La pédophilie en question (texte intégral) – VII-2
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II. – ALLEMAGNE.
Il existe dans ce pays divers groupements ou associations dont l’existence est plus ou moins fluctuante. On peut citer :
1. – L’Association Allemande d’Étude et de Travail sur la Pédophilie : Deutsche Studien- und Arbeitsgemeinschaft Pädophilie (D.S.A.P.).
Cette association s’était fixé plusieurs objectifs :
a) Elle souhaite étudier elle-même et encourager d’autres chercheurs à étudier les questions de pédagogie sexuelle, plus particulièrement les questions relatives à la sexualité des enfants et des adolescents et à la pédophilie, ainsi que l’attitude de la société à l’égard de ces phénomènes.
b) Elle est prête à conseiller et à soutenir des personnes ou des institutions dans toutes les questions se rapportant à la pédophilie.
c) Elle vise à obtenir une réforme de la législation sexuelle allemande, qui tienne compte des découvertes de la recherche sexologique.
d) Elle a une vocation éducative de formation populaire permanente. Cet objectif est poursuivi au moyen de séances d’information et de discussion avec des individus, des groupes ou les médias, en intervenant auprès des institutions publiques, en organisant ou en participant à des colloques scientifiques et en encourageant la recherche et la diffusion des résultats.
Tels étaient les buts de la D.S.A.P., définis dans ses statuts. Mais, après avoir connu pendant plusieurs années une vie dynamique et une assez bonne audience, cette association s’est éteinte suite à des dissensions internes. Quelques tiraillements étaient déjà apparus au début de 1981, alors que ce mouvement comptait près de deux cents membres répartis en sept groupes régionaux. Peu à peu, ces groupes disparurent ; le dernier en date fut celui de Berlin, qui fut dissous en mars 1982.
Depuis lors, un certain nombre d’anciens membres de la D.S.A.P. ont rejoint d’autres associations.
2. – Le cercle de travail sur la pédérastie : Arbeitskreis Päderastie (A.K.P.).
Cette association compte près de deux cents membres (abonnés au bulletin de liaison : Rundbrief, publié de 1978 à 1984), répartis en deux groupes régionaux (Hambourg et Bochum). Jusqu’au début de 1985, presque tout le travail concret a été assumé par Reiner Munschialik, quand fut constitué un petit groupe de trois à cinq personnes qui collaborèrent activement avec lui. Malgré tout, peu de membres de l’A.K.P. se sont montrés disposés à partager efficacement les diverses tâches.
Sur le plan financier aussi, cette association n’a pu assurer tant bien que mal sa survie que grâce à quelques dons volontaires. Faute donc de ressources plus importantes, il n’a pas été possible d’envisager un travail d’information de plus large diffusion.
Une remarque s’impose en ce qui concerne l’esprit qui anime l’A.K.P. En se voulant exclusivement pédéraste, au sens grec du terme (relation amoureuse entre hommes et garçons), ce groupe élimine de son action toutes les autres sensibilités (amoureux des fillettes, amoureuses des garçons et amoureuses des fillettes). C’est une attitude d’ailleurs assez répandue parmi beaucoup de pédérastes. Cependant, elle ne satisfait pas bon nombre de pédophiles pour qui la pédophilie n’est pas « saucissonnable » et pensent qu’il faut prendre en compte la globalité des relations enfants-adultes sous toutes leurs formes.
Il reste à signaler l’existence de trois très intéressantes initiatives communautaires et « anti-pédagogiques », dont nous allons maintenant parler dans ce bref tour d’horizon des organisations pédophiles allemandes.
3. – Le printemps des enfants : Kinderfrühling.
Cette communauté mixte pour enfants et adultes s’est constituée en 1981 à Wiesbaden, sur la base des revendications suivantes : le droit pour les enfants d’être reconnus comme individus à part entière, au même titre que les adultes ; leur droit de fonder des organisations, de signer des contrats et de percevoir des revenus ; leur droit de s’exprimer dans des journaux, à la radio et à la télévision ; les mêmes droits que les adultes devant la loi et les tribunaux ; le droit de choisir le type d’enseignement qui leur convient ; le droit à une vie privée même au sein de leur famille ; le droit de décider de leurs relations ; le droit à une libre sexualité.
