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Surdoué et solitaire, il apprend le piano, dont il hésitera plus tard à faire sa profession. La sexualité l’intéresse dès l’âge de six-sept ans.  
Surdoué et solitaire, il apprend le piano, dont il hésitera plus tard à faire sa profession. La sexualité l’intéresse dès l’âge de six-sept ans.  


À douze ans, Tony est renvoyé d’un collège parisien avoir prétendûment « violé » un garçon plus âgé. Son père, furieux, menace de le tuer. Mais finalement le garçon est « soigné » par le docteur [[Marcel Eck]] — un « psychiatre catholique », auteur entre autres d’un traité intitulé ''Les parents et les éducateurs devant le péril homosexuel''. Bouleversé par la dureté du médecin, qui veut à toute force extirper de lui son homosexualité, il finit par faire une fugue, puis une tentative de suicide.
À douze ans, Tony est renvoyé d’un collège parisien avoir prétendûment « violé » un garçon plus âgé. Son père, furieux, menace de le tuer. Mais finalement le garçon est « soigné » par le docteur [[Marcel Eck]] — un « psychiatre catholique », auteur entre autres d’un traité intitulé ''Les parents et les éducateurs devant le péril homosexuel''. Bouleversé par la dureté du médecin, qui veut à toute force extirper de lui son homosexualité, il finit par faire une fugue, puis une tentative de suicide. Ces événements serviront de base à son premier roman ''Récidive'' (1967).


C’est peut-être vers cette époque que son père, ruiné, se suicide dans la rue, devant leur maison.
C’est peut-être vers cette époque que son père, ruiné, se suicide dans la rue, devant leur maison.


Tony poursuit sa scolarité au lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge. En terminale, il obtiendra un accessit au concours général.
Tony poursuit sa scolarité au lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge. En terminale, il obtiendra un accessit au concours général, en philosophie.
 
Il hésite alors sur la voie à suivre : études de médecine, de philosophie, de lettres ? Une carrière de pianiste, ou encore devenir guide de haute montagne ?<ref>Gilles Sebhan, ''Retour à Duvert'' (2015), p. 32</ref> Ce sera finalement la littérature.


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===Carrière et voyages===
===Carrière et voyages===
[[Image:Duvert Tony demi-profil.jpg|thumb|left|Portrait de Duvert pour le catalogue des éditions de Minuit]]


Pour ''[[Récidive (Tony Duvert)|Récidive]]'', qui sera vendu par souscription en [[1967]], Jérôme Lindon fait signer à Tony Duvert un contrat avec les [[éditions de Minuit]].
Pour ''[[Récidive (Tony Duvert)|Récidive]]'', qui sera vendu par souscription en [[1967]], Jérôme Lindon fait signer à Tony Duvert un contrat avec les [[éditions de Minuit]].


Son second ouvrage, ''[[Interdit de séjour (Tony Duvert)|Interdit de séjour]]'', est interdit par arrêté du [[10 juillet]] [[1969]].
Son second ouvrage, ''[[Interdit de séjour (Tony Duvert)|Interdit de séjour]]'', est interdit par arrêté du [[10 juillet]] [[1969]].
En novembre 1970, son père se suicide<ref>Gilles Sebhan, ''Retour à Duvert'' (2015), p. 23</ref>.
A cette époque, d'après les témoignages de ses amis, Tony est "non-pratiquant" avec les mineurs<ref>Gilles Sebhan, ''Retour à Duvert'' (2015), p. 57</ref>, mais a en revanche une vie sexuelle active avec des hommes. C'est petit à petit que les enfants prennent de plus en plus de place dans sa vie et son &oelig;uvre. Son séjour marocain sera une véritable rupture : il semble qu'après cette expérience de liberté, il lui ait été impossible de revenir à sa vie d'avant : ''Trois ans sans baiser, ça commence à faire long !'' écrit-il ainsi à son ami Claude Hastaire et 1979.


