Achter het licht (Willem Beelen)
Achter het licht (« Derrière la lumière ») est le début littéraire de Willem Beelen[1], une nouvelle parue en 1998, pendant les années de tempête médiatique liées à l’affaire Dutroux. Le parcours d'un garçon de treize ans victime consentante de ses propres carences morales et d'un mentor entreprenant et qui trouvera la rédemption dans les bras de sa petite amie.
L'auteur
Willem Beelen (Neerpelt, 1967) est un écrivain belge. Il a étudié la sociologie et l'anthropologie à l'université de Louvain, fut journaliste, est scénariste d'une série télévisée policière dans laquelle sévissent parfois d'affreux pédophiles.
Résumé
Suite à un larcin insolent, Jurgen, âgé de treize ans, devient un exclu, le souffre-douleur de sa classe. Le même jour, il rencontre Gerard, un médecin du travail de trente-quatre ans qui s'installe au village avec sa mère handicapée. Gerard le tire d'affaire en lui proposant un job de vacances. Il lui apprend aussi à se défendre, à se connaître et à baiser. Après deux mois de ce programme, Jurgen n'est plus le même garçon. L'amour est absent de leur relation, mais pas la tendresse. Jurgen a bientôt une petite amie, Veerle, avec qui il met en pratique quelques préliminaires appris chez Gerard. Quand le directeur du collège découvre que Jurgen a falsifié des billets d'excuse chapardés chez Gerard, le garçon se sent trahi et le dénonce. Gerard se retrouve en prison et Jurgen passe ses samedis chez un thérapeute qui ne le libère pas des préjugés sur les victimes. C'est Veerle qui lui apporte la rédemption en venant lui faire l'amour.
Extraits
Ik was net dertien toen ik de Mont Blanc-vulpen van Dirk Jan Kuitenbrouwer pikte en even later Gerard leerden kennen: een man van vierendertig met wie ik, voor het eerst in mijn leven, echte seks bedreef, zonder dat ik ooit van hem heb gehouden. [...][2] |
J'avais juste treize ans quand j'ai piqué le stylo Mont Blanc de Dirk Jan Kuitenbrouwer et qu'un peu plus tard j'ai connu Gerard : un homme de trente-quatre ans avec qui, pour la première fois de ma vie, j'ai eu des rapports sexuels, sans que je l'aie jamais aimé. [...] |
Ik had bijna elke dag seks die zomer. Gerard zei dat ik hem moest zien als een gids, een mentor. En ik leerde ook heel veel van hem. Ik leerde op zijn computer werken, hij kocht spelletjes voor mij en huurde ninja-films. Ik leerde timmeren en metselen. Ik leerde verschillende judogrepen. Ik leerde zijn moeder verschonen. En ik leerde alles over seks. Eerst masseerde hij me van top tot teen met Nivea-olie, zodat ik mijn lekkere plekjes leerde kennen: achter mijn oren, in mijn nek, iets onder mijn oksels, in de holte van mijn rug, achter mijn ballen, in de plooi van mijn knie en aan de zolen van mijn voeten. Daarna leerde hij mij masseren. Hoe ik met mijn duimen moest draaien, hoe vanuit mijn polsen kneden... Gerard had ongeveer dezelfde lekkere plekjes als ik. Maar hij vond het ook fijn als ik zijn hele neus in mijn mond nam. En als hij dat bij mij deed, vond ik daar niets aan. Lijf-tegen-lijfmassage was mijn favoriet: ik ging boven op hem liggen en we begonnen allebei te kronkelen vanuit ons hele lijf. Gerard liet me de verschillende manieren zien waarop je kan pijpen: (...)[3] |
