Les Huit Nuits de BoyWiki 2011 — Questions A1-A9
Les questions A1 à A9 de la première des Hůit☻Nũits♫dє♥B♂yWíki ont été posées le 24 décembre 2011[1] sur le forum La Garçonnière. Un texte de présentation, reproduit ci-dessous, les accompagnait.
Les réponses proposées par BoyWiki, du 15 au 23 janvier 2012, figurent dans des boîtes déroulantes en bas de page.
Questions
Comme promis, voici les questions de la première journée des Huit*Nuits*de*BoyWiki : 5 faciles, 2 de difficulté moyenne, 1 difficile, plus 1 internationale.
On peut donner les réponses soit ci-dessous, soit en créant une file à part.
Indiquez toujours à l’intérieur du message le numéro de la question (lettre + chiffre) ; et si possible, rappelez ce numéro dans le titre du message.
Les plus rapides gagneront un point par question juste. Et les plus intéressants, une étoile. Ceux qui auront donné des réponses fausses seront dénoncés à Enfonce et Partage. Quant aux auteurs de réponses fantaisistes, ils auront droit à notre indulgence (plénière).
Question A1 (bleue)
• Quel est pour Abel Tiffauges le chef-d’œuvre de la création ?
Question A2 (bleue)
• À quel scandale pédérastique fut mêlé le fils naturel du Roi-Soleil ?
Question A3 (bleue)
• Citez trois écrivains ayant correspondu avec l’auteur des Garçons.
Question A4 (bleue)
• Quel était le saint patron des petits ramoneurs savoyards sous l’Ancien Régime ?
Question A5 (bleue)
• Citer un poète pédéraste et un jeune artiste nés un 1er mars.
Question A6 (violette)
• Dans quel cas était-il recommandé à un homme d’envoyer des baisers à un petit garçon croisé dans la rue ?
Question A7 (violette)
• À trois reprises, dans le Coran, il est dit que de jeunes échansons serviront les élus au Paradis. Quels mots précis (en traduction française !) sont utilisés pour les désigner ? Et à quoi sont-ils comparés pour figurer leur grande beauté ?
Question A8 (rouge)
• Debout devant une fenêtre, un apprenti cuisinier lit une lettre. De qui est-elle ?
Question A9 (verte)
• Il y a six ans, des amoureux des garçons se sont réunis aux Pays-Bas à l’occasion de la Journée internationale de l’amour des garçons. Combien étaient-ils ?
Bonne chance à tous, et que les meilleurs gagnent essayent de gagner !
N.B. : Dans le message inaugural, il avait été indiqué que les questions seraient posées chaque jour en fin d’après-midi (soit vers 18 h.). Précisons qu’il s’agit de l’heure française (UTC+1). Pour nos amis québécois (UTC-5), il sera environ midi.
Le Conseil du BoyWiki francophone
Réponses
Question A1 (bleue)
• Quel est pour Abel Tiffauges le chef-d’œuvre de la création ?
Réponse : L’enfant de douze ans.
Abel Tiffauges, héros du roman de Michel Tournier Le Roi des aulnes (prix Goncourt 1970), tient un journal intitulé « Écrits sinistres » (parce qu’écrits de la main gauche) dans lequel il déclare :
L’enfant de douze ans a atteint un point d’équilibre et d’épanouissement insurpassable qui fait de lui le chef-d’œuvre de la création. Il est heureux, sûr de lui, confiant dans l’univers qui l’entoure et qui lui paraît parfaitement ordonné. Il est si beau de visage et de corps que toute beauté humaine n’est que le reflet plus ou moins lointain de cet âge. Et puis, c’est la catastrophe. Toutes les hideurs de la virilité – cette crasse velue, cette teinte cadavérique des chairs adultes, ces joues râpeuses, ce sexe d’âne démesuré, informe et puant – fondent ensemble sur le petit prince jeté à bas de son trône. Le voilà devenu un chien maigre, voûté et boutonneux, l’œil fuyant, buvant avec avidité les ordures du cinéma et du music-hall, bref un adolescent.
