Enfant de cœur ! (Maurice Balland)

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Enfant de cœur ! est une nouvelle pédérastique de Maurice Balland.



Dites sans que pourtant
Votre cœur ne vacille :
Qu’est-il de plus tentant,
Je vous le donne en mille,
Que voir un bel enfant
Du doigt montrant ses billes ?

     Le Poète Inconnu.





ENFANT DE CŒUR !





« Vraiment, on se croirait en pleine cambrousse ! Il faut se forcer les méninges pour admettre que l’on est ici à une trentaine de kilomètres de Paris ». Telle est la réflexion que se fait l’abbé Julien Leclère le jour où il prend contact avec la paroisse dont l’évêché vient de le charger. Jusqu’alors il a exercé son ministère en milieu urbain, et voilà qu’on le prie d’accepter une cure dont aucun de ses confrères ne veut.

Le village est situé dans un des secteurs de la région parisienne encore à vocation agricole. Proches de la capitale, les exploitants maraîchers y vont presque tous les jours écouler leur production sur les marchés volants. Toute la semaine, dimanche compris, occupés au travail dans les champs ou à la vente, peu d’entre eux fréquentent l’église : ils n’ont pas le temps ! On ne peut attendre mieux des autres habitants du bourg, commerçants, artisans, employés et ouvriers, retraités. Plus ils sont proches de l’église, moins ils y mettent les pieds ! On peut porter quelque espoir sur des Parisiens ayant ici une résidence secondaire et habituellement présents aux week-ends et durant l’été. Bref, de ce monde divers, on doit s’attendre à une petite assistance aux messes dominicales et quelque aide pour les activités de base nécessaires au fonctionnement à peu près normal d’une paroisse.

Succédant à un curé qui sans réussir s’était évertué à remplir son église, l’abbé Leclère ne se fait pas d’illusion au départ. Il fera de son mieux, heureux si après son passage il laisse une situation sinon meilleure du moins équivalente. Pour se donner du courage, il conserve dans le bureau du presbytère un grand chromo fixé au mur par son prédécesseur et représentant le fameux tableau de Raphaël exposé au musée du Louvre : La Belle Jardinière. Il aime cette peinture où l’on voit une belle jeune femme, la Vierge, ayant à ses pieds deux bambins âgés d’environ cinq ans, Jean-Baptiste et, nu, adorable, le petit Jésus qui lève des yeux confiants vers sa mère, laquelle le regarde affectueusement.

Si peu d’adultes pratiquent, en revanche, paradoxalement, presque tous les enfants en âge d’y aller fréquentent le catéchisme et, jusqu’à leur Profession de Foi, vers leur douzième année, sont plus ou moins présents aux offices, conjointement d’ailleurs avec l’obligation scolaire, si bien qu’on ne les voit plus à la messe dès le moindre congé à l’école. Malgré cela, les parents tiennent à ce que leur soit assurée l’instruction religieuse, affirmant que « c’est bon d’enseigner la morale aux enfants pour les maintenir sages ». Par ailleurs, et surtout, cela doit préserver l’avenir car, « s’ils ont fait tout ce qui est exigé au catéchisme, il n’y aura pas de raison pour qu’on leur refuse en temps voulu le mariage à l’église », sous-entendu : « même si depuis leur Communion ils n’y ont plus mis les pieds », bien sûr ! Voilà comment pèse le poids des coutumes !

L’abbé Leclère aime les belles cérémonies bien exécutées. Ce fut toujours pour lui un étonnement que dans bon nombre de paroisses du diocèse il n’y ait pas d’enfants de chœur pour rehausser la tenue des offices. Croyant justifier leur indigence, ses confrères prétextent « qu’aujourd’hui les enfants ne sont plus capables d’effort ni de se gêner. On ne peut plus compter sur eux ! » Ces dires ne l’impressionnent pas car il n’a jamais eu de problème, s’étant assez vite aperçu que les enfants s’agglutinent volontiers autour de qui leur porte intérêt, accepte leurs initiatives, leur fait confiance, autrement dit, les estime et leur montre quelque affection.

