La pédophilie en question (texte intégral) – III-02 a
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Un prêtre quinquagénaire s’occupe comme pasteur d’âmes d’un de mes clients, accusé de rapports sexuels avec un jeune adolescent. Il écrit une lettre au juge d’instruction, louant le caractère et la mentalité de mon client, mais ajoutant aussitôt : « Évidemment, Monsieur le Juge, ce que je vous déclare ne constitue pas une approbation des actes commis. Vous comprenez qu’en tant que prêtre catholique, je les désapprouve. »
Quelques mois plus tard, je rencontre ce prêtre à une réunion et je lui dis combien j’ai apprécié sa lettre envers mon client. « La phrase dans laquelle vous exprimez votre désapprobation de son comportement sexuel augmentera encore la valeur de votre appréciation aux yeux du juge », lui dis-je. Il me regarda fixement et répondit : « C’est bien possible, mais aujourd’hui je ne l’écrirais plus. » « Comment ? », lui demandai-je, surpris.
Il continua : « C’est bien simple. Ma désapprobation était fondée sur une représentation imaginaire que je m’étais faite d’une relation érotique entre un homme adulte et un jeune garçon. J’avais pensé que le fait d’être approché de telle façon par un adulte devait mettre l’enfant dans une situation menaçante, pleine de tension, de peur, et donc désagréable, traumatisante. C’est pourquoi j’en étais adversaire.
« Mais un après-midi, j’ai rendu visite à cet homme, et pendant ma visite, le garçon en question est arrivé à l’improviste. Il ne s’est évidemment rien passé de sexuel entre eux en ma présence. Mais pendant une heure et demie, j’ai pu les voir vivre ensemble. Je n’ai jamais vu un garçon si visiblement heureux, content d’être avec son ami, franc, gai, joyeux, parfaitement à son aise. J’ai vu deux êtres humains épris l’un de l’autre, pleins de bonheur. »
À ma demande, j’ai encore eu une très longue conversation avec ce prêtre sur ce thème. Quelques jours après, il m’écrivit une longue lettre, dont voici quelques extraits :
« Notre conversation m’a acquis à des convictions dont je ne pourrais pas encore démontrer la vérité par une analyse ou des preuves concrètes. Mais elles sont désormais indestructiblement enracinées dans mon esprit, même si elles devaient être attaquées par un grand nombre de critiques les contredisant avec toute l’habileté de leur méfiance.
« Je sais maintenant que l’affection et l’émotion en face d’un jeune adolescent peuvent inviter au silence et à la surprise, à la tendresse et à la sollicitude. Et je comprends que notre culture, ou mieux encore la Création elle-même, serait moins froide et plus riche s’il y avait un plus grand nombre d’hommes doués de ce talent. »
23 mai 1975 (cf. Brieven aan Pater van
Kilsdonk (1982), Quant et Rootmensen éds., p. 15-18).
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Voir aussi
Source
- Joseph Doucé, La pédophilie en question, Paris, Lumière & Justice, 1988, p. 71-72.