Prevetariello
Dans le dialecte napolitain, prevetariello peut désigner, outre un prêtre, un petit séminariste ou un enfant de chœur.
Origine et signification
Le mot prevetariello est un diminutif de prevete ou prete, « prêtre ».
Il peut s’agir d’un prêtre, particulièrement s’il est de petite taille ou d’humble extraction ; mais aussi d’un futur prêtre, c’est-à-dire un garçon qui fréquente le petit ou le grand séminaire (seminario minore, seminario maggiore) ; ou simplement d’un enfant de chœur, dont les habits rappellent ceux des ecclésiastiques. Dans ce dernier sens, c’est un synonyme du chierichetto italien.
Codirusso prevetariello (en italien codirosso « rougequeue ») ou caponera (« têtenoire ») désigne également dans la région de Naples, et en particulier à Capri, le petit oiseau dit en français « rougequeue à front blanc » (Phoenicurus phoenicurus). La tête noire de ce passereau rappelle évidemment la coiffe des petits séminaristes ; mais la queue rouge ?…
Les prevetarielli et chierichetti de Mancini
Les enfants de chœur et petits séminaristes ont été l’un des thèmes préférés du peintre Antonio Mancini (1852 – 1930), surtout au début de sa carrière :
Prevetariello Petit séminariste |
1870 | Huile sur toile 66 × 53 cm |
Naples, Musée national de San Martino | |
Il chierichetto L’enfant de chœur |
1872 | Huile sur toile 66 × 53 cm |
La Haye, La Collection Mesdag | |
Prevetariello in preghiera Petit séminariste en prière |
Naples, vers 1872-1873 |
Huile sur toile 74 × 61 cm |
Coll. privée | |
Il chierichetto L’enfant de chœur |
s.d. | |||
Prevetariello Petit séminariste |
s.d. | Sanguine sur papier 11 × 12 cm |
Barletta, Museo Civico | |
Prevetariello cantore Petit séminariste chanteur |
s.d. | Huile sur toile 58 × 41 cm |
Coll. privée | |
Chierichetto Enfant de chœur (attribution incertaine) |
s.d. | Huile sur toile 27 × 18 cm |
Fano, Museo Civico e Pinacoteca del Palazzo Malatestiano |
Les « gitons déguisés » de Peyrefitte
Dans son récit historique L’exilé de Capri (1959), Roger Peyrefitte évoque une population assez peu catholique arpentant la galerie Humbert de Naples (Galleria Umberto I), en 1904 :
« | La galerie Humbert était moins innocente, bien que fréquentée par de jeunes ecclésiastiques. Ils lorgnaient les hommes et les femmes, prêts à suivre quiconque leur faisait signe. Ils relevaient légèrement leur soutane pour montrer qu’ils avaient des bas violets, comme des monsignors. Les plus jeunes avaient l’air de grands enfants de chœur, mais les larges bords de leurs chapeaux de peluche n’arrivaient pas à tamiser l’éclat de leurs yeux volcaniques. N’étaient-ils, les uns et les autres, que des gitons, déguisés pour le piment du sacrilège ? Était-ce une invitation à de vraies messes noires ou une manifestation équivoque de l’anticléricalisme à la mode ? Des ruffians circulaient dans le même lieu, proposant des photographies obscènes, des nonnettes, des moinillons.[1] | » |
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Roger Peyrefitte, L’exilé de Capri, Paris, Le Livre de Poche (Le livre de poche), 1974, p. 124-125.