Hervé (Maurice Balland) – XI

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XI




— Allô ! Vous serez là cet après-midi ? Est-ce que je pourrai aller vous voir ?

C’est Benoît qui téléphone un dimanche. Il fait froid et il sera obligé de rester à la maison. Il ne sait trop à quoi il occupera son temps et voudrait échapper à ses petits frères qui lui cassent les pieds. Par chance, le père Albin ne s’est pas absenté pour ce week-end. Sans perdre de temps, donc, après le déjeuner, le garçon s’échappe de la cabane familiale et arrive rue de la Victoire. Il a le visage rouge avec le nez écarlate.

— Viens, que je te réchauffe le nez !

Le père l’embrasse et lui montre une chaise :

— Assieds-toi ! Que me racontes-tu aujourd’hui ?

Benoît s’étale sur le siège, assis sur le bord et le dos rejeté en arrière contre le dossier, les jambes écartées, raides et tendues en avant, les bras pendant de chaque côté, il paraît comme allongé sur un lit : position des plus décontractées ! Bien calé, les yeux pétillants au milieu des taches de rousseur de son visage, il déclare avec un air satisfait :

— Vous savez, je ne fume plus. Ça fait une sérieuse économie : avec ça, je peux m’acheter des disques maintenant, c’est vachement plus intéressant !

— Merveilleux ! Mais alors, tu te branles à la place ?

L’adolescent rit de bon cœur puis ramène ses mains au niveau de son sexe où il se met à tapoter vivement avec ses doigts par-dessus l’étoffe de son pantalon et, le regard malicieux, répond :

— Oui, c’est naturel, pas vrai ?

À le voir agir, le père, en une fraction de seconde, se remémore les moments où, à la colo, Benoît venait le voir dans sa chambre et se tenait ainsi dans la même position, mais caleçon enlevé, exposant sans vergogne sa nudité à son interlocuteur tout en discutant. L’adolescent se sentait parfaitement à l’aise avec l’adulte le plus compréhensif qu’il ait jamais rencontré.

Pour l’heure, plus décontracté encore, Benoît amène la conversation sur un sujet qui le préoccupe depuis un moment. C’est à propos de certains enseignants de son école dont le comportement l’étonne :

— Il y en a qui fument énormément. Moi, je pense que c’est peut-être parce qu’ils ne se branlent pas assez.

— Tiens ! Je n’ai jamais encore pensé à cela. Tu as peut-être raison. Tu sais, tes profs ne sont pas mariés, alors, de fumer, c’est sans doute pour eux une sorte de compensation.

Le garçon ne comprend pas très bien. Quelque chose lui échappe. Quel rapport peut-il y avoir entre fumer, se branler, être marié ou non ?

— Ils ne sont pas mariés, c’est sûr, mais qu’est-ce qui les empêche de se branler ?

— Ce que tu demandes est un peu subtil. En principe, les gens non mariés ne doivent pas satisfaire leurs désirs sexuels, c’est une règle de morale. Me comprends-tu ? Ils doivent vivre comme s’ils n’avaient pas de sexe, comme les anges. Ils sont dans l’obligation de repousser ce qu’on appelle les désirs de la chair, sinon ils font des péchés.

— Je sais, on dit ça au catéchisme. Mais c’est des conneries, avec des trucs comme ça, je ne devrais pas me branler, c’est idiot !

— Je ne te le fais pas dire. Au fond, tu fais le procès de l’enseignement moral de ton école. Bref, si tu ne te branlais pas, et si plus tard il t’arrivait de ne pouvoir faire l’amour, sans doute, comme nombre de gens ainsi frustrés, tu chercherais plus ou moins consciemment à te compenser autrement, dans le tabac ou l’alcool, car il y en a qui boivent, ce qui ne vaut guère mieux, la soûlographie ne résout rien non plus.

