Les Huit Nuits de BoyWiki 2011 — Questions G1-G9
Les questions G1 à G9 de la première des Hůit☻Nũits♫dє♥B♂yWíki ont été posées le 30 décembre 2011 sur le forum La Garçonnière. Un texte de présentation, reproduit ci-dessous, les accompagnait.
Les réponses proposées par BoyWiki, du 7 au 16 mars 2012, figurent dans des boîtes déroulantes en bas de page.
Les Huit*Nuits*de*BoyWiki — Questions G1 à G9
Nous arrivons maintenant presque au terme de l’année, et de notre excursion à travers la culture garçonnière. Le but que s’était donné l’équipe de BoyWiki serait atteint, si chacun pouvait mieux sentir aujourd’hui l’intérêt primordial, pour ceux qui aiment les garçons, d’être connectés à leur histoire, à leur littérature, à leurs œuvres d’art... Et donc l’importance de lieux tels que BoyWiki, dont la seule raison d’être est de collecter, de conserver, de diffuser et de faire vivre les éléments de cette culture souterraine et multimillénaire.
L’amoureux des garçons, comme tout homme, ne peut pas se développer seul : il est nécessairement façonné par son milieu, tant actuel que passé. Il ne vit pas que de pain, de jeux télévisés et de Facebook : il vise aussi toujours quelque chose qui le dépasse, qui va au-delà de son individu, et qui peut prendre mille formes — idéaux divers, engagement politique ou social, religions, amours, sciences, arts, etc. C’est pourquoi BoyWiki veut être un outil à la disposition de tous, pour aider chacun à se construire et à construire sa vie — ce qui bien sûr est loin d’être toujours facile, entre rires et larmes, entre plaisirs et souffrances, entre élans et obstacles...
Les quelques énigmes qui suivent, en cette septième des Huit*Nuits*de*BoyWiki, participent donc à leur manière, sur un mode plus léger, à cette perpétuelle quête de sens et de réalisation.
Question G1 (bleue)
• Montherlant, Goor, Fellini, Richard F. Burton et bien d’autres ont fait référence, chacun à sa façon, à cette œuvre d’un écrivain qui serait né à Marseille. Citez-en une édition récente.
Question G2 (bleue)
• On peut faire au moins trois rapprochements entre Dominique Fernandez et un évêque de Metz qui fut inquiété pour ses mœurs. Lesquelles ?
Question G3 (bleue)
• Cet écrivain français, connu sous un nom qui est l’anagramme d’un oiseau, fut le chantre d’une pédérastie non sexuelle, quoique très sensuelle. Son œuvre la plus connue a été traduite en allemand, traduction qui fut rééditée récemment avec une postface. Qui était l’auteur de cette postface ?
Question G4 (bleue)
• Contre des effets secondaires du diabète, un berger hirsute propose un remède inspiré par un célèbre médecin suisse du seizième siècle. De quoi s’agit-il ?
(Avertissement de la faculté : Les lecteurs sont mis en garde contre toute tentative d’automédication. En effet, ce traitement risque dans 1 cas sur 100 d’avoir les mêmes suites néfastes que celles consécutives à la suggestion du berger. En outre, des phénomènes d’accoutumance et de dépendance ont été observés dans 9 cas sur 10.)
Question G5 (bleue)
• En quoi consiste la dernière « modification récente » du 29 décembre 2011 ? Avant cette date, à quand remonte l’avant-dernière création d’une nouvelle page ? Quelle est la contribution la plus récente de Jasp ?
Question G6 (violette)
• Roger Peyrefitte disait s’être souvent donné du plaisir en lisant un petit roman érotique du début du XXème siècle, qu’il avait spécialement commandé. Citez trois dérivés du verbe « branler » utilisés par l’auteur anonyme de cet ouvrage.
Question G7 (violette)
• En près de 130 ans, ce roman qui traite d’amitiés particulières dans un collège fut publié à trois reprises, mais chaque fois sous un titre différent. Quels sont ces trois titres, avec leurs dates de parution ?
Question G8 (rouge)
• Le dessin de M. G. représentant un garçon presque nu, publié en novembre 1954, a-t-il été importé d’un autre site vers BoyWiki ? Justifiez votre opinion.