Dans sa nouvelle paroisse tout est à faire puisque son prédécesseur n’avait pas eu la même préoccupation. Pourtant, l’église dédiée à la Vierge, classée monument historique, est belle et grande, pourvue d’un sanctuaire spacieux apte aux évolutions d’un bon groupe d’enfants de chœur. Rapidement, l’abbé parvint à en constituer un. Ce fut aisé, vu que l’assistance aux messes en grande partie était constituée par les enfants du catéchisme encadrés de quelques fidèles dévoués s’ingéniant à les « occuper » au mieux pour les tenir tranquilles et les intéresser tant bien que mal au déroulement de l’office. Spontanément donc, plusieurs garçons se portèrent volontaires pour se montrer dans le sanctuaire, participer activement et, de là, ne plus, ou presque, s’ennuyer à la messe.

À la condition de l’exactitude de chacun aux offices et de la présence de tous aux répétitions, l’abbé laissa assez d’initiative à ce groupe d’élite des « Petits Clercs de Notre-Dame ». Les garçons s’organisèrent entre eux pour assurer les diverses fonctions et se partager les « spécialités », tels les baptêmes, mariages et enterrements. Le presbytère étant assez vaste, témoin d’un passé révolu à clergé abondant et nombreux personnel au service de la cure, il fut possible de mettre à la disposition du groupe une salle que les enfants aménagèrent à leur goût et où ils eurent plaisir à se retrouver.


L’un des garçons, Loïc Kerbon, vit le parti qu’il pourrait tirer du local car bientôt il prit l’habitude d’y venir seul. Ses parents tenaient un commerce d’épicerie-bazar, mais l’exiguïté de la boutique les obligeait à mettre un peu partout dans la maison les stocks de marchandise. Importuné, ne sachant où faire tranquillement ses devoirs, Loïc trouva fort simple d’user de son privilège de petit clerc et s’octroya la liberté de se réfugier dans la salle du presbytère chaque après-midi à sa sortie de classe.

Éprouvant une attirance envers l’abbé, en toute simplicité le garçon en vint à le déranger dans son bureau pour parler avec lui. En dernière année de catéchisme, celle se terminant par la Profession de Foi solennelle, l’esprit curieux, doué même plus que beaucoup d’enfants de son âge, bientôt douze ans, Loïc incita l’attrait de l’abbé Leclère qui prit plaisir à le recevoir et s’entretenir avec lui. Cela tourna parfois à de vives discussions, l’enfant faisant preuve déjà de personnalité et l’acuité de son jugement le rendait ironique :

— Vous y croyez, vous, à la création d’Adam et d’Ève ? Non ! Hein ! Ça ne tient pas debout cette histoire. Et puis, le truc du déluge ! Où est passée l’eau qui aurait dû recouvrir toute la terre jusqu’au sommet de l’Himalaya ? Non ! On voudrait nous faire croire à tout ça comme on nous faisait gober le Père Noël. Ça ne prend plus, vous savez !

L’abbé sourit et n’insiste pas. À travers l’enfant qui parle, une fois encore il découvre à l’évidence comment, de nos jours, les esprits très tôt ne sont plus perméables aux dogmes religieux. Ceux-ci paraissent mythiques, nébuleux, ne correspondre à rien et ne font pas le poids en présence des rigueurs de la technique, l’électronique, l’ordinateur, les odyssées spatiales et autres réalités qui de plus en plus imprègnent nos modes d’existence. Curieusement, par son dialogue avec Loïc, se trouve corroborée la justesse de ses vues. Pour cela, sans doute, a-t-il ressenti une affection particulière pour ce garçon. Rapidement entre eux s’est nouée une mutuelle confiance propice à une certaine familiarité. Un jour que l’enfant avait exprimé une idée peu commune et s’y accrochait avec ténacité, l’abbé lui fit remarquer combien il était têtu.

— C’est que je ne suis pas breton pour rien, répliqua Loïc tendant son agréable frimousse au nez droit, ferme et résolu.

— Ça, je m’en doute. D’ailleurs, tu as bien le type celte avec une tête ronde et des cheveux tirant sur le roux.