En [[1972]] Jérôme Lindon crée la revue ''[[Minuit]]'', et il en nomme Tony Duvert directeur.
En [[1972]] Jérôme Lindon crée la revue ''[[Minuit]]'', et il en nomme Tony Duvert directeur.


En juillet-août [[1973]], dans la maison de campagne familiale de Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher), Tony passe un premier été avec “Serge”, un petit Parisien de huit ans qui lui a été confié par sa mère. Revenu à Paris, il reçoit en novembre le prix Médicis pour ''[[Paysage de fantaisie (Tony Duvert)|Paysage de fantaisie]]'', paru au printemps.
En juillet-août [[1973]], dans la maison de campagne familiale de Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher), Tony passe un premier été avec Jean<ref>Gilles Sebhan, ''Retour à Duvert'' (2015), p. 84</ref>, un petit Parisien de huit ans qui lui a été confié par sa mère. Revenu à Paris, il reçoit en novembre le prix Médicis pour ''[[Paysage de fantaisie (Tony Duvert)|Paysage de fantaisie]]'', paru au printemps.
 
[[Media:Duvert Tony medicis.mp3|Cliquez ici pour entendre une courte interview de Duvert lors de la remise du prix Médicis]]


[[Image:Entrée résidence El-Harti 577x863.jpg|220px|thumb|right|Entrée de la résidence El-Harti à Marrakech<br>« Comme beaucoup d’Européens célibataires habitent la même maison, il y a toujours à la porte des garçons ou gamins marocains qui attendent d’être invités à l’intérieur »
[[Image:Entrée résidence El-Harti 577x863.jpg|220px|thumb|right|Entrée de la résidence El-Harti à Marrakech<br>« Comme beaucoup d’Européens célibataires habitent la même maison, il y a toujours à la porte des garçons ou gamins marocains qui attendent d’être invités à l’intérieur »
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Il décide alors de s’expatrier au [[Maroc]]. Arrivé à [[Marrakech]] début mars [[1974]], il s’installe dans le quartier moderne du Guéliz, où il loue un deux-pièces de la résidence El-Harti.<ref>Au 8 de la rue Oued El-Makhazine, à quelques mètres du commissariat de police — ce qui ne semble pas gêner le va-et-vient des garçons chez lui…</ref>
Il décide alors de s’expatrier au [[Maroc]]. Arrivé à [[Marrakech]] début mars [[1974]], il s’installe dans le quartier moderne du Guéliz, où il loue un deux-pièces de la résidence El-Harti.<ref>Au 8 de la rue Oued El-Makhazine, à quelques mètres du commissariat de police — ce qui ne semble pas gêner le va-et-vient des garçons chez lui…</ref>


Quelques mois plus tard il déménagera pour une maison dans la médina. Il écrit alors ''[[Journal d’un innocent (Tony Duvert)|Journal d’un innocent]]''.
Quelques mois plus tard il déménagera pour une maison dans la médina. Il écrit alors ''[[Journal d’un innocent (Tony Duvert)|Journal d’un innocent]]'', récit de son séjour au Maroc.


Invité au consulat le [[19 mars]] [[1975]], il y fait un scandale en s’emportant dans une discussion sur la musique.
Invité au consulat le [[19 mars]] [[1975]], il y fait un scandale en s’emportant dans une discussion sur la musique.


Revenu en France, il vit désormais à Tours, et l’été à Thoré-la-Rochette où “Serge”, qui a maintenant dix ans, vient à nouveau passer deux mois chez lui.
Revenu en France, il vit désormais à Tours, et l’été à Thoré-la-Rochette où Jean, qui a maintenant dix ans, vient à nouveau passer deux mois chez lui.


