Nicolas Gombert

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Nicolas Gombert, né vers 1495 et mort vers 1560, est un compositeur appartenant à la quatrième génération de l’école musicale franco-flamande.

Pendant une quinzaine d’années, il fut maître de chœur et principal compositeur à la cour impériale de Charles Quint, avant d’être soudain condamné aux galères lorsqu’on découvrit sa liaison avec un des petits choristes. Mais son talent lui valut quelques aménagements de peine, et finalement une libération anticipée.

Vie

On possède peu de détails sur la jeunesse de Nicolas Gombert. Il serait né vers 1495, sans doute quelque part entre Lille et Saint-Omer, vraisemblablement à La Gorgue. Il aurait étudié la musique auprès de Josquin des Prés à l’époque où celui-ci, vieillissant, s’était retiré à Condé-sur-l’Escaut, où il demeura jusqu’à sa mort en 1521.[1]

En 1526, Gombert fut engagé comme chantre à la cour de l’empereur Charles Quint, et peut-être aussi comme compositeur. Un document de 1529 le mentionne comme magister puerorum (« maître des enfants ») de la chapelle royale. Avec l’ensemble du chœur, il accompagnait l’empereur lors de ses nombreux déplacements, dont de nombreuses villes ont gardé souvenir dans leurs archives. En raison de son talent, il eut dans toute l’Europe une grande influence musicale, contribuant à répandre jusque dans la péninsule ibérique la tradition polyphonique de l’école franco-flamande.

Gombert entra dans les ordres vers 1530, et il poursuivit probablement jusqu’à la prêtrise. Il reçut alors divers bénéfices d’évêchés tels que Courtrai, Lens, Metz et Béthune. À la chapelle impériale, il resta le « maître des enfants » jusqu’à une date imprécise entre 1537 et 1540, lorsque Thomas Crecquillon puis Cornelius Canis lui succédèrent. Mais il ne reçut jamais officiellement le titre de « maître de chapelle » (directeur musical), lequel fut attribué successivement à Adrien Thibaut et Thomas Crecquillon. Pendant tout ce temps, il remplit aussi le rôle officieux de compositeur de la cour, célébrant par ses œuvres les nombreux événements clés de la vie de Charles Quint.

En 1540, au sommet de sa carrière (il a environ quarante-cinq ans), il disparaît brusquement des registres de la chapelle. Un de ses contemporains, le médecin, philosophe et mathématicien italien Jérôme Cardan (Girolamo Cardano) en donne la raison dans son Theonoston[2] : cette année-là Gombert fut convaincu d’avoir eu des relations sexuelles avec un des garçons dont il avait la charge, en suite de quoi il fut envoyé aux galères.

On ne sait combien d’années durèrent ces travaux forcés. Mais il est certain que son régime fut aménagé, car malgré la lourde condamnation il put consacrer au moins une partie de son temps à composer de la musique.

Sans doute fut-il gracié en 1547, ou même avant, car à cette date il résidait à Tournai, d’où il envoya au gran capitano Ferdinand Ier de Guastalla (Ferrante I Gonzaga) une lettre à laquelle était joint un motet.

Le Magnificat, préservé dans un manuscrit de Madrid, est souvent considéré comme son « chant du cygne ». Selon Jérôme Cardan, c’est même la beauté de cette œuvre qui lui valut le pardon de Charles Quint : l’empereur aurait été tellement impressionné en l’entendant qu’il accorda à Gombert une libération anticipée. Selon une autre hypothèse, c’est en réalité du premier livre des motets à quatre parties, d’inspiration particulièrement pénitentielle, que parle Cardan lorsqu’il évoque cette grâce.[3] Quoi qu’il en soit, il est difficile de savoir comment Gombert a pu continuer à composer, alors qu’il était censé ramer sur une galère.

On ne sait pas non plus combien de temps il survécut après sa libération, ni quelle fut alors sa situation. La fin de sa carrière se déroula dans une relative obscurité ; peut-être s’était-il retiré à Tournai en qualité de chanoine.

Il mourut entre 1556, date à laquelle Finck le mentionne toujours en vie, et 1561, lorsque Cardan, sans plus de détails, indique qu’il est mort.

Œuvre

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Selon le musicologue allemand Hermann Finck.
  2. Hieronymi Cardani Theonoston, seu De vita producenda atque incolumitate corporis conservanda, 1560 ; réed. 1617.
  3. Lewis, 1994.