Le sens de l’évolution est clair. Le temps de la fleur est passé. Il faut devenir fruit, il faut devenir graine. Le piège matrimonial referme bientôt ses mâchoires sur le niais. Et le voilà attelé avec les autres au lourd charroi de la propagation de l’espèce, contraint d’apporter sa contribution à la grande diarrhée démographique dont l’humanité est en train de crever. Tristesse, indignation. Mais à quoi bon ? N’est-ce pas sur ce fumier que naîtront bientôt d’autres fleurs ?
Notons une particularité que personne n’a relevée : Michel Tournier emploie le mot neutre « enfant », alors qu’en réalité il veut dire « garçon », comme le montre la suite du texte. Un écrivain de son niveau sachant en général ce qu’il fait, on peut s’interroger sur ses motivations.
Si l’on se réfère au sens réel, la réponse « Le garçon de douze ans » aurait donc été encore plus juste. Une réponse « superjuste », en quelque sorte, permettant de décrocher un gros lot exceptionnel : une nuit avec un garçon de douze ans présenté par Michel Tournier. Hélas ! Personne n’ayant donné la superréponse, ce gros lot sera remis en jeu dans une supercagnotte ultérieure…
D’autres citations garçonnières du même ouvrage se trouvent sur cette page :
Le Roi des aulnes (citations)
On retrouve cette citation, avec quelques autres, sur la page
Citations sur l’âge de douze ans
L’année prochaine, nos jeunes lecteurs auront droit à la page
Citations sur l’âge de treize ans
dont on peut espérer qu’elle sera devenue plus poilue plus fournie.
Par ailleurs, nous sommes désolés d’apprendre à nos lecteurs exclusivement pédophiles qu’il n’existe à ce jour aucune citation intéressante sur l’âge de onze ans, ni en dessous. Les éphébophiles ne sont d’ailleurs pas mieux lotis, puisque qu’à partir de quatorze ans les garçons semblent intéresser beaucoup moins les littérateurs !
Question A2 (bleue)
• À quel scandale pédérastique fut mêlé le fils naturel du Roi-Soleil ?
Réponse :
Louis de Vermandois, fils de Louis XIV et de la duchesse de La Vallière, fut mêlé au scandale des « italianisants ».
Pour plus de détails, voici quelques extraits de la page Louis de Vermandois dans BoyWiki :
Adolescent d’une grande beauté, Louis fut mêlé à l’âge de quinze ans, en 1682, au principal scandale pédérastique du règne de Louis XIV. Un certain nombre de grands seigneurs avaient formé une sorte de confrérie, décrite par un pamphlet anonyme connu sous le titre La France devenue italienne. Ils faisaient serment de n’avoir plus de commerce avec les femmes et de s’abandonner les uns aux autres. Ils portaient en outre sous leur chemise une médaille représentant une femme qu’un chevalier foulait aux pieds.
Louis de Vermandois entra dans cette confrérie dès 1681, à l’âge de quatorze ans. En raison de son rang princier, il demanda tout d’abord à être dispensé de l’« initiation » prévue par les statuts ; mais on lui refusa cette grâce, car « il fallait qu'il montrât l’exemple aux autres » ; et il fut seulement autorisé à choisir l’heureux initiateur. Son choix se porta sur le marquis de Biran, futur duc de Roquelaure, qui avait alors vingt-six ans – « ce qui fit grand dépit aux autres qui le voyaient beau, jeune et bien fait ». Une fois la cérémonie accomplie, et en guise d’autre faveur, Louis put également choisir son futur compagnon de plaisir.
Tout à la joie de ces découvertes, il commit alors l’imprudence de recruter de façon trop voyante de nouveaux membres pour la confrérie, ce qui attira de nombreux candidats. L’un d’eux fut François Louis de Clermont, neveu du grand Condé et futur prince de Conti, qui avait alors dix-sept ou dix-huit ans, ce qui revint aux oreilles du roi.