Question G9 (verte)
• Qu’est-ce que le prix Erich Salomon ? À quel artiste mentionné sur BoyWiki fut-il décerné ? En quoi son art est-il engagé ?
Réponses
• Montherlant, Goor, Fellini, Richard F. Burton et bien d’autres ont fait référence, chacun à sa façon, à cette œuvre d’un écrivain qui serait né à Marseille. Citez-en une édition récente.
Réponse :
Certains pensent que Pétrone, l’auteur du Satyricon, serait né à Marseille. Parmi les éditions françaises récentes, les seules traductions nouvelles sont celles de Jean-Claude Féray en 2000, et d’Olivier Sers en 2001. Les traductions plus anciennes d’Alfred Ernout et de Charles Héguin de Guerle ont également été rééditées, la première en 2002, la seconde en 2007 et 2008.
La nouvelle traduction du Satyricon par Jean-Claude Féray fut le premier ouvrage publié par les éditions Quintes-Feuilles, sous le titre Encolpe et Giton, ou Le Satyricon de Pétrone : moins le Banquet de Trimalcion. Elle offre en effet la particularité d’omettre le long et célèbre intermède autour de l’affranchi Trimalcion — passage que l’éditeur considère comme un ajout tardif. En revanche, outre de riches commentaires, ce volume comporte également des extraits d’une traduction anonyme et inédite du XVIIème siècle.
Richard F. Burton, dans la partie « Pederasty » du Terminal essay qui suit sa traduction des Mille et une Nuits, avait bien vu que « ce merveilleux Satyricon qui réunit l’esprit de Molière aux débauches de Piron, tandis que l’auteur peut être décrit, ainsi que Rabelais, comme purissime dans l’impureté, est une sorte de triomphe de la pédérastie ».
À la demande de Roger Peyrefitte, Gaston Goor a réalisé pour le roman de Pétrone d’extraordinaires illustrations garçonnières ; et d’autres encore, presque pornographiques, pour le seul épisode de l’éphèbe de Pergame.
En 1969, Henry de Montherlant rédigea une préface pour la collection Folio, où il affirmait que « le Satyricon est, par sa date, le père du roman latin, et, si l’on excepte les épopées, les grandes fables, le père du roman tout court. Il est aussi, et de beaucoup, le plus réussi des romans grecs et latins ».
En 1969 également, Federico Fellini a mis en scène une adaptation célèbre, dont le véritable titre est Fellini Satyricon — pour éviter de la confondre avec le Satyricon de Gianluigi Polidoro, sorti quelques mois plus tôt.
Ce dernier film, qui a longtemps été presque impossible à voir, est à la fois plus fidèle à Pétrone et plus ouvertement pédérastique : Francisco Pau, le petit Italien qui incarne Giton, avait alors quatorze ans, au contraire de Max Born, la folasse britannique de dix-huit ans choisie par Fellini. Après de sérieux ennuis avec la censure, il fut d’ailleurs racheté et proprement « enterré » par United Artists, afin d’éviter toute concurrence avec l’œuvre de Fellini.
Le rôle écrit pour Giton dans l’adaptation de Polidoro est très étonnant : le scénariste s’y est éloigné du roman, ou plutôt il en a exploité habilement les lacunes pour faire… du complètement inattendu — contestable certes, comme tout choix vraiment original (on vous laisse découvrir). Quoi qu’il en soit, ce film vivant, drôle et plein de garçons est un petit bijou — beaucoup plus humain, plus authentique, que celui de Fellini, même si celui-ci reste un chef-d’œuvre, mais d’un tout autre genre.
Cadeau ! Voici enfin cet introuvable Satyricon de Polidoro, à télécharger en mp4 :
https://www.youtube.com/watch?v=0qfZ6vzRNt0
Merci qui ?! ;-)
(La vidéo, en un unique fichier, est un repiquage de VHS, qui dure presque 108 minutes. Or toutes les sources parlent d’un film de 120 minutes. Même en tenant compte du passage de 24 à 25 images par seconde, il pourrait donc manquer quelque 7 minutes — coupures peut-être dues à la censure italienne, qui s’offusqua, paraît-il, de scènes jugées « obscènes ». Si quelqu’un a des informations précises à ce sujet…)
• On peut faire au moins trois rapprochements entre Dominique Fernandez et un évêque de Metz qui fut inquiété pour ses mœurs. Lesquelles ?
