Les immoralités des prêtres catholiques (Émile Alexis)

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Les immoralités des prêtres catholiques est un pamphlet anticlérical en français compilé et commenté par Émile Alexis, imprimé en Belgique en 1868. On peut y trouver en particulier de nombreux extraits de la presse belge de l’époque évoquant des affaires de mœurs avec des ecclésiastiques.

Sommaire de l’ouvrage

  • PRÉFACE.
    p. v-viii
  • CHAPITRE PREMIER.
    Caractère des prêtres catholiques.
    p. 9-89
  • CHAPITRE II.
    Abus du culte. — Fausses superstitions. — Faux miracles, etc.
    p. 91-137
  • CHAPITRE III.
    Empoisonnements. — Meurtres. — Rapts. — Captations. — Spoliations. — Vols. — Escroqueries. — Abus de confiance, etc., commis par les prêtres catholiques.
    p. 139-200
  • CHAPITRE IV.
    Impuretés. — Attentats aux mœurs et à la pudeur. — Viols. — Adultères. — Actes de la plus ignoble lubricité, etc., commis par des prêtres catholiques.
    p. 201-229
  • CHAPITRE V.
    Éducation pernicieuse donnée dans les écoles dirigées par des prêtres, religieux ou religieuses.
    p. 231-251
  • CONCLUSION.
    p. 253-259
  • Table des matières
    p. 263

Les passages concernant des affaires de pédérastie, de pédophilie, ou de violence sur des enfants sont disponibles dans une page d’extraits :

Les immoralités des prêtres catholiques (extraits)

Motivations de l’auteur

L’auteur explique longuement, dans le premier chapitre, qu’il avait d’abord souhaité publier un « volumineux ouvrage » intitulé Divinité, beauté, nécessité et bienfaits du Christianisme. Ce « recueil de 290 morceaux écrits par 186 auteurs différents » était à son avis « le plus complet qui ait paru jusqu’à ce jour ».

Au moment où il recherchait l’approbation ecclésiastique exigée par son éditeur, Émile Alexis semble avoir été plus ou moins éconduit, peut-être sans grande charité, par plusieurs prêtres auxquels il avait envoyé sa compilation. Cette déception, et le conseil d’un ami, l’incitèrent à entreprendre un nouvel ouvrage similaire, mais d’orientation tout à fait contraire, dénigrant l’Église au lieu d’en faire la louange.[1]

Il ne cache pas qu’une de ses motivations pour écrire le premier livre était essentiellement financière : ayant peu de moyens, il devait gagner sa subsistance. L’anticléricalisme s’avéra plus facile à mettre en œuvre et plus rémunérateur que la piété.

Thèses défendues

Même si Émile Alexis affirme ne pas vouloir calomnier les bons prêtres, ceux-ci restent selon lui très rares. D’où ses reproches réitérés contre l’Église, celle d’autrefois comme celle de son temps : enrichissement sans égard à la pauvreté du peuple, manœuvres destinées à capter les biens des croyants, mensonges et manipulations en matière de miracles, meurtres et autres crimes, opulence, gourmandise et ivrognerie ; griefs auxquels s’ajoutent de très nombreux délits sexuels de toutes sortes, ceux concernant des mineurs étant manifestement à ses yeux les plus scandaleux, en même temps que les plus « croustillants ».

L’auteur se présentant comme chrétien, seulement soucieux de réformer les vices du clergé, il n’avance aucun argument à l’encontre des croyances religieuses elles-mêmes. La critique du christianisme se limite donc au niveau de la justice pénale et de la presse populaire, mais ne s’élève pas jusqu’à une remise en question de nature philosophique.

Qualité de la documentation

À part quelques rappels historiques sans grande originalité, la seule documentation réunie par Émile Alexis consiste en coupures de journaux belges francophones de son époque. Les cas relevés ne sont presque jamais étudiés dans le détail, ni avec un réel souci critique ; ils ne sont pas précisément datés ; et la plupart concernent la Belgique, quelques-uns seulement la France.

Vu le ton très acerbe à l’égard de l’Église, ces brefs récits présupposent toujours chez les prêtres impliqués une sorte de volonté de mal faire, d’hypocrisie, de perversité fondamentale : pour l’auteur, un prêtre pédéraste ne peut pas être sympathique, et ça ne vaut pas la peine d’essayer de le comprendre. Jamais n’est évoquée l’hypothèse d’un véritable choix de morale sexuelle différente, ni d’une participation libre et bénéfique des garçons.

Quelle que soit son hostilité superficielle envers l’Église, Émile Alexis s’inscrit donc totalement dans l’idéologie puritaine issue des monothéismes d’origine judaïque.

Pour la castration des prêtres

Le chapitre de conclusion comprend une étonnante argumentation[2] en faveur de la castration, qui devrait être exigée de tous les prêtres catholiques « dont les mœurs sont si corrompues de nos jours » ; ceci « tant pour les préserver des vices qui les rongent et qu’ils communiquent à la société, que pour les distinguer des autres hommes, et leur faciliter à mettre en pratique leur vœu de chasteté, et à se retrancher de tout ce qui violerait la sainteté de leur sacré ministère et la loi divine. »

L’auteur donne pour modèles, outre Origène, la castration des « prêtres d’Astarté en Syrie et de Cybèle en Phrygie », ainsi que « l’opération qu’on fait subir aux eunuques avant de leur permettre l’entrée du sérail ». Il s’agit donc là d’une castration totale, comportant l’ablation du pénis et des testicules — la seule, en effet, qui garantisse l’impossibilité de tout coït normal.

Voir aussi

Bibliographie

  • Les immoralités des prêtres catholiques / par Émile Alexis. – 1868 (Bruxelles : Somer). – viii-262 p.

Articles connexes

Notes et références

  1. ↑ P. 23-35.
  2. ↑ P. 257-259.
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