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Dernière version du 2 janvier 2020 à 21:10

Chassé-croisé est une nouvelle pédérastique de Maurice Balland.





CHASSÉ-CROISÉ




Pour leur année scolaire, les deux cousins Cédric et Xavier se sont trouvés au même lycée et, qui plus est, dans la même classe, car ils ont le même âge. Habitant des maisons voisines dans ce quartier pavillonnaire d’une commune de la banlieue parisienne, presque tous les jours ils ont fait ensemble, à l’aller comme au retour, le chemin de l’école. À les voir, on peut penser qu’ils sont deux frères plutôt que deux cousins. Il est vrai que leurs mères sont sœurs, ce qui explique leur ressemblance, mais pas au point pourtant de les faire passer pour des jumeaux.

Les deux cousins s’entendent parfaitement bien. Des frères doivent se supporter quasiment vingt quatre heures sur vingt quatre et, en tout cas, ont parfois, sinon souvent, des motifs de se chamailler. Tandis que deux cousins ont moins à se trouver ensemble, et donc, même s’ils se rencontrent souvent, ils ne sont pas tout le temps dans les pattes l’un de l’autre. Ainsi, Cédric et Xavier s’entendent mieux que deux frères. C’est dire qu’ils se connaissent bien et n’ont pas de secret l’un pour l’autre.

On arrive à la fin de l’année scolaire. De plus en plus les préoccupations sont celles des vacances. Pour les deux cousins, il n’y aura pas de problème, ce sera, comme chaque année, le séjour à la mer avec les parents dans deux maisons voisines louées pour deux mois et situées sur la jetée non loin de la plage. Pourtant, Cédric et Xavier ont quelque inquiétude. Ils arrivent à un âge où l’on commence à se poser bien des questions, en tout cas où l’on tient compte de choses qui jusque là n’attiraient pas tellement l’attention. Chacun se demande ce qui pourrait bien lui arriver au bord de la mer si ce qu’il pressent se manifeste à ce moment-là.

Les deux garçons n’ont pas encore osé aborder entre eux un sujet que chacun triture dans sa tête croyant être seul à avoir une telle pensée. Pourtant ils sont suffisamment intimes l’un à l’autre et se connaissent dans les moindres replis de leur être, accoutumés depuis un certain temps à s’isoler soit dans la chambre de l’un soit dans celle de l’autre, en l’absence des parents, pour des explorations mutuelles sur leurs corps et des recherches du plaisir lié aux sens.

Après tout, bien qu’il faille s’en cacher de leurs parents et en général des adultes, cela leur paraît normal et semble conforme à ce qu’on leur en a dit dans les cours d’information sexuelle au lycée. Il est vrai qu’on essaie plutôt d’orienter leurs pulsions vers l’autre sexe, cela étant supposé tout à fait conforme à la nature des choses, surtout qu’il leur faudra un jour se marier et avoir des enfants, du moins c’est ce qu’on leur ressasse plus souvent qu’ils ne voudraient l’entendre.

Pour l’instant, juste parvenus à leurs quinze ans, ils n’y pensent pas tellement et, entre eux, se contenteront de se satisfaire mutuellement aussi longtemps qu’il ne sera pas nécessaire de chercher autre chose. Ils ont bien le temps de penser aux filles, surtout que, par extraordinaire, ils n’y sont pas tellement enclins à l’encontre de la plupart de leurs camarades d’école.

Xavier et Cédric se promettent fidélité et jurent qu’au bord de la mer il en sera toujours de même, d’autant qu’ils pourront aussi bien se dissimuler dans les dunes que rester à la maison pour leurs ébats amoureux, car ils ont déjà compris que c’était là une façon de se prouver leur mutuel amour.

Pourtant, depuis quelques semaines, chacun se voit en proie à un désir particulier et tout nouveau quand il enlace son partenaire ou est possédé par lui. Il se met à imaginer ce que ce pourrait être avec un adulte. Oui, un homme avec un sexe plus important que celui de son cousin trop semblable au sien propre puisqu’ils sont de la même génération. Si chacun pense ainsi, c’est parce que, dans la rue, il a remarqué que des hommes, jeunes souvent, mais pas toujours, le regardent avec un certain intérêt. Ils se retournent sur son passage. « C’est donc vrai, pense-t-il, que l’on peut exercer un attrait aussi bien qu’une fille sur certains types. » Cependant, il imagine mal comment il se comporterait si un jour un de ces types venait à l’aborder et lui conter fleurette. « Ça c’est l’affaire des filles ! Pas pour moi ! Je ne crains rien ! »


Enfin, les vacances sont commencées, et les voilà au bord de la mer, heureux de courir sur la plage dégagés de tout vêtement, en caleçon de bain, quasi à l’état de nature. C’est une des joies apportées par la mer, bains dans l’eau, bains de soleil, le corps constamment caressé par l’un ou l’autre élément, sans omettre les caresses mutuelles à l’abri de regards indiscrets.