Réponse :
Dominique Fernandez et Henri-Charles de Coislin sont deux académiciens français, titulaires du fauteuil 25, concernés d’une manière ou d’une autre par la pédérastie.
(Ouf ! Personne n’a remarqué la faute dans l’énoncé de la question, qui aurait dû se terminer par : Lesquels ? — interrogation qui portait bien sur trois rapprochements, et non sur ses mœurs ! Pourtant, le 30 décembre, on n’était pas encore bourrés…)
La page de BoyWiki sur Dominique Fernandez insiste sur l’importance de la pédérastie dans l’œuvre de cet académicien élu le 8 mars 2007 (il y a donc tout juste cinq ans aujourd’hui) :
Dominique Fernandez a toujours réservé dans ses ouvrages une place importante à la pédérastie, en l’intégrant à l’homosexualité contrairement à beaucoup d’intellectuels et de mouvements homosexuels à partir des années 1980. C’est pourquoi la lecture d’une partie de son œuvre est susceptible d’intéresser particulièrement les amateurs de garçons. On peut citer par exemple :
Porporino ou Les mystères de Naples (1974)
Eisenstein : l’arbre jusqu’aux racines II (1975)
La rose des Tudors (1976) sur les chœurs de garçons, particulièrement en Angleterre
L’étoile rose (1978)
Signor Giovanni (1981), biographie de Johann Joachim Winckelmann
Dans la main de l’ange (1982), biographie de Pier Paolo Pasolini
Le rapt de Ganymède (1989)
Le dernier des Médicis (1994), biographie de Jean Gaston de Médicis
Tribunal d’honneur (1997)
L’amour qui ose dire son nom : art et homosexualité (2001)
La course à l’abîme (2003), biographie du Caravage
Les traductions réalisées par Dominique Fernandez témoignent également d’un intérêt certain pour la pédérastie : de Sandro Penna, Une étrange joie de vivre et Autres poèmes (1979) et Poésies (1999) ; de Pier Paolo Pasolini, Poèmes de jeunesse (1995).
Près de deux siècles plus tôt, son prédécesseur sur le même fauteuil avait été le héros d’une bien étrange histoire avec un enfant de chœur :
Le prince-évêque de Metz, Henri-Charles de Coislin (1665 – 1732), fut accusé d’avoir fouetté un enfant de chœur de la cathédrale, puis d’avoir tenté d’abuser de lui. Le père du garçon monta jusqu’au roi pour demander justice. Mais pour une raison restée inconnue, Louis XIV innocenta finalement le prélat et ordonna la destruction de tous les documents qui risquaient de porter atteinte à son honneur. Cet épisode malencontreux n’empêcha d’ailleurs pas Coislin d’être élu quelques années plus tard à l’Académie française.
L’un a écrit sur la pédérastie, mais ne semble pas l’avoir pratiquée ; alors que l’autre n’en a rien écrit, mais pourrait bien y avoir goûté au moins une fois. Lequel est le plus enviable ?… Préfèreriez-vous être un écrivain gay sous Nicolas Sarkozy, ou un digne prélat sous Louis XIV ? Les petits Messins sont-ils jolis ? Et leurs aubes ?…
• Cet écrivain français, connu sous un nom qui est l’anagramme d’un oiseau, fut le chantre d’une pédérastie non sexuelle, quoique très sensuelle. Son œuvre la plus connue a été traduite en allemand, traduction qui fut rééditée récemment avec une postface. Qui était l’auteur de cette postface ?
Réponse :
La traduction allemande de Dédé, roman d’amitiés particulières par Achille Essebac (de son vrai nom Henri Louis Achille Bécasse), a fait l’objet en 2008 d’une réédition en allemand, avec une postface de Jean-Claude Féray.
La page de BoyWiki sur Achille Essebac propose une bibliographie complète de cet auteur, actif entre 1898 et 1907. On y trouve en particulier un lien vers le roman pédérastique L’Élu (avec texte intégral), ainsi que vers Dédé, qui a été réédité en 2009 par les éditions Quintes-Feuilles.
En 2008, c’est la traduction allemande de Dédé, parue en 1902, qui avait été rééditée à Hambourg avec une postface (Nachwort) de Jean-Claude Féray, le directeur de Quintes-Feuilles.
