qu’on inculque dans la tête d’un enfant lorsqu’on travaille à son éducation, les mystères du christianisme, quoique une des plus sublimes parties de cette éducation sans doute, ne sont pourtant celles qui s’introduisent avec le plus de facilités dans son jeune esprit. Persuader par exemple à un jeune homme de quatorze ou quinze ans que Dieu le père et Dieu le fils ne sont qu’un, que le fils est consubstantiel à son père et que le père l’est au fils, etc., tout cela, quelque nécessaire néanmoins que cela soit au bonheur de la vie, est plus difficile à faire entendre que de l’algèbre et lorsqu’on veut y réussir, on est obligé d’employer de certaines tournures physiques, de certaines explications matérielles qui, toutes disproportionnées qu’elles sont, facilitent pourtant à un jeune homme l’intelligence de l’objet mystérieux. | ::De toutes les sciences qu’on inculque dans la tête d’un enfant lorsqu’on travaille à son éducation, les mystères du christianisme, quoique une des plus sublimes parties de cette éducation sans doute, ne sont pourtant celles qui s’introduisent avec le plus de facilités dans son jeune esprit. Persuader par exemple à un jeune homme de quatorze ou quinze ans que Dieu le père et Dieu le fils ne sont qu’un, que le fils est consubstantiel à son père et que le père l’est au fils, etc., tout cela, quelque nécessaire néanmoins que cela soit au bonheur de la vie, est plus difficile à faire entendre que de l’algèbre et lorsqu’on veut y réussir, on est obligé d’employer de certaines tournures physiques, de certaines explications matérielles qui, toutes disproportionnées qu’elles sont, facilitent pourtant à un jeune homme l’intelligence de l’objet mystérieux. | ||
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::— Eh ventrebleu, dit l’abbé en balbutiant de plaisir, ne vois-tu pas bien, mon cher ami, que je t’apprends tout à la fois ? C’est la trinité, mon enfant… c’est la trinité qu’aujourd’hui je t’explique, encore cinq ou six leçons pareilles et tu seras docteur en Sorbonne. | ::— Eh ventrebleu, dit l’abbé en balbutiant de plaisir, ne vois-tu pas bien, mon cher ami, que je t’apprends tout à la fois ? C’est la trinité, mon enfant… c’est la trinité qu’aujourd’hui je t’explique, encore cinq ou six leçons pareilles et tu seras docteur en Sorbonne. | ||
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Version du 12 décembre 2008 à 12:16
L’Instituteur philosophe est un conte grivois du Marquis de Sade.
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