Paysage de fantaisie (8)
et si vous pensez qu’ils ne sont pas respectés,
veuillez le faire savoir à la direction de BoyWiki,
qui mettra fin dès que possible à tout abus avéré.
le petit garçon tira prudemment la porte de la cabane et entra en se baissant l’obscurité le saisit puis son regard accrocha quelques clartés dans les parois de branchage il était à peine moins anxieux qu’en forêt il entendait le lent grincement des arbres et la voix ivre et enrouée des oiseaux de nuit il se tapit tout au fond il demeura immobile les yeux grands ouverts malgré son envie de dormir
il éprouve autre chose il n’a qu’à essayer j’attendais qu’il en passe un j’étais résolu je le contraindrais à parler à m’ouvrir sa cervelle petite et blanche nacrée que parsèment des feuilles de persil vert et frais comme un jardinet au printemps il a des cheveux un front un nez des joues des yeux ou pas d’yeux une bouche un cou ce sont les mots jusqu’au bout des orteils et à mesure il peut exister mais il ne continuera pas tout seul une infinité de mots il n’en prononcera pas un lui-même
je me tortille sur ma chaise je ne peux pas délier mes pieds mes mains ou ôter le bâillon le foulard qui recouvre mes yeux je suffoque lentement je m’agite j’ai trop chaud les mots s’effacent l’invisible dehors au-delà des murs m’appelle à nouveau les vivants le front le nez les yeux non pas besoin d’yeux toujours de dos en train de s’éloigner j’ai tenté d’en arrêter des milliers j’ai risqué ma voix et mes mains je les ai perdues en train de s’éloigner pour que j’imagine que ce serait mieux s’ils se rapprochaient s’approchaient encore montraient leur visage et apercevaient le mien parlaient touchaient m’imaginaient
je dois savoir qu’ils se détournent parce qu’ils n’ont pas de face sinon les murs s’écrouleraient mes liens se dénoueraient je ne peux pas y toucher il faut que je continue de croire et qu’ils m’y aident mais ils sont partis le mécanisme fonctionne sans eux des choses scintillaient intouchables disparues je n’étais pas elles il tenait dans sa main
Il tenait bien serrée dans sa main une pièce de monnaie il entra chez le limonadier il revint avec une grande bouteille de soda glacé il y eut un ahh de satisfaction autour de lui il y eut
il y avait moi à quatre pattes qui se rapprochait d’eux ils lui crachaient dessus et le menaçaient avec la bouteille presque vide où moussait un peu de liquide orange puis ils s’enfuyaient vers le terrain vague et ramassaient des cailloux qu’ils me lançaient en lui visant la figure ils riaient
ils rotent et rient ils ont les mains poisseuses de sucre les plus jeunes sont impressionnés par mes cris quand une pierre fait mouche ils jouent à
ils venaient souvent jouer dans cette rue sale du faubourg près de la fabrique un grand mur sur des kilomètres et portant en hautes lettres noires l’inscription répétée de place en place DÉFENSE D’URINER LOI DU mais un méchant petit gosse qui ne sait pas encore lire s’approche du mur et usine contre les briques malpropres il usine longtemps et avant de refermer sa culotte il regarde froidement sa quéquette raidie tout d’un coup à moins qu’il oublie de se boutonner par innocence puisque c’est prévu les cheminées d’urine derrière le mur lâchent une fumée brune que le vent rabat dans les fenêtres des maisons voisines
et on jouissait de bander ça nous dresse un bout trop dur même dans l’intérieur du ventre la mienne raidit droit en avant et la sienne un peu en haut l’air d’un avion qui décolle si je lui touche à Jacky c’est pire que la dynamite je secoue vite et ça saute une crache des petites gouttes blanches pas beaucoup mais toutes blanches chaudes comme de la peau y en a trois quatre sur mon pull-over Mon pull-over ! crie Jacques essuie-le regarde ce que t’as mis dessus Rien c’est pas moi c’est ta jute Non ta morve je te le prête plus hein tu peux bien cailler Ils vont dire quoi au dortoir ils l’ont vu qu’on est pas là Je te crois