4. – Quelques mois plus tard, un autre Kinderfrühling s’est constitué à Heidelberg, à partir d’anciens membres de la D.S.A.P., d’enfants issus d’autres communautés, de jeunes du Front de Libération des Enfants, et de diverses personnes venues à titre individuel. Ce groupe édite une revue : Caspar, et a également repris à son compte l’ancienne revue de la D.S.A.P. : Befreite Beziehung. Son premier numéro, en mars 1982, avait pour thème : « L’emprisonnement de l’enfance dans la famille et l’école ». L’émancipation de la pédophilie fait aussi partie des objectifs du groupe, qui collabore sur ce plan avec d’autres organisations en Allemagne et à l’étranger.
5. – La communauté indienne : Indianerkommune.
Cette communauté existe à Nuremberg depuis 1979. Groupant des enfants et des adultes des deux sexes, elle a fait beaucoup parler d’elle en raison de ses idées radicales, de ses fréquentes manifestations dans la rue et de ses nombreux démêlés avec les autorités. Accueillant des enfants en rupture avec leur famille (souvent aussi en fugue de homes qui les avaient pris en charge), elle les occupe de diverses façons, et les fait vivre de la vente d’objets qu’ils fabriquent eux-mêmes (surtout la réparation de vélos).
Récusant fondamentalement les us et coutumes de notre société de consommation, ils luttent contre la violence sous toutes ses formes, à commencer par les rapports d’autorité entre adultes et enfants, et en réclamant l’abolition de tous les systèmes de tutelle et de restriction des libertés au nom de ce qu’ils considèrent comme les « droits de l’enfant » ou la « protection de la jeunesse ».
Il va sans dire qu’une position si avancée va vraiment très loin et qu’il apparaît impensable pour ses tenants d’obtenir une approbation plus élargie que celle venant de leur cercle restreint. D’ailleurs, la plupart des pédophiles allemands eux-mêmes expriment de très grandes réserves à leur égard et ne tiennent absolument pas à se compromettre avec ce centre par trop original, et politiquement anarchiste.
6. – Pour être complet, il faudrait encore mentionner diverses initiatives à caractère pédophilique certainement non négligeable pour un tour d’horizon aussi exhaustif que possible.
a) La Bundesarbeitsgemeinschaft Schwule, Päderasten, Transsexuelle. C’est une communauté fédérale de travail pour homosexuels, pédophiles et transsexuels, suscitée par le parlementaire Herbert Rusche, de Berlin (Les Verts). Depuis quelque temps, celui-ci organise tous les mois, et chaque fois dans une ville allemande différente, des meetings politiques autour des problèmes des homosexuels, des transsexuels et des pédophiles. Ces rencontres ont un certain succès et ont permis à diverses catégories de gens de se rencontrer et de s’exprimer. Mais il est important de noter qu’il s’agit ici d’un mouvement politique.
b) Philius, c’est un périodique pédophile publié à Berlin depuis 1986 par Wolfgang Timmer, et diffusé surtout par l’intermédiaire des librairies gaies et alternatives. Autour de cette revue, un groupe s’est constitué à Berlin.
c) Intervention. Il s’agit d’un organisme philanthropique semblable à S.O.S. Amitié en France, et qui existe à Hambourg depuis 1983. Il tient une permanence et se montre très ouvert entre autres aux pédophiles auxquels il apporte un soutien moral.
d) Des groupes pédophiles ont essayé de joindre l’organisation Bundesverband Homosexualität (Fédération Homosexualité) qui est un organisme national regroupant la plupart des mouvements homosexuels de l’Allemagne Fédérale. Mais ils en ont été écartés en 1986.
