La pédophilie en question (texte intégral) – I-2
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Ce texte est la transcription d’une émission à Fréquence Gaie, une radio libre parisienne, en 1981. Nous avons gardé ici le style parlé et spontané de l’interview.
Animateur — Nous recevons maintenant Antonio dans notre studio. Il apporte un témoignage réel, un témoignage vivant. Il sera interviewé par le Pasteur Doucé.
D — Bonjour, Antonio, nous sommes très contents de t’avoir ce soir, dans cette émission, car dès ton jeune âge, à partir de onze ans je crois, tu as connu un adulte qui a eu pour toi de l’amitié, de l’affection, et avec qui aussi, plus tard, tu as eu des rapports sexuels. Peut-être pourrais-tu nous raconter comment tu as connu Philippe, car Philippe, c’était son nom, je crois.
A — Effectivement, j’ai connu Philippe à l’âge de onze ans. C’était au C.E.S., un collège où il était professeur et où je me trouvais en 6e. Comment s’est faite notre rencontre ?… Philippe n’était pas l’un de mes professeurs, il assurait des activités extra-scolaires auxquelles petit à petit j’ai pris part, ce qui nous a permis de nous voir de plus en plus souvent et de nous connaître davantage. Pourquoi ai-je eu une attirance pour cet homme ? Je ne sais pas. Peut-être la recherche de quelque chose, d’une affection, d’une tendresse, d’un grand frère, comme vous disiez tout à l’heure.
D — As-tu eu l’impression que Philippe t’apportait ce que tu ne trouvais pas dans ta famille, à l’école avec les copains de ton âge ?
A — Je ne pense pas que Philippe ait pris la place de quelqu’un d’autre. Je crois qu’il m’apportait des choses que je ne trouvais pas forcément ou entièrement ailleurs. Qu’il ait remplacé les relations que j’aurais pu avoir avec les enfants de mon âge, je ne le crois pas, puisque c’était un adulte. Qu’il ait complété un manque, ailleurs… je pense qu’effectivement ça a été le cas.
D — Si j’ai bien compris, ce n’est pas dès la première rencontre, comme bien souvent les gens se l’imaginent, que Philippe t’a amené dans sa chambre à coucher, t’a violé, qu’en pleurant tu as accepté… Je n’ai pas l’impression que les choses se sont passées de cette manière-là. Peut-être, Antonio, pourrais-tu nous dire comment cette relation a évolué : de la première rencontre au moment où s’est développé un sentiment affectueux, jusqu’au point où tes sentiments aussi se sont concrétisés par des rapports sexuels. Bien sûr, nous ne voudrions pas être indiscrets, mais tu pourrais peut-être nous en parler suffisamment.
A — Oui, je tiens à insister sur un fait. Il ne faudrait pas qu’on s’imagine que dans la relation d’un pédophile avec un enfant, c’est l’adulte qui utilise l’enfant comme un objet dans le but d’assouvir ses désirs sans que l’enfant intervienne en quoi que ce soit. Pour ce qui est de mon expérience, en tant qu’enfant, je n’ai pas eu de relation sexuelle avec Philippe avant l’âge de quatorze ans. Donc, pendant trois ans, il n’a aucunement été question de relations sexuelles, ni même d’attouchements ; tout simplement il y a eu une affection qui peu à peu s’est construite entre nous, s’est amplifiée. Il y a eu des sorties, des tas de réalités vécues ensemble, si bien qu’on s’est rapprochés l’un de l’autre, qu’on s’est recherchés. Il y a eu des apports mutuels, des enrichissements sur divers points. Et pendant assez longtemps on n’a pas eu besoin de contacts physiques, ni même de recherche de tels contacts, et encore moins de relations sexuelles. On n’en avait pas besoin, on se contentait… non… je vous dis on était satisfaits des relations que nous avions, des relations affectives très importantes et très fortes… les relations sexuelles, on les a recherchées à un certain moment seulement. Comment dire qu’on les a recherchées ? De ma part, ou de la sienne, c’est venu, ça s’est produit parce que, alors, l’un et l’autre on le voulait. Il ne me l’a pas demandé, ça s’est produit parce qu’on l’a recherché, on a essayé d’avoir ensemble ce rapport, cette relation. Je tiens à le préciser : ce n’est pas l’adulte qui forcément impose quelque chose à l’enfant, c’est une affaire, enfin, dans mon cas, dans mon expérience, c’est un désir qui a pris naissance en nous deux et qui, enfin, s’est concrétisé au moment où on l’a voulu.