oui et alors ? c’est mieux que s’enculer en tas comme ils font Jacky dénoue la ficelle qui ferme la porte de sa cabane la nuit est moins noire dans la forêt la lune apparaît et des feuilles brillent Jacky a deux ans de plus que moi il est musclé il commence à juter sa bite est grosse la peau descend en entier on voit tout le bout comme un champignon rose c’est pas beau moi je n’essaie pas encore trop quand je tire la peau ça me tire une peau ce sera élastique plus vieux et dessous il y a du rouge fraise fragile humide on dirait bien qu’on regarde dans un trou de nez ça me plaît quand même de tirer
pas n’importe quelle réaction le jour de mes onze ans il appuiera le ventre contre moi avec son grand air gentil je suis un enfant mais je resterai sérieux je lui demanderai en écartant doucement ses baisers s’il sait qu’on n’a pas le droit s’il a vraiment réfléchi s’il ne préférerait pas essayer la chose qui l’intéresse avec des filles si elles étaient évidemment moins tartes moins prétentieuses moins froussardes si ce sera mieux moi que je serais sa petite fille je veux bien dans ses bras je cacherai quelquefois la pine entre mes cuisses serrées pour avoir comme elles le ventre en pointe il enfoncera sa bite là elle retrouvera la mienne elles se diront coucou il faut s’échanger le sang j’espère qu’il sait jouer aux échecs moi je bats tous les garçons d’ici
il me retrouve devant l’arbre je m’étais assis le bras autour des genoux je me réchauffais j’étais perdu j’allais sûrement mourir être mangé j’aperçois une lumière qui tremblote et avance dans le bois j’ai failli appeler mais j’avais trop peur T’as eu peur que je revienne pas hein ? dit Jacky figure-toi là-bas y avait du boulot c’est un mec qu’est malade un nouveau on lui a fait son lit et tout ça Un nouveau ? Jacky ne raconte pas Moi j’ai bouffé toi pas bouffe ça il déplie le chandail qu’il m’apportait et il me tend un sac en papier deux sandwichs un au pâté un à la confiture avec du beurre Jacques dit C’est du pâté de pâté tu connais ? T’es con et de la confiture de vaches hein du beurre de prunes alors De mes burnes oui ça va mets le pull remarque on reste pas habillé longtemps Quoi pourquoi ? Rien la forêt la nuit ça me botte c’est des idées que j’ai tiens on irait à la cabane allez amène-toi tu me suis la lampe C’est loin ? Attention y a une pente tout de suite faut descendre en bas une côte raide et couverte d’arbres un tunnel sous les buissons le fond en toboggan une trace usée par des dizaines de fesses Jacky passe devant accroupi sur ses semelles moi je glisse assis j’attrape de la terre dans mon froc je la secoue arrivé les buissons étaient très épais un petit vent soufflait des odeurs de fumée Jacky éclairait en écartant les branches pour passer elles revenaient et me fouettaient les jambes on est devant un ruisseau noir sans bruit et sans herbes il faut sauter je touche l’autre bord d’un seul pied qui dérape Jacky me raccroche par les bras on arrive à la cabane elle est rectangulaire longue et basse en bois mort caché par des feuilles sèches ça me plaisait qu’on aille dedans
le froid du petit matin en hiver le camion qui m’emmène s’est arrêté à la fin d’un chemin de campagne loin de tout il y a une maison grise glacée qui ressemble à une prison le conducteur en salopette se frotte les mains pour se réchauffer il a sonné il fait un salut au gardien qui entrouvre le portail on va m’enfermer là il remonte dans son camion le moteur gronde mon haleine fume devant moi le gardien me prend par la main le camion démarre en lâchant de longs flocons de gaz bleuté je les respire et j’écoute la route crissante de froid je voudrais courir et me sauver le gardien me tire il referme le portail et me conduit par une cour dans une salle vide les murs verdâtres écaillés un plafond sale très haut une seule ampoule pendait éteinte et la lumière creuse du petit jour se perdait dedans le vieux ne dit rien il sort il ferme à clef la porte vitrée et va rejoindre sa loge je m’approche des grandes fenêtres sans rideaux on ne voit que la cour pavée déserte je m’assois sur un banc d’école contre un mur nu mon cœur bat trop vite et je ne m’endors pas