III. – SUISSE.
Dans les années 70, le groupe pédophile S.A.P. (Schweizerische Arbeitsgemeinschaft Pädophilie), implanté à Berne, était actif en Suisse et en Allemagne. Il publiait PAIS, une revue bimestrielle en allemand comportant articles et photos.
IV. – ANGLETERRE.
Le mouvement pédophile éprouve énormément de difficultés en Angleterre pour se faire accepter. A d’abord existé le groupe PAL (Pedophile Action for Liberation), publiant un bulletin tous les deux mois, mais qui fut de courte durée. Plus tard, un autre groupe a essayé de s’implanter : Paedophile Information Exchange (P.I.E.). C’est un groupe d’entraide et de combat qui a pour but de promouvoir une connaissance plus exacte et une meilleure acceptation de la pédophilie et du droit des jeunes.
Il a été fondé en septembre 1974 par Michael Hanson, un étudiant de l’Université d’Édimbourg, sous l’égide du mouvement homosexuel écossais (S.H.R.G.). L’année suivante, son siège fut transféré à Londres, sous la présidence de Keith Hose. C’est sous l’impulsion de celui-ci que le Comité exécutif rédigea et adressa aux membres de la Commission de Révision du Code pénal un « Rapport sur la législation et les peines relatives à certains délits sexuels impliquant des enfants ».
Après neuf numéros d’un modeste Bulletin de Liaison, P.I.E. s’est lancé dans un magazine plus ambitieux intitulé Understanding Paedophilia (Comprendre la Pédophilie), sous la direction de Warren Middleton. Cette revue fut à son tour remplacée en 1977 par une autre : Magpie, dont la périodicité fut de plus en plus espacée en raison des difficultés rencontrées par le P.I.E. à la suite des campagnes de harcèlement dont il a été l’objet.
Cette même année 1977, P.I.E. acquit une certaine notoriété publique grâce à la tenue d’un colloque « Portes Ouvertes » à Londres, et à la participation de son nouveau président, Tom O’Carroll, à la conférence de Swansea sur l’amour et l’affection, organisée par l’Association Britannique de Psychologie. Ces deux manifestations publiques déclenchèrent une violente campagne de presse contre les idées défendues par P.I.E.
En guise de réponse, le P.I.E. publia une petite brochure d’information élémentaire, intitulée La Pédophilie, Quelques questions et réponses. Des exemplaires en furent expédiés à tous les membres du Parlement, aux journaux et à certaines personnalités « éminentes » (ecclésiastiques, professeurs d’universités, hauts magistrats, etc.). Parallèlement, Tom O’Carroll prépara un livre très approfondi sur le problème : Pedophilia : the radical case (La Pédophilie : le fond du problème).
C’est en 1979 que commencèrent les démêlés du P.I.E. avec la justice : cinq membres du comité exécutif furent poursuivis devant les tribunaux sous l’inculpation de « conspiration en vue de corrompre la moralité publique », les accusant d’utiliser le bulletin de liaison Contact pour favoriser des rencontres de pédophiles en vue d’échanger du matériel pornographique. Aucun délit concret ne leur était donc reproché, mais seulement « l’intention d’avoir voulu favoriser… ».
Lors de leur procès, en 1981, le jury déclara non coupable l’un des quatre accusés (le cinquième était décédé entre-temps à la suite d’un cancer), refusa de se prononcer pour deux autres, mais déclara coupable le seul Tom O’Carroll. La publication toute récente du livre de ce dernier n’était sans doute pas étrangère à cet étonnant verdict. Quoi qu’il en soit, le juge John Leonard ordonna une révision du procès, et quelques mois plus tard intervint l’acquittement de deux des trois accusés restant en lice, Tom O’Carroll étant, quant à lui, condamné à deux ans de prison.
Les activités du P.I.E. ont été gravement affectées par ce procès et la campagne haineuse qu’il a déclenchée dans la presse populaire (voir aussi plus loin, p. 191). Il perdit le soutien de ses adhérents qui jugèrent prudent de rentrer dans l’ombre, et les problèmes financiers ainsi que les menaces de censure firent suspendre la publication de Magpie.