Le garçon reste perplexe, le regard interrogateur fixé sur le père. Cette réponse assurément ne peut le satisfaire. Il demande :

— Mais comment font ceux qui ne se branlent pas et ne fument pas non plus ?

— Oh, il ne faudrait peut-être pas lier systématiquement les deux choses. Il existe tellement de diversité dans la nature que l’on peut très bien rencontrer des gens très peu, et même pas du tout, enclins au désir sexuel.

Benoît n’est pas davantage convaincu :

— Croyez-vous qu’on peut arriver à ne jamais se branler ?

— Absolument jamais, ce doit être exceptionnel. Et déjà un tel résultat est difficile à obtenir pour un bon bout de temps. Crois-moi, d’après ce que je constate chez certains de mes confrères, ce ne doit pas être sans de fâcheuses conséquences. Il en est qui ont bien mauvais caractère et sont, comme on dit, mauvais coucheurs, je pense que ce doit provenir de leur constant souci de comprimer en eux ce qu’ils appellent les dérèglements des sens. Ne serait-ce pas la même cause pour nombre de personnes affligées de troubles digestifs divers ?

— Tiens ! Ce que vous dites est intéressant. On a un prof qui n’est pas commode du tout, il vaut mieux ne pas se frotter à lui. Eh bien, c’est un de ceux qui ne fument pas, et en plus il est toujours malade et obligé de suivre un régime.

— Tu sais, il n’est pas facile de trouver son équilibre psychologique, de se sentir, comme on dit, dans sa peau. Mais je crois te l’avoir déjà dit, on ne gagne rien à vouloir toujours comprimer l’instinct sexuel, à l’empêcher de se manifester, tant il est fondamentalement inscrit dans notre nature. Si je voulais parodier un proverbe, je dirais : Chassez le naturel, il revient au galop !

La sonnerie du téléphone lui coupe la parole. Il explique au garçon que l’appel vient du couvent par la ligne intérieure, il doit y aller et il n’en aura pas pour longtemps.

— En attendant, tu peux monter là-haut et jouer avec ton train, ça te fera patienter.

— D’ac ! Mais vous monterez aussi dès que vous serez revenu pour m’avertir et pour…

Il hésite, mais le père sait pourquoi surtout il est venu.

— Ne t’inquiète pas, je monterai et, bien sûr… on laissera faire la nature.

Sur le chemin de la cité, tandis que Benoît retourne chez lui, il ne sent plus la morsure du froid tant il est ravi d’avoir été comblé du plaisir naturel qui désormais le compense mieux et à moindre frais que le tabac.

De son côté, le père au chaud dans sa chambre est plus que jamais convaincu de la justesse de ses vues, conforté par tant d’expériences concordantes. En son esprit, cependant, subsiste une contradiction qu’il ne voit comment résoudre.

« Il y a, pense-t-il, la morale reçue et pour moi s’esquisse une morale différente. C’est une révolution copernicienne que j’expérimente là ! Comment m’expliquer, me faire comprendre ? Voudrais-je en parler qu’on me traitera de fou. On me persuadera que je ne suis pas normal. Arguer de mon expérience ? Alors, on soupçonnera rapidement quel genre de relations j’entretiens avec les enfants. Évidemment, il n’y aura aucune bienveillance à mon égard. Je ferai figure de danger moral et social. Vraiment, je me heurte à un mur. Et pourtant, plus je connais ces garçons, plus je… Au fait, est-ce que je peux prétendre de bien les connaître ? Ai-je tout découvert concernant mes petits amis ? La nature est tellement riche et variée et ils sont si inventifs que je puis douter d’avoir atteint les limites de la connaissance. »


Les congés pour les fêtes de fin d’année touchent à leur fin. Le père a été fort occupé durant ces quinze jours avec des distributions de jouets aux enfants de familles nécessiteuses dont son comité s’occupe, puis des colis pour les personnes secourues par la mairie et la paroisse. Son bureau et la pièce contiguë ont provisoirement servi d’entrepôt. Il y met de l’ordre et désirerait n’être pas dérangé.