Jacky suspend sa lampe au toit de la cabane il a des couvertures trouées où se nichent des perce-oreilles et des cloportes on les secoue il s’étale à plat dos appuyé sur les coudes et les genoux plies il a sorti une cigarette une longue blonde il la fume l’œil pas franc la main entre les cuisses T’as déjà sucé la bite ? moi regarde je me suce les mains sous les jambes bien penché serré en boule il tirait la langue s’effleurait le bout il s’arrête il écrase son mégot Écarte-toi faut de la place une galipette arrière pour se mettre cul en haut le nez dans les couilles il décale la bouche et réussit à s’avaler le gland il suce j’entends le gargouillis mais je ne vois pas parce que sa culotte lui couvre la figure je me tâte dans mon slip c’est excitant on se déshabille après il est blanc il a des bras pleins de biceps il les arrondit un peu à la costaud et il les bouge lentement comme s’il avait peur que les muscles se décollent il me suce en faisant une drôle de bouche pointue il me renverse par terre il pose le cul nu froid sur ma poitrine et ses genoux sur mes épaules il m’envoie ses grosses couilles au menton il m’agite sa queue à la figure et se décalotte en s’y frottant il me pince le nez je me mouche dans ses doigts alors il m’étrangle je me débattais l’air me manque sa bite pleure il me file deux doigts entre les dents je mords il m’étrangle et puis tant pis j’ouvre la bouche mais en bâillant pour pas trop toucher ça on fait la paix et on se branle à fond deux fois on cause il me saute aussi dessus et me pince les fesses il parie qu’il me les lèche le salaud je dis Salaud vas-y il y va sa langue chatouille je pète il me pousse brusquement sa bite dans le trou sans prévenir ça tord ça brûle ça déchire comme une grosse crotte très dure qu’on essaie de chier il me serre le cou il me bite de plus en plus fort tout lui tout nu Jacky à genoux dans mon dos vraiment siphonné Dépêche-toi de juter tu fais mal y en a marre T’inquiète pas c’est parti et il a dû parce que ça se ramollit un peu mais il la laisse enfoncée il dit Tu vois c’est bon p’tite fille t’as un joli cul tu sais j’te la donne ma bite à toi tout seul hein si tu la veux ? je dis à moitié oui sa grande bite de con poilue quand même ça me plaisait dans la cachette
un copain on peut s’amuser mais pas ces gens qu’on connaît pas et qui vous tuent dans les journaux Jacky dit qu’il est allé une fois avec un type de la rue pour dix francs un coin de porte le type s’est branlé en le tâtant partout il a lancé sa jute jusqu’au milieu du trottoir je demande Et il t’a pas fait mal ? Y avait pas intérêt dis donc répond Jacky
un autre gardien entrait dans l’ancienne salle de classe une blouse malpropre aux coudes troués sa figure jeune était méchante les poils piquants je le suivais on montait un escalier quatre étages c’était le grenier il poussait une porte et refermait derrière moi je ne voyais rien qu’une grande pièce sombre mais des voix de garçons s’élevaient C’est lui le nouveau ? Amène-toi par ici ils posaient des questions ils m’embêtaient quelqu’un dit On le fout à poil je frissonnais de froid