À partir de fin [[1976]], il écrit ''[[Quand mourut Jonathan (Tony Duvert)|Quand mourut Jonathan]]'', récit de ses deux étés avec “Serge”. L’ouvrage paraît début [[1978]].
À partir de fin [[1976]], il écrit ''[[Quand mourut Jonathan]]'', récit de ses deux étés avec Jean alias “Serge”. L’ouvrage paraît début [[1978]]. Jean serait mort d'une overdose à l'âge de 20 ans<ref>Gilles Sebhan, ''Retour à Duvert'' (2015), p. 86</ref>.


Toujours installé à Tours malgré quelques escapades vers Paris, il y écrit ''[[L’Île Atlantique (Tony Duvert)|L’Île Atlantique]]'', que la critique reçoit très favorablement. Il participe aussi plus ou moins régulièrement à ''[[Gay Pied (revue)|Gay Pied]]''.
Toujours installé à Tours malgré quelques escapades vers Paris, il y écrit ''[[L’île atlantique|L’Île Atlantique]]'', que la critique reçoit très favorablement. Il participe aussi plus ou moins régulièrement à ''[[Gai Pied (revue)|Gai Pied]]''.


''[[Un anneau d’argent à l’oreille (Tony Duvert)|Un anneau d’argent à l’oreille]]'', son dernier roman, est publié en [[1982]].
''[[Un anneau d’argent à l’oreille (Tony Duvert)|Un anneau d’argent à l’oreille]]'', son dernier roman, est publié en [[1982]].
[[Image:Duvert Tony table.jpg|thumb|left|Duvert chez des amis]]


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===Le silence===
===Le silence===
[[Image:Maison de Tony Duvert à Thoré-la-Rochette 878x960.jpg|220px|thumb|left|La maison de Thoré-la-Rochette]]
[[Image:Maison de Tony Duvert à Thoré-la-Rochette 878x960.jpg|220px|thumb|left|La maison de Thoré-la-Rochette]]
Il commence alors à écrire ''La ronde de nuit'', un récit autobiographique qui restera inachevé.
Il commence alors à écrire ''La passion de Thomas''<ref>Gilles Sebhan, ''Retour à Duvert'' (2015), p. 158</ref>., un récit autobiographique qui restera inachevé.


À partir de [[1990]], après la publication de l’''[[Abécédaire malveillant (Tony Duvert)|Abécédaire malveillant]]'', Tony Duvert choisit d’arrêter toute publication. Poussé par le manque d’argent, il quitte Tours et va s’installer à Thoré-la-Rochette, où sa mère vit depuis plusieurs années. Celle-ci meurt en [[1996]].
En 1989 paraît son dernier livre, l’''[[Abécédaire malveillant]]''. Poussé par le manque d’argent, il quitte Tours en 1994 et va s’installer à Thoré-la-Rochette, où sa mère vit depuis plusieurs années. Celle-ci meurt en [[1996]].


Au printemps [[2006]] est diffusé le téléfilm ''[[L’île Atlantique (Gérard Mordillat)|L’île Atlantique]]''.
Au printemps [[2006]] est diffusé le téléfilm ''[[L’île Atlantique (Gérard Mordillat)|L’île Atlantique]]''.
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Le corps de Tony Duvert est retrouvé à son domicile le [[20 août]] [[2008]], plusieurs semaines après son décès.<ref>Rémy Maucourt, [http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=41&num=900346 « Un ancien prix Médicis retrouvé mort »], dans ''La Nouvelle République'', 21 août 2008.</ref>
Le corps de Tony Duvert est retrouvé à son domicile le [[20 août]] [[2008]], plusieurs semaines après son décès.<ref>Rémy Maucourt, [http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=41&num=900346 « Un ancien prix Médicis retrouvé mort »], dans ''La Nouvelle République'', 21 août 2008.</ref>


En [[2010]], [[Gilles Sebhan]] publie une biographie, ''[[Tony Duvert : l’enfant silencieux (Gilles Sebhan)|Tony Duvert : l’enfant silencieux]]''.
En [[2010]], [[Gilles Sebhan]] publie une biographie, ''[[Tony Duvert : l’enfant silencieux (Gilles Sebhan)|Tony Duvert : l’enfant silencieux]]'', suivie de ''Retour à Duvert'' en 2015.


