Philéraste

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Ce nom masculin désigne un garçon qui éprouve de l'affection pour son amoureux ou éraste. Alors qu'il existe différents termes pour désigner les hommes qui aiment les garçons, il n'en existe qu'un seul, d'un emploi très rare, pour désigner les garçons qui aiment les hommes : philéraste.

Présent dans Le Banquet de Platon, il n'est généralement pas traduit

Le mot grec φιλεραστὴς apparaît une seule fois dans Le Banquet de Platon, plus précisément dans le discours d'Aristophane du Banquet. Cependant, la plupart des traductions de ce passage du texte de Platon contenant le mot φιλεραστὴς ne font pas apparaître l'équivalent français philéraste. Ainsi la traduction de Victor Cousin (1831) :

«  Tant qu'ils sont jeunes, comme portion du sexe masculin, ils aiment les hommes, ils se plaisent à coucher avec eux et à être dans leurs bras ; ils sont les premiers parmi les jeunes gens, leur caractère étant le plus mâle. »

De même, la traduction de Léon Robin (1950, Gallimard) :

« Aussi longtemps qu'ils seront petits garçons, en leur qualité de morcillons de ce mâle primitif, ils aimeront les hommes faits, ils prendront plaisir à partager la couche de ceux-ci et à s'enlacer à eux ; ce sont eux qui, entre les petits garçons et les adolescents sont les plus distingués, en tant que ce sont eux qui, de nature, sont les plus mâles. »

Nécessité de promouvoir le terme

Gérard Bach-Ignasse, dans la revue Homophonie de novembre 1984 (texte repris dans un de ses livres[1]) justifiait l'existence de ce terme :

« Mais s'il est vrai que des adultes aiment des enfants, il faut bien que des enfants aiment des adultes, sinon ce n'est pas de l'amour. En feuilletant le Petit Robert à la recherche d'un mot pour désigner cet enfant qui aime des plus âgés que lui, on ne trouve rien. Cela veut dire que la société, pour mieux stigmatiser la pédophilie, lui refuse les mots mêmes de sa justification. Il faut plonger dans la littérature de l'antiquité pour trouver au Banquet de Platon, à côté de l'amoureux des enfants ou "pédéraste", l'enfant qui l'aime ou "philéraste". »

L' existence du mot philéraste est signalée par un livre de Dominique Sels relatifs aux mots de l'amour d'origine grecque[2].

Références

  1. Gérard Bach-Ignasse - Homosexualité : la Reconnaissance ? Boulogne-Billancourt, Edition Nuit, s.d. p. 144.
  2. Dominique Sels - Les mots de l'amour arrivent d'Athènes. Paris, Éd. de la chambre au loup, 2008.