Marco le type qui nous surveille lâche dans le dortoir notre chat d’aujourd’hui il bouge pas il se méfie il hérisse le dos on lui jette des godasses on se le renvoie à coups de ceinture chaque matin on a un chat ramassé dehors on est obligé de le tuer Marco ordonne qu’on soit méchant et si on ne touche pas au chat il relève nos noms l’œil vicieux son petit calepin au fond de la poche un crayon minuscule Marco peut nous gifler mais c’est tout le chat se glisse sous un lit on le traque avec des canifs attachés sur des manches à balai puis un mec les mains protégées par des chaussettes rattrape le chat qui saigne on tient ses pattes pour lui donner des coups de poing dans la figure il crie crache gigote rebondit essaie de mordre c’est des teignes Jacky aimait leur couper la queue il avait un collier de bouts velus toutes les couleurs on coince souvent le chat dans un angle on met nos grosses chaussures d’hiver on s’approche à huit ou dix et on piétine on cabosse on écrabouille plus c’est cabossé plus Marco est content ce matin le chat était beau le poil jaune les yeux verts c’était celui d’une dame pas un de gouttière on ne l’a pas écrasé vivant on lui a enfoncé tout ce qu’on avait qui coupe moi je lui fous ma brosse à dents au trou de balle pas le côté du manche celui des poils c’est bien rentré j’ai même brossé dedans
ils joueraient aux putains et le nouveau devrait participer ils dénichèrent un paquet de vêtements féminins et plusieurs petits furent vêtus en fille vieilles robes vieilles chaussures chapeaux voilettes lingerie de mémère soutiens-gorge violets slips noirs jupons de dentelle rose chair gaines épuisées corsets crevés ils partageaient se chamaillaient et complétèrent ce déguisement avec leurs propres affaires serviettes de bain en guise de jupe foulards serrés sur le torse et contenant des faux seins en mouchoir slips bonnets coiffant la tête et seul le nouveau fut entièrement harnaché d’oripeaux féminins un petit garçon encore timide mais ses yeux riaient et il obéissait en s’empêtrant dans la trop grande taille de tout
les filles assises sur chaque côté d’un lit font tapisserie l’enfant est allongé au milieu d’elles les garçons restés vêtus en garçon jouent les clients ils avancent fument des cigares sans fumée frappent toc toc dans l’air à la porte et la maquerelle un petit bavard comme une pie à chapeau de paille défoncé leur dit
hélas mes beaux messieurs avez-vous quelque argent ?
c’est combien ? demandent les garçons
oh là là c’est cher cher ! dit la patronne un garçon ne voulait déjà plus jouer il retirait sa robe et courait jusqu’à son lit pour renfiler un slip un client crie Hé la p’tite dame z’avez une putain qui met les bouts !
oh la garce eh Jacky pourquoi tu joues plus ?
c’est la merde avec vos conneries j’vais dehors moi
con dehors il pleut t’as pas vu ? ils haussaient les épaules et reprenaient avec moins d’entrain sauf celui qui se plaisait en patronne
c’fille-là elle a des couilles madame dit un client il palpait le bas-ventre d’un garçonnet grimé qui était rouge de rire
nos demoiselles des couilles pas du tout ! proteste la gérante et elle courait de gamin en gamin soulevait les jupes tirait les slips montrait les pines qui se cachaient là dressées ou sommeilleuses cambrées penchées narquoises pâles ou demi-pincées entre les cuisses une collection d’oiselets de limaces de petits fruits et de fleurs en bouton
baisez celle du milieu seulement hein il me montrait je me taisais je ne comprenais rien j’étais sûr qu’ils allaient me tomber dessus me toucher ça moi je l’encule moi elle me branle moi je lui pisse à la raie moi je veux une pompe moi chier dessus moi elle me suce le cul moi tu lèches mes chaussettes moi je moi moi ils montaient debout sur le lit et me faisaient semblant de tout en imitant les bruits puis ils me chatouillaient ils arrachaient mes habits de fille un par un ils racontaient mes nichons mes jambes mon gros pétard et toutes les choses de femme que je n’avais pas les petits s’ajoutaient à la pagaille soudain un garçon beau est seul sur moi il embrasse ma bouche sérieusement les yeux fermés un autre le bouscule Eh Bébert arrête le cinéma un peu à nous ! mais Robert s’accroche bien il m’écrase il sent la bonne cigarette et sa boucle de ceinture me gêne le ventre il s’écarte à la fin et il leur dit Il est gentil on l’emmerde plus viens Claude
ça y est toujours lui Bébert qui profite eh p’tit va pas avec i va t’causer dans le dos