Depuis lors, une nouvelle publication est apparue : Minor Problems. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une revue pédophile, mais plutôt d’un bulletin consacré à la sexualité des mineurs et à leurs relations avec les adultes, axé sur la défense des droits des jeunes et politiquement engagé à gauche. Cependant, le climat actuel en Angleterre permettra-t-il à cette publication de connaître une audience suffisante pour se maintenir ?
Le P.I.E. s’est trouvé terriblement isolé. Les organisations démocratiques britanniques, habituellement si promptes à dénoncer les violations des droits de l’homme partout dans le monde, sont restées curieusement silencieuses devant ce qui se passait dans leur propre pays. La communauté homosexuelle elle-même, pourtant plus directement concernée par la question, fut hésitante et divisée. La principale organisation homosexuelle (C.H.E.) soutenait du bout des lèvres le « droit à l’existence » du P.I.E., mais d’autres lui reprochèrent amèrement cette prise de position.
Finalement, le seul soutien efficace du P.I.E. fut le Gay Youth Movement (Mouvement de la Jeunesse Homosexuelle), qui regroupe des mineurs d’âge des deux sexes décidés à vivre leur homosexualité malgré les interdits légaux et sociaux dont ils sont victimes. Dans sa déclaration de principe, le Gay Youth Movement est très clair : « La libération des homosexuels nécessite simultanément celle des femmes et de tous les autres groupes opprimés, y compris les minorités sexuelles telles que les transsexuels, les travestis et les pédophiles… » Elle suppose une société où toutes les formes d’activités sexuelles consentantes seront considérées comme également valables, quels que soient la forme de cette sexualité ou l’âge des partenaires.
Le P.I.E. se déclara officiellement dissous en juillet 1984, dans un message à ses adhérents, auquel il joignit une liste des autres organisations pédophiles existant dans le monde.
À partir de 1979, l’action anglophone pour la pédérastie se poursuivit aux Pays-Bas : à Amsterdam, un Américain, Frank Torey, créa la revue PAN, a magazine about boy-love (dont le titre deviendra, à partir du numéro 13 : Paedo Alert News), éditée en anglais, et dont l’édition et la diffusion furent assurées par l’entreprise homosexuelle Spartacus. Bien que PAN fût essentiellement l’œuvre d’un homme seul, son action culturelle, pendant plus de cinq ans, eut des effets au moins aussi importants que celle menée par des groupes constitués : vingt et un numéros d’une revue combative et de qualité (auxquels collaborèrent régulièrement des noms connus, tels Edward Brongersma, Theo Sandfort ou Richard Steen), exploration personnelle et documentaire sur des pays où les relations avec des garçons sont plus faciles qu’en Europe, édition de nombreux livres (études théoriques, romans inédits ou réédités, et enfin les fameux recueils de nouvelles pédérastiques qui, sous le titre général Panthology, apportent une image aimable et souriante des garçons et de leurs amants).
En 1984, alors que PAN avait racheté le fonds de l’éditeur américain The Coltsfoot Press, un litige grave s’éleva entre Frank Torey et les dirigeants de Spartacus. Ces derniers nommèrent un nouveau rédacteur en chef, qui ne put faire paraître qu’un seul numéro. Torey et ses amis, de leur côté, créèrent leur propre maison d’édition indépendante, et ils tentèrent de lancer un nouveau magazine sous le titre Ganymede International.
V. – PAYS SCANDINAVES.
Contrairement à une opinion fort répandue, les pays nordiques ne sont pas tellement le « paradis » où une certaine liberté sexuelle pourrait librement s’exercer. Bien que la morale n’y soit pas puritaine à la manière de l’Angleterre ou des États-Unis, l’opinion n’est précisément pas favorable à certains comportements sexuels, en particulier la pédophilie.
1. – Le Danemark.
