« Paysage de fantaisie : quatrième de couverture » : différence entre les versions

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               <p>En cela, l&rsquo;enfance et l&rsquo;&eacute;criture usent d&rsquo;un imaginaire identique&thinsp;: elles cr&eacute;ent inconsid&eacute;r&eacute;ment le r&eacute;el, elles le mettent en pi&egrave;ces, le reforment, s&rsquo;y adonnent dans cette illusion et ce d&eacute;doublement propre au jeu, o&ugrave; <i>l&rsquo;on fait semblant pour de bon</i>.</p>
               <p>En cela, l&rsquo;enfance et l&rsquo;&eacute;criture usent d&rsquo;un imaginaire identique&thinsp;: elles cr&eacute;ent inconsid&eacute;r&eacute;ment le r&eacute;el, elles le mettent en pi&egrave;ces, le reforment, s&rsquo;y adonnent dans cette illusion et ce d&eacute;doublement propre au jeu, o&ugrave; <i>l&rsquo;on fait semblant pour de bon</i>.</p>
               <p>C&rsquo;est pourquoi une fiction &mdash; et une perversion &mdash; vou&eacute;e &agrave; l&rsquo;enfance ne peut que jouer avec cet illusoire, &ecirc;tre deux fois fictive &mdash; partag&eacute;e entre la croyance qu&rsquo;elle a dans l&rsquo;univers mythique qu&rsquo;elle met en sc&egrave;ne, et la certitude qu&rsquo;il est pur fantasme, mensonge invivable, trop vrai pour &ecirc;tre vrai, comme tout objet de d&eacute;sir, de souvenir ou de culture.</p>}}<br>
               <p>C&rsquo;est pourquoi une fiction &mdash; et une perversion &mdash; vou&eacute;e &agrave; l&rsquo;enfance ne peut que jouer avec cet illusoire, &ecirc;tre deux fois fictive &mdash; partag&eacute;e entre la croyance qu&rsquo;elle a dans l&rsquo;univers mythique qu&rsquo;elle met en sc&egrave;ne, et la certitude qu&rsquo;il est pur fantasme, mensonge invivable, trop vrai pour &ecirc;tre vrai, comme tout objet de d&eacute;sir, de souvenir ou de culture.</p>}}<br>
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== Voir aussi ==
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Version du 5 mars 2016 à 20:25

Les mots croisés de Tony Duvert : problème n° 9

Présentation de son roman Paysage de fantaisie par Tony Duvert, en 4e de couverture de la première édition.


Ce roman contient, comme chacun de mes précédents livres, des obscénités homosexuelles, des violences, et même des passages amusants : autant de choses qui inspirent un dégoût légitime. Toutefois, si on saute ces endroits pénibles, on trouve ici et là quelques lignes capables de retenir un peu l’intérêt des honnêtes gens ; la forme romanesque, assez singulière, excitera peut-être aussi leur curiosité.

Les personnages de Paysage de fantaisie — le titre est celui d’un tableau, étrangement sadien, de Francesco Guardi — sont des enfants, c’est-à-dire un adulte moribond, puisque l’enfance n’existe pas.

Car les enfants ne nomment pas l’enfance ; leurs jeux mêmes la nient, la tirent vers un ailleurs pourtant inhabitable : le monde adulte, la « réalité ».

En cela, l’enfance et l’écriture usent d’un imaginaire identique : elles créent inconsidérément le réel, elles le mettent en pièces, le reforment, s’y adonnent dans cette illusion et ce dédoublement propre au jeu, où l’on fait semblant pour de bon.

C’est pourquoi une fiction — et une perversion — vouée à l’enfance ne peut que jouer avec cet illusoire, être deux fois fictive — partagée entre la croyance qu’elle a dans l’univers mythique qu’elle met en scène, et la certitude qu’il est pur fantasme, mensonge invivable, trop vrai pour être vrai, comme tout objet de désir, de souvenir ou de culture.


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Voir aussi

Paysage de fantaisie
L’érotisme n’est pas un violon d’Ingres