Essebac, toute son œuvre en témoigne, était très friand de baisers garçonniers — faute de vouloir s’accorder de plus fortes jouissances. Ou peut-être était-ce l’empreinte indélébile d’un souvenir de collège :
J’aurais crié à tout le collège, affolé de cette joie dont on m’eût accablé comme d’une ignominie : « Oui j’aime Dédé ! Oui, j’ai baisé sa bouche défaillante, parce que depuis des mois, sans le savoir, je la désirais ; parce que je sais maintenant que les joies de ma chair sont dans ses yeux, et toutes les joies de mes yeux dans sa chair… J’ai besoin de beauté. Lui me la donne : je la prends. Je l’aime. Mon âme se fond dans son âme. Mes mains ne veulent plus s’arracher de ses mains. Il est ce que je cherchais… Et j’irai recevoir la Blancheur pure du Christ éternel et compatissant que vous m’enseignez, devant qui s’effondre mon adoration, avec le jeûne de ma bouche rompu aux larmes de ses yeux. »
Demain, nous nous pencherons sur la médecine traditionnelle — vous savez, celle qui ne coûte pas cher, fait beaucoup de bien avec peu de moyens — mais qui peut malgré tout présenter parfois… certains dangers :
Question G4 (bleue), publiée <a href="/messages/338010.htm
• Contre des effets secondaires du diabète, un berger hirsute propose un remède inspiré par un célèbre médecin suisse du seizième siècle. De quoi s’agit-il ?
(Avertissement de la faculté : Les lecteurs sont mis en garde contre toute tentative d’automédication. En effet, ce traitement risque dans 1 cas sur 100 d’avoir les mêmes suites néfastes que celles consécutives à la suggestion du berger. En outre, des phénomènes d’accoutumance et de dépendance ont été observés dans 9 cas sur 10.)
Réponse :
Dans la nouvelle de Giovanni Comisso Le diable boiteux, un berger hirsute suggère à un villageois italien, pour combattre les effets de la vieillesse et du diabète, de pratiquer sur un jeune garçon une certaine opération, difficile à désigner dans des termes honnêtes, mais pour laquelle nous disposons du mot latin fellatio (comme disait Pierre Gripari). L’auteur précise en outre que Paracelse, au XVIe siècle, connaissait déjà ce remède.
BoyWiki donne le texte intégral du Diable boiteux, une nouvelle de Giovanni Comisso publiée par la revue Arcadie en janvier 1955, dans une traduction de Roger Peyrefitte. Voici le passage qui répond à la question posée :
[…] Il fit du diabète et se vit glisser vers la vieillesse. Un jour, vint lui rendre visite un vieux berger avec lequel il échangeait du grain contre de la laine et comme il le savait expert en remèdes, il l’interrogea et plus que tout il lui demanda s’il connaissait quelque médicament pour prolonger la vie et retrouver la jeunesse perdue. Il s’entendit suggérer, tandis qu’un éclair passait dans les yeux grisâtres du berger semblable à un satyre hirsute, qu’il fallait faire entrer dans son sang l’esprit de la jeunesse, en absorbant la semence d’un jeune garçon. Dans la solitude et l’ennui du petit pays ce conseil devint pour lui une obsession. Et lui, dont l’esprit l’avait toujours aidé à résoudre pour son propre compte les nombreux problèmes du monde, il finit par se convaincre que ce conseil partait d’un principe absolument vrai, mais il voulut en avoir confirmation du pharmacien, un sien ami et homme dépourvu de tout préjugé. Il s’entendit répondre que déjà au seizième siècle Paracelse conseillait cette cure et faisait récolte de semence humaine auprès des prostituées pour la faire ensuite absorber à qui en avait besoin. Il avait encore ajouté qu’aujourd’hui, sans recourir à cette pratique un peu curieuse, l’industrie pharmaceutique offrait un produit synthétique, qui ne provenait pas des organes des jeunes gens, mais de ceux de certains animaux beaucoup plus énergétiques. Il fut convaincu de la vérité que lui avait révélée le berger, mais il ne se convainquit pas que cette médecine pût avoir l’efficacité d’un élément naturel. Il devait réussir à absorber directement, à une source humaine, cette semence et la jeunesse qui en résulterait pour son sang.