Il existe à Copenhague un petit groupe de pédophiles homos et hétérosexuels (le Paedofil Gruppe), comprenant aussi quelques personnes intéressées par la question. Ce groupe veut assurer une meilleure compréhension du public et, pour cela, utilise divers moyens tels que d’envoyer des informations aux rédacteurs des journaux, d’organiser des débats publics et, autant que possible, de participer à des émissions radiophoniques, etc. En outre, il entretient le contact et une correspondance avec des détenus pour délit de pédophilie. Il s’efforce aussi d’avoir des relations avec les groupes similaires à l’étranger.
Ce groupe n’a pas suffisamment de membres pour faire face au poids de l’édition d’un bulletin ou de toute autre forme de publication. Il n’a pas davantage de service comme un courrier de lecteurs ou de correspondants. D’ailleurs, ses membres étant hostiles à tout ce qui est pornographie ou prostitution, il ne veut en aucune façon servir d’intermédiaire à des relations entre adultes et jeunes. À noter que l’âge du consentement, au Danemark, est de quinze ans tant pour des relations hétérosexuelles qu’homosexuelles.
2. – La Suède.
Un groupe de pédophiles (le P.A.G.) s’est formé en 1975 à la suite d’une manifestation pour une modification des lois sexuelles. Entre autres propositions il y avait celle d’abaisser l’âge du consentement à quatorze ans, avec égalité entre les relations hétéro ou homosexuelles. Ces revendications n’ayant pas eu de succès, le développement du groupe de pédophiles fut extrêmement lent.
Cependant, après un sérieux effort d’information du public qui enfin lui amena de nouveaux membres, le groupe entra dans le Swedish Federation of Sexual Equality (R.F.S.L.) à titre de section pour Stockholm de cette association.
Entre-temps, fut enfin supprimée l’interdiction de relations homosexuelles pour les mineurs, et l’âge du consentement ramené donc à quinze ans pour tous sans distinction.
Le groupe pédophile organise, soit régulièrement dans la capitale, soit de temps en temps en diverses villes de Suède, des réunions avec discussions, des présentations de livres ou de films. Il essaie ainsi de provoquer dans le public, par l’exposé de témoignages vécus, une meilleure compréhension des relations entre adultes et jeunes.
Pour le moment, cette activité devient de plus en plus difficile parce que les campagnes contre le SIDA renforcent l’influence des partis conservateurs.
3. – La Norvège.
Actuellement, il n’y a pas de groupe de pédophiles dans ce pays. Il y en eut un il y a quelques années à Oslo (sous le nom de N.A.F.P.), et quelques-uns de ses membres ont conservé l’adresse postale du groupe afin de répondre aux nombreuses lettres qui y parviennent encore, tant il est évident qu’il existe un bon nombre de gens éprouvant le besoin d’exposer leurs problèmes sexuels et d’être rassurés sur leurs tendances pédophiles.
En Norvège, l’âge légal du consentement est de seize ans. La pédophilie est mal acceptée par l’opinion publique, même s’il est possible d’en parler et d’en discuter assez librement. Cependant, la presse est souvent hostile et le manifeste à l’occasion. En outre, l’attitude du ministre de la Justice, une femme en l’occurrence, ne favorise pas les choses. Elle ne tient aucun compte de la réalité de certains faits et confond absolument la pédophilie avec la prostitution des enfants. Elle a pris la tête d’une croisade contre l’exploitation des enfants de par le monde. C’est elle aussi qui est à l’origine de cette ahurissante information, allègrement répercutée par les médias, d’après laquelle il n’y aurait pas moins de 500 000 enfants amenés du tiers monde pour alimenter les « bordels » au Danemark, en Allemagne de l’Ouest et en Hollande ! ! !
VI. – ÉTATS-UNIS.
On note aux États-Unis, à partir des années 60, plusieurs tentatives pour lancer une action en faveur des pédophiles. C’est tout d’abord J. Z. Eglinton, auteur d’un livre remarquable et très documenté Greek Love, qui publie en 1966 le premier numéro de la revue pédérastique International Journal of Greek Love, d’une haute tenue intellectuelle et morale (mais seul un second numéro paraîtra ensuite).