Celui-ci « haïssait à mort ces sortes de débauches », et il décida de sévir. Tous les “italianisants” furent disgraciés et temporairement exilés en province. Quant au jeune comte de Vermandois, il fut fouetté jusqu’au sang en présence de Louis XIV.
L’historien homosexuel Maurice Lever relate cette histoire croustillante aux pages 156-162 de son ouvrage Les bûchers de Sodome (Fayard, 1985). Lecture très instructive — quand on prend la peine de la vérifier !
Passons sur quelques erreurs assez grossières, qui étonnent de la part d’un maître de recherche au CNRS : attribuer à Bussy-Rabutin l’opuscule La France devenu italienne, alors qu’on ne sait qui est le véritable auteur, dissimulé sous le pseudonyme Sandras de Courtilz ; ou orthographier Mimeuvre (ce qui a été repris à de très nombreux endroits sur l’internet) le nom d’un des membres de la « confrérie », Jacques-Louis de Mimeure.
Mais là où Lever est impardonnable, car il sait forcément que ce n’est pas vrai, c’est lorsqu’il affirme de Louis de Vermandois : « En 1681, c’était un jeune homme de dix-huit ans » (p. 160). Or il suffit d’ouvrir n’importe quel dictionnaire biographique pour apprendre que Louis était né le 2 octobre 1667, et que par conséquent il a eu quatorze ans le 2 octobre 1681. Peut-être ne les avait-il même pas encore au moment de son « initiation » !
Voilà comment certains intellectuels gays, de nos jours, n’hésitent pas à tordre la vérité pour tenter de faire oublier l’important versant pédérastique de l’histoire homosexuelle, et pour faire correspondre les frasques de la haute noblesse libertine, sous Louis XIV, avec les préjugés néopuritains de l’Occident actuel.
Conclusion : si Maurice Lever avait pu consulter BoyWiki, où toutes ces choses sont clarifiées depuis longtemps, il aurait peut-être dit moins de bêtises…
Question A3 (bleue) des Huit*Nuits*de*BoyWiki, publiée le 24 décembre :
• Citez trois écrivains ayant correspondu avec l’auteur des Garçons.
Réponse :
Henry de Montherlant a correspondu avec Roger Peyrefitte, Michel de Saint-Pierre et Philippe de Saint Robert.
On peut trouver sur BoyWiki, au bas de la page Henry de Montherlant, une bibliographie qui comporte la section suivante :
Correspondance
• Henry de Montherlant, Roger Peyrefitte, Correspondance (1938-1941), présentation et notes de R. Peyrefitte et Pierre Sipriot, Robert Laffont, 1983.
• Henry de Montherlant, Lettres à Michel de Saint-Pierre, préface de Michel de Saint-Pierre, Albin Michel, 1987.
• Correspondance avec Philippe de Saint Robert.
Seule la correspondance avec Roger Peyrefitte traite de pédérastie. Les deux compères s’y racontent avec force détails leurs aventures garçonnières — mais à mots couverts et même codés, en raison de la censure du courrier pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Malheureusement, l’exécuteur testamentaire de Montherlant, Jean-Claude Barat, a interdit la parution d’un second tome, qui devait réunir les lettres échangées après 1941. On a le droit d’espérer que cette censure posthume, plus efficace pour l’instant que celle du régime pétainiste, finira par tomber un jour…
Montherlant a également correspondu avec Gabriel Matzneff. Mais cette correspondance, non publiée à ce jour (toujours par la volonté de Jean-Claude Barat), n’est pas évoquée dans BoyWiki (et qu’est-ce qu’ils attendent, les lecteurs matznéviens, les intellectuels archivistes et autres rats de bibliothèque, pour l’évoquer ?! Hein ?!…).
Parmi les autres écrivains ayant échangé une correspondance avec Montherlant, on peut citer Ventura Garcia Calderon, Jeanne Sandelion, François Mauriac — liste certainement incomplète.
Question A4 (bleue)
• Quel était le saint patron des petits ramoneurs savoyards sous l’Ancien Régime ?
Réponse :
En France, sous l’Ancien Régime, les petits ramoneurs savoyards étaient sous la protection de saint Jean-Baptiste.