L’enfant sourit, fier d’être reconnu pour être de sa race. Son regard se fit brillant et, l’ayant porté sur le chromo appliqué au mur, d’un ton joyeux, en montrant le tableau de Raphaël, il s’écria :

— Oh, regardez, le petit Jésus me ressemble. Il devait être celte, lui aussi !

— Tiens, oui ! Il a presque ta tête, avec un visage semblable et des cheveux de la même couleur. N’empêche que Jésus était juif, donc de type sémite, et n’avait certainement pas ce profil-là. Le peintre ne s’en est pas soucié, et tout simplement il a pris pour modèle un petit enfant de son voisinage. Tout ce que tu voudras ! Mais ce gosse était joli, tu ne trouves pas ?

Emporté par son enthousiasme admiratif et un latent désir, sans trop faire attention, l’abbé tape avec entrain sur les cuisses de Loïc assis dans son giron. Il faut dire que, depuis quelque temps, chaque fois que le prenait un besoin de se confier, le garçon se plaçait de la sorte, la tête sur l’épaule de son ami, pensant être ainsi mieux entendu et compris. Tandis que son regard est porté vers l’enfant au pied de la Belle Jardinière, les caresses mettent ses sens en éveil et déclenchent un délicieux émoi au creux de son intimité. Une idée lui traverse l’esprit :

— Dites donc ! Pourquoi le petit Jésus, il est comme ça, à poil ?

— Oh, c’est une idée de peintre. Et puis, après tout, le petit Jésus, comme les enfants pauvres de son temps, ne devait pas avoir grand-chose à se mettre sur le dos. C’est encore comme ça en certains pays sous-développés.

Que désire Loïc ? Toujours est-il que cette réponse l’enchante et va dans le sens de sa préoccupation. Triomphalement, il s’exclame :

— Alors, c’est pas un péché de se mettre à poil, comme Jésus !

Il y a une logique chez les enfants. Peut-on la qualifier d’enfantine ? Interloqué, l’abbé ne voit comment répliquer. Par prudence, instinctivement, il rétracte ses mains, puis se ravise : « Non ! pense-t-il. Pourquoi de suite imaginer le mal à partir de sa réflexion ? Mieux vaut faire comme si de rien n’était », et d’un geste aussi naturel que possible reprend son attitude première. Mais son regard resté bienveillant rassure Loïc qui, bien qu’ayant rougi, retrouve son assurance et s’enhardit à livrer le fond de sa pensée. Il dévoile son intention :

— Puisque je ressemble à Jésus, je peux faire comme lui.

Avant que l’abbé ait eu le temps de réaliser où il voulait en venir, subitement le garçon se lève, baisse short et slip, arrache sa chemise et, nu, s’écrie:

— Regardez !

— Mon Dieu ! Que fais-tu là ? s’exclame l’abbé affolé.

— Ben ! Je vous montre que je ressemble à Jésus. Ça doit vous faire plaisir !

Que Loïc contentât un désir longtemps refoulé, l’abbé franchement ne pouvait le nier. Tant de fois en effet, à la vue du chromo, son esprit s’était évadé et avait fantasmé : voir, toucher, palper une nudité enfantine ! Et voilà ! Il en a une, là, devant lui, à sa portée ! Autant que le sujet du tableau, Loïc présente un sexe tout rose de pré-adolescent, glabre avec de mignonnes couilles rondes et une gentille verge, « organe viril » bien menu encore, guère plus grosse que l’index de l’enfant pointe vers elle pour y attirer le regard de son ami.

Fasciné, l’abbé Leclère est tenté d’approcher la main mais, par réflexe pudique, il se retient et entend rester maître de soi et de la situation. À tout hasard, pour temporiser, il oppose :

— Songes-tu que bientôt tu vas faire ta Profession de Foi ?

— Oh ! La belle affaire ! réplique Loïc avec un ton de surprise.

L’étonnement vite estompé, l’enfant poursuit :

— Quel rapport avec ça ? Ce jour-là, j’aurai le vélo que j’attends. Pour le reste…

Il fait de la main le geste de s’en moquer puis, sans reprendre son souffle, continue :

— Il faut passer par là. Bon ! Mais, je m’en fous ! Je ferai tout ce qu’il faudra, il y aura une belle cérémonie, j’en suis sûr, et un gueuleton à la maison. Et puis après, j’aurai la paix !