Vers 1975, paraissait en Californie le magazine Better Life Monthly, organe de l’association Better Life (Une Vie Meilleure), laquelle se proposait d’être « une organisation internationale de services recherchant la libération des garçons et des pédérastes ». À Chicago, la revue pédérastique Hermes publiait tous les deux mois des récits de lecteurs, des nouvelles, etc.
À la fin des années 70, la N.A.T.L. (National Association of Transgenerational Lovers) fut active pendant quelque temps dans la lutte pour la pédérastie.
L’Austin Pedophile Study Group fut créé à Austin (Texas) en mars 1977 ; il réunit des pédophiles (en majorité hétérosexuels), des non-pédophiles et plusieurs couples pratiquant l’inceste (ces derniers appartenant au Free Family Movement). Le groupe entra en sommeil au début de 1979, tant à cause de conflits idéologiques internes que des pressions exercées par les milieux conservateurs et féministes. Il reparut quelques années plus tard (APSG 2), sous la direction de David Sonenschein, en mettant plutôt l’accent sur la libération des enfants et en publiant divers opuscules (parmi lesquels What is pedophilia anyway? — Qu’est-ce donc que la pédophilie ? — et Women “pedophiles”? — Femmes « pédophiles » ?). Mais Sonenschein ayant été incarcéré, l’activité de l’APSG 2 semble actuellement compromise.
Vers 1979, naquit la Howard Nichols Society (d’après le nom d’un héros du film anti-pédophile Fallen Angel). Cette association d’esprit anarchiste était favorable à la pansexualité et en particulier à la pédophilie. Elle édita en particulier un fascicule intitulé How to have sex with kids (Comment avoir des relations sexuelles avec les enfants).
Actuellement, il existe au moins deux mouvements : North American Man/Boy Love Association et Childhood Sensuality Circle.
1. – North American Man/Boy Love Association (N.A.M.B.L.A.).
En décembre 1977, vingt-quatre personnes furent accusées à Boston (État de Massachusetts) d’avoir organisé un réseau sexuel impliquant de jeunes garçons à travers tout le pays, en leur fournissant de la drogue ou de l’argent en échange de leurs faveurs sexuelles et de séances de pose pour des photos pornographiques. Ce fut ressenti comme une horrible chasse aux sorcières, et pour la première fois, une poignée d’homosexuels, dont quelques-uns étaient eux-mêmes amoureux de jeunes garçons, décidèrent de riposter. Des rédacteurs du Fag Rag, le journal gay radical de Boston, formèrent un comité pour combattre les mensonges dont le procureur de district, Garrett Byrne, avait abreuvé la presse, et pour faire cesser les délations par téléphone ainsi que de tenter d’apporter un soutien aux vingt-quatre inculpés.
Ce groupe, qui prit le nom de Boston/Boise Committee, distribua des tracts et tint des conférences de presse pour réfuter les accusations. Il fut manifeste que les déformations de la réalité étaient caractéristiques du comportement de la police dans les affaires de mœurs. Encouragés par le Comité, la plupart des accusés tinrent la tête haute, proclamèrent leur innocence, et refusèrent même de plaider coupables pour des chefs d’inculpation moins graves, forçant ainsi le procureur à envisager une procédure lourde et coûteuse en cour d’assises.
Cette stratégie fut payante, seuls deux hommes durent faire de la prison. Garrett Byrne fut battu aux élections, et le nouveau procureur proposa aux autres accusés de réduire la gravité des inculpations pesant sur eux s’ils acceptaient de plaider coupables, ce qu’ils firent. Finalement, le Parquet renonça aux poursuites pour la plupart d’entre eux.
Mais le résultat le plus important fut que, face à cette tentative du pouvoir pour dissocier les pédophiles et les pédérastes de la communauté homosexuelle, les amoureux des jeunes garçons s’organisèrent pour résister et obtinrent même un certain soutien du mouvement homosexuel. C’était la première fois qu’une telle solidarité se manifestait aux États-Unis, où jusqu’alors les homosexuels avaient pour habitude de rejeter comme « pervertisseurs de la jeunesse » ceux des leurs qui étaient arrêtés sous l’inculpation d’avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs.
