Les deux copains (Maurice Balland)

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Les deux copains est une nouvelle pédérastique de Maurice Balland.





LES DEUX COPAINS



La Fête nationale est passée. En cette fin de juillet, la température monte de plus en plus, la canicule commence. La capitale s’est vidée de nombreux Parisiens et les touristes arpentent les boulevards. Pratiquement partout, ce sont des têtes étrangères, du moins dans les sites envahis par les visiteurs.

Aujourd’hui, exceptionnellement, le ciel est plutôt couvert, atténuant l’ardeur du soleil. Henri en a profité pour sortir après le déjeuner et flâner sur les grands boulevards. Il aime ces lieux à cause de leur animation, pas trop intense cependant en début d’après-midi, permettant de muser de-ci de-là sans être trop bousculé comme en d’autres endroits par trop chargés d’étrangers.

Il remarque avec une certaine tristesse que sont disparus bon nombre de cinémas qui donnaient un aspect particulier aux boulevards avec leurs longues queues d’attente. Ils sont remplacés par des magasins, mais le plus souvent par des bureaux, ce qui a fait disparaître un certain attrait. Certes, il y a toujours les nombreux restaurants, quoique plusieurs soient devenus des snack-bars, ce qui n’est pas du tout la même chose. Les terrasses ont changé d’allure. Heureusement quelques établissements historiques subsistent, en partie donc un passé littéraire et artistique demeure à la satisfaction des amis de la tradition. Il y a encore quelques librairies où flâner et consulter les éditions d’art et les derniers ouvrages parus. Les grands hôtels renommés sont toujours là malgré la concurrence que leur font ceux qui ont surgi en d’autres endroits, surtout en périphérie de la capitale dans les quartiers rénovés aux portes de Paris. Les courants de circulation ont tendance à changer en fonction du développement des transports comme surtout le RER.

Henri pense à tout cela tandis qu’il observe les passants. Bien des choses changent dans la capitale, et certaines rencontres comme autrefois ne sont plus aussi faciles maintenant. Une fois, un jour, il y a de cela au moins cinq ans, sinon plus, il avait fait la connaissance d’un charmant garçon devant le Richelieu, un des cinémas disparus depuis. Il en a gardé un merveilleux souvenir. Le petit Charles est resté l’un de ses meilleurs amis pendant deux ans. Il ne l’a plus revu quand ses parents ont déménagé et sont allés s’installer en province. Il sait qu’il s’est marié, et puis, la distance estompant tout, il n’a plus eu de nouvelles. Sans doute est-il heureux, c’est ce qu’il lui a toujours souhaité. En tout cas, durant le temps de leur amitié, il a su lui donner du bonheur et l’aider à passer des moments parfois difficiles de son adolescence. Ainsi, reste-t-on souvent sur des souvenirs du passé ! Maintenant qu’il atteint la quarantaine, il lui semble avoir perdu un peu de son audace d’autrefois et se sent moins assuré pour tenter l’aventure.


Tiens, que voit-il devant ce fameux grand cinéma, un des rares qui subsistent à cause surtout de sa vaste salle classée en raison de sa décoration typique des années entre les deux guerres ? Un garçon regarde les affiches. Il a une tête bien française, Un petit Parisien qui n’est pas parti en vacances. Un oiseau rare pour sûr ! Il a l’air de s’attarder. Henri l’observe sans l’aborder encore pour s’assurer qu’il est bien seul, sans parents ou amis à proximité. Voilà bien cinq minutes de passées et le garçon est toujours là. Il a fait quelques pas d’un côté et de l’autre, comme s’il attendait quelqu’un. Personne n’a l’air de venir. Il retourne regarder les photos extraites du film et exposées pour attirer la clientèle. C’est un film de science-fiction, une histoire, d’après le titre, de combats dans l’espace de vaisseaux spatiaux. Il n’y a pas de doute, le garçon est intéressé et c’est cela qu’il désire certainement voir.

Henri s’approche de lui, simule une attention aux images. Le garçon ne bouge pas, comme s’il avait espéré une conversation.

Henri se décide :

— Ce doit être un film intéressant.

— Oui, on va aller le voir avec mon copain.

— Ah, tu attends un copain.

— Oui, il va arriver, et on prendra nos places.

— Il habite loin, ton copain ?

— Non, rue Amelot, comme moi.

— Vous êtes de la rue Amelot ! Moi j’habite boulevard Beaumarchais. On doit être voisins, ça, c’est drôle. Venir jusqu’ici pour rencontrer quelqu’un de son quartier. Mais pourquoi vous n’êtes pas venus ensemble ?

— C’est que mon copain n’a pas mangé chez lui aujourd’hui, mais chez son oncle. Alors, on doit se retrouver ici.

Voilà, en effet, le copain qui arrive. La conversation aurait pu en rester là. Mais non, le garçon poursuit :

— C’est Pierre, on est aussi au même lycée. Il n’est pas encore parti en vacances. C’est comme moi, mais on va aller ensemble à la montagne, on partira après-demain.