D — Oui, merci beaucoup. Et ton entourage ? Était-il au courant de cette amitié que l’on pourrait qualifier, à la manière de Roger Peyrefitte, d’amitié particulière ?
A — L’entourage était au courant… Bien sûr, on s’en apercevait… les gens connaissaient l’existence d’une relation entre Philippe et moi. J’ignore s’ils en percevaient la nature exacte, et de toute façon cela ne m’importait pas tellement. L’essentiel était qu’il existait quelque chose entre nous. De son côté, je pense que sa famille et ses amis devaient le connaître assez et sans doute savoir exactement à quoi s’en tenir à son sujet. De mon côté, on ne m’a jamais posé de question, et on n’a jamais essayé de connaître la nature de nos relations. Je n’ai pas davantage éprouvé le besoin d’expliquer aux autres ce qu’il en était parce que je voulais garder cette relation, la protéger, non par peur du qu’en-dira-t-on ou d’entendre dire : « Ce n’est pas normal, on ne doit pas se comporter ainsi », ou d’autres réflexions de ce style-là, mais parce que je ne voulais pas partager avec les autres qui, peut-être, n’auraient pu comprendre… Je ne voulais pas entrer dans les détails, ni expliquer ce que je ressentais par crainte qu’ils ne comprennent pas ou tout simplement parce que je voulais garder ça entre lui et moi, une relation un peu privilégiée, tant soit peu à l’écart de tout le reste, sans avoir besoin d’être chantée sur les toits… Ce n’était pas par peur d’être rejeté ou quoi que ce soit de cet ordre… mais plutôt, j’insiste, pour protéger cette relation et la maintenir à l’écart des autres.
D — Cette relation a commencé vers l’âge de onze ans. Jusqu’à quand a-t-elle duré ?
A — On ne peut pas dire que cette relation a duré X années. Elle a commencé tout doucement et s’est intensifiée. On ne peut pas dire qu’à un moment donné elle se soit terminée. Progressivement, il y a eu une sorte de déclin, quelque chose qui peu à peu s’est atténué, a diminué. On n’a pas dit du jour au lendemain : « Bon, c’est terminé. » Il est vrai que, de toute façon, pour un pédophile, une telle relation résulte d’une attirance vers un mineur, un enfant. À partir d’un certain temps, j’ai atteint ce que je pourrais appeler l’âge limite et, peu à peu, Philippe qui n’avait plus exactement le même intérêt pour moi s’est tourné vers d’autres enfants sans que je m’aperçoive exactement de ce qui se passait. À ce moment-là, ma réaction a d’abord été comme un regret de ce que je ne comprenais pas ce qui arrivait. J’avais l’impression d’être à côté, de ne plus participer à quelque chose, que plus rien ne passait entre nous. J’ai essayé de comprendre et, petit à petit, ce regret s’est transformé en désir de voir l’autre, Philippe, heureux malgré tout. Durant un certain temps, il avait été heureux en ma compagnie. Je me suis aperçu que cet attachement déclinait, n’était plus aussi intense. Ce n’était plus pareil, mais je n’ai pas cherché à m’accrocher pour persévérer de la même façon, j’ai essayé d’avoir une autre relation avec Philippe. Je me suis efforcé de continuer sur une autre longueur d’onde, si je puis dire, et j’ai cherché à…
D — Oui, vers quel âge ?