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Deux essais en particulier — ''[[Le bon sexe illustré (Tony Duvert)|Le bon sexe illustré]]'' (publié en [[1974]]) et ''[[L’enfant au masculin (Tony Duvert)|L’enfant au masculin]]'' ([[1980]]) — illustrent ses convictions, lesquelles se trouvent également transposées dans les nombreux romans où les garçons occupent la première place.
Deux essais en particulier — ''[[Le bon sexe illustré (Tony Duvert)|Le bon sexe illustré]]'' (publié en [[1974]]) et ''[[L’enfant au masculin (Tony Duvert)|L’enfant au masculin]]'' ([[1980]]) — illustrent ses convictions, lesquelles se trouvent également transposées dans les nombreux romans où les garçons occupent la première place.


En [[1978]], il publie aux éditions Fata Morgana deux ouvrages de prose poétique et textes courts : ''[[District (Tony Duvert)|District]]'' et ''[[Les petits métiers (Tony Duvert)|Les petits métiers]]''.
En [[1978]], il publie aux éditions Fata Morgana deux ouvrages de prose poétique et textes courts : ''[[District]]'' et ''[[Les petits métiers]]''.


==Bibliographie==
==Bibliographie==

Version du 4 avril 2016 à 16:35

Tony Duvert est un écrivain français né à Villeneuve-le-Roi le 2 juillet 1945,[1] mort à Thoré-la-Rochette début juillet 2008.[2] L’essentiel de son œuvre est consacrée à militer pour la libération des enfants, notamment en matière sexuelle.

Vie

Enfance et adolescence

La maison natale,
24 rue Pelletan
à Villeneuve-le-Roi

Dans L’enfant au masculin, Tony Duvert signale que par une « étrange prédestination », sa date de naissance est également celle de l’alinéa de l’article 331 du Code pénal français, « qui assimile à un crime l’amour avec les moins de quinze ans ». Et il ajoute, goguenard : « Nul ne saurait venir au monde, pédophile, sous de meilleurs auspices. Cela vaut toute l’astrologie. »[3]

Son père Georges, né à Meknès, a vingt-six ans ; sa mère, Ferdinande, vingt-quatre. Venu après deux frères, Alain et Gilles, Tony sera le dernier enfant du couple.

Surdoué et solitaire, il apprend le piano, dont il hésitera plus tard à faire sa profession. La sexualité l’intéresse dès l’âge de six-sept ans.

À douze ans, Tony est renvoyé d’un collège parisien avoir prétendûment « violé » un garçon plus âgé. Son père, furieux, menace de le tuer. Mais finalement le garçon est « soigné » par le docteur Marcel Eck — un « psychiatre catholique », auteur entre autres d’un traité intitulé Les parents et les éducateurs devant le péril homosexuel. Bouleversé par la dureté du médecin, qui veut à toute force extirper de lui son homosexualité, il finit par faire une fugue, puis une tentative de suicide. Ces événements serviront de base à son premier roman Récidive (1967).

C’est peut-être vers cette époque que son père, ruiné, se suicide dans la rue, devant leur maison.

Tony poursuit sa scolarité au lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny-sur-Orge. En terminale, il obtiendra un accessit au concours général, en philosophie.

Il hésite alors sur la voie à suivre : études de médecine, de philosophie, de lettres ? Une carrière de pianiste, ou encore devenir guide de haute montagne ?[4] Ce sera finalement la littérature.

Carrière et voyages

Portrait de Duvert pour le catalogue des éditions de Minuit

Pour Récidive, qui sera vendu par souscription en 1967, Jérôme Lindon fait signer à Tony Duvert un contrat avec les éditions de Minuit.

Son second ouvrage, Interdit de séjour, est interdit par arrêté du 10 juillet 1969.

En novembre 1970, son père se suicide[5].

