Lettres amoureuses d’un frère à son élève
Les Lettres amoureuses d’un frère à son élève forment un roman anonyme en français, publié pour la première fois en 1878.
Relatant les relations amoureuses entre un frère des Écoles Chrétiennes et l’un de ses jeunes élèves, il a fait l’objet de plusieurs rééditions, dont deux sous le titre Lettres d’un ignorantin à son élève, et une autre plus récente dans une version presque entièrement réécrite.
Intrigue
L’ouvrage se compose de cinquante-trois lettres et billets rédigés par le frère Joseph des Anges à l’intention de Marius, son élève bien-aimé, auxquels s’ajoutent une lettre du même Joseph à l’ex-frère Mathieu, et une lettre du petit Jean datant de 1863.
Au cours de l’année scolaire 1868-1869, le frère enseignant Joseph, âgé de trente ans, est tombé amoureux d’un de ses pensionnaires, Marius, un magnifique garçon de quatorze ans à la chevelure blonde et bouclée, aussi espiègle qu’intelligent. Pendant les grandes vacances, il lui écrit de longues lettres, de plus en plus explicites, pour lui déclarer ses sentiments et même ses sensations.
Marius, qui s’était aperçu de l’intérêt particulier que lui portait son professeur, se montre tout à fait réceptif à ces avances. Malgré quelques difficultés passagères, tous deux finissent par se retrouver ; leur amour réciproque s’exprime alors totalement, et avec passion.
À la rentrée, début octobre, Joseph est muté dans un noviciat, ce qui l’éloigne de Marius. Celui-ci d’ailleurs fait une crise de jalousie, pensant que Joseph lui préfère maintenant l’un des jeunes novices dont il a la charge. Après explications et réconciliation, une chance exceptionnelle leur est offerte : la mère de Marius souhaite garder son fils chez elle jusqu’à la fin du trimestre, et elle fait appel au frère Joseph pour venir lui donner des leçons particulières. Ce que les deux amants, échappant à sa surveillance, mettent à profit dans une apothéose érotique.
Soudain, un message anonyme avertit la mère du risque de relations intimes entre son fils et le professeur. À nouveau éloignés à partir de janvier, ils parviennent encore à se retrouver, mais avec plus de difficultés et de risques. Le frère Joseph est toujours très amoureux ; le garçon, lui, commence à s’intéresser aux femmes : un scandale éclate même à ce propos, provoquant son renvoi temporaire du collège.
Il apparaît que le dénonciateur de Joseph auprès de la mère de Marius est un certain Mathieu, ancien frère des Écoles chrétiennes devenu cocher après avoir été renvoyé de l’ordre enseignant. Quelques années auparavant, en effet, Joseph avait surpris ses relations sexuelles avec un jeune élève auquel lui-même s’intéressait, et il l’avait dénoncé au supérieur. Mathieu avait alors juré de se venger.
Tant la mise au jour de cette affaire peu glorieuse que l’évolution de Marius, qui à quinze ans est de plus en plus attiré par le sexe opposé, éloignent petit à petit le garçon de son ancien professeur. Celui-ci, extrêmement sentimental et souvent dépressif, réagit de façon maladroite, plaintive, peu appropriée à la psychologie d’un adolescent. Il fait à celui-ci une ultime proposition : profiter d’un héritage que Joseph vient de recevoir, pour s’enfuir ensemble vers une nouvelle vie au Brésil !
Après que Marius a refusé ce dernier projet, Joseph récapitule longuement toute son existence, depuis une enfance privée d’amour jusqu’à cet échec amoureux final. Il en tire une vision désespérée de la vie, et se suicide le jour de son trente-et-unième anniversaire.
Texte intégral
Le texte intégral des Lettres amoureuses d’un frère à son élève (édition de 1911) figure aux pages suivantes :[1]
1re partie Introduction de 1911 Avis de l’éditeur de 1878 16 lettres (août-septembre 1869) |
2e partie | | 18 lettres et billets (octobre-décembre 1869) |
3e partie | | 21 lettres et billets (janvier-juillet 1870) |
Analyse
[à compléter]
Sources et auteur
[à compléter]
Voir aussi
Bibliographie
- Lettres amoureuses d’un frère à son élève. – Alexandrie [Bruxelles] : [Jules Gay], [1878] (Alexandrie : Durando). – 222 p. ; 17 cm.
Tirage limité à 50 ex. sur papier du Japon + 450 ex. sur papier vélin. Publié à Bruxelles par J. Gay en 1878, d’après P. Pia, Les livres de l’Enfer, 1998, p. 421-422.
- Lettres d’un ignorantin à son élève / préf. de Léo Taxil. – Paris : Librairie Anticléricale, 1884. – In-18.
- Lettres d’un ignorantin à son élève : réimpression conforme à l’original déjà publié en 1884. – Paris : P. Fort, (1899). – Couv. ill. ; in-18. – (Collection anti-cléricale).
Dessin de couv. par Léon Roze. Le catalogue de l’éditeur porte le titre Lettres amoureuses d’un ignorantin à son élève, ainsi que cette mention : « La mère en défendra la lecture à sa fille, et même le père à son fils ».
- Lettres amoureuses d’un frère à son élève. – Paris : Bibliothèque des Curieux, 1911. – [6]-VI-192 p. ; 15 × 10 cm. – (Le coffret du bibliophile).
Tirage limité à 5 ex. de luxe numérotés de 1000 à 1005 + 500 ex. sur papier d’Arches numérotés de 1005 à 1505.
- Lettres amoureuses d’un frère à son élève. – Paris : L’Astrée, 1956.
Tirage limité à 990 ex. numérotés.
- Les lettres amoureuses d’un frère à son élève : revues et toilettées / présentation [et réécriture] [Jean-Claude Féray]. – Paris : Quintes-feuilles, 2006 (Le Mesnil-sur-l’Estrée : Impr. Nouv. Firmin Didot, juin 2006). – 146 p. : ill., couv. ill. en coul. ; 23 × 14 cm. (fr)Cette édition ne comporte pas le texte original des Lettres amoureuses d’un frère à son élève, mais une version « revue et toilettée ». En annexe, la “confession d’un pédéraste” publiée par Tardieu et reprise par Léo Taxil dans sa réédition, p. 139-141. – ISBN 2-9516023-7-5 (broché)
Articles connexes
Notes et références
- ↑ La division du texte en trois parties, réalisée ici pour des raisons de commodité propres à BoyWiki, ne figure pas dans l’œuvre originale.