Enfant de chœur
Un enfant de chœur est traditionnellement un garçon qui assiste le prêtre au cours d’une cérémonie religieuse chrétienne (catholique, orthodoxe ou anglicane). On l’appelle aussi « servant d’autel », « servant de messe » ou « acolyte ».
Dans l’Église catholique, depuis 1983 et sur autorisation de l’évêque diocésain, les filles peuvent être admises à cette fonction. On rencontre également de plus en plus souvent des « grands clercs » adultes.
Historique de la fonction
Affaires d’enfants de chœur
- Le prince-évêque de Metz, Henri-Charles de Coislin (1665 – 1732), fut accusé d’avoir fouetté un enfant de chœur de la cathédrale, puis d’avoir tenté d’abuser de lui. Le père du garçon monta jusqu’au roi pour demander justice. Mais pour une raison restée inconnue, Louis XIV innocenta finalement le prélat et ordonna la destruction de tous les documents qui risquaient de porter atteinte à son honneur.[1] Cet épisode malencontreux n’empêcha d’ailleurs pas Coislin d’être élu quelques années plus tard à l’Académie française.
Saints protecteurs
Saint Tarsicius, un jeune acolyte martyrisé à Rome au IIIe siècle, est le patron des enfants de chœur (fête le 15 août).
Saint Dominguito del Val, enfant de chœur âgé de 7 ou 12 ans selon les sources, fut prétendûment enlevé par des juifs de Saragosse en 1250, et martyrisé dans le cadre d’un crime rituel. Fêté le 31 août, il fut pendant longtemps imploré comme protecteur des enfants de chœur. Mais cette légende s’étant révélée fausse, l’existence de ce jeune saint est aujourd’hui incertaine, et il ne figure plus au canon de l’Église catholique.
Enfants de chœur dans l’art
De nombreux peintres ont représenté des enfants de chœur, seuls ou en groupe, parmi lesquels Alexandre Antigna, Paul Chocarne-Moreau, Antonio Mancini, José Gallegos y Arnosa, Chaïm Soutine.
Enfants de chœur dans la littérature
Sous le titre The priest and the acolyte (Le prêtre et l’enfant de chœur), John Francis Bloxam publia en 1894 l’histoire émouvante et tragique de l’amour impossible entre un prêtre anglican et son enfant de chœur.
L’enfant de chœur, paru en 1937, est un roman autobiographique d’Étiemble, où il relate entre autres les habitudes de « lapinage » dans un internat.
Dans Les amitiés particulières, le service de la messe tient un rôle essentiel : c’est en voyant le petit Alexandre en enfant de chœur que Georges en devient amoureux ; et lorsqu’à son tour il officie comme acolyte du père Lauzon, c’est pour honorer secrètement son jeune ami. Quant au père de Trennes, il fait servir sa messe à l’occasion par Georges et Lucien.
Lors du tournage de l’adaptation des Amitiés particulières en 1964, Roger Peyrefitte tomba amoureux d’un garçon de douze ans et demi, Alain-Philippe Malagnac, qui figurait dans un rôle d’enfant de chœur. C’est pourquoi, jouant sur les mots, il évoqua ensuite cette liaison dans un récit intitulé L’enfant de cœur.
Citations
Mais les bigots avalent n’importe quoi.
- Tony Duvert, Abécédaire malveillant, Paris, Éd. de Minuit, 1989, p. 78 (voir la fiche de référence)
- Georges Brassens, La religieuse, chanté par Georges Brassens, Misogynie à part, chez Philips, 1969
Voir aussi
Articles connexes
- Les amitiés particulières (film de Jean Delannoy)
- Les amitiés particulières (roman de Roger Peyrefitte)
- Catholicisme
- Christianisme
- L’enfant de chœur (roman d’Étiemble)
- José Gallegos y Arnosa
- Orthodoxie
- Petit chanteur
- Prevetariello
- The priest and the acolyte
- Religion
Notes et références
- ↑ Maurice Lever, Les bûchers de Sodome, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1985, p. 178-179.