Hervé (Maurice Balland) – XIV

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XIV




Le mois de juin était à son début et bientôt ce serait le jour anniversaire de la naissance d’Hervé. Désirant offrir un cadeau à son ami, le père Albin muse parmi les boutiques de la Place d’Armes en quête d’une idée. « Ah, voilà qui lui fera plaisir ! Je n’apprécie pas beaucoup les gratteurs de guitares, mais, puisque c’est pour lui…! » Après le magasin de disques, il entre dans la Maison de la Presse et y explore les rayons de librairie. Il fouille d’un côté, de l’autre, fort indécis ! « Tiens ! Ceci fera l’affaire, c’est le moment de le lui donner. » Feuilletant l’ouvrage : « C’est le seul de ce genre qui existe actuellement. Certes, quelques passages sont critiquables. Je lui mettrai les choses au point. »

Dès son arrivée, un mardi veille de son anniversaire mais jour commode après la sortie du collège, Hervé est reçu à bras ouverts :

— Viens ! Que j’embrasse mon grand garçon pour ses quatorze ans. Que tu es beau ! Tu t’affines de plus en plus en grandissant. Regarde, voilà pour toi.

Flatté par le compliment, Hervé sent ses joues s’empourprer et ses yeux pétillent de satisfaction. Voyant le disque, il saute de joie.

— Oh, que vous êtes chic ! et donne une autre bise à son ami si prévenant.

Sans perdre un instant, il met l’électrophone en route puis prend sa place privilégiée sur les genoux de son ami. Tête contre tête, ils sont alors baignés ensemble dans la même mélodie. Détendu, abandonné dans les bras du père qui le câline, il écoute les yeux fermés. À la fin, il met à nouveau le disque en route et, par quelques commentaires s’efforce de faire partager sa passion pour ses chanteurs préférés. Il a été écouté avec attention :

— Merci, c’est beau, sans toi, je ne l’aurais pas ainsi goûté. Maintenant voici un livre où tu retrouveras ce que je t’ai déjà dit à ce sujet. Il y a des schémas bien faits qui te fixeront les idées. Regarde, tu comprendras mieux.

Hervé feuillette avec curiosité. Satisfait, il déclare :

— Vous savez, je suis plus calé que mes copains. Ils en disent des conneries là-dessus, je m’en aperçois bien !

— Eh bien ! Avec ce bouquin sur les choses de l’amour, tu auras des idées bien nettes et j’ai l’assurance que tu ne feras pas de bêtises le jour où tu essaieras d’entreprendre des filles pour tes expériences avec elles.

— Oh, je ne suis pas pressé, puisque je suis avec vous. Je fais mes expériences avec vous. C’est aussi bien. On va là-haut ?

— Oui, sans quoi, la fête ne serait pas complète, jeune éphèbe en rut. À la maison, je pense, il y aura un gâteau, en attendant, ici, tu vas savourer des friandises autrement plus excellentes …

Enlacés sur les matelas, leur conversation se poursuit :

— Sais-tu comment dans le livre que je viens de te donner, on appelle notre façon de s’aimer ? On dit que c’est de l’homosexualité, c’est-à-dire, l’amour entre personnes du même sexe.

Hervé prend un air ahuri.

— Quel grand mot, c’est bon pour les savants ! Pour moi, le mot amour suffit. On s’aime, c’est tout !

— Oui, mais tu liras aussi qu’on classe les homosexuels dans la catégorie des gens un peu dingues, qui font des actes pas comme tout le monde, anormaux, et parfois même répréhensibles.

Le garçon hausse les épaules.

— C’est de la connerie. Je ne suis pas dingue. Du moment que ça nous plaît, c’est normal, puisque ça nous rend heureux. L’amour n’est jamais mal, vous ne croyez pas ?

— Si tu veux ! Mais tout le monde n’est pas d’accord. Tout est là, ce qui nous oblige à nous dissimuler.