A cette époque, d'après les témoignages de ses amis, Tony est "non-pratiquant" avec les mineurs[6], mais a en revanche une vie sexuelle active avec des hommes. C'est petit à petit que les enfants prennent de plus en plus de place dans sa vie et son œuvre. Son séjour marocain sera une véritable rupture : il semble qu'après cette expérience de liberté, il lui ait été impossible de revenir à sa vie d'avant : Trois ans sans baiser, ça commence à faire long ! écrit-il ainsi à son ami Claude Hastaire et 1979.

En 1972 Jérôme Lindon crée la revue Minuit, et il en nomme Tony Duvert directeur.

En juillet-août 1973, dans la maison de campagne familiale de Thoré-la-Rochette (Loir-et-Cher), Tony passe un premier été avec Jean[7], un petit Parisien de huit ans qui lui a été confié par sa mère. Revenu à Paris, il reçoit en novembre le prix Médicis pour Paysage de fantaisie, paru au printemps.

Cliquez ici pour entendre une courte interview de Duvert lors de la remise du prix Médicis

Entrée de la résidence El-Harti à Marrakech
« Comme beaucoup d’Européens célibataires habitent la même maison, il y a toujours à la porte des garçons ou gamins marocains qui attendent d’être invités à l’intérieur » (Lettre à Michel Longuet, 12 mars 1974)

Il décide alors de s’expatrier au Maroc. Arrivé à Marrakech début mars 1974, il s’installe dans le quartier moderne du Guéliz, où il loue un deux-pièces de la résidence El-Harti.[8]

Quelques mois plus tard il déménagera pour une maison dans la médina. Il écrit alors Journal d’un innocent, récit de son séjour au Maroc.

Invité au consulat le 19 mars 1975, il y fait un scandale en s’emportant dans une discussion sur la musique.

Revenu en France, il vit désormais à Tours, et l’été à Thoré-la-Rochette où Jean, qui a maintenant dix ans, vient à nouveau passer deux mois chez lui.

À partir de fin 1976, il écrit Quand mourut Jonathan, récit de ses deux étés avec Jean alias “Serge”. L’ouvrage paraît début 1978. Jean serait mort d'une overdose à l'âge de 20 ans[9].

Toujours installé à Tours malgré quelques escapades vers Paris, il y écrit L’Île Atlantique, que la critique reçoit très favorablement. Il participe aussi plus ou moins régulièrement à Gai Pied.

Un anneau d’argent à l’oreille, son dernier roman, est publié en 1982.

Duvert chez des amis

Le silence

La maison de Thoré-la-Rochette

Il commence alors à écrire La passion de Thomas[10]., un récit autobiographique qui restera inachevé.

En 1989 paraît son dernier livre, l’Abécédaire malveillant. Poussé par le manque d’argent, il quitte Tours en 1994 et va s’installer à Thoré-la-Rochette, où sa mère vit depuis plusieurs années. Celle-ci meurt en 1996.

Au printemps 2006 est diffusé le téléfilm L’île Atlantique.

Le corps de Tony Duvert est retrouvé à son domicile le 20 août 2008, plusieurs semaines après son décès.[11]

En 2010, Gilles Sebhan publie une biographie, Tony Duvert : l’enfant silencieux, suivie de Retour à Duvert en 2015.

Œuvre

Militant du droit des enfants (plus spécialement des garçons) à disposer de leur corps dans une libre sexualité, Tony Duvert a essentiellement été publié par les éditions de Minuit.

Deux essais en particulier — Le bon sexe illustré (publié en 1974) et L’enfant au masculin (1980) — illustrent ses convictions, lesquelles se trouvent également transposées dans les nombreux romans où les garçons occupent la première place.

En 1978, il publie aux éditions Fata Morgana deux ouvrages de prose poétique et textes courts : District et Les petits métiers.

