« Quand mourut Jonathan (77) » : différence entre les versions
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Mais que ces deux mois furent courts ! Serge n’aimait plus guère s’occuper seul. Jonathan était embauché comme manœuvre. On lui demandait conseil quand on avait un problème technique ; sinon, on lui refilait les corvées qu’un grand corps fait mieux. Serge gardait pour lui d’inventer et de fignoler.
Jonathan, enfin, toutes les trois ou quatre heures, était tiré dans un coin et servait au repos du guerrier. Ces pauses étaient brèves et simples : Serge désirait être sucé et masturbé ; il masturbait le jeune homme en même temps, par plaisir de faire coulisser la peau du gros membre. Et Serge, dès son orgasme à lui, disait, sans un battement de cil :
— Ça y est. Arrête !
Jonathan s’arrêtait. On refermait les braguettes. Jonathan ne s’occupait pas, quant à lui, de jouir ou non. Ils reprenaient d’autres activités corporelles qui avaient l’avantage de ne pas tourner court à cause d’un orgasme. On aurait dit que, dans l’économie de ses journées, Serge était sollicité tour à tour par telle ou telle partie de son corps, et l’assouvissait selon ses besoins. Certaines parties, comme les jambes ou les yeux, étaient presque insatiables ; d’autres, comme la pine ou l’estomac, étaient faciles à contenter d’un geste, heure après heure ; quant aux circulations par l’anus, étrons ou bite, leur intensité compensait leur peu de durée.
Cette distribution des activités de l’enfant évoquait le travail d’un fermier qui, du matin au soir, aurait eu à nourrir des élevages innombrables. Vaches, cochons, canards, pigeons, poules, et les oies à gaver, et les agneaux à dorloter, les poulardes à engraisser de riz au lait, l’herbage des lapins, l’écuelle des chats, la salade des tortues, les mouches du caméléon, les souris du boa — et bouchonner le cheval, peigner la girafe, doucher l’éléphant, caresser les chiens, graisser le vélo, arroser les fleurs, enterrer les morts, chatouiller les crocodiles et bercer les baleines : cela formait un corps démesuré autour duquel, inlassablement, s’affairait le petit. Son corps : le monde même.