A — Vers la seconde, première…
D — Donc, tu avais dix-neuf, dix-huit ans…
A — Dix-sept et demi, dix-huit ans…
D — Pourrais-tu, Antonio, nous dire aussi quelle influence Philippe a eu sur ton éducation, sur ton caractère, sur le choix de ta profession, et même sur ta vie sexuelle et affective en ce moment. Pourrais-tu en dévoiler quelque chose ?
A — Une influence… bien sûr. Il a eu une influence sur mon éducation, sur ma scolarité puisqu’il s’est occupé de moi du point de vue scolaire. Un éducateur exerce nécessairement une influence sur les enfants dont il s’occupe. Philippe, en outre, s’est intéressé à moi en beaucoup de domaines. Sans doute, a-t-il pu me sensibiliser à certains aspects de la vie que je n’aurais peut-être pas connus sans lui. Pour d’autres, je pense que j’aurais pu les découvrir tout seul ou par l’intermédiaire d’autres personnes. Certes, mon contact habituel avec lui m’a ouvert beaucoup d’horizons. Je lui dois certainement l’intérêt que je porte à la musique. Il m’a fait estimer le beau, ce qui est simple, tout ce qui est nature. Est-ce son influence qui m’a ainsi sensibilisé ou bien est-ce, de sa part, une exploitation, un développement de ce qu’il a trouvé en moi ? Cependant, je ne pense pas qu’il m’ait imposé quoi que ce soit, je crois plutôt qu’il a essayé de voir ce qui pouvait m’intéresser, ce qui pouvait me plaire, et il s’est efforcé de me sensibiliser à toutes ces choses, de faire surgir tout ce qu’il avait décelé en moi…
D — Je ne pense pas, Antonio, que je trahis un secret en disant que tu es homosexuel comme moi. Alors, j’aimerais te demander si le fait d’avoir connu Philippe dans ta jeunesse, et avant ta puberté, soit la raison expliquant ton homosexualité. Si tu n’avais pas connu Philippe, ou aucun pédophile dans ta vie, crois-tu que, à l’âge adulte, tu aurais aussi été homosexuel et heureux de l’être comme il me semble que tu l’es maintenant ?
A — Je ne pense pas que Philippe a orienté mon attirance pour les gens de mon propre sexe. Je crois plutôt qu’il a développé en moi une tendance qui existait déjà. Malgré tout, il semble que je ne me sentirais pas aussi bien dans ma peau en tant qu’homosexuel si je ne l’avais pas connu. Je suis certain que j’aurais été homosexuel sans avoir connu Philippe, mais il m’aurait fallu plus de temps pour me réaliser, m’accepter moi-même et me faire accepter des autres. Je pense simplement qu’il m’a aidé à développer cette tendance sans m’imposer quoi que ce soit. Il a fait éclore ce qui était latent en moi ! Il m’a permis de le vivre plus rapidement, plus librement et beaucoup mieux.
D — Ce qui te permet, maintenant, à l’âge de vingt-deux ans, de te sentir tout à fait dans ta peau en tant qu’homosexuel.
A — Oui. Je pense que si c’était à refaire, je n’hésiterais pas.
D — Oui, Antonio, tu es éducateur maintenant, professeur toi-même, j’aimerais alors te demander ce que tu penses de l’éducation sexuelle des enfants. Crois-tu qu’en France, on devrait consacrer davantage de temps et d’attention à cet aspect de l’éducation sexuelle ?
