Chine
La Chine, dont la civilisation remonte à cinq millénaires, est un pays asiatique qui couvre aujourd’hui environ le seizième de la superficie globale des terres émergées et qui comprend presque le cinquième de la population mondiale. La pédérastie, sous diverses formes, y est attestée depuis au moins vingt-cinq siècles.
Histoire de la Chine
VIe siècle AEC
Gong Wei et Wang Qi
Selon Confucius 孔夫子, Gongshu Wuren, surnommé Gong Wei, fils du duc Zhao qui gouverna le pays de Lu 鲁 entre -541 et -510, prit comme favori un garçon nommé Wang Qi. Monté sur un char de combat à côté de son jeune ami, Gong Wei affronta l’armée du pays de Qi 齊, et tous deux moururent dans la bataille. Leurs corps furent veillés ensemble, mais les gens de Lu se demandèrent s’il convenait de célébrer des obsèques pour le jeune Wang Qi. Ils demandèrent l’avis de Confucius, qui répondit : « Si quelqu’un est capable de brandir une lance pour protéger son pays, comment pourriez-vous ne pas lui donner de sépulture ? ».[1]
IIe siècle AEC
Gaozu de Han et Jiri
Gaozu régna de -206 à -195.
L’empereur Hui de Han et Hongru
Hui régna de -194 à -188.
VIe siècle
Yu Xin (513 – 581) et Wang Shao
VIIIe siècle
Li Taï Po
Un des plus grands poètes chinois, Li Taï Po (« Li Grand Éclat »),[2] qui vécut de 701 à 762, eut une longue carrière d’homosexuel et de pédéraste.
À Yangzhou, dans sa jeunesse, il dilapida une fortune pour de beaux adolescents qu’il tira de la misère. Ensuite, bien que traité avec les plus grands égards à la cour de l’empereur Xuanzong, il mena presque toujours une existence de vagabond. Devenu taoïste, il s’adonna à la poésie et à l’ivresse, et pratiqua aussi le code du yóuxiá 遊俠 [3] ou « errance chevaleresque », une coutume étrange, romantique et illégale, qui incluait le fait de réparer les torts faits aux plus faibles : le poète passa donc au fil de l’épée de nombreux oppresseurs de jeunes garçons.
Li Taï Po fut un temps accompagné par un petit page bien-aimé, nommé « Cinabre », qu’il entraînait parfois dans ses beuveries (le cinabre, minerais rouge de mercure, était utilisé comme drogue par les taoïstes, afin d’accéder à un état bienheureux ou à l’immortalité, ou du moins pour prolonger la jeunesse et la vie).[4]
Religion
Le dieu Tu Er Shen (兔兒神 ou 兔神) présidait aux amours des couples homosexuels, et donc aussi pédérastiques. Son nom signifie Dieu[神]-Lapin[兔], et se rapporte à une légende où un homme amoureux d’un autre fut transformé en cet animal. (Vers la fin de l’époque impériale, l’argot chinois utilisait le mot tuzi, « lapin », pour désigner les homosexuels.)
Coutumes chinoises
Mariages pédérastiques dans le Fujian
Le mariage d’un homme et d’un jeune adolescent, dans la province du Fujian 福建,[5] comportait le paiement d’une somme aux parents du garçon, comme pour une épouse. Normalement, cette union prenait fin lorsque le garçon devenait adulte (mais il pouvait y avoir des exceptions).[6]
Littérature
- Chen Sen [7] 陳森 : Pin hua bao jian [8] 品花寶鑑 (Le miroir précieux des fleurs identiques).
- Jīn Píng Méi [9] 金瓶梅 (Fleur en fiole d’or, ou Le lotus d’or).
Beaux-arts
Cinéma
- Cai Chusheng : Mitu de gaoyang 迷途的羔羊 (Les chevreaux égarés), 1936.
- Dai Sijie : Chine, ma douleur = Niu Peng, 1989.
- Chen Kaige : Bàwáng bié jī 霸王別姬 (Adieu ma concubine), 1993.
- Lán fēngzheng 蓝风筝 (Le cerf-volant bleu)
Personnalités et œuvres étrangères liées à la Chine
- Karl Kliest, né à Pékin le 13 février 1931, mort en Nouvelle-Galles du Sud le 13 février 1976.[10]
Citations
- Xun Xi (荀唏), « Intrigues des Royaumes combattants », in Bret Hinsch, Passions of the Cut Sleeve, University of California Press, 1990, p. 31 (trad. BoyWiki)
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Les Chinois, pour autant que nous les connaissions dans les grandes cités, sont omnivores et omnifouteurs : ils sont le peuple élu de la débauche, et leur bestialité systématique avec des canards, des chèvres et d’autres animaux n’a d’égale que leur pédérastie.
- Richard F. Burton, A plain and literal translation of the Arabian nights’ entertainments, now entituled The book of the thousand nights and a night : with introduction explanatory notes on the manners and customs of Moslem men and a terminal essay upon the history of the Nights, The Burton Club, 1886, vol. X, p. à préciser (trad. BoyWiki)
Voir aussi
Bibliographie
- Roger Peyrefitte, L’exilé de Capri, Paris, Le Livre de Poche (Le livre de poche), 1974.Le chapitre XIV de la deuxième partie (p. 175-181) présente un dialogue dans lequel Paul Claudel, consul de France à Tien-Tsin, fait à Jacques d’Adelswärd-Fersen un résumé des coutumes pédérastiques chinoises.
- Anthony Reid, The eternal flame, Vol. Two, Britain, Europe, exotica, America, S.l., Asphodel, 2002, p. 437-443.
Articles connexes
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les arts en Chine
Notes et références
- ↑ Les Entretiens de Confucius, chapitre 10:1.
- ↑ Transcrit aussi Li Po ou Li Bai.
- ↑ Prononciation approximative : /yow-chya/.
- ↑ Anthony Reid, The eternal flame, Vol. Two, Britain, Europe, exotica, America, S.l., Asphodel, 2002, p. 442.
- ↑ Parfois transcrit Fújiàn, Fou-kien, Fu-chien ou Hok-kian.
- ↑ Bret Hinsch, Passions of the Cut Sleeve : the male homosexual tradition in China, p. 132. Cité sur ColorQ World, dans « Same sex marriage in the non-European world. Same-sex marriage in pre-modern China ».
- ↑ Autre transcription : Shihanshi.
- ↑ Autre transcription : Ping-Houa-pao-tien.
- ↑ Autres transcriptions : Tsin-pi-meï, Tsin-Pi-Mei, Jin Ping Mei.
- ↑ Nigel Downsbrough, Paedomorphs I : the story of a young boy in pre-war Japan, Taipei, Kiryudo Publishing Co., 1978, p. 7, 12-13.