— Je vous souhaite de bonnes vacances. En attendant, allez vous distraire au cinéma.

— Vous ne venez pas vous distraire, vous aussi ?

— Après tout, pourquoi pas. Et si vous voulez bien, je pourrais vous faire plaisir et vous payer la place.

— Oh, non. Vous nous paierez des esquimaux. Ce sera bien gentil de votre part, et on n’aura pas dépensé tous nos sous. T’es d’accord, Pierre ?

— Bien sûr, Robert, tu verras, ça marchera.

Qu’est-ce qui pourra bien marcher ? Henri se demande ce que les garçons ont derrière la tête… Peut-être ce que lui aussi a derrière la sienne. Ce serait trop facile. Il n’y croit qu’à moitié. « Bah, pense-t-il, on verra bien. Ils n’ont pas l’air farouches et ne semblent pas dangereux. »

Ils entrent ensemble dans la salle à moitié vide en cette première séance au début de l’après-midi. Assis, Henri a les deux garçons à sa droite. La projection n’est pas commencée. Ils ont le temps de parler encore. Pierre a déjà treize ans, il semble exubérant, plein de vie, intarissable pour raconter des histoires qui se sont passées au lycée juste avant les vacances. Robert, plus calme le laisse parler. Il révèle qu’il n’a pas encore ses treize ans, mais presque, ce sera au début du mois prochain.

Les lumières s’éteignent, la projection commence. C’est un court métrage selon l’habitude, le temps de laisser les spectateurs emplir la salle. Henri observe du coin de l’œil les garçons. Dans l’obscurité, il lui semble qu’ils ne regardent pas le film, mais discutent entre eux à voix basse. Il essaie de comprendre leur chuchotement, mais tournés l’un vers l’autre, leur voix est aussi couverte par le fond musical sonore. Il n’ose se pencher pour surprendre leur conversation. Ils ont l’air de discuter ferme. Que complotent-ils ? « Après tout, pense-t-il, il n’y a qu’à attendre l’entracte, on verra bien. » Les lumières allumées, il leur propose des esquimaux comme convenu. Les garçons enthousiastes, ne se font évidemment pas prier. Pour lui, il prend un paquet de bonbons, trouvant plus agréable de les sucer « et, dit-il, cela fait mieux passer le temps ». Il décèle une pointe de malice dans le regard des garçons. Il lui semble que par leur attitude, leur conversation, ils cherchent à le sonder, à découvrir ses réactions possibles.

Pierre qui est le premier à sa droite, tout en parlant, s’avance quelque peu sur son fauteuil de façon à porter son corps en arrière, et il écarte ostensiblement ses jambes, mettant ses mains sur ses cuisses comme pour s’offrir et inciter l’adulte à quelque exploration. Robert le regarde faire en riant. Il lui tape sur l’épaule en disant : « Ça ira. »

— Oui, ajoute Henri, cherchant une contenance. Puis, il continue : Pour bien regarder un film, il faut se mettre le plus à l’aise possible. Je vais, moi aussi, bien me caler dans le fauteuil.

À peine a-t-il achevé que la lumière s’éteint. La projection commence. Le générique du film passé, Henri tend un bonbon à son voisin qui n’a pas bougé et reste toujours offert. Celui-ci le prend et, d’audace, prestement saisit aussi la main qu’il tire et dirige pour la poser sur sa cuisse. Un appel !

Henri n’hésita pas, et sans plus attendre, chercha le point crucial. Sous son pantalon, le garçon bandait. Celui-ci laissa faire et toute voie dégagée, Henri put sonder d’une main rassurée, les attributs déjà fort avantageux de Pierre. Il lui murmura à l’oreille :

— Je peux y aller ?

— Mais, bien sûr, allez-y.

Ce fut, pour ainsi dire, un jeu d’enfant que de l’amener à la jouissance. À ses treize ans et trois mois, il était fort bien pourvu, du poil abondant, signe d’une virilité déjà fort engagée. Le garçon sortit son mouchoir lorsqu’il sentit le plaisir monter et juste avant de jouir de façon à ne pas salir son slip. Henri le trouva alors bien averti et certainement habitué à se donner ce genre de plaisir sans laisser de traces. Sa maman ne devait certainement pas avoir de raisons de s’inquiéter à son sujet les jours où elle faisait la lessive.

Son plaisir obtenu, le garçon referma tout et dit tout bas :

— Je vais laisser la place à mon copain.

Et ils changèrent de place. Henri eut alors Robert à sa droite, et celui-ci aussitôt se mit en position adéquate.

Sans préambule, Henri tâta. Le garçon bandait déjà et, de plus, il dégagea lui-même le terrain, sortant l’objet qu’il mit à disposition.