A — Oui, cette éducation est très importante pour les enfants, puisque c’est un aspect de la vie qu’ils découvrent, comme tout un tas d’autres choses, pendant l’enfance, pendant la puberté. Ce domaine de la vie, la sexualité, qui est une réalité si importante, ils doivent donc la découvrir aussi bien à l’école. C’est une tâche que doivent s’imposer les éducateurs. Mais, entendons-nous bien, ce n’est pas un domaine réservé à l’école, on doit leur en parler aussi à la maison, les parents par exemple doivent les sensibiliser à ce domaine. Il faut aussi, je crois laisser aux enfants la possibilité de le découvrir entre eux. Vous disiez tout à l’heure qu’ils le découvrent eux-mêmes. Effectivement, il ne faut pas les empêcher de vivre leur sexualité entre eux. Il ne faut pas interdire aux enfants de la vivre en quoi que ce soit, aussi bien entre eux qu’éventuellement même avec des adultes, ce qui m’est arrivé. C’est important, il faut les sensibiliser, mais aussi les informer. Cette tâche doit être commune aux éducateurs et aux parents. Pour cela, il faut saisir les occasions pour parler, discuter avec les enfants, par exemple à propos d’une grossesse, d’un fait divers, d’une émission à la télé. Il faut répondre aux questions que se posent les enfants : « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Il ne faut pas leur dire : « Tu es trop petit, tu verras ça plus tard, ou va voir le maître, il t’expliquera. » Il ne faut pas non plus parler à l’enfant de façon directive, ou lui imposer un discours du genre : « Bon, il est temps maintenant que je te parle de la sexualité. » Non, tout cela doit se faire naturellement dans un climat de confiance, de sorte que la sexualité échappe au domaine du tabou, des interdits. Il faut dédramatiser, évacuer cette peur de toucher à un domaine réservé aux grandes personnes. Il faut donner aux enfants l’impression que tout est naturel et que la sexualité n’a ni plus ni moins d’importance que le reste des choses de la vie.
D — Comment réagirais-tu si une association de parents d’élèves trouvait que dans ta classe tu parles trop de sexualité, alors qu’en réalité tu ne fais que répondre tout normalement, tout simplement à des questions posées par les enfants ? Il est arrivé en certains établissements scolaires que des associations de parents d’élèves ont réagi violemment. Comment crois-tu pouvoir les amener à davantage de compréhension ?
A — Il me semble que les parents ne devraient pas avoir de réaction hostile. Je disais tout à l’heure que l’éducation sexuelle incombait aux éducateurs et que les parents doivent aussi y participer. Si les enfants s’adressent à nous, leurs professeurs, il n’y a pas de raisons de les rejeter et de leur cacher quoi que ce soit, mais si les parents n’étaient pas d’accord, on pourrait leur dire : « Vous n’avez qu’à les informer vous-mêmes ! » Mais cela doit être fait, je le répète, par les parents et les éducateurs, donc il n’y a pas de raison…
D — Tu penses aussi alors qu’à l’intérieur des associations de parents d’élèves il faille aborder cette question…
A — Aborder… Il faut que ce soit abordé quand le besoin se fait sentir. Les parents ont bien quelque chose à dire, il me semble, et je ne vois pas davantage pourquoi ils seraient mécontents lorsqu’on parle de sexualité à l’école ou quand on informe les gosses sur le domaine sexuel. Il n’y a pas de raison… les parents aussi doivent être informés, il faut les sensibiliser eux aussi.
D — Tu penses donc que l’information sexuelle doit normalement être intégrée dans le programme général de l’éducation.
A — Oui, aussi vrai que pour d’autres matières…
D — Voilà… Et il ne faut ni l’éviter comme un tabou, un mystère, ni l’imposer, en parler sans arrêt, comme des obsédés…
A — Il ne faut pas l’imposer… Quand les enfants sont intéressés à quelque chose, ils posent des questions. Cela suffit, il n’y a qu’à leur répondre. En cela comme pour le reste, il faut être spontané, simple, précis et dégagé de tout préjugé.
D — Oui, je comprends. Et maintenant, à l’occasion de colonies de vacances ou de camps de jeunes, si tu remarquais que des enfants ont des rapports sexuels entre eux, et qu’en plus ils auraient moins de quinze ans, alors que c’est légalement interdit au-dessous de cet âge, que ferais-tu dans un cas comme celui-là ?