C’est un coup de poing au cœur de l’abbé Leclère. Comme tant d’autres enfants du catéchisme, ce garçon qu’il estime attend avec impatience le moment où, à l’exemple des adultes, il pourra se dispenser de pratiquer et de ne plus « avoir à faire au curé ». Hochant la tête, il exprime sa déception :

— Oui ! Toi aussi, comme les autres, je ne te verrai plus après la Communion.

Devant la mine déconfite de son ami, ému par une détresse qu’il découvre et ne soupçonnait pas, Loïc s’écrie :

— Si ! Julien, je vous aime. Je viendrai vous voir !

Et il se précipite pour enserrer affectueusement le cou de l’abbé tout en se replaçant sur ses genoux. Celui-ci surpris, puis heureux et ravi de tenir dans ses bras l’enfant nu, à nouveau le caresse. Sentant les cuisses frémir, il lit dans le regard du garçon un ardent désir que spontanément il interprète, accepte et décide de satisfaire. Le cœur battant il saisit alors entre ses doigts la verge raidie et doucement, avec délicatesse, amène à la jouissance Loïc qui, aussitôt satisfait l’embrasse de tout cœur pour le remercier.


Sensible aux merveilles de la nature, l’abbé admira combien une jeune virilité à l’aube de l’adolescence présente de consistance, vrai modèle réduit à l’instar du prototype adulte, d’échelle proportionnée, et comment aussi elle accorde à un garçon de douze ans une jouissance également proportionnée à son âge et prometteuse des voluptés qu’il sera en droit de connaître lorsque, l’évolution pubertaire achevée, son sexe aura atteint le gabarit définitif.

Loïc continua la pratique religieuse. Peut-être par fidélité à l’engagement émis lors de sa Profession de Foi ? Honnêtement, l’abbé ne le pensa pas. Ou encore, le garçon put-il toujours disposer pour faire ses devoirs de la salle des « Petits Clercs de Notre-Dame », puisqu’il en devint le chef. C’est fort possible. Ou mieux, certainement, Loïc s’estima-t-il lié par la promesse faite le jour où, s’étant mis à poil, il fut branlé pour la première fois selon son désir ? Toujours est-il qu’il prit un indubitable plaisir à voir souvent son ami curé et, par lui, connaître de merveilleuses et amoureuses étreintes pour combler sa riche et gourmande sensualité.

Grâce à sa personnalité, fort de l’ascendant exercé sur ses camarades, le garçon parvint à en persuader plusieurs de persévérer, si bien que le groupe des « Petits Clercs » peu à peu compta des adolescents de quinze ans et plus, des « grands clercs ». Tous s’accordant parfaitement, chacun, tant enfant qu’adolescent ou adulte, trouva dans l’équipe une atmosphère de bonne camaraderie et d’amitié favorable à son épanouissement. Sorti en quelque sorte de l’enfance, le groupe écourta son étiquette en « Clercs de Notre-Dame », ce qui fit plus véridique, sérieux, et contribua à faire progresser la pratique religieuse dans la population adulte de la paroisse.


Mon « enfant de cœur », se plaisait souvent à dire à Loïc l’abbé en portant sa main à gauche sur sa poitrine avant de l’embrasser. Il reconnaissait combien il devait au garçon, l’enfant de chœur, le clerc modèle. Ce que dans ses affectations antérieures il n’avait obtenu que péniblement se réalisait le plus aisément du monde dans cette paroisse quasi rurale et cela à sa grande satisfaction voilée pourtant par la sourde jalousie de certains confrères frustrés de ne pas parvenir à intéresser les jeunes.

D’évidence, l’abbé Julien Leclère ne pouvait communiquer son secret. Loïc, non seulement lui avait révélé un des désirs profonds de la jeunesse et le moyen de le satisfaire, mais encore, enfant au grand cœur, désintéressé, il avait su amener plusieurs de ses copains choisis et sûrs à reconnaître l’agrément qu’il y a « d’avoir à faire au curé » et de franchir sans respect humain le seuil du presbytère après la Communion Solennelle.


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