« Quand mourut Jonathan (50) » : différence entre les versions
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Serge était extrêmement lascif et hardi : dès que cette chose-là lui venait en tête, il n’avait plus | |||
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être caressé ailleurs qu’à son propre sexe l’ennuyait ; s’il était enlaceur, embrasseur et tendre, | |||
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— Tu l’avais pas, le lit, avant ?
Environ une semaine avait passé sans que Serge s’intéresse au petit lit. Puis il suggéra à Jonathan qu’ils le montent dans la chambre. Il aurait bien aimé essayer de dormir tout seul, mais il voulait être avec Jonathan.
Le lit du jeune homme, il est vrai, était très étroit pour deux. Et si le coucher, l’endormissement de Serge se faisaient contre Jonathan, son sommeil profond était indépendant : il s’enfuyait sur l’arête du lit, glissait entre la literie bordée et le côté du matelas, et passait la nuit dans cette sorte de hamac.
Si on enlevait les meubles, il y avait assez de place pour le deuxième lit dans la chambre. La difficulté était plutôt de le monter jusque-là. Beaucoup de patience le permit. Quant à la pièce du bas, elle devint atelier, et salle à manger.
Simon n’avait pas menti, au sujet de la pudeur actuelle de Serge. Il se déshabillait en coulant de ses vêtements dans le lit ; et tenait à se laver sans témoin.
— Faut pas se montrer, quand on est sale, affirma-t-il. Pourtant, avec Jonathan, il faisait beaucoup plus que se montrer : et, en de tels instants, il se souciait peu d’être propre ou non. Mais c’était autre chose.
Cette recherche d’indépendance corporelle n’attrista pas Jonathan. Cependant, leurs accouplements y parurent, à ses yeux, moins naturels : c’étaient des minutes de contact, prises sur des heures et des heures sans toucher. Le mélange de corps auquel se complaisait Serge plus petit était révolu. Leurs étreintes, nommables et distinctes des autres choses de la journée, en devenaient plus intenses et moins pures. Jonathan fut long à s’accoutumer à cela. Il était très gêné d’être, alternativement, avec et sans sexe, avec et sans corps, selon les désirs de l’enfant. Puis il se résigna à cette banalisation de leurs amours, et n’en fut pas malheureux. Serge était extrêmement lascif et hardi : dès que cette chose-là lui venait en tête, il n’avait plus la moindre pudeur ; son intérêt pour le membre du jeune homme était inlassable et gourmand ; être caressé ailleurs qu’à son propre sexe l’ennuyait ; s’il était enlaceur, embrasseur et tendre, c’était plutôt quand il était vêtu et chaussé (avoir les pieds nus le rendait égrillard).