A — Justement, ça m’est arrivé dans un de mes centres de vacances où il y avait deux enfants qui se recherchaient l’un l’autre. C’étaient deux garçons de douze ans et demi et treize ans. On voyait bien qu’ils se recherchaient et que cela leur posait des problèmes parce qu’ils avaient conscience d’un tabou à propos de leur comportement. Certainement ils avaient entendu dire que ce n’était pas convenable, que c’était mal, qu’il fallait éviter les mauvais camarades, ou quelque chose de ce genre-là. L’interdit, quoi ! On a essayé de les prendre tous les deux, de voir avec eux sans toutefois leur demander exactement ce qu’ils cherchaient. On leur a expliqué qu’ils pouvaient vivre ce qu’ils voulaient sans inconvénient pour les autres dans la mesure toutefois où ils ne gêneraient pas la vie de la communauté car, en colo, en centre de vacances, il ne faut pas l’oublier, on est tous ensemble, donc il ne doit pas y avoir d’un côté deux personnes qui s’arrangent entre elles et de l’autre tout le reste, il y a tout un ensemble de personnes où aucune d’elles ne doit se trouver lésée.
D — Eh bien, Antonio, je te connais maintenant depuis plusieurs années et souvent j’ai eu l’occasion de parler avec toi. C’est pour cela que j’ai remarqué combien durant cette interview tu étais vraiment ému tandis que tu parlais de Philippe, de ton expérience d’enfant, et que tu ouvrais tant soit peu ton jardin secret pour les auditeurs. Nous te sommes très reconnaissants d’avoir bien voulu partager avec nous ton expérience. Pour terminer, pourrais-tu encore nous dire quelque chose, mieux même, les sentiments que tu éprouves en ce moment à la pensée de cette époque révolue de ta vie ?
A — Effectivement, je suis ému de parler de mon jardin secret puisque… le jardin secret, c’est une réalité qui existe… enfin… je pense que ce jardin secret appartient autant à Philippe qu’à moi, nous l’avons construit ensemble pendant à peu près sept ans. J’ai essayé de vous expliquer comment je l’ai vécu. Je suis ému encore parce que c’est une aventure qui n’est pas terminée. Elle a cessé d’une certaine façon. Bien sûr, je ne vis plus la même relation avec Philippe, mais il n’empêche qu’on se voit tout le temps et, maintenant, c’est autre chose que nous éprouvons, autre chose basée sur notre vécu. Il y a continuité dans une certaine différence, mais ce n’est ni moins intense ni moins profond. Je disais tout à l’heure que si c’était à recommencer je voudrais vivre exactement la même chose sans absolument rien changer. Que dire de plus ?
D — Tu n’as pas l’impression de trahir un secret en parlant comme tu le fais ici…
A — Absolument pas ! Je veux essayer, non pas de faire profiter aux autres ce que j’ai vécu, mais d’apporter un peu de…
D — De compréhension pour les pédophiles.
A — C’est ça !
D — Ou pour les gens qui ont des enfants se trouvant dans la situation que tu as connue, et vivant la même expérience…
A — Oui, je pense de toute façon qu’il faut écarter l’idée qu’on se fait du pédophile, de l’adulte supposé abuser de l’enfant parce que c’est un petit ne sachant pas exactement ce qu’il veut, parce qu’il…
D — Tu n’as pas été victime, toi…
A — Absolument pas ! Justement, je voudrais que le pédophile ne soit plus vu comme un individu se servant de l’enfant pour arriver à ses fins sans tenir compte de ce que veut l’enfant, sans qu’à aucun moment celui-ci n’intervienne pour exprimer ses désirs et se rendre disponible. Justement, la relation pédophilique est la réalisation de quelque chose ensemble, c’est la concrétisation des désirs de l’enfant et de ceux de l’adulte, désirs mutuels qui font que…
D — C’est un véritable partage.
A — Oui, c’est ça. Dans la relation enfant-adulte, il y a communion de personnes. Ce qui donne naissance à quelque chose de chouette, et je pense que, pour moi, ça a été le cas. Je voudrais en faire profiter aux gens, expliquer, montrer combien c’est autrement mieux que l’idée trop habituellement donnée du pédophile.
Animateur — Merci, Antonio, pour ce précieux témoignage.
Voir aussi
Source
- Joseph Doucé, La pédophilie en question, Paris, Lumière & Justice, 1988, p. 31-38.