Car, de ces regards, Cédric et Xavier s’aperçoivent, cette année plus qu’auparavant, qu’il faut en affronter sur la plage. C’est pire que sur le chemin du lycée. Ici, on vous détaille avec plus de soin, d’autant plus que la tenue ultra-légère met davantage en évidence qu’elle ne cache les particularités attirantes du corps. L’un comme l’autre des garçons se sent flatté de telles attentions, mais ne sait quelle serait sa réaction si quelqu’un l’abordait avec une intention précise dont il commence à avoir quelque idée.

Un jour qu’il se bronzait au soleil, étendu en caleçon de bain sur le sable tout près de son oncle vêtu simplement d’un short et se prélassant dans un transatlantique, Xavier remarqua que celui-ci le regardait avec insistance comme si rien d’autre n’existait pour lui. Le garçon sentit un remous dans son sexe. Craignant que cela ne se remarque au léger soulèvement de l’étoffe de son slip de bain, il mit la main pour cacher son émoi. Dans le même temps, le père de Cédric dut tirer sur le devant de son léger vêtement pour libérer de la place et rectifier une position quelque peu gênante. Ils ne se dirent rien, mais se comprirent.

Xavier en parla à Cédric. Celui-ci révéla qu’également il lui était arrivé de se sentir désiré par son oncle lorsqu’ils se furent trouvés seuls ensemble dans les rochers alors qu’ils étaient allés chercher des moules dans l’après-midi. Cela ne s’était pas passé de la même façon que pour Xavier. Cédric éprouva un besoin urgent et se retourna pour pisser. Mais son oncle glissant et perdant son équilibre sauta sur le rocher en face de lui de sorte qu’il put le voir faire son besoin. Le garçon aperçut le regard avide de son oncle, ce qui le fit un peu bander. Tandis qu’il relevait son slip, il vit que le père de son cousin était excité et qu’il dut porter la main à son short pour cacher qu’il bandait lui aussi. Ils ne se dirent rien et en restèrent là, comme si rien ne s’était passé. « Mais je suis persuadé, dit Cédric qu’il a fait exprès de glisser pour venir se planter devant moi afin de voir ma pine. »

— Qu’est-ce que tu en penses ? s’exclamèrent-ils ensemble.

Les deux garçons s’étaient posé simultanément la même question. Tout naturellement, ils répliquèrent ensemble :

— C’est sensas, dire qu’il y a longtemps que j’attendais çà !

Et chacun d’expliquer à l’autre ce que jusqu’alors il n’avait pas osé avouer, le désir de s’isoler avec un adulte, que cela lui était venu depuis Pâques, ayant dès ce moment ressenti une attirance vers son propre père qui le regardait souvent d’une façon bizarre comme s’il le désirait, et de même chaque fois qu’il allait chez son oncle et que celui-ci paraissait s’intéresser, en y jetant souvent son regard, au relief de sa braguette. Tout est clair maintenant. Il n’y a pas à hésiter, voilà que l’occasion leur en était donnée. Il fallait trouver le moyen de la mettre à exécution.


Ils se mirent à échafauder des plans. Chose aisée pour des garçons à l’esprit inventif comme il convient à leur âge, celui des découvertes où rien en principe ne doit les arrêter.

Ils convinrent d’aller dans les dunes, chacun de son côté accompagné de l’oncle respectif, et avec un motif plausible pour l’y entraîner. Ce qui devrait être réalisé le lendemain dans le début d’après-midi alors qu’en raison de la chaleur on est certain de ne rencontrer personne dans l’arrière-plage. Comme ils connaissaient bien l’endroit, il serait facile pour chacun de trouver un coin bien isolé et de laisser se faire les choses, ce dont ils n’avaient aucun doute.

Comme prévu, les oncles ne rechignèrent pas pour aller au plus fort de la chaleur dans les dunes. Ils s’en déclarèrent même enchantés et, de plus, ne trouvèrent pas étonnant de n’y pas aller tous ensemble mais par deux, chacun avec son neveu et non avec son fils, ce qui eût paru sans doute plus logique. C’est que les arguments des garçons avaient été des plus convaincants. Chacun ayant déclaré qu’il aimait bien son oncle avec qui il s’entendait bien et, en plus, qu’il avait des choses très intéressantes à lui montrer. C’était aussi une surprise et il fut convenu qu’après, on se raconterait les découvertes qui auraient été faites. Ce serait des plus amusants…

Les voilà partis à la découverte, chaque couple allant de son côté. Comment raconter ce qu’il advint ? De part et d’autre, le scénario fut pratiquement identique. Dès qu’ils furent engagés au plus lointain dans les dunes, dissimulés par la végétation caractéristique de l’endroit, sans plus attendre et selon le plan établi, chaque garçon se plaça devant son oncle et baissa son slip de bain pour mettre en évidence ce que l’adulte désirait voir, puis engagea celui-ci à tâter et à manipuler. Mais ensuite, et surtout, voulant comparer, l’adolescent baissa le short de son oncle et put estimer, jauger, tâter, et enfin manipuler l’objet de son attente pour en extraire une giclée de liquide crémeux et à son émerveillement plus abondante que celle qu’il parvenait à projeter de lui-même. Et ainsi s’accomplit entre oncle et neveu ce qui ordinairement se pratiquait entre cousins.