c’est vrai y va pas c’est un faux jeton i mise les mecs ils riaient beaucoup en m’avertissant puis ils ont sauté sur les putains ça a piaillé Robert m’a conduit à son lit il avait des biscuits du miel des cacahuètes j’en ai pris un peu et ensuite beaucoup j’avais de plus en plus faim il s’est approché de moi il avait enlevé son pantalon il nous a mis les draps dessus
un garçon tire de ses poches une poignée de centimes et les compte il dit Bon moi j’ai soixante-neuf millions madame
voici la brunette elle est bien polie bien religieuse ses parents sont aux chemins de fer elle danse le french-cancan
toi pas touche mec fais gaffe j’suis pas une poule
et moi ça coûte sept cent millions
moi cent mille millions
eh les gars visez l’môme à Bébert i s’fait niquer Robert parce qu’il voulait rester allongé sur mes fesses sans son slip et tout raide forcément que ça me glissait dans le trou je l’ai prévenu il a répété Toi t’es gentil Claude laisse-moi comme ça on est bien mais je n’étais pas si bien il était lourd et il remuait le ventre je finissais les biscuits les miettes sur l’oreiller me grattaient la peau Robert m’embrassait le cou les joues et me tenait les cuisses avec ses mains ça devenait difficile de manger je me demandais si je pourrais bientôt dormir j’étais fatigué de la nuit en camion ils sont venus soulever nos draps
mince i baisent pour de bon
s’il aime ça le môme
alors t’as du bol p’tit c’est Bébert qu’a la plus longue il peut juter huit coups pas vrai Bébert ? Robert s’arrêta de bouger
taillez-vous maintenant je rigole pas
bon oui on s’en tape venez on rejoue
attends quoi écoute toi Claude t’as quel âge ?
neuf ans
vous entendez neuf ans
ben c’est pas le seul qu’est-ce qui te prend viens ça nous regarde pas j’étais trop embarrassé j’essayais de me dégager Robert me calmait murmurait Reste t’es gentil hein on est amis ? quand même mes fesses j’étais en colère à force qu’il s’appuie dessus sans empêcher que sa bite entre il aurait dû s’en apercevoir
les chats morts on les fait sécher au bord de la fenêtre y en a qui pourrissent ça dépend si on les aplatit bien quelquefois Marco prend la camionnette et nous aide on ficelle le chat et on le lance dans la cour les chats secs brûlent mieux que les chats vivants et sentent moins mauvais on peut en pendre quatre ou cinq ensemble à une branche tandis que des vivants on n’en a qu’un par jour et c’est dommage de les brûler ils savent bouffer du cirage en tube faire des singeries avec du poivre aux yeux nager longtemps dans la peinture fumer des cigarettes par le bout allumé courir sur deux pattes quand on a scié les deux autres et pisser très loin si on les presse un peu entre deux coins de lit j’ai fabriqué une roulette à clous pour leur passer le long du ventre surtout les chattes ça leur frotte bien la chatière une fois on a eu une chatte pleine alors on l’a vidée neuf petits dégoûtants mouillés pas finis on les lui remet et on rebouche la fente en ficelant elle est pas partie loin parce que tout a recrevé
les petits sont jaloux de moi les grands me préfèrent à cause des yeux verts les cheveux blonds que j’ai s’ils le disent que je suis beau moi je les crois je me suis même rasé les sourcils pour mieux voir j’ai des cadeaux ils caressent ma tête ils me causent ils font toucher leur pine je dors toujours avec Robert les autres aussi couchent par deux mais en changeant ils ne s’embrassent pas comme Robert me fait j’aime ça et sa tête je l’aime elle est bien plus belle ils baissent trop les culottes et entrent trop dans les fesses pas comme Robert non eux ils le font exprès c’est même obligé il paraît qu’on nous bat sinon
la maison grise ressemble à une école mais il n’y a pas école dedans on attend les repas on se promène on joue à tout on nous dit que ça changera on travaillera bientôt comme c’est la campagne peut-être on plantera des plantes