La page de BoyWiki sur les ramoneurs savoyards donne quelques précisions à ce sujet :
• France : Les ramoneurs français ont défilé dans les rues au moins depuis 1621 et probablement depuis le XIIIe siècle le jour de la fête de saint Jean-Baptiste. Cette observance et cette fête disparurent avec la suppression des confréries à la Révolution. Il ne fut remplacé qu’en 1934 par saint Éloi, bien longtemps après l’ère des petits ramoneurs savoyards. Dans les provinces, les ramoneurs s’étaient choisi saint François de Sales, natif de Savoie (reconnu par l’Église en 1829 comme saint patron des petits ramoneurs).
• Italie, Autriche, Allemagne, Tchéquie, Slovaquie, Pologne, ancienne Yougoslavie et Hongrie : saint Florian.
Il existe de nombreux autres métiers d’enfants, qui attendent sur BoyWiki des rédacteurs intéressés par l’histoire ou par la sociologie pour créer, développer et illustrer les articles les concernant…
Question A5 (bleue)
• Citer un poète pédéraste et un jeune artiste nés un 1er mars.
Réponse :
Le poète latin Martial et le jeune chanteur canadien Justin Bieber sont tous deux nés un 1er mars (mais pas la même année…).
Dans la rubrique Naissances du 28 février, dans le calendrier garçonnier de BoyWiki, figure la mention suivante :
40 (1er mars selon le calendrier julien) – Augusta Bilbilis (Tarraconaise, Empire romain) : Marcus Valerius Martialis (Martial), poète latin dont de nombreuses épigrammes mettent en scène des pédérastes, y compris lui-même (mort vers 104).
Martial, dont le nom est tiré du mois de sa naissance, naquit et mourut dans l’actuelle Calatayud (Espagne). Venu jeune à Rome, sous le règne de Néron, il est l’auteur de douze livres d’épigrammes où il ne dissimule pas son attrait pour les garçons — goût que partageaient nombre de ses contemporains. Ses poèmes traitant d’un sujet pédérastique ont commencé à être rassemblés à la page Épigrammes de Martial – Livre I (extraits) (comme souvent dans BoyWiki, les textes reproduits sont donnés à la fois dans la langue originelle et en traduction). On y apprend par exemple qu’un joli petit esclave pouvait coûter jusqu’à 100.000 sesterces, soit environ sept kilogrammes d’or — ce qui, au cours actuel, ferait dans les 300.000 euros !
Quant à Justin Bieber, sa page dans BoyWiki est encore à l’état d’ébauche. Depuis son apparition à l’âge de douze ans, il aurait sans doute bien plu à Martial — et il a vraisemblablement gagné en chantant l’équivalent du prix de nombreux petits esclaves romains…
Question A6 (violette)
• Dans quel cas était-il recommandé à un homme d’envoyer des baisers à un petit garçon croisé dans la rue ?
Réponse :
Une légende britannique affirmait que tirer son chapeau quand on croisait un ramoneur et lui lancer un baiser portaient chance.
Une section de la page Ramoneurs savoyards de BoyWiki donne des explications plus complètes :
Porte-bonheur
Sous forme de coutumes et de représentations graphiques, l’idée que les petits ramoneurs portent chance a connu des succès divers, et plusieurs variantes liées à l’un ou l’autre pays européen. Les ramoneurs eux-mêmes ont encouragé ces pratiques, qui leur rapportaient de rares élans de sympathie et quelque argent.
Origine
L’origine de ces croyances n’est pas établie. Le pouvoir fertilisant des cendres et de la suie pourrait avoir un rapport avec la coutume très répandue qu’avaient les mariés anglais de se faire embrasser par un ramoneur ou de lui serrer la main à l’entrée ou à la sortie de l’église (le futur duc d’Édimbourg a sacrifié à cette coutume avant et après la cérémonie de mariage avec la future reine Élisabeth II à Westminster Abbey). Une légende veut qu’un ramoneur soit parvenu à calmer le cheval emballé d’un des rois George d’Angleterre ; ce dernier lui aurait alors tiré son chapeau. De là vient l’idée que tirer son chapeau quand on croise un ramoneur et lui lancer un baiser portent chance.