[...] J'ai baisé presque chaque jour cet été-là. Gerard disait que je devais le voir comme un guide, un mentor. Et il m'en a beaucoup appris. J'ai appris à travailler sur son ordinateur, il m'achetait des jeux et louait des films de ninjas. J'ai appris la menuiserie et la maçonnerie. J'ai appris différentes prises de judo. J'ai appris à changer sa mère. Et j'ai tout appris sur le sexe. D'abord il me massait de la tête au pied avec de la crème Nivea, pour que j'apprenne à connaître mes points sensibles. Derrière mes oreilles, dans mon cou, juste sous mes aisselles, aux creux de mon dos, derrière mes couilles, dans le pli de mon genou et à la plante de mes pieds. Ensuite il m'a appris à masser. Comment il faut tourner avec les pouces, comment pétrir en utilisant les poignets... Gerard avait à peu près les mêmes points sensibles que moi, mais il aimait aussi que je prenne son nez tout entier dans ma bouche. Et quand il me le faisait, je n'y trouvais rien de spécial. Le massage corps-à-corps était mon préféré : je me couchais sur lui et nous nous tortillions tous deux de tout nos corps. Gerard m'a fait voir les différentes manières de tailler des pipes : (...) |
[...] Op zaterdagavond schoven we zijn moeder in haar kamer en keken we video's. harde horror en seks. Gerard heeft nooit van mij geprofiteerd. Ik was er altijd zelf bij, hij heeft me nooit bedreigd en hij maakte me ook geen dingen wijs als zou de politie mij in de gevangenis stoppen als het uitkwam, of zo. Integendeel, hij liet me supersofte Nederlandse tijdschriften lezen waarin pedofielen schreven hoeveel ze wel van kinderen hielden en hoe je een goede van een slechte pedofiel kon onderscheiden. En dat de ‘jongere’ in een relatie tussen een oudere en een jongere ook altijd ‘nee’ kon zeggen. Alsof ze me dat nog moesten vertellen. Achteraf wou niemand me geloven maar ik wist heel goed waar ik mee bezig was, toen met Gerard, en eigenlijk vond ik het niet eerlijk dat hij zoveel meer riskeerde dan ik. Daarom voelde ik me soms ook schuldig als ik me verveelde in zijn buurt. Ik had alle nummers van de afhaalchinees gehad, en nog eens, Ik kende tientallen standjes om met een vrouw te doen, maar had alleen Gerard om mee te pijpen. Ik was beslist goed geworden in judo. Maar Gerard bleef toch altijd sterker. [...][4] |
[...] Le samedi soir nous poussions sa mère dans sa chambre et nous regardions des vidéos. Films d'horreur et de sexe. Gerard n'a jamais profité de moi. J'y allais de moi-même, il ne m'a jamais menacé et ne m'a jamais donné de conseils au cas où la police me mettait en prison si cela se savait, ou quoi. Au contraire, il me faisait lire des magazines super soft[5] où des pédophiles expliquaient combien ils aimaient les enfants et comment faire la différence entre un bon et un mauvais pédophile. Et que le « jeune » dans une relation entre un plus vieux et un plus jeune pouvait quand même toujours dire non. Comme s'il fallait encore me l'expliquer. Plus tard personne n'a voulu me croire mais je savais très bien ce que je faisais, quand j'étais avec Gerard, et en fait je trouvais injuste qu'il en risquât beaucoup plus que moi. C'est pourquoi je me sentais parfois coupable si je m'ennuyais en sa présence. J'avais essayé tous les numéros de plats à emporter du traiteur chinois, deux fois. Je connaissais des dizaines de positions pour le faire avec une femme, mais je n'avais que Gerard pour se faire des pipes. J'ai devenu décidément bon en judo. Mais Gerard restait plus fort. [...] |
[...] Onderweg naar Vossemeren vroeg ik Gerard: ‘Bestaat er een verband tussen vrijen en doodgaan?’ |
[...] En route vers Vossemere j'ai demandé à Gerard : — Y-a-il un rapport entre baiser et mourir ? |
Bibliographie
- Achter het licht : novelle / Willem Beelen, Uitgeverij Kontakt, Amsterdam, Antwerpen, 1998. ISBN 9025423809
- Version numérique disponible via le site de Willem Beelen.