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{{Citation longue|Mais que ces deux mois furent courts ! Serge n’aimait plus guère s’occuper seul.
{{Citation longue|Serge vide le panier des courses, et il lit l’étiquette du papier hygiénique :
Jonathan était embauché comme manœuvre. On lui demandait conseil quand on avait un
problème technique ; sinon, on lui refilait les corvées qu’un grand corps fait mieux. Serge
gardait pour lui d’inventer et de fignoler.


Jonathan, enfin, toutes les trois ou quatre heures, était tiré dans un coin et servait au
— Quatre cents balles pour se torcher ! s’écrie-t-il. Ça fait cher de l’heure !
repos du guerrier. Ces pauses étaient brèves et simples : Serge désirait être sucé et masturbé ;
il masturbait le jeune homme en même temps, par plaisir de faire coulisser la peau du gros
membre. Et Serge, dès son orgasme à lui, disait, sans un battement de cil :


— Ça y est. Arrête !
Cette arithmétique complexe déconcerte Jonathan : mais Serge doit avoir raison. Long
 
thème de calcul mental en préparant le repas.}}<br>
Jonathan s’arrêtait. On refermait les braguettes. Jonathan ne s’occupait pas, quant à lui,
de jouir ou non. Ils reprenaient d’autres activités corporelles qui avaient l’avantage de ne pas tourner court à cause d’un orgasme. On aurait dit que, dans l’économie de ses journées, Serge
était sollicité tour à tour par telle ou telle partie de son corps, et l’assouvissait selon ses
besoins. Certaines parties, comme les jambes ou les yeux, étaient presque insatiables ;
d’autres, comme la pine ou l’estomac, étaient faciles à contenter d’un geste, heure après
heure ; quant aux circulations par l’anus, étrons ou bite, leur intensité compensait leur peu de
durée.
 
Cette distribution des activités de l’enfant évoquait le travail d’un fermier qui, du matin
au soir, aurait eu à nourrir des élevages innombrables. Vaches, cochons, canards, pigeons,
poules, et les oies à gaver, et les agneaux à dorloter, les poulardes à engraisser de riz au lait,
l’herbage des lapins, l’écuelle des chats, la salade des tortues, les mouches du caméléon, les
souris du boa — et bouchonner le cheval, peigner la girafe, doucher l’éléphant, caresser les
chiens, graisser le vélo, arroser les fleurs, enterrer les morts, chatouiller les crocodiles et
bercer les baleines : cela formait un corps démesuré autour duquel, inlassablement, s’affairait
le petit. Son corps : le monde même.}}<br>
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[[Catégorie:Quand mourut Jonathan]]
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Dernière version du 8 juin 2016 à 17:00

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Serge vide le panier des courses, et il lit l’étiquette du papier hygiénique :

— Quatre cents balles pour se torcher ! s’écrie-t-il. Ça fait cher de l’heure !

Cette arithmétique complexe déconcerte Jonathan : mais Serge doit avoir raison. Long thème de calcul mental en préparant le repas.


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