Malgré la suie qui les noircissait, les petits ramoneurs pouvaient être fort mignons. Témoin la description que Claude Genoux fait de lui-même à cet âge, dans ses Mémoires d’un enfant de la Savoie :
Une allure dégagée, une petite tête éveillée qui ne manquait pas d’expression, jointes à un esprit plein de finesse pour son âge, intéressaient en sa faveur.
Et bien des hommes de leur entourage ne se contentaient pas de leur envoyer des baisers, mais essayaient d’y goûter de beaucoup plus près :
Tous voulurent avoir leur tour ; barbus ou barbouillés, tous collèrent leur figure sur la mienne, pas un ne me fit grâce ! […] « C’est toujours toi, Claude, c’est toujours toi ! viens que je t’embrasse », dit-il ; et sans attendre que je manifestasse la moindre volonté de coller ma figure à la sienne, il m’étreignit dans ses longs bras, de manière à me briser la colonne vertébrale.
Dès le XVIIIe siècle au moins, on sait que cette joliesse des jeunes savoyards attirait de nombreux amateurs. Témoin l’abbé Desfontaines, un critique littéraire adversaire de Voltaire et fieffé pédéraste, qui eut quelques ennuis avec l’un d’eux, moins complaisant que ses congénères. Comme quoi les « prêtres pédophiles » dont on nous rebat aujourd’hui les oreilles ne datent pas d’hier !
Question A7 (violette)
• À trois reprises, dans le Coran, il est dit que de jeunes échansons serviront les élus au Paradis. Quels mots précis (en traduction française !) sont utilisés pour les désigner ? Et à quoi sont-ils comparés pour figurer leur grande beauté ?
Réponse :
Les échansons qui servent les élus au Paradis sont désignés dans le Coran par les équivalents arabes des mots « enfants » et « garçons ». Leur beauté y est comparée à celle des perles.
Dans la sourate 52 on peut lire au verset 24 (traduction française et translittération de l’arabe figurant dans la boîte déroulante) :
Et parmi eux circuleront des garçons à leur service, pareils à des perles bien conservées.
wa-yaTuwfu åalayhim GHilmaânun lahum ka-annahum lu’lu’un maknuwnun
Le verset 17 de la sourate 56 dit :
Circuleront parmi eux des enfants éternisés
yaTuwfu åalayhim wildaânun mmuxalladuwna
Enfin, on trouve dans la sourate 76, verset 19 :
Et parmi eux circuleront des enfants éternisés. Quand tu les verras, tu les prendras pour des perles éparpillées.
wa-yaTuwfu åalayhim wildaânun mmuxalladuwna íDHaâ raaytahum Hasibtahum lu’lu’an manTHuwran
(On a remplacé ci-dessus certains caractères par un équivalent approximatif, car pour une raison toujours inexpliquée ils sont maintenant refusés par le script de LG.)
Le mot wildaânun (prononcer /wildânoune/) des sourates 56 et 76 est un pluriel indéterminé de walad, qui signifie « enfant ». Notons cependant que cette forme est rare (le pluriel normal serait áwlaâdun), ce qui peut laisser supposer une nuance dans le sens, tirant plutôt vers « petit serviteur », « page », ou encore « échanson », « garçon » au sens français de « serveur » ; mais ce n’est qu’une conjecture.
Le mot GHilmaânun (prononcer /rilmânoune/), qui le remplace dans la sourate 52, est le pluriel indéterminé de GHulam (/roulame/), qui signifie « garçon » — quel que soit l’âge.