Bibliographie

Romans et récits

  • Récidive / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1967 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 10 septembre 1967). – 202 p. ; 19 × 14 cm. (fr)
    Édition originale, tirage limité à 712 ex. dont 600 en librairie.
  • Récidive / Tony Duvert. – Nouv. version. – Paris : Éd. de Minuit, 1976 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 20 janvier 1976). – 146 p. ; 19 × 14 cm. ISBN 2-7073-0093-4 (fr)
  • Recidiva / Tony Duvert ; pref. Guido Davigo Bonino ; trad. Angelo Morino. – Milano : ES Ed., 1976. – 104 p. : couv. ill. en coul. ; 20 cm. – (Piccola biblioteca dell’eros). ISBN 88-85357-80-6 (it)
    Réimpr. en 1994 et 2007, ISBN 9788895249049.
  • Recidiva / Tony Duvert ; trad. Angelo Morino. – Milano : ES Ed., 1999. – 104 p. – (Ars amandi). ISBN 9788886534901 (it)
  • Interdit de séjour / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1969. – 250 p. ; 23 × 14 cm. (fr)
  • Interdit de séjour / Tony Duvert. – Nouv. éd. refondue. – Paris : Éd. de Minuit, 1971 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 1971). – 218 p. ; 23 × 14 cm. (fr)
    Réimpr. en 1977, ISBN 2-7073-0160-4.
  • Portrait d’homme-couteau / Tony Duvert. – Nouv. version. – Éd. de Minuit, 1978 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 29 mars 1978). – 96 p. ; 19 × 14 cm. ISBN 2-7073-0193-0 (fr)
  • Le voyageur / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1970 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 17 mai 1978). – 322 p. ; 22 × 14 cm. ISBN 2-7073-0224-4 (fr)
  • Paysage de fantaisie / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1972 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 1972). – 232 p. ; 19 × 14 cm. (fr)
    Réimpr. en 1973.
  • Strange landscape : [a novel] / Tony Duvert ; transl. from the French by Sam Flores. – New York : Grove Press : Random House, 1975. – 266 p. ; 22 cm. ISBN 0-394-49932-8 (Random House). ISBN 0-8021-0100-3 (Grove Press) (en)
  • Paysage de fantaisie / Tony Duvert. – [Paris] : Gallimard, 1980 (Saint-Amand : Impr. Bussière, 1980). – 214 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. – (Folio ; 1252). (fr)
  • Journal d’un innocent / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1976 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 20 janvier 1976). – 275 p. ; 19 × 14 cm. ISBN 2-7073-0095-0 (fr)
  • Diario di un innocente / Tony Duvert ; trad. Alberto Guareschi. – Milano : ES Ed., 1993. – 210 p. – (Biblioteca dell’eros). ISBN 88-85357-62-8 (it)
  • Diario de un inocente / Tony Duvert. – Valencia : Ed. Pre-textos, 1989. – 264 p. : couv. ill. en coul. ; 19 × 13 cm. – (Narrativa). ISBN 84-87101-08-9 (es)
  • Diario di un innocente / Tony Duvert ; trad. Alberto Guareschi. – Milano : ES Ed., 1999. – 216 p. – (Prosa e poesia del novecento). ISBN 9788877104328 (it)
  • Quand mourut Jonathan : roman / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1978 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 29 mars 1978). – 244 p. : couv. ill. en coul. ; 19 × 14 cm. ISBN 2-7073-0219-8 (fr)
  • Quando morì Jonathan / Tony Duvert ; trad. Alberto Guareschi. – Roma : Savelli, 1981. – 160 p. ; 18 cm. – (Il labirinto ; 20). (it)
  • Als Jonathan starb : Roman / aus d. Franz. übers. von François Pescatore. – Berlin : Verl. Rosa Winkel, 1984. – 280 p. : couv. ill. en coul. ; 21 cm. ISBN 3-921495-40-7 (de)
  • When Jonathan died / Tony Duvert ; transl. D. R. Roberts. – London : The Gay Men’s Press, 1991 (Viborg : Nørhaven). – 176 p. : couv. ill. en coul. ; 13 × 20 cm. ISBN 0-85449-154-6 (en)
  • Quando morì Jonathan / Tony Duvert ; trad. Alberto Guareschi. – Milano : ES Ed., 1997. – 198 p. : couv. ill. en coul. ; 23 cm. – (Biblioteca dell’eros). ISBN 88-86534-25-6 (it)
  • L’île Atlantique : roman / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1979 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 29 janvier 1979). – 328 p. ; 22 × 14 cm. ISBN 2-7073-0250-3 (fr)
  • L’île Atlantique : roman / Tony Duvert. – [Bagneux] : [Le Livre de Paris], 1979 (Alençon : impr. Corbière et Jugain, 1979). – 328 p. ; 23 cm. – (Club pour vous Hachette). ISBN 2-245-01296-8 (fr)
  • L’île Atlantique : roman / Tony Duvert ; François Nourissier, préf. – Paris : Éd. du Seuil, 1988 (Saint-Amand : Impr. Bussière, février 1988). – 300 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. – (Points. Roman, ISSN 0244-6707 ; 301). ISBN 2-02-009910-1 (fr)
  • L’isola Atlantica / Tony Duvert ; trad. Massimo Raffaeli. – Bellinzona : Casagrande, 2000. – 332 p. : couv. ill. en coul. – (Scrittori). ISBN 9788877133151 (it)
  • L’île Atlantique / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 2005 (Lonrai : Normandie Roto Impr., 4 novembre 2005). – 324 p. ; 18 × 11 cm. – (Double ; 33). ISBN 2-7073-1933-3 (fr)
  • Un anneau d’argent à l’oreille / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1982 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 19 avril 1982). – 159 p. : couv. ill. en coul. ; 18 × 12 cm. ISBN 2-7073-0606-1 (fr)

