Gabriel Matzneff (citations)

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Gabriel Matzneff est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages principaux et de nombreux textes secondaires, œuvres dont sont extraites les citations ci-dessous.

Dans chaque catégorie, les œuvres sont classées par ordre chronologique.

Romans

Harrison Plaza (1988)

Les philopèdes sont des diables qui se dévorent entre eux.

Nil Kolytcheff :
Clandestinité et désinvolture, tel est le destin du philopède.

Une trop longue séparation peut dans des amours débutantes causer un mal irrémédiable.

Alphonse Dulaurier :
Quand on est heureux, il ne faut pas le montrer, car la société ne vous le pardonne pas. Que dis-je, la société ! Il suffit parfois d’un seul ennemi pour nous détruire.

Rodin :
Curés ou marxistes, même combat, et l’ennemi à abattre c’est nous, les « corrupteurs » de la jeunesse, cette belle jeunesse qu’ils rêvent de faire défiler en rangs par quatre, et au pas !

Entre vieux copains, les conversations ont nécessairement de la bouteille. Plus des hommes se connaissent de longue date, et plus ils ont leurs sujets de discussion, leurs thèmes, leurs tics, leurs plaisanteries, leurs mots de passe. Cela vaut pour tous, mais est plus manifeste encore chez les philopèdes qui sont, avec les poseurs de bombes, les vrais parias, les derniers intouchables de notre XXe siècle finissant. Ces maudits que tout le monde rejette aiment à se retrouver entre eux. Avec qui d’autre pourraient-ils parler de leurs inavouables passions ? Ensemble, ils se tiennent chaud. Les amoureux des moins de seize ans sont des conspirateurs et des obsédés. C’est sans nul doute à leur usage qu’a été inventée l’expression « idée fixe ». Quelqu’un qui ne serait pas dans le coup et surprendrait des pédophiles en train de parler de leurs jeunes garçons, de leurs lycéennes, de leurs interrogatoires par la police et de leurs séjours en prison, de se montrer des photos et des films, de se raconter leurs voyages dans les paradis du michetonnage tiers-mondiste, croirait être tombé parmi des monstres, ou des fous.

Nil Kolytcheff :
Aucun mérite particulier n’est attaché à l’amour des garçons ou à l’amour des filles.

Mamma, li Turchi ! (2000)

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Essais

Les moins de seize ans (1974)

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Les passions schismatiques (1977)

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Séraphin, c’est la fin ! (2013)

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Journaux intimes

Récits

Poèmes

Articles

Sur cette Terre, les deux seuls mystères qui nous permettent de percevoir, fugitivement, ce que peut être le visage de Dieu sont l’amour et la beauté.

Depuis que le président Bush papa, responsable de la première guerre contre l’Irak, a décrété l’avènement du “nouvel ordre mondial”, les obsessions sexuelles des ligues de vertu yankees se sont abattues sur la planète, et notamment sur la France, tels des nuages de sauterelles, et la protection des chères têtes blondes est devenue l’objectif cardinal des bien-pensants de gauche comme de droite, les quakeresses bouffeuses de curé étant, dans ce domaine, aussi surexcitées que les quakeresses bondieusardes, la Royal pire encore que la Boutin.

Les artistes (écrivains, cinéastes, peintres et tout le fourbi) corrupteurs de notre belle jeunesse sont, chez les réactionnaires durs et purs, un thème récurrent.

À dix ans, j’étais sans cesse amoureux, tantôt de fillettes, tantôt de garçonnets, mais, grâce à Dieu, les adultes de mon entourage s’en fichaient éperdument, et jamais l’un d’eux n’eut avec moi la moindre conversation d’ordre intime, ne me posa la moindre question indiscrète sur ma vie sentimentale. C’étaient des choses dont entre enfants et parents on ne parlait pas. En outre, dans la presse écrite, à la radio, le mot de “pédophilie” était inconnu au bataillon. Les instituteurs, les curés, les chefs scouts étaient bien tranquilles, les adolescents aussi, et comme il n’y avait pas dans ces histoires de touche-pipi de quoi fouetter un chat, tout se passait le mieux du monde.

Livrée aux professeurs de vertu, aux pharisiens croyants et athées, aux sycophantes de l’ordre moral, notre époque est devenue extraordinairement bête, et la France de Fragonard et de Watteau s’est métamorphosée en une prude vieille fille, en une chaisière hystérique.

Pour aimer les garçons, il faut des dispositions naturelles. Pour aimer les filles aussi. Et pour aimer les deux, il faut jouir d’une bénédiction toute spéciale de la déesse Vénus.

Aimer les filles, aimer les garçons, c’est la même chose. L’unique supériorité de la pédérastie sur la Vénus vulgaire est d’ordre pratique : celui qui aime les garçons ne risque pas de leur faire un enfant et, partant, d’être contraint au mariage par la famille de la jeune personne séduite. Quelle tranquillité !

Interviews

Voir aussi

Articles connexes