Et voilà que se profile dans l’ouverture de la porte la fine silhouette de Paul Boulard, ce garçon aux cheveux de jais et au regard fascinant. Subitement, le père sent que tout se liquéfie en son corps. Il est parcouru d’un tressaillement qui lui monte des jambes vers la tête et redescend au bas-ventre où se manifeste un émoi qui d’un coup lui fait oublier ses ennuis, ses tracas, sa hâte de terminer les rangements avant le soir. À la vue de Paul, tout s’est envolé, un feu le brûle.

— Ah, Paul, que je suis heureux de te voir !

— On est encore en vacances, alors, j’ai pensé que ça ne vous gênerait pas.

— Mais non, pas du tout, au contraire… Tu viens chercher un timbre ?

Le garçon s’esclaffe.

— Ah, vous vous souvenez !

— Pour sûr, que je me souviens ! Je n’ai pas oublié quand tu es venu pour la première fois dans ma chambre à la colo, coquin que tu es ! Viens là-haut, on sera plus tranquilles pour causer.

Comme il est près de quatre heures, il va chercher deux bouteilles de cola et un paquet de biscuits. Au grenier, installés à la table pour trinquer en bons amis, le dialogue s’engage.

À vrai dire, le père Albin ne connaît pas tellement Paul. Il sait que son père est négociant en matériaux et conseiller municipal. Il a déjà vu monsieur Boulard à la mairie au sujet d’affaires concernant le Bureau de Bienfaisance. De son côté, le père Léger recourt à lui pour la reconstruction du couvent. Ce n’est donc pas pour lui un inconnu. Mais, son fils ? À son sujet, il a eu quelques renseignements par le directeur de Saint-Jean. C’est un garçon en crise mais qui semble aller mieux depuis la rentrée des grandes vacances.

Tout en sirotant son verre, Paul parle de son père qui le comprend assez bien, il s’entend avec lui. Il le craint un peu, mais pas trop. D’ailleurs on lui laisse assez de liberté : « Il ne me demande jamais où je vais, ni d’où je viens. Pour ça, il me fout la paix ! » C’est lui qui l’a inscrit au club de judo, et il ne lui déplaît pas d’aller aux séances une fois par semaine et, ajoute-t-il malicieusement : « ni de venir ici. Je viendrai autant que je pourrai. » Son père compte sur lui pour s’occuper du commerce plus tard. Ça l’intéressera, du moins il le pense pour le moment, mais il est soucieux de sauvegarder sa liberté et ne tient pas tellement à s’engager pour l’avenir. En effet, il ajoute : « Des fois je m’imagine être journaliste. Ce doit être intéressant. J’aimerais aller dans d’autres pays pour des reportages, voir des gens qui ne vivent pas comme nous, qui n’ont pas nos coutumes. Je voudrais connaître ça. »

« Ne serait-il pas quelque peu non-conformiste sur les bords ? » s’interroge le père qui lui demande comment ça va avec sa mère, ses frères et ses sœurs.

Paul assure qu’il s’entend bien avec ses frères. Il en a un plus âgé que lui, qui s’engagera dans l’armée, et un autre, petit encore, qu’il trouve ravissant. Quant à ses sœurs, il préfère n’en rien dire. Pour lui, ce sont des chipies. On dirait qu’il va se déchaîner en parlant d’elles :

— Chantal, elle a un an de plus que moi, c’est une pécore, et Béatrice, qui vient après moi, c’est une pimbêche.

Vraiment, il ne les arrange pas.

— Et ta mère ?

— Oh, avec elle, ça va à peu près. Ça irait mieux si elle ne prenait pas tout le temps le parti de mes sœurs.