[…]
En descendant vers les galets par le sentier qui se glissait dans la verdeur des acacias, il aperçut d’un seul coup deux empreintes de pieds d’enfant sur un terrain fangeux, dirigées vers le torrent. Elles étaient récentes et il essaya de les suivre […]
Craignant que la suite de cette évocation ne contienne une description exagérée d’éléments sexuels explicites, et qu’elle ne tourne ainsi à une franche transgression de la règle 5, nous devons, à notre grand regret, interrompre ici ce récit pourtant prometteur…
(Paracelse est mort jeune, à 47 ans. Peut-être n’avait-il pas assez goûté aux petits suisses ?)
• En quoi consiste la dernière « modification récente » du 29 décembre 2011 ? Avant cette date, à quand remonte l’avant-dernière création d’une nouvelle page ? Quelle est la contribution la plus récente de Jasp ?
Réponse :
La dernière « modification récente » du 29 décembre 2011 était une correction orthographique mineure.
Filboy a créé un article sur Pancrace de Rome le 24 décembre.
La contribution la plus récente de Jasp était à cette date une modification sur la page Filmographie garçonnière - A (AN), réalisée le 23 décembre, à propos du film d’Alan Parker Angela’s ashes.
L’article Pancrace de Rome a été créé le 24 décembre par Filboy, suite à <a href="/messages/337662.htm
• Roger Peyrefitte disait s’être souvent donné du plaisir en lisant un petit roman érotique du début du XXème siècle, qu’il avait spécialement commandé. Citez trois dérivés du verbe « branler » utilisés par l’auteur anonyme de cet ouvrage.
Réponse :
Il s’agit de Pédérastie active, ouvrage anonyme signé P.-D. Rast, publié pour la première fois en 1907 (l’année de naissance de Roger Peyrefitte) et réédité par Gai-Kitsch-Camp en 1993.
On y trouve successivement les mots « branleur » (dans la préface), « branlade » (2ème partie, chapitre III), et « branlificotter » (2ème partie, chapitre IV). On peut y ajouter « ébranler » (1ère partie, chapitre I), qui est ici pris dans le même sens.
Certaines revues familiales publient régulièrement une rubrique Enrichissez votre vocabulaire. La vocation éducative de BoyWiki n’étant plus à démontrer, notre site remplit manifestement cette haute mission pédagogique auprès de ses lecteurs : un bon moteur de recherche nous apprend en effet que « branlificotter » existe uniquement dans Pédérastie active ; et qu’on ne le retrouve qu’à deux endroits sur le web : dans l’édition moderne scannée par Google (oh les pédés !), et sur la page idoine de BoyWiki (la différence, c’est qu’on peut librement télécharger le texte de BoyWiki ou l’imprimer en PDF, alors que Google, uniquement intéressé par le fric, fait sa chochotte en ne publiant que certaines pages — de toute façon impossibles à télécharger).
Bref, BoyWiki c’est beaucoup mieux que Google !
« Branlade » est un peu plus connu, puisque certains dictionnaires en ligne lui donnent pour synonymes : « branlage, branlée, branlette, masturbation ». Les épigrammes du XVIIIème siècle évoquaient plaisamment le « jeu de cinq contre un » ; les inénarrables puritains anglo-saxons parlent de « self-abuse » ; et si vous rencontrez un petit Beur, pensez à lui demander s’il connaît « Madame Cinq »…
Rappelons enfin que le digne Émile Littré, dans son dictionnaire, donnait comme exemple au verbe « branler » : Ces écoliers n’osent branler devant le maître (ce qui n’est pas tout à fait l’avis de P.-D. Rast à la fin de son livre). Il cite également l’abbé Fénelon : Branlant le dard dont il le voulait percer (dans le roman d’éducation Les aventures de Télémaque, destiné au jeune Dauphin).