En décembre 1978, les organisateurs du Boston/Boise Committee convoquèrent une conférence qui décida la création d’un groupe permanent de soutien et de lutte pour les droits des amoureux de jeunes garçons. C’est ainsi que naquit l’Association Nord-Américaine pour l’Amour entre Hommes et Garçons : NORTH AMERICAN MAN/BOY LOVE ASSOCIATION, en abrégé : NAMBLA.
Le siège central de la NAMBLA est installé à New York, mais on trouve des sections locales autonomes dans une demi-douzaine de villes, notamment à San Francisco (il y en a même au Canada, à Toronto !). L’association publie chaque année un Journal, et dix fois par an un Bulletin. Elle compte un millier de membres à travers le monde.
Les membres de l’association sont presque tous des hommes, plus quelques adolescents et un très petit nombre de femmes (dont certaines sont, elles aussi, amoureuses de jeunes garçons). Ce sont ces femmes et les adolescents qui apportent la meilleure contribution à la philosophie générale de l’organisation : une fois, même, l’un des porte-parole de NAMBLA a été un lycéen de dix-sept ans !
De même qu’il existe de nombreux types d’homosexuels, il y a aussi divers types de pédophiles. Même sur le plan des goûts sexuels, les pédophiles constituent donc un groupe très diversifié. Beaucoup de membres de NAMBLA rejettent l’étiquette d’homosexuels : ils se définissent comme amoureux des jeunes garçons, c’est-à-dire qu’ils sont en un certain sens homosexuels, mais non pas « gays » au sens que ce mot a acquis en Amérique, désignant des hommes qui fréquentent certains ghettos et qui sont surtout attirés par des partenaires de leur âge.
Aux États-Unis, l’âge légal du consentement varie d’un État à l’autre. Il est de dix-huit ans en Californie, de seize ans dans la plupart des États, de vingt et un dans quelques-uns. Dans un certain nombre d’États, l’âge du consentement diffère selon qu’il s’agit d’actes hétéro ou homosexuels. Signalons, en passant, que les actes homosexuels entre adultes sont en principe interdits dans presque la moitié des États, même si ces lois ne sont guère appliquées.
On lit dans le manifeste de NAMBLA : « L’association combat toutes les lois qui fixent un âge minimum au consentement sexuel, parce qu’elles causent de graves dommages à un grand nombre de personnes sans pour autant protéger réellement les mineurs : la prétendue “protection” accordée aux enfants par les lois sur l’âge du consentement a en réalité un effet diamétralement opposé. Ce qu’il faut faire, c’est donner plus de pouvoir aux enfants, et non de les maintenir en tutelle. Comment pourraient-ils être libres de dire “non” tant qu’on leur refuse le droit de dire “oui”, tant que la décision de dire “oui” ou “non” sera prise par les autorités et non par eux-mêmes ? Imposer un âge de consentement arbitrairement fixé par l’État est une manière totalement illusoire d’assurer la “protection des mineurs”. L’impression de sécurité que cela peut donner à certains ne sert qu’à occulter le maintien sous tutelle des enfants, traités comme la propriété des adultes et comme incapables de décider quoi que ce soit par eux-mêmes. »
Les attitudes du public américain à l’égard de la pédophilie sont extrêmement hostiles (même l’homosexualité entre adultes n’est tolérée qu’en apparence), et les grands médias ne font que refléter cette réalité. Pourtant, certains porte-parole de NAMBLA au niveau national, notamment David Thorstad, ont pu faire avec un certain succès des interventions sur des chaînes de télévision de grande diffusion.
Étant donné que la police ne peut déceler quoi que ce soit d’illégal dans les activités de NAMBLA en tant qu’organisation, elle s’efforce par tous les moyens d’arrêter des membres pris individuellement sous l’inculpation de relations sexuelles consentantes avec des mineurs. Le but ainsi poursuivi est de discréditer le groupe aux yeux du public et de provoquer à terme la disparition de l’organisation faute de combattants.