Dans différentes éditions françaises du Coran (par exemple Montet 1958, Masson 1967, Kechrid 1984), on rencontre pour ces deux mots des traductions comme « éphèbes », « adolescents » ou « jeunes gens » ! Ce ne sont en réalité que des interprétations abusives, voire hypocrites, s’éloignant inutilement du sens premier des mots et du texte. Les traductions dans d’autres langues ne sont pas forcément meilleures : en anglais, par exemple, Yusuf Ali (1934) traduit uniformément par « youths » au lieu de « boys » et « children » ; et en espéranto Chiussi (1969) emploie « junuloj » — même sens — en place de « knaboj » et « infanoj» qui seraient plus justes.
(Comme le pais grec et le puer latin, le walad arabe est un enfant généralement mâle. Le GHulam, lui, est toujours un garçon.)
Les deux occurrences du mot « enfants » sont accompagnées du qualificatif « éternisés » muxalladuwna (qu’on traduit souvent par « à la jeunesse éternelle » — mais encore une fois, pourquoi s’éloigner du texte originel en le délayant, au risque de lui enlever sa force et sa justesse ?). Ces enfants au service des élus sont donc similaires en cela aux fameuses houris, magnifiques adolescentes aux yeux noirs qui ont toujours quinze ans.
Enfin, les sourates 52 et 76 comparent leur beauté à celle des perles (lu’lu’), ce qui peut évoquer le caractère précieux, l’éclat et la douceur de la peau, la rondeur des traits, ou encore la difficulté de les obtenir — sur terre du moins… On remarque que la même image est utilisée au sujet des houris, montrant ainsi un parallélisme très net entre la beauté des jeunes vierges et celle des garçons.
Pour ce qui est des fonctions attribuées à ces jeunes garçons éternisés, les trois sourates diffèrent quelque peu : la 52 dit qu’ils seront « au service » des élus, sans préciser plus ; dans la 56 ils servent boissons et nourritures délicieuses (mais contrairement à ce que pensent certains, il n’est pas question ici de vin) ; et dans la 76 ils se contentent de « circuler » parmi les élus. Il s’avère donc qu’une seule des trois occurrences coraniques les présente dans le rôle d’échansons : par conséquent, rien n’empêche d’imaginer que leurs fonctions soient plus diversifiées…
La beauté de ces garçons contribuant à la félicité paradisiaque des élus, on peut faire le lien avec la pratique mystique soufie du nazar ilâ l-murd ou « contemplation des imberbes » — à propos de laquelle un ascète fameux aurait dit que l’amour des garçons « est une grâce que le Dieu Tout-Puissant a mises dans le cœur de ses esclaves ».
Remarquons pour finir que l’islam est la seule religion monothéiste qui décrive le paradis. On ne sait donc pas vraiment s’il y a, ou non, de beaux jeunes garçons dans l’au-delà des juifs et des chrétiens…
Question A8 (rouge)
• Debout devant une fenêtre, un apprenti cuisinier lit une lettre. De qui est-elle ?
Réponse :
Sur un tableau de Claude-Joseph Bail, on voit un marmiton lire une Lettre de son père.
Ce tableau — à côté d’un autre très joli marmiton ! — est le sixième sur la page de BoyWiki Claude Joseph Bail (galerie), où se trouvent réunies toutes les reproductions connues d’œuvres garçonnières de ce peintre (28 recensées à ce jour — aucun autre site internet, à notre connaissance, n’est aussi complet sur le sujet !).
On aura plus de précisions sur cet artiste bourgeois, mais touché pendant quelques années par la grâce enfantine, sur la page Claude Joseph Bail :
Outre les natures mortes, un des thèmes favoris de Joseph Bail fut les apprentis des métiers de bouche – marmitons et mitrons, appliqués ou espiègles, sur lesquels il pose un regard attendri, complice, voire quelque peu envieux.
Des chats accompagnent souvent ces garçons, ainsi que des ustensiles de cuivre qui permettent des études de lumière évoquant l’école hollandaise.
La cigarette est également fréquente entre les lèvres juvéniles, à la fois pour témoigner de l’émancipation au seuil de l’adolescence, et, par contraste, pour en montrer la gaminerie.
Ah ben justement, c’est aujourd’hui 22 janvier son anniversaire (illustré par un autre mignon marmiton). Ainsi que celui d’Hadrien, de Byron et de Raspoutine — excusez du peu !