Essais

  • « La lecture introuvable » / Tony Duvert ; in : Minuit. N° 1, novembre 1972 / dir. Jérôme Lindon. – Paris : Éd. de Minuit, 1972 (Alençon : Corbière et Jugain, 4e trim. 1972). – 64 p. : 22 × 14 cm. (fr)
  • « La sexualité chez les crétins » / Tony Duvert ; p. 60-72, in : Minuit. N° 3, mars 1973 / dir. Jérôme Lindon. – Paris : Éd. de Minuit, 1973 (Alençon : Corbière et Jugain, 1er trim. 1973). – [4]-72 p. : ill., couv. ill. ; 22 × 14 cm. (fr)
  • « La folie Tristan, ou L’indésirable » / Tony Duvert ; p. 53-70, in : Minuit. N° 4, mai 1973 / dir. Jérôme Lindon. – Paris : Éd. de Minuit, 1973 (Alençon : Corbière et Jugain, 2e trim. 1973). – [4]-72 p. : ill., couv. ill. ; 22 × 14 cm. (fr)
  • Le bon sexe illustré / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1973 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain). – 160 p. : ill. ; 22 × 14 cm. ISBN 2-7073-0003-9 (fr)
    Réimpr. en 1974.
  • Il buon sesso illustrato / Tony Duvert. – Milano : ES Ed., 1995. – (Biblioteca dell’eros). ISBN 978-8886534079 (it)
  • Good sex illustrated / Tony Duvert ; transl. Bruce Benderson. – Semiotext, 2007 (7. December 2007). – 184 p. ; 23 × 15 cm. – (Foreign Agents). ISBN 978-1584350439 (en)
  • « L’érotisme des autres » / Tony Duvert ; p. 2-12, in : Minuit. N° 19, mai 1976 / dir. Jérôme Lindon. – Paris : Éd. de Minuit, 1976 (Alençon : Corbière et Jugain, 2e trim. 1976). – [4]-80 p. : ill., couv. ill. ; 22 × 14 cm. (fr)
  • L’enfant au masculin / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1980 (Alençon : Impr. Corbière et Jugain, 10 octobre 1980). – 184 p. ; 22 × 14 cm. – (Essais / Tony Duvert ; 1). ISBN 2-7073-0321-6 (fr)
  • L’infanzia al maschile / Tony Duvert ; trad. Giancarlo Pavanello. – Torino : La Rosa, 1982. – 202 p. – (La Rosa ; 25). (it)
  • La parole et la fiction : à propos du Libera / Tony Duvert. – [Paris] : Éd. de Minuit, 1984 (Alençon : Impr. Jugain, 1984). – 23 p. ; 19 cm. ISBN 2-7073-0674-6 (fr)
    Précédemment paru dans Critique, 252, mai 1968.
  • Abécédaire malveillant / Tony Duvert. – Paris : Éd. de Minuit, 1989 (Alençon : Normandie Impression, 8 octobre 1989). – 144 p. ; 19 × 14 cm. (fr)
    ISBN 2-7073-1316-5 (broché)