Cette tactique s’est montrée inopérante parce que ceux des membres qui ont été arrêtés ont utilisé la publicité ainsi faite autour de leur cas pour dénoncer les abus de la répression policière et pour souligner la nature bienfaisante de l’amour entre majeurs et mineurs. De plus, loin de faire fuir les membres de NAMBLA, ces attaques contre quelques-uns ont soulevé l’indignation des autres et renforcé la solidarité du groupe.
Ce genre de réaction est monnaie courante aux U.S.A., mais pratiquement impensable et en tout cas non applicable en Europe, surtout celle du Sud. C’est finalement la même méthode que celle utilisée par d’autres groupes américains dans leur lutte pour leur émancipation (cf. par exemple les Noirs).
2. – Childhood Sensuality Circle.
Le Childhood Sensuality Circle (C.S.C.), ou Cercle pour la Sensualité de l’Enfance, était une organisation de recherche, d’information et d’éducation (fondée par la militante Valida Davila). Actif depuis janvier 1971, il avait son siège à San Diego, en Californie. Il éditait une brochure trimestrielle, appelée Nusletter, recueillant à l’intention de ses lecteurs divers articles sur les enfants, et présentant diverses opinions pouvant intéresser la vie de ces derniers.
Dans l’un de ses premiers tracts, entre autres déclarations, on pouvait lire comment cette association considérait le problème pédophilique :
« La recherche sur la sexualité et la sensualité de l’enfant, tant scientifique que profane, n’en est encore qu’à ses premiers pas. Théories, écrits, études et articles de toutes sortes suscitent actuellement un vif intérêt dans le public. Les organismes qui encouragent et participent à cette recherche apportent une précieuse contribution à l’évolution de la société dans un sens progressiste, ainsi qu’une aide irremplaçable aux parents, aux éducateurs et aux conseillers pédagogiques ou autres.
« Nous sommes un groupe d’adultes et de jeunes estimant que la sexualité de l’enfant fait partie intégrante de sa personne dès sa naissance, au même titre que le sang qui coule dans ses veines. Nous croyons qu’une grande partie de la misère et des problèmes qui caractérisent notre époque sont le résultat final d’une enfance dont on a réprimé les instincts naturels d’affection et à laquelle on a interdit la libre expression de sa tendresse et de ses élans de sympathie envers autrui, qu’il s’agisse des autres enfants ou des adultes. Par des moyens non violents, nous œuvrons pour la disparition du statut discriminatoire auquel les enfants sont soumis, afin que, aussi bien que les adultes du monde entier, ils puissent bénéficier des droits inaliénables qui sont les leurs en tant qu’êtres humains libres. »
« Nous considérons les relations sexuelles entre des personnes ayant une grande différence d’âge comme n’étant ni bonnes ni mauvaises en soi : tout dépend des désirs des personnes impliquées dans la relation, de la satisfaction qu’elles en retirent, et de la manière dont elles s’accommodent des écarts existant entre leurs capacités. L’affection réciproque efface souvent les différences d’âge ou de degré d’autorité. Par conséquent, les enfants devraient être libres de choisir leurs partenaires selon leurs goûts et leurs désirs. »
« Tout acte imposé contre la volonté d’un enfant doit être considéré comme un abus de pouvoir, ou même comme un acte de violence si l’enfant est forcé par la contrainte ou la menace à faire des choses contre son gré. En revanche, quand des caresses sexuelles sont voulues et désirées de part et d’autre dans un consentement mutuel et sans qu’il y ait violence ou persuasion mensongère, la loi devrait reconnaître qu’il s’agit de tout autre chose. Nous encourageons hautement une vie affective remplie d’amour, où la frustration et l’agressivité qui conduisent à la violence n’auraient pas leur place. »
Voir aussi
Source
- Joseph Doucé, La pédophilie en question, Paris, Lumière & Justice, 1988, p. 175-189.
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