Plus jeune que son copain, enfant encore, il était moins avancé en puberté, n’ayant pas encore de poil. Mais quand même son dard était déjà bien développé pour être empoigné vigoureusement, avec un gland qui se découvrait parfaitement et que Henri eut soin de chatouiller pour l’émoustiller. Robert se retint de trop se trémousser pour éviter qu’un voisin ne s’aperçût de quelque chose. Élémentaire prudence d’un enfant assez averti pour obtenir son plaisir sans dommage. Il n’eut pas besoin de son mouchoir, n’ayant émis qu’une faible goutte comme les jeunes de son âge en tout début de puberté. Ce fut suffisant pour ressentir une intense vibration au plus profond de son être. Il assura qu’il avait joui comme jamais encore.

— Avec mon copain, on fait ça, mais avec vous ça a été super. J’aimerais vous revoir.

— D’accord, puisqu’on habite dans le même coin, ce sera facile.

Il faut battre le fer quand il est chaud, dit un proverbe. En tout cas, avec une folle imprudence, et ne doutant de rien, à peine la séance de cinéma terminée Henri proposa aux deux copains de venir chez lui. Ce n’était pas loin, et comme d’aller chez eux. Ils acceptèrent avec empressement. C’était direct et seulement à quatre stations de métro. Et puis, les deux garçons en redemandaient. On avait l’impression qu’ils venaient de faire une grande découverte et tenaient à en profiter au maximum. Henri les avait cru expérimentés. Mais non, curieux tout simplement. Sitôt chez lui, ils voulurent explorer et manipuler son intimité. Un adulte à leur disposition, quelle aubaine, n’est-ce pas !

Insatiables, comme le sont les jeunes, ils se laissèrent encore caresser à plaisir jusqu’à n’en plus pouvoir supporter davantage. Une sorte de frénésie comme si venait de se renverser une barrière jusqu’alors infranchissable.


Henri était fort perplexe. Comment expliquer cela ? Il avait connu beaucoup de jeunes, mais rarement si empressés au premier contact. C’était comme si une soif jusqu’alors inassouvie venait d’être satisfaite.

Il tente de chercher une explication. Le mieux sera de leur poser la question.

— C’est la première fois que vous vous branlez avec un adulte.

— Oui, répondit Pierre, on a voulu savoir comment ça pouvait faire. C’est vraiment sensas !

— Eh, bien, vous êtes satisfaits. Mais qui vous en a donné l’idée ?

— C’est en classe.

— Ah, comment ? Explique-moi.

— Eh bien, voilà. Au cours d’information sexuelle, la prof nous a dit de faire attention dans la rue aux types qui pourraient nous aborder en nous proposant des bonbons. Qu’il fallait se tenir sur ses gardes à la sortie du lycée, et ne pas suivre n’importe qui qu’on ne connaît pas, qu’on risquait d’être obligés de faire des choses malsaines avec des types dangereux. On a bien compris de quoi elle parlait, et de quoi elle voulait nous fiche la trouille, c’était, bien sûr, d’aller se faire branler chez quelqu’un.

— Et alors, pourquoi n’avez-vous pas eu peur de moi ?

— Tout simplement, mon copain et moi on s’est dit que si ça nous arrivait, on ferait les naïfs pour voir si tout cela était bien vrai. À deux, on a pensé qu’on ne risquait pas trop, qu’on pourrait se défendre s’il le fallait. C’est pourquoi, quand vous avez parlé à Robert, il a pensé qu’avec vous ça réussirait. Quand je suis arrivé devant le ciné, j’ai compris, et on a joué le jeu. Ça n’a pas mal réussi, hein !

— En effet, mais c’est parce que moi aussi, je n’attendais que cela, et quand j’ai senti en vous des garçons disponibles, je n’ai pas hésité non plus à me laisser embobiner par vous. J’ai été bien docile, n’est-ce pas ? Autrement dit, les semblables s’attirent et se rencontrent.

— Je ne regrette pas, s’exclama Robert. Une fois de plus je m’aperçois qu’en classe on nous dit des conneries, et qu’on essaie de nous faire peur. Mais pourquoi ?

— Tout simplement parce qu’on ne veut pas vous laisser libres de faire l’amour à votre guise. Si vous le voulez bien, je vous montrerai tout ce qu’il faut vraiment savoir sur le sexe et vous pourrez être heureux.

— Vous nous direz aussi comment faire avec les filles.

Question posée par Pierre, le plus avancé dans le fond de son pantalon et qui avait déjà de quoi satisfaire une femme.

— Bien sûr, on verra. Tranquillisez-vous, et faites-moi confiance. En attendant, jouez encore comme des enfants, des choses plus intéressantes viendront en leur temps. Je vous en avertirai et vous aiderai à ce moment-là.


Rassurés et confiants, les deux copains partirent. Étant allés à la montagne les jours suivants, Henri ne les revit qu’à la rentrée scolaire. Ni l’un ni les autres, ne perdirent rien à attendre…


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