Textes poétiques

  • « Ballade des petits métiers » / Tony Duvert ; in Minuit. N° 24, avril 1977 / dir. Jérôme Lindon. – Paris, Éd. de Minuit, 1972. – 64 p. : ill., couv. ill. ; 22 × 14 cm.
  • District / Tony Duvert. – [Montpellier] : Fata Morgana, 1978 (Montpellier : Impr. de la Charité, 17 mars 1978). – 63 p. ; 22 × 13 cm. (fr)
    Tirage limité à 700 ex.
    Réimpr. en 1985, tirage limité à 700 ex.
  • « Le garçon à la tête dure : inspiré des Mille et une Nuits » / Tony Duvert ; p. 2-17, in Minuit. N° 30, septembre 1978 / dir. Jérôme Lindon. – Paris : Éd. de Minuit, 1978 (Alençon : Corbière et Jugain, 3e trim. 1978). – [4]-64 p. : ill., couv. ill. ; 22 × 14 cm. ISSN 0398-9801 (fr)
  • Les petits métiers / Tony Duvert ; frontispice Anne-Marie Soulcié. – [Montpellier] : Fata Morgana, 1978 (Montpellier : Impr. de la Charité, 11 novembre 1978). – 87 p. : ill. ; 22 × 13 cm. (fr)
    Tirage limité à 710 ex. Rééd. en 1985.
  • « Conte » / Tony Duvert ; in : Libération Sandwich. N° 4, 22 décembre 1979. – Paris, 1979. – Ill.

Presse

Adaptations

  • L’île Atlantique, téléfilm réalisé en 2005 par Gérard Mordillat, est adapté du roman éponyme de Tony Duvert.

Études


Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Gilles Sebhan, Tony Duvert, [Paris], Denoël, 2010, p. 14.
  2. « Parmi les lettres accumulées dans la boîte et triées par un gendarme, s’en trouvait une, la plus ancienne, remontant au 4 juillet, témoignant que la mort avait certainement eu lieu vers cette date, peut-être juste avant. » (Gilles Sebhan, Tony Duvert, [Paris], Denoël, 2010, p. 132).
  3. L’enfant au masculin, Paris, Éd. de Minuit, 1980, p. 80, note.
  4. Gilles Sebhan, Retour à Duvert (2015), p. 32
  5. Gilles Sebhan, Retour à Duvert (2015), p. 23
  6. Gilles Sebhan, Retour à Duvert (2015), p. 57
  7. Gilles Sebhan, Retour à Duvert (2015), p. 84
  8. Au 8 de la rue Oued El-Makhazine, à quelques mètres du commissariat de police — ce qui ne semble pas gêner le va-et-vient des garçons chez lui…
  9. Gilles Sebhan, Retour à Duvert (2015), p. 86
  10. Gilles Sebhan, Retour à Duvert (2015), p. 158
  11. Rémy Maucourt, « Un ancien prix Médicis retrouvé mort », dans La Nouvelle République, 21 août 2008.