Question A9 (verte)
• Il y a six ans, des amoureux des garçons se sont réunis aux Pays-Bas à l’occasion de la Journée internationale de l’amour des garçons. Combien étaient-ils ?
Réponse :
Cinquante pédérastes néerlandais se sont réunis dans une taverne pour célébrer la JIAG en 2005.
On trouvera des précisions sur la page Journée internationale de l’amour des garçons du BoyWiki francophone, qui est pour une part la traduction de la page International Boylove Day de la version anglophone :
Activités
À l’origine, il était suggéré d’observer la JIAG en laissant une chandelle bleue allumée sur un appui de fenêtre ou dans un lieu public avec un billet expliquant la démarche. L’envoi de messages anonymes aux journaux locaux était une autre initiative souvent suggérée.
À côté des ces activités, la JIAG a toujours été l’occasion de faire la fête d’une façon plus personnelle. Beaucoup d’amoureux de garçons y voient l’occasion d’inviter de jeunes amis ou d’autres amoureux de garçons. Certains passent la journée en ligne avec des amis, ou écrivent des poèmes ou des histoires. Beaucoup prennent la peine d’allumer une chandelle bleue, que ce soit en public ou en privé. D’autres se souviennent de vieux amis amoureux des garçons, et des garçons qui ont fait partie de leur vie, ou qui en font partie aujourd’hui. Il n’y a pas de mauvaise ou de bonne manière d’observer la JIAG.
À certains endroits, des amoureux de garçons choisissent de célébrer la JIAG ensemble. Aux Pays-Bas, cinquante amoureux des garçons ont investi une taverne à l’occasion de la JIAG de 2005, ce qui reste à ce jour un record absolu.
Le BoyWiki francophone donne les dates de la JIAG jusqu’en 2030.
Les matheux et les amateurs d’astronomie auront peut-être le goût de se pencher sur une question épineuse — et non encore tranchée — qui concerne la fixation de la date de la JIAG : doit-elle être déterminée en référence au solstice réel ou au 21 du mois concerné ? L’explication des données du problème, avec une proposition concrète, se trouve sur la page de discussion du même article.
Liens directs vers La Garçonnière
Questions et réponses publiées sur La Garçonnière :
- Les Huit*Nuits*de*BoyWiki — Questions A1 à A9 (posté le samedi 24 décembre 2011)
- Réponse à la question A1 (24 décembre), à l'intention des garçons de douze ans (posté le dimanche 15 janvier 2012)
- Réponse scandaleuse à la question princière A2 (24 décembre) (posté le lundi 16 janvier 2012)
- Réponse à la question épistolaire A3 (24 décembre) (posté le mardi 17 janvier 2012)
- Réponse à la sainte question A4 (24 décembre) (posté le mercredi 18 janvier 2012)
- Réponse poétique et musicale à la question A5 (24 décembre), cum commentum (posté le jeudi 19 janvier 2012)
- Bisous à la question A6 (24 décembre) (posté le vendredi 20 janvier 2012)
- Réponse à la question paradisiaque A7 (24 décembre) (posté le samedi 21 janvier 2012)
- Réponse à la question artistique A8 (24 décembre), avec plein d’images (posté le dimanche 22 janvier 2012)
- Réponse à la question internationale A9 (24 décembre) (posté le lundi 23 janvier 2012)
Voir aussi
Articles connexes
Questions A1 à A9 (samedi 24 décembre 2011) |
Questions B1 à B9 (dimanche 25 décembre 2011) |
Questions C1 à C8 (lundi 26 décembre 2011) |
Questions D1 à D9 (mardi 27 décembre 2011) |
Questions E1 à E9 (mercredi 28 décembre 2011) |
Questions F1 à F8 (jeudi 29 décembre 2011) |
Questions G1 à G9 (vendredi 30 décembre 2011) |
Questions H1 à H8 (samedi 31 décembre 2011) |
(lundi 26 mars 2012)
Notes et références
- ↑ Le message est daté du 25 en raison d’un décalage horaire.