De retour sur la plage, un peu plus d’une heure après, dès qu’ils se virent les cousins s’exclamèrent ensemble :

— Ça y est, ça a marché !

Les oncles interloqués comprirent aussitôt la manœuvre et comment ils avaient été pour ainsi dire manipulés. Ils prirent le parti de rire et de trouver fort amusante l’équipée dans les dunes, puis suggérèrent de recommencer. Ils s’entendirent pour y retourner le lendemain.


Le jour suivant, tout se passa d’abord comme la veille. Mais les garçons s’étaient résolus de ne pas se contenter de préliminaires et d’obtenir de l’oncle respectif ce qu’entre eux ils accomplissaient comme gage de leur profond attachement, la sodomisation pour laquelle ils avaient déjà une longue et mutuelle pratique. C’est qu’en secret, chacun avait désiré un jour être possédé par un sexe adulte espérant y connaître davantage de jouissance. Les oncles sollicités ne se firent pas prier et s’ingénièrent chacun à satisfaire, avec le plus de délicatesse possible, le docile neveu de son côté comblé au-delà de toute espérance.

Comment donner un aperçu des explications qui suivirent lorsqu’à nouveau ils se trouvèrent ensemble sur la plage ? Il en ressort que les oncles, amis d’enfance, avaient été initiés aux délices du sexe par un voisin des plus complaisants. Celui-ci, marié et père de famille avait été comblé de deux filles qui, ajoutées à sa femme avaient déclenché en lui une misogynie des plus farouches. Il avait passé son besoin paternel autrement orienté vers des garçons de son quartier pour lesquels ils se montra un véritable père, leur apportant en outre ce que leurs géniteurs respectifs étaient dans l’impossibilité de leur accorder. Par la suite, ces garçons ayant grandi et s’étant mariés à leur tour pour respecter une sacro-sainte coutume, et étant devenus pères, qui de Cédric, qui de Xavier, pensèrent, chacun pour sa part transmettre à son propre fils les enseignements reçus de l’ami d’autrefois. Mais voilà que surgit alors à leur conscience le fameux tabou de l’inceste et à ce moment ils comprirent pourquoi ils n’avaient pu connaître que par un voisin et non de leur père les secrets intimes de la nature. En conséquence, leur dévolu se porta pour chacun vers son neveu.


Et l’on connaît la suite. L’habileté des cousins permit aux désirs de prendre consistance. Toutes les fois qu’il eut l’occasion de se trouver à l’abri de regards indiscrets, chaque père put respecter scrupuleusement les injonctions de sa conscience. En effet, c’est en « chassé-croisé » que se comblèrent les couples formés respectivement d’un garçon en compagnie de son oncle pour les échanges amoureux. Lorsqu’il leur arrivait d’être réunis tous ensemble pour ces ébats, dans la circonstance chaque père, tout en possédant son partenaire, pouvait observer du coin de l’œil son propre fils, pour lui intouchable, comblé néanmoins par un autre du plaisir qu’il ne pouvait lui procurer en raison d’un interdit existant encore dans la morale communément admise.




« (…) il est à supposer que la barrière contre l’inceste est chose acquise par l’humanité et, comme tant d’autres tabous faisant partie de notre moralité, qu’elle a été fixée chez beaucoup d’individus par hérédité. »

Sigmund Freud (1856-1939)
Trois essais sur la sexualité



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Table des matières
LEÇONS PARTICULIÈRES
nouvelles
 
LES DEUX COPAINS
nouvelles
Deuxième série
   
Leçons particulières Les deux copains
Ne suis pas n’importe qui !… Vous reviendrez demain ?
L’apprenti Un papa heureux !
C’est vraiment mieux ! Manoel
Enfant de cœur ! Le laveur de pare-brise
Sortis du tunnel ! Dominique
Droits de l’Homme ! Le gars de la colonie
Chassé-croisé Un moyen de communiquer !
Mon maître Les Buttes-Chaumont
Le boulevard nous sépare… On a commencé par la queue !
Le garçon dans la nuit Vacances en Angleterre
La fugue Je ressemble à papa !
Le camp de jeunesse Au musée
La Villette L’Espagnol
La relève Ce n’est pas dans l’ordre !

Voir aussi

Articles connexes