Il dévoile que tout n’est pas rose à la maison, que de temps en temps il y a des scènes entre les deux clans : « C’est la bataille des femelles contre les mâles ! »

Tout en parlant, Paul s’agite sur sa chaise, son ton devient plus véhément et il en arrive à exprimer son aversion pour les filles et les femmes en général. L’air contrarié, le visage crispé, assénant un coup de poing sur la table, il conclut :

— Bah ! Non, vraiment, avec elles, la vie n’est pas possible !

Le père tente de le calmer :

— N’en fais pas un plat. Tu as le temps de changer. Un jour, tu verras, une fille te tapera dans l’œil et, comme les autres, tu te marieras pour avoir des enfants.

Le garçon se radoucit :

— Oui, peut-être, j’ai le temps d’y penser.

Puis, il se ressaisit :

— Oh, vous savez, ce n’est pas certain. À supposer que je devienne journaliste et que je voyage beaucoup, il sera préférable que je ne sois pas marié.

— Après tout, tu as peut-être raison.

Les propos du garçon intéressent le père, mais le préoccupent aussi. N’aurait-il pas un problème intime justifiant de tels sentiments ? Habilement, il amène la conversation sur la colo et les rencontres dans sa chambre. Paul admet que les caresses lui ont beaucoup plu, de même après, au cours des projections dans le grenier, mais que ce n’est pas tellement ça qu’il désire.

— Que voudrais-tu donc ?

Baissant un peu la tête, n’osant trop regarder son interlocuteur en face, Paul, d’une voix quelque peu hésitante avoue :

— Ce n’est pas tellement sur le devant que ça me tente, c’est par derrière.

Et de dévoiler ce qu’il n’a osé dire encore à personne, pas même au père Albin, et qui lui arrive depuis l’âge de onze ans alors qu’il avait eu une grosse grippe. « On me prenait la température, et j’ai trouvé ça agréable, alors j’ai fait exprès de me mettre le thermomètre pour me chatouiller le trou du cul. Et puis j’en ai gardé un dans ma chambre pour pouvoir recommencer à ma guise. » Et d’expliquer encore que cet instrument ne lui ayant pas suffit, il a pris son stylo, puis un gros crayon, une bougie. Il en est là, et quand il n’a pas sa bougie, il utilise simplement ses doigts comme dans son lit au dortoir de la colo : « Mais, vous savez, conclut-t-il, comme ça, c’est vraiment pas commode »

Malgré tout, il préfère provoquer l’orgasme de cette façon plutôt que de se branler, pourrait-on dire, comme tout le monde. « Mon plaisir est plus intense, affirme-t-il, puisque je jouis du côté pile autant que du côté face. Bien sûr, ajoute-t-il encore, avec des camarades ou avec vous, je suis obligé de me contenter du branlage. »

Le père ne sait trop que lui dire. Il le laisse donc parler, se bornant à l’écouter ; le garçon s’exprime avec tant de confiance que cela peut suffire pour le moment à le réconforter. En effet, c’est avec une pointe de mélancolie qu’il poursuit :

— J’ai honte, je n’ose pas demander qu’on me fasse autrement. Je m’étais presque décidé à la colo quand j’allais vous voir, Hervé m’avait tant dit que vous étiez si bon. Mais je n’ai pas eu le courage. L’autre jour, je n’ai pas osé encore. Dites-moi, est-ce que c’est mauvais ce que je fais là ? Je ne suis peut-être pas normal, hein ?

« Voilà du nouveau, pense le père. Décidément, j’apprends tous les jours. Il me faut rassurer ce garçon. » Sans hésiter donc, il abonde dans son sens :

— Tu sais, il y a bien des manières pour jouir. La tienne en est une parmi bien d’autres. Puisque cette façon de faire te satisfait et te rend heureux, elle est donc la meilleure en ce qui te concerne. Tu n’as pas à te tourmenter. Seulement, sois prudent et raisonnable, et ne vas pas t’abîmer le trou de balle. Contente-toi de ta bougie et de tes doigts ou ceux d’un ami bienveillant.