Roger Peyrefitte disait de Pédérastie active, dans Propos secrets :
« Je fis venir d’une librairie parisienne (la Bibliothèque des Curieux, rue de Furstenberg) une littérature spéciale : Hombres de Verlaine ; Pédérastie active, signée P. D. Rast, le seul livre pédérastique que j’eusse prêté à Montherlant, qui me l’a rendu avec un : « C’est dégoûtant ! » d’écœurement. Sans mentir, je me suis masturbé mille fois sur cet ouvrage. Chacun a son registre personnel d’excitation. Ce livre est lié pour moi aux premières effervescences de la mienne. »
À la décharge — si l’on peut dire — du Peyrefitte de dix-huit ans qui fit ces achats en cachette de ses parents, il faut reconnaître que le petit roman de “P.-D. Rast” est assez bien écrit, et que certaines scènes en sont fort croustillantes, même si aujourd’hui on les écrirait différemment. BoyWiki reproduit toutes celles qui ont un intérêt pédérastique (certains passages, non retenus, sont plutôt homosexuels : l’auteur était manifestement soucieux de ratisser aussi large… qu’un candidat à l’élection présidentielle).
• En près de 130 ans, ce roman qui traite d’amitiés particulières dans un collège fut publié à trois reprises, mais chaque fois sous un titre différent. Quels sont ces trois titres, avec leurs dates de parution ?
Réponse :
La première édition du roman de Louis Beysson Geri, ou Un premier amour date de 1876. Une deuxième version est parue en 1884 sous le titre Un amour platonique. Et la troisième en 2005 sous le titre Le secret de Geri.
La question n’était pas facile à résoudre pour qui ne connaissait pas déjà la réponse, car actuellement BoyWiki ne comporte d’articles ni sur Louis Beysson (de son vrai nom Louis Antoine Besson), ni sur son livre. (Regrettables lacunes !)
On était cependant en droit de supposer qu’un tel ouvrage avait pu être publié par Quintes-Feuilles, qui est en France la première et la seule maison d’édition pédérastique (vous en ai-je déjà parlé ?…). Là, parmi les quinze livres affichés, se trouvait en effet Le secret de Geri, avec un commentaire mentionnant les titres des deux premières éditions. Une consultation de la rubrique “BEYSSON, Louis” dans la Bibliographie garçonnière, à la page B, permettait ensuite de confirmer l’existence des trois versions du roman.
Comme quoi, Google et autres moteurs de recherche ne suffisent pas toujours à trouver ce qu’on cherche, même sur l’internet : il faut souvent avoir en plus une stratégie, surtout pour un sujet aussi particulier et aussi mal traité que l’amour des garçons.
Geri, ou Un premier amour est « la première œuvre de fiction jamais publiée en langue française sur le thème des amitiés particulières », nous apprend Jean-Claude Féray dans son « Avertissement ». On y fait d’ailleurs d’autres découvertes amusantes, comme le mariage de Beysson, à l’âge de quarante ans (on ne peut pas dire qu’il ait été impatient de trouver une épouse !), avec une dame déjà pourvue d’un fils de onze ans, prénommé Alexandre… Ou encore, que l’éditeur de la deuxième version de Geri était lui-même le fils d’un imprimeur-libraire du Palais Royal « qu’on rencontre partout où il y a de jolis garçons déguenillés » ! D’ici à ce qu’on apprenne un jour que l’éditeur de la troisième version est également amateur de garçons…
• Le dessin de M. G. représentant un garçon presque nu, publié en novembre 1954, a-t-il été importé d’un autre site vers BoyWiki ? Justifiez votre opinion.
Réponse :
Sur Media.BoyWiki, on peut lire : « Scan réalisé par Caprineus ». Or Caprineus est un collaborateur de longue date de BoyWiki, avec le statut de scribe. On peut donc raisonnablement penser qu’il a lui-même fourni le fichier image à l’administrateur, qui l’a ensuite chargé dans Media.BoyWiki (pour des raisons de sécurité, les simples scribes ne peuvent pas charger de fichiers : ils doivent passer pour cela par un administrateur).
Accessoirement, une recherche par Google confirme que cette image n’existe nulle part ailleurs sur l’internet.
Pour affiner le raisonnement logique (“Elementary, dear Wiki!”), on remarquera que la page Arcadie (revue) a été créée par Caprineus le 18 avril 2009 à 1 h.25, et que l’image en question a été chargée le même jour à 22 h. 54. L’auteur de cet article a donc bien eu la volonté d’illustrer ce texte avec cette image (ce qu’il n’a fait nulle part ailleurs : plus encore que pour une image, il est facile de prouver qu’un texte n’existe à aucun autre endroit sur l’internet).