le directeur et sa femme inspectèrent le grenier juste avant le déjeuner ils réclament le nouveau qu’ils n’ont pas encore vu l’enfant se sépare vite du garçon avec qui il est couché il n’ose pas sortir du lit parce qu’il est nu le directeur s’approche et le tire brusquement par terre il le gifle deux fois en criant Lève-toi quand on te parle Marco tu me le descendras ce soir que je le fouette Et tu viendras me voir pour tes piqûres ajoute la directrice Claude passe le reste du jour terrorisé Marco vient le chercher après dîner le directeur habite au rez-de-chaussée un bureau noir encombré de paperasses en paquets mal ficelés la pièce communique avec une chambre vide sauf un lit et de vieilles photos d’enfants punaisées aux murs le directeur fouille les poches du gamin il confisque tout puis il déculotte Claude sans un mot et lui donne vingt-quatre coups de fouet à chiens il renvoie l’enfant en sanglots jusqu’à l’appartement de la directrice un salon tendu de tissu rose pourri qui sent le cigare froid elle taloche Claude et lui ordonne de ne plus pleurer elle prépare deux piqûres qu’elle fait l’une dans la fesse l’autre sur le côté du dos l’enfant retient ses cris tant la directrice l’effraie grande maigre les mains osseuses une figure étirée en haricot les cheveux rares gris frisés sur un front bombé elle menace Tâche de ne pas être malade sinon on se reverra mon bonhomme ! mais l’enfant tombait malade quelques jours après par tristesse et ils l’isolaient s’occupaient de lui férocement pendant de longues semaines le garçonnet enfin guéri rejoignit les autres ses jolis yeux ne riaient plus ses cheveux coupés ras n’avaient plus de couleur
ils descendent chaque nuit un enfant dans la cave ils le fessent le giflent le fouettent le secouent l’étranglent lui font des piqûres des lavements des prises de sang des écorchures de chute ils le droguent l’assomment lui nouent des cache-col le forcent à avaler des litres de soupe et des légumes amers ils arrachent les doigts de son nez ils cisaillent ses ongles et enfoncent dessous une pointe métallique ils l’habillent trop large trop serré trop chaud trop court ils l’inondent d’eau bouillante ils l’étrillent et versent un liquide corrosif sur ses cheveux et dans ses yeux ils lui font embrasser leurs vieilles trognes puantes puis ils refessent regiflent refouettent repiquent resaignent follement jusqu’à l’aube et s’ils jouissent avant qu’il meure il est sauvé ils n’y touchent plus jamais c’est leur règlement ils soignent ses blessures et le louent aux visiteurs qui caressent des gitons couverts de cicatrices et au regard plus froid que celui d’un mort le dortoir était divisé en
le dortoir était coupé de cloisons hautes comme un adulte elles portent des étagères sculptées des placards de bois verni et un beau miroir ovale une amusante petite pièce pour chacun un rideau la ferme et on l’orne à son goût on montra la sienne au nouveau un vase de fleurs fraîches y était placé on dit gentiment à Claude de se reposer et qu’il descende n’importe quand s’il avait faim puis ce n’était plus un nouveau il apprenait les mots des autres et dédaignait ce qui avait existé avant la douce maison les prairies et le parc leurs bandes s’en vont en guerre contre celles du village les enfants des paysans sont moins
les petits culs-terreux ne ressemblaient pas aux pensionnaires du château ils étaient laids sales tarés mal bâtis mal vêtus et crétins ils avaient des parents ils ne se sodomisaient pas le soir ils ne se regardaient pas nus ils se masturbaient seuls dans de vieux mouchoirs collés ils ne savaient ni parler ni vraiment se battre ils étaient écoliers ils se torchaient mal ils allaient au catéchisme le jeudi et à l’église le dimanche ils touchaient des filles l’été au champs ils n’avaient que quelques sous
les enfants du château comptaient l’argent en francs et non en centimes ils gardaient les centimes quand même pour leurs friandises ils répandaient un gros sac de piécettes sur le comptoir de l’épicière et déclaraient Bonne femme payez-vous