Paul qui regarde maintenant son interlocuteur avec attention semble boire les paroles du père qui lui sont comme un baume sur le cœur. Il se sent rasséréné.

Le père poursuit :

— Et puis, crois-moi, d’ici quelque temps, tu en viendras naturellement à la recherche du plaisir comme tout le monde, avec une femme, tu essaieras de coucher avec une fille et puis tu te marieras, il le faudra bien.

Ces derniers mots ramenant la tempête dans l’esprit du garçon, celui-ci éclate à nouveau. Rageur, donnant un violent coup de poing sur la table, il s’écrie :

— Me marier ! Eh bien, si les femmes sont toutes comme mes sœurs, faut pas y compter, ça ne me dira pas grand chose !

Le père Albin rit de bon cœur puis se lève, imité par Paul. Rempli d’une immense affection pour ce grand enfant qui savoure le plaisir autrement que convenu, il l’enserre dans une chaude étreinte qui se prolonge car l’adolescent, confiant et comme abandonné, s’attend à ce qu’il espère car une main fureteuse ayant glissé le long de son échine jusqu’au creux des fesses cherche à localiser sous l’étoffe du pantalon ce trou qui lui procure le meilleur plaisir. Le garçon sourit et, maintenant assuré de pouvoir disposer des doigts du père, d’une voix douce demande :

— Alors, vous voulez bien ?

— Oui, tout ce que tu veux, tant je désire que tu sois heureux !

Incontinent, Paul se dégage, baisse son pantalon puis se laisse amener à ce qu’il savoure, comblé pour la première fois par le truchement d’un index ami.

Redescendus dans le bureau pour récupérer le manteau du garçon, c’est sur le pas de la porte extérieure que le père embrasse le jeune Boulard avant de le laisser partir. Juste au même moment, revenant de ville et se dirigeant vers l’entrée du couvent, passe le père Léger qui les remarque et ne peut réprimer un haut-le-corps en les voyant. Le père Albin s’en aperçoit et ressent un froid dans le dos, autant que l’impressionne le regard peu amène que de surcroît lui lance son supérieur.

Après le repas du soir, lorsqu’il entendit son supérieur l’interpeller : « Cher ami, j’ai quelque chose à vous signaler… », le père Albin eut nettement l’impression que l’atmosphère commençait à se gâter et qu’un orage menaçait. De fait, le père Léger fit part du souci qu’il commençait à se faire au sujet « de tous ces enfants qui envahissent votre bureau », lui dit-il, et ajouta : « De plus, vous me paraissez imprudent. Ne m’obligez pas à intervenir, à mettre le holà. Je vous avertis. Vous avez bien autre chose à faire que de vous occuper d’enfants, ce dont personne d’ailleurs ne vous a chargé. »

Pour se justifier, le père Albin fait remarquer que ces enfants sont bien élevés, que la plupart fréquentent l’école Saint-Jean. Ils appartiennent à de bonnes familles. Il cite les Boulard que son supérieur connaît bien et dont il a vu le garçon dans l’après-midi. Puis, perfidement, il insiste au sujet des parents d’Hervé :

— Vous connaissez bien les Morin. Madame Morin est une excellente personne. Elle estime que son fils tire un grand profit à venir ici. Elle y tient même. Ce serait certainement la contrarier que de m’empêcher de le recevoir, ne croyez-vous pas ? C’est notre intérêt de ne pas la dresser contre nous. Vous connaissez bien Brigitte. Cela certainement vous gênerait beaucoup également.

Il a touché juste. Une flamme surgit dans le regard de son supérieur qui se radoucit. Le père Albin en profite pour pousser son avantage par un autre argument aussi persuasif :

— Et puis, n’est-ce pas une bonne chose que d’habituer des enfants à emprunter le chemin du couvent ? L’un ou l’autre par la suite pourrait devenir religieux.


Il rassurait de la sorte le père Léger préoccupé de l’avenir de la communauté, les vocations se raréfiant terriblement par les temps qui courent !



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