(À noter que la procédure de chargement d’une image dans Media.BoyWiki ne permet pas une importation directe depuis un site externe.)
L’intérêt de ceci n’est pas de préciser qui a fait quoi, puisque le système wiki se caractérise par des apports relativement impersonnels (neutralité de point de vue, auteurs multiples, textes non signés). Mais plutôt de montrer que BoyWiki commence à contenir des documents totalement inédits, qui sont ainsi mis à la disposition des amateurs de garçons et des chercheurs du monde entier. Jusqu’au 18 avril 2009, seuls les très rares possesseurs du numéro 11 d’Arcadie pouvaient profiter de ce beau dessin ; après cette date, il est devenu accessible à des milliards d’êtres humains de tous âges et de toutes nationalités !
Cet exemple n’est pas unique : des textes presque introuvables comme le recueil poétique A boy’s absence par Arnold W. Smith, l’article d’André Lavaucourt Aspects d’Afrique du Nord, ou encore le roman autobiographique Hervé du père Maurice Balland, n’ont été mis en ligne nulle part ailleurs que dans BoyWiki.
Il ne s’agit pas de s’envoyer des fleurs, bien sûr (surtout quand on pense à tout le travail qui reste à faire). Mais une visibilité et une accessibilité de plus en plus grandes de la culture garçonnière font partie, d’une part, du soutien psychologique à tous les amateurs de garçons du monde ; et d’autre part, de la nécessaire militance pour une évolution progressive des mentalités et des lois — militance qui aujourd’hui passe de plus en plus par le net.
• Qu’est-ce que le prix Erich Salomon ? À quel artiste mentionné sur BoyWiki fut-il décerné ? En quoi son art est-il engagé ?
Réponse :
Le prix Erich Salomon (Dr.-Erich-Salomon-Preis) est décerné par l’Association allemande pour la Photographie (Deutsche Gesellschaft für Photographie). Il fut décerné en 2004 à Will McBride.
Dans la ligne de Jean-Paul Sartre et des existentialistes français, l’esthétique d’un art engagé consiste à briser la barrière entre l’artiste et son modèle. Dans le cas de Will McBride, l’engagement consiste donc à choisir des modèles qui sont intimement liés à sa vie ; d’où la présence de garçons dans son œuvre, et en particulier d’Uli Hager qu’il a photographié entre les âges de dix et seize ans.
L’article du BoyWiki anglais sur [https://en.boywiki.org/wiki/Will_McBride
Liens
Textes publiés sur La Garçonnière :
- Les Huit*Nuits*de*BoyWiki — Questions G1 à G9 (posté le vendredi 30 décembre 2011)
- Réponse romaine à la question G1 (30 décembre), avec un film injustement oublié (posté le mercredi 7 mars 2012)
- Réponse académique à la question G2 (30 décembre), avec un enfant de chœur (posté le jeudi 8 mars 2012)
- Réponse feuillue à la question G3 (30 décembre), avec un baiser (posté le vendredi 9 mars 2012)
- Réponse diabolique à la question G4 (30 décembre) (posté le samedi 10 mars 2012)
- Réponse rétroactive à la question G5 (30 décembre) (posté le dimanche 11 mars 2012)
- Réponse activement pédérastique à la question G6 (30 décembre) (posté le lundi 12 mars 2012)
- Réponse trinitaire à la question G7 (30 décembre) (posté le mardi 13 mars 2012)
- Réponse exclusive et militante à la question G8 (30 décembre) (posté le jeudi 15 mars 2012)
- Réponse engagée à la question G9 (30 décembre), avec plein de photos de garçons (posté le vendredi 16 mars 2012)
Voir aussi
Articles connexes
Questions A1 à A9 (samedi 24 décembre 2011) |
Questions B1 à B9 (dimanche 25 décembre 2011) |
Questions C1 à C8 (lundi 26 décembre 2011) |
Questions D1 à D9 (mardi 27 décembre 2011) |
Questions E1 à E9 (mercredi 28 décembre 2011) |
Questions F1 à F8 (jeudi 29 décembre 2011) |
Questions G1 à G9 (vendredi 30 décembre 2011) |
Questions H1 à H8 (samedi 31 décembre 2011) |
(lundi 26 mars 2012)