Lapin
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Terme d'argot du XIXe siècle désignant les écoliers ou collégiens, généralement pensionnaires, qui prodiguaient des caresses sexuelles à certains de leurs camarades. Cette pratique était désignée sous le terme de lapinage et l'action par le verbe lapiner.
Lorédan LARCHEY en rattache l’étymologie au vieux français « lespin » signifiant « prostitué ».[1]
Le mot comporte une connotation de service voire de servilité et c'est en général les plus jeunes qui étaient les lapins des plus grands :
« | « Déjà du lapinage. Vous allez trop vite en besogne. Pas réglementaire ce truc-là…, brailla quelqu'un sans visage. Seuls les grands ont droit aux lapins. »[2] | » |
Le docteur J. AGRIPPA, dans un ouvrage à charge contre les internats de collège de son temps,[3] décrit ainsi ce lapinage :
« | J'ai vu des enfants de douze ans se prostituer, c'est-à-dire offrir leurs affreux services à des grands pour des gâteaux, pour de l'argent. Voici un fait plus fréquent : le grand fait les devoirs du petit et touche sa récompense en plaisirs unisexuels. |
» |
Sources lexicographiques
Par ordre chronologique :
Dans l’argot du collége, on appelle lapins des libertins en herbe, pour lesquels Tissot eût pu écrire un nouveau Traité.
[…]
Enfin, lapin signifie apprenti compagnon.
« Pour être compagnon, tu seras lapin ou apprenti. » — Biéville.
[…]
Enfin, lapin signifie apprenti compagnon.
« Pour être compagnon, tu seras lapin ou apprenti. » — Biéville.
- Lorédan Larchey, Les excentricités du langage français, Revue anecdotique, 1861, LAPIN, p. 163
Terme d’écolier pour désigner celui d’entre eux qui branle ses camarades.
- [Alfred Delvau], Dictionnaire érotique, impr. de la Bibliomaniac society [J. Gay], 1864, p.
LAPIN : Apprenti compagnon. « Pour être compagnon, tu seras lapin ou apprenti. » — Biéville.
LAPIN : Enfant dépravé. Argot du collége. Vient du vieux mot lespin : prostitué.
LAPIN : Enfant dépravé. Argot du collége. Vient du vieux mot lespin : prostitué.
- Lorédan Larchey, Dictionnaire historique d’argot, E. Dentu, 1881, p. 217
Lapin, s. m. Apprenti compagnon, — dans l’argot des ouvriers.
Lapin, s. m. Camarade de lit, — dans l’argot des écoliers, qui aiment à coucher seuls. On sait quel était le lapin d’Encolpe, dans le Satyricon de Pétrone.
Lapin, s. m. Camarade de lit, — dans l’argot des écoliers, qui aiment à coucher seuls. On sait quel était le lapin d’Encolpe, dans le Satyricon de Pétrone.
- Alfred Delvau, Dictionnaire de la langue verte, C. Marpon et E. Flammarion, 1883, p. 255
LAPIN. Enfant ou adolescent vicieux qui remplit dans les collèges le rôle des mignons de Henri III, ou celui d’Alcibiade près de Socrate. Corruption du vieux mot lespin, prostitué, giton. Dans le Satyricon de Pétrone, on trouve le type d’un joli lapin.
- Hector France, Dictionnaire de la langue verte : archaïsmes, néologismes, locutions étrangères, patois, Librairie du Progrès, [1907], p. 194
En argot des pensionnaires de collège, celui qui masturbe ses camarades.
- Robert Giraud, Faune et flore argotiques, Le Dilettante, 1993 (ISBN 2-905344-69-5), t. I, Faune, p.
Notes et références
- ↑ LACOMBE François, Dictionnaire du vieux langage françois, Paris, Panckoucke, 1766.
- ↑ ETIEMBLE René, L’enfant de chœur, Paris, Gallimard, 1937.
- ↑ AGRIPPA J. (Dr), La première flétrissure, 2e éd., Paris, L. Hurtau, 1873.