L’adolescent redresse un peu le buste afin de regarder son ami dans les yeux comme pour l’assurer de sa complicité :

— Oui, à cause des autres qui ne pensent pas comme nous. C’est des cons !

Le père sourit, mais tente cependant de modérer son jugement :

— Mon chou, c’est vite dit, et ton affirmation ne résout pas le problème, sois prudent, il y va de l’avenir de notre amour.

Pour toute réponse, Hervé se serre fortement contre lui et, comme il vient d’avoir une poussée de croissance, il éprouve en son corps une satisfaction plus intense avec des spasmes plus violents qu’à l’accoutumée. Le visage rayonnant, il se redresse et, les yeux ravis, fait remarquer que son émission de liqueur a été, cette fois-ci, particulièrement abondante.

— C’est normal, fait remarquer le père Albin, regarde comme aussi ta touffe de poils est plus fournie. Tu as quatorze ans ! Tu verras, après les vacances, ce sera encore mieux !


Il n’était pas question pour Hervé de retourner à la colonie de vacances de Saint-Jean. Il ira donc, comme avant, à la campagne chez sa grand-mère, ce qui ne présentait aucun intérêt pour lui quand un coup de théâtre changea heureusement la situation du tout au tout. Le curé du village désirant prendre quelques semaines de congé, il fut convenu que le père Albin irait le remplacer durant les trois premières semaines du mois d’août. Ce qui arrangea tout le monde, particulièrement Hervé qui n’en demandait pas tant, heureux à la perspective d’avoir son ami avec lui, pour lui, durant presque un mois.

Ils pensèrent l’un à l’autre tout au long de juillet, chacun imaginant à sa manière ce que seraient les belles journées prometteuses.

Bientôt, le père reçut une lettre de son ami.


Cher père et grand Ami,

Me voici à La Varenne depuis deux jours. Je ne vous oublie pas. On a fait bon voyage. Françoise n’a pas été trop désagréable et ça a marché à peu près avec Simone et Charles. Cette année, mes parents resteront pour juillet. Comme ça, c’est chic, on sera tranquilles pour le mois d’août quand vous serez là. On pourra se promener tous les deux dans la campagne. Je vous montrerai les animaux dans les fermes. On ira se baigner ensemble. Je connais des coins où on sera très bien au bord de la rivière et où personne ne pourra nous voir. J’espère qu’il y aura un beau soleil comme en ce moment, car il tape dur. Je lis votre livre. Il est super ! Merci encore pour le disque, je l’ai amené aussi, on l’écoutera ensemble. Je voudrais que juillet passe en un jour et qu’on soit déjà au mois d’août.

Mes parents vous saluent.

Je vous embrasse bien fort. À bientôt.

Votre petit ami,

Hervé.


À quoi, le père répondit :


Bien cher Hervé,

J’ai été très heureux de recevoir ta bonne lettre qui m’a fait grand plaisir. Profite bien du beau soleil, mais ne le mange pas tout maintenant afin qu’il en reste assez durant le mois prochain pour les belles promenades que tu promets, et aussi pour les bains dans la rivière qui, je pense, seront les meilleurs moments de nos journées. J’ai trouvé un autre disque que je t’apporterai. Je ne pensais pas que tu aurais pris le livre que je t’ai donné. Après tout, tu as bien fait, nous aurons le temps d’en parler longuement et je t’expliquerai tout ce qu’il contient.

J’ai beaucoup de travail en ce moment, et je vois mal comment je m’en tirerais si le mois de juillet était réduit à une seule journée ! Sois patient, et puis, tu sais, le temps passe rapidement. Il est vrai qu’à ton âge on ne s’en aperçoit pas, tellement les jeunes sont avides de l’avenir qui, pour eux, ne vient jamais assez vite.

Mes amitiés à tes parents et n’oublie pas de saluer aussi ta mémé pour moi.

À bientôt.

Je t’embrasse.

Ton ami.

Albin.


Impatient de l’attendre, Hervé n’oubliait sûrement pas son ami, la semaine suivante, il écrivit :


Cher grand Ami,

Je passe des vacances merveilleuses. Le temps reste vraiment beau. J’ai beaucoup bruni déjà. Si ça continue, vous ne me reconnaîtrez plus, je serai un nègre. Mais soyez tranquille, je serai toujours votre Hervé, la couleur de la peau n’aura rien changé. Ce sera chic de m’apporter un autre disque. J’ai lu le livre avec attention. Je pense avoir tout compris. Enfin, vous me direz si je ne me trompe pas. Je crois savoir qu’on s’aime tous les deux d’une façon homosexuelle et quand je serai marié j’aimerai alors d’une façon hétérosexuelle. Que de grands mots. Pour moi c’est la même chose. Mon cœur aime et aimera toujours, d’une façon ou d’une autre. Pour le moment, on s’aime bien tous les deux, c’est merveilleux. Je suis sûr que vous pensez comme moi.

Quand je me promène dans la campagne et que je regarde les fleurs si belles et écoute les oiseaux chanter, je me sens pris par la nature. Je voudrais devenir fleur ou oiseau pour avoir leur beauté, leurs couleurs, leurs ramages, et leur liberté aussi.

L’autre jour, à la ferme, il y a un taureau qui est monté sur une vache. Je n’avais encore jamais vu ça. C’est formidable. Ça m’a donné une drôle d’idée. Je m’imagine fondu en vous et avoir tout de vous. À nous deux, on serait comme si on était devenus un seul qui aurait à la fois ma jeunesse et votre sagesse.

Maman n’est pas là depuis huit jours. Elle est allée à un congrès où elle a retrouvé l’autre. Papa va partir à Paris pour l’affaire des forges.

Mémé vous dit son bonjour. Je vous embrasse. À bientôt. Votre ami,

Hervé.


Très occupé, le père répondit brièvement :


Bien cher Hervé,

Un grand merci pour ta merveilleuse lettre. Tu deviens poète. C’est avec satisfaction que je découvre combien se développent les sentiments de ton cœur. Tu quittes vraiment l’enfance et tu deviens un homme. Cependant, ne mûris pas trop rapidement au soleil ardent de cet été exceptionnellement beau que nous avons cette année. Reste aussi longtemps que possible dans la fleur de ta jeunesse. Quant à la sagesse, pour toi comme pour le commun des mortels, elle te viendra lentement, si bien que tu ne pourras la savourer que la jeunesse passée. On ne peut être et avoir été ! Pour le présent, je souhaite de te voir recueillir le peu que je puis te communiquer et qu’il t’est possible d’ensiler.

Mes amitiés à tes parents et mon salut à ta mémé.

À bientôt, mon chéri. Je t’embrasse.

Albin.


Vers la fin de juillet, Hervé a une bonne nouvelle à annoncer :


Cher grand Ami,

Savez-vous ce qui arrive ? Monsieur le Curé est seul, il n’a pas de bonne et la personne qui s’occupe un peu de lui sera absente aussi. Il s’inquiétait se savoir comment vous pourriez vous arranger tout seul. Alors, ma mémé a proposé de vous recevoir à la maison puisqu’on est à côté de l’église. Comme ça, ce sera aussi commode pour vous. C’est merveilleux ! On sera toujours ensemble et s’il n’y a pas autant de soleil pour aller à la rivière, ça ne fera rien puisqu’on pourra rester tranquilles à la maison. C’est sensationnel ! Vive ma mémé !

L’autre jour, derrière l’église, j’ai vu un chien et une chienne qui faisaient un acte hétérosexuel. Ils tiraient la langue tous les deux d’une façon à laisser croire que ça leur donnait terriblement soif ! Je remarque que les bêtes ne peuvent pas s’embrasser en même temps. L’homme est bien supérieur aux animaux, comme on nous le répète tout le temps à l’école et partout.

Je vous transmets les amitiés de tout le monde ici. Papa a toujours l’air triste.

À bientôt, dans huit jours.

Je vous embrasse.

Votre chéri.

Hervé.


Le chemin de fer ne passant pas par La Varenne, le village est à huit kilomètres de la gare, Hervé est allé attendre le père qui, aussitôt débarqué et sorti du quai est pris et mené en voiture. C’est un voisin qui conduit, un brave homme. En cours de route, tout en tenant le volant, il ne cesse de faire l’éloge du garçon si bien élevé que tout le monde aime bien au pays.

— Il m’a parlé de vous. Il est rudement content que vous soyez venu pour remplacer Monsieur le Curé. Vous rendrez grand service, sans quoi on n’aurait pas eu d’offices et ç’aurait été dommage, surtout pour le 15 août, c’est la fête au pays ce jour-là.

La grand-mère d’Hervé, vraiment brave et bonne personne, reçut son hôte sans façon, comme une chose toute naturelle. Elle offrit au père, arrivé par le train de l’après-midi, de goûter avec les enfants. D’emblée, il était bien l’hôte de la famille.

Avant de faire les honneurs de la maison, la mémé expliqua :

— Je vous ai mis dans la grande chambre, au-dessus. Si ça ne vous gêne pas, Hervé sera avec vous. Il veut bien, il a même insisté. Ça me rendra service, mon autre fille doit venir, elle prendra la chambre d’Hervé.

À voir le front de la femme, volontaire comme celui du garçon, avec à la base la même ligne de sourcils se mettant également en V quand elle prête attention à son interlocuteur ou cherche à le convaincre, le père jugea inutile de faire quelque objection. D’ailleurs, que souhaiter de mieux : cohabiter avec son petit ami et n’être pas simple commensal !

La chambre que peu après elle montre est spacieuse, meublée de façon traditionnelle à la campagne, avec entre autres un grand lit bateau recouvert d’une énorme couette. « Un lit conjugal, pensa immédiatement le père, comme on est gâtés ! »

— Hervé va vous aider et vous indiquera où sont les commodités, dit la mémé avant de les laisser pour redescendre à la cuisine.

Le garçon la pousse presque jusque vers l’escalier, ferme rapidement la porte derrière elle, et se jette dans les bras de son ami.

— C’est super ! Ce qu’on va être bien là tous les deux !

Ses yeux brillent d’un éclat intense. Tirant son ami par le bras, il l’entraîne sur l’édredon où, enfouis, ils se bécotent pour fêter les retrouvailles.

La valise vidée, les affaires rangées dans la grande armoire, ils sortent ensemble. Avant le repas du soir, Hervé tient à guider sans tarder son ami et avec lui explorer le village.

— On va repérer l’église.

Au vrai, elle n’est pas loin, presque contre la maison de sa mémé, mais il faut en chercher la clé chez la boulangère qui la garde. Traversant la place de la mairie, ils vont ensuite au café tenu par le maire pour le saluer. Ils localisent l’épicerie où l’on trouve les journaux, puis la poste. Le père a l’impression de reconnaître des lieux familiers, d’être déjà venu, il s’orienterait presque tout seul. Il en fait la remarque :

— Dis donc, Hervé, je reconnais tout cela, tu m’en parles si souvent quand tu me racontes tes espiègleries de vacances.

Au repas du soir, Simone et Charles que le père n’intimide pas, au contraire, firent les pitres tandis que Françoise s’évertuait à les calmer. La mémé n’en pouvait mais, occupée entre la table et la cuisine. Ce fut infernal. La perspective de telles séances durant trois semaines eût découragé tout autre que le père Albin comptant sur son petit ami pour l’aider à supporter tout cela.

La mémé n’eut pas à insister pour envoyer le garçon au lit. Il gravit l’escalier quatre à quatre, entra en trombe dans la chambre, enleva en un tour de main le léger vêtement qu’il portait, de sorte qu’en pénétrant à son tour dans la pièce, le père le vit étendu nu sur le lit et prêt pour l’étreinte amoureuse.

— Vite ! Vite ! s’écriait-il au travers de ses éclats de rire.

Enlacés selon leur habitude, il glissa à l’oreille amie :

— C’est sensas ! On aura vingt-quatre nuits comme ça !

Le père, tout ému, au plus loin qu’il remonte dans sa mémoire, ne voit d’autre que cette première fois où ne pas se trouver seul dans un lit, et c’est avec un adolescent amoureux que sera rompue cette habitude qui est pour lui une règle de sa profession, quasi une seconde nature !

Il dormit mal cette première nuit, fréquemment réveillé par la présence insolite qui troublait son sommeil et à laquelle il lui faudra s’habituer. Il s’y fit très bien d’ailleurs et, au cours des nuits suivantes, sut mettre à profit quelque insomnie pour explorer et détailler à loisir l’anatomie de son petit ami dormant toujours sans pyjama. Plusieurs fois même, à des moments de profond sommeil du garçon, en prolongeant certaines caresses précises, il est parvenu à déclencher un orgasme le secouant de spasmes qui pourtant ne le réveillèrent pas. Si, au matin, Hervé sembla n’en avoir pas de souvenir, cependant il fit quelquefois part de rêves pour le moins peu ordinaires où il s’était vu réaliser d’étranges échanges mutuels de verges avec son ami.

Les journées estivales d’août passèrent radieuses, à la rivière, dans la campagne, en visite aux fermes voisines.

— Tenez, voilà le taureau dont je vous ai parlé dans ma lettre. Ah, si vous aviez vu ! Ce qu’il en mettait un coup pour se pousser dans la vache !

Le soir, couché à côté de son ami, Hervé est songeur. « À quoi donc penses-tu ? » lui demande le père.

— Au taureau ! Ça m’a donné une drôle d’idée… si vous voulez bien, déclare-t-il alors.

Et d’expliquer qu’il serait heureux de faire pareil pour voir ce que ça donne.

— Et comment ? fait remarquer le père d’un ton faussement naïf.

— C’est simple, tournez-vous.

Évidemment, ce ne pouvait être autrement. Sans besoin de lui préciser comment s’y prendre, l’adolescent s’agrippe et parvient à ses fins, connaissant une jouissance nouvelle et particulièrement intense : il vient de découvrir une forme inédite de plaisir dans une sorte de communion qu’il cherche à exprimer à son ami :

— Oh, comme ça, on est vraiment unis. Je me sens comme fondu en vous. Il y a quelque chose de moi en vous maintenant. On est comme si on était un seul. Dites-moi, quand on est avec une femme, est-ce que ça fait la même chose ?

— Oui, à peu près, je pense, mais on se regarde en face et on peut s’embrasser en même temps, ce qui est tout de même un peu mieux, plus humain, comme tu l’as écrit dans une de tes lettres.

Malgré tout, le père Albin parvenait difficilement à se déprendre des schémas de la morale traditionnelle tant ils ont été martelés dans les esprits.


Le temps de bonheur écoulé, retourné à ses occupations, le père reçut une lettre peu avant la fin des vacances.


Mon cher grand Ami,

Je pense à vous tout le temps depuis que vous êtes parti. Il pleut sans cesse depuis deux jours, ça me rend tout triste. Dans mon cœur aussi, c’est comme s’il y avait un nuage, vous me manquez beaucoup. C’est comme si la moitié de moi-même était disparue. Heureusement qu’on se retrouvera bientôt.

Dans huit jours, mes parents viendront nous chercher, on prendra le train et on rentrera dans notre baraque.

J’irai vous voir dès que je pourrai.

Ma mémé vous dit son bonjour.

À bientôt, je vous embrasse. Votre chéri,

Hervé.

P.S. Inutile de répondre. On